✔️Chapitre 1 - partie 2 (Les grands principes budgétaires) Flashcards

1
Q

Quels sont les 6 grands principes que l’on connait ?

A

Le principe d’annualité budgétaire (art.1 LOLF)
Le principe d’unité budgétaire (art.2 de l’ordonnance de 1959)
Le principe d’universalité budgétaire (art. 6 LOLF)
Le principe de spécialité budgétaire
Le principe de sincérité budgétaire
Le principe d’équilibre budgétaire

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
2
Q

Quel est le principe d’annualité budgétaire ?

A
  • Apparition à la Révolution française où on pose le principe du vote parlementaire annuel de la loi de finances elle-même applicable pour une année d’exercice budgétaire
  • Constitution de 1791 consacre l’annualité, mais uniquement en matière de levée de l’impôt
  • Loi du 26 mai 1817 : consacre l’annualité, en matière de levée de l’impôt et de dépenses
  • Principe sera repris par l’ordonnance du 2 janvier 1959, et bien sur par la LOLF dans son article 6.

Le principe : la loi de finance doit être votée chaque année pour une durée de 1 an et doit être exécutée dans l’année par le gouvernement.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
3
Q

Quelles sont les conséquences du principe d’annualité budgétaire ?

A

Les autorisations budgétaires ne sont valables qu’1 an : ø d’impôt permanent

Le gouvernement ne peut utiliser les crédits que du 1e janvier au 31 décembre, après cette date, il ne peut pas reporter des crédits qui n’ont pas été dépensé sur l’année suivante.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
4
Q

Quels sont les outils et la finalité du principe d’annualité ?

A

Outils pour le mettre en oeuvre : 
Le calendrier budgétaire : la LF initiale doit être adoptée avant le début de l’exercice budgétaire, sinon, application de l’article 45 LOLF.

Finalité du principe : assurer un contrôle parlementaire efficace sur les finances de l’Etat car la réitération de l’autorisation à échéance brève permet un contrôle fréquent.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
5
Q

En quoi le principe d’annualité est-il assoupli mais toujours limité ?

A

Si le principe d’annualité a l’avantage de permettre un contrôle régulier des finances publiques par le Parlement, il présente l’inconvénient de conduire à des politiques de court terme.

Assouplissements du principe d’annualité mais toujours limité :

Le développement de l’infra-annualité budgétaire avec la multiplication des LF rectificatives : c’est une pratique régulière 
mais limitée par le CCel, décision du 29/12/1998.

La période complémentaire : l’allongement de la durée de l’exercice budgétaire au delà de son terme normal : 
Limite = pas + de 20 jours (art.28 LOLF)

Les engagements pris par anticipation : art. 9 LOLF
Ex : utiliser lors de l’année 2010 des crédits qui sont ouverts pour l’année 2011.

Il est aussi possible de reporter des crédits non consommés ou partiellement consommés en fin d’année sur la dotation de l’année suivante. De cette façon, les gestionnaires sont dissuadés de dépenser, voire gaspiller, leurs crédits de peur qu’ils soient annulés.
Cependant, ces reports sont strictement encadrés par la LOLF : ainsi, ceux-ci supposent un arrêté du ministre des finances et du ministre intéressé et ne peuvent excéder 3 % des crédits initiaux, ce plafond pouvant être relevé par une loi de finances, sauf pour les dépenses de personnel. A l’inverse, des crédits peuvent être engagés par anticipation sur les crédits de l’année suivante dans les conditions fixées par la loi de finances.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
6
Q

Le principe d’annualité est-il critiqué ?

A

Oui, si c’est un des principes les plus connus, il est critiqué : le principe entraine une discontinuité dans la gestion de l’administration et il interdit toute vision ambitieuse de l’action de l’Etat. D’où les tempéraments.

Par ailleurs, à coté des aménagements juridiques dont l’exposé va suivre, le principe d’annualité subit, de fait, des atteintes liées à l’exigence de continuité de l’Etat : par exemple, le recrutement de fonctionnaires engage l’Etat sur plusieurs années, il en va de même lorsqu’il emprunte. Toutes ces dépenses se traduisent, dans les faits, par des engagements pluriannuels.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
7
Q

Quels sont les tempéraments au principe d’annualité ?

A

Les tempéraments : la programmation pluriannuelle

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
8
Q

Comment fonctionne la programmation pluriannuelle ?

A

Lorsque l’Etat engage des opérations d’investissement qui s’échelonnent sur plusieurs années, comme c’est le cas depuis la Seconde Guerre mondiale, il est bon que celui-ci dispose de moyens d’encadrer ces dépenses de façon pluriannuelle.

La fonction de programmation permet d’engager des dépenses sur plusieurs exercices, via :

  • Les lois de programme (article 34 de la Constitution) : lois ordinaires, intervenant principalement dans les domaines militaire, de l’outre-mer ou de la recherche, dont le but est de prévoir à titre indicatif les sommes allouées sur plusieurs années à une politique donnée. Mais, ces lois restent des lois ordinaires n’ayant aucun effet contraignant : en effet, pour se réaliser, les crédits doivent être votés chaque année par une loi de finances.
  • Les autorisations d’engagement : permettent des engagements pluriannuels de dépenses, c’est-à-dire des dépenses ne donnant pas lieu à un paiement intégral au cours de l’année de paiement. En d’autres termes, elles consistent à inscrire dans le budget, sans recettes correspondantes, des crédits permettant de rendre l’Etat débiteur sur plusieurs années.

Ces dernières concernent aussi bien les dépenses de fonctionnement, à l’exception des dépenses de personnel, que les dépenses d’investissement.

Concrètement, l’on distingue les autorisations d’engagement qui permettent d’engager des dépenses sur plusieurs années et les crédits de paiements qui, eux, ont une validité annuelle.

Par ailleurs, une autorisation d’engagement qui n’aurait pas été mise en œuvre avant la fin de l’année au titre de laquelle elle avait été autorisée, du fait par exemple d’un contrat non signé à temps, perdrait sa validité. Ainsi, les crédits inutilisés ne pourraient, en principe, être valablement engagés que sur la base d’une nouvelle autorisation donnée par la loi de finances suivante. La LOLF prévoit, cependant, une exception à cette règle. En effet, les autorisations d’engagement disponibles en fin d’année sur un programme peuvent être reportées sur le même programme par le biais d’un arrêté du ministre des finances et du ministre concerné.

Ex de lois de programmation : Loi de programmation de 2009, qui couvre la période 2009-2011 ; Loi de programmation de 2010, qui couvre la période 2011-2014 ; Loi de programmation de 2012, qui couvre la période 2012-2017

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
9
Q

Quel est le principe d’unité budgétaire et son histoire ?

A

Ce principe, ignoré par les traditions budgétaires de certains pays comme le Japon et les Etats-Unis, n’a été consacré que tardivement en France, en l’occurrence par le décret du 31 Mai 1862.
Il réapparait en 1956, puis est repris par l’ordonnance de 1959 et la LOLF en 2001. Ainsi, l’article 6 de cette dernière prévoit que « toutes les recettes et toutes les dépenses sont imputées à un compte unique, intitulé budget général ».

Concrètement, le principe d’unité signifie que toutes les dépenses et toutes les recettes doivent être réunies en un seul document qui doit être soumis au vote du Parlement. En d’autres termes, c’est l’ensemble des recettes et des dépenses de l’Etat qui doit être prévu, autorisé et exécuté dans un compte commun selon des règles et une nomenclature communes. L’objectif est donc de permettre au Parlement d’avoir accès à l’ensemble des éléments composant le budget, de manière à ce que celui-ci se prononce en connaissance de cause et puisse exercer un contrôle réellement efficace du budget.

Art 2 de la décision du 29/12/1994 du CCel : valeur constitutionnelle du principe

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
10
Q

Malgré le principe d’unité quels sont les comptes où peuvent être retracés les recettes et les dépenses ?

A
  • Le budget général
  • Le budget annexe
  • Les comptes spéciaux
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
11
Q

Qu’est-ce que le budget annexe ?

A

: budgets spéciaux, apparus en 1923, dont sont dotés certains SP de l’Etat auxquels on veut appliquer une gestion commerciale. Ce budget annexe c’est l’équivalent du SPIC
La LOLF a réduit leur champ d’application : ils concernent désormais les “seules opérations des services de l’Etat non dotés de la personnalité morale résultant de leur activité de production de biens ou de prestations de service donnant lieu au paiement de redevances”. Il n’en reste plus que deux aujourd’hui : « Contrôle et exploitation aériens » et « Publications officielles et informations administratives ».


Art. 18-1 LOLF : 5 critères pour qu’un budget annexe soit créé :
Un service de l’Etat dépourvu de la personnalité morale (exclusion des EPIC)
Un service qui exerce une activité de nature économique
Une activité économique qui donne lieu à des paiements de redevance
Les opérations retracées doivent être celles de l’activité principale du service
Suppression des budgets annexes que par une LF d’initiative gouvernementale

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
12
Q

Que sont les comptes spéciaux ?

A

Les comptes spéciaux apparaissent à la fin du XIX° siècle et retracent des mouvements de fonds financés par des recettes ayant une affectation particulière. Mais c’était devenu, au milieu du 20° siècle, notamment dans la phase de reconstruction qui succéda à la Seconde Guerre mondiale, un moyen commode de ne pas faire figurer dans le budget de l’Etat certaines dépenses

Art. 19 : distinction de 4 types de comptes spéciaux parmi deux catégories (comptes à crédit et comptes à découvert) :

  • Les comptes à crédit : 2 types de contrat qui bénéficient de crédit de dépense et de recette, comme le budget général
    1° Les comptes d’affectation spéciale : ils dérogent au principe d’universalité mais il doit exister un lien entre les recettes et les dépenses prévu par la loi de finance
    2° Les comptes de concours financier : ils retracent les prêts et les avances consentis par l’Etat à différents organismes (le + connu : le compte «avance aux CT)
  • Les comptes à découvert : 2 types de contrat qui dérogent au principe d’universalité. Les résultats des opérations qu’ils retracent sont imprévisibles.
    1° Les comptes de commerce : art.20 LOLF (12 types énumérés mais le + important est celui consacré à la dette de l’Etat)
    2° Les comptes d’opération monétaire : art.23 LOLF : retracent les dépenses et recettes de caractère monétaire.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
13
Q

Quelles sont les entorses possibles au principe d’unité ?

A
  • Entorses conjoncturelles :
    La débudgétisation des dépenses consiste à transférer hors du budget de l’Etat certaines charges ; en d’autres termes, ce sont d’autres personnes morales qui assument ces dernières. Cette pratique a d’abord commencé avec les budgets extraordinaires justifiés par des circonstances particulières, comme une expédition militaire, puis s’est développé de façon plus ponctuelle. Ainsi, en 1982, le Fonds spécial des Grands Travaux, géré sous la forme d’un établissement public, a assumé les dotations budgétaires pour l’équipement routier, les subventions aux transports collectifs et la réhabilitation du logement. Ce procédé conduit à masquer la situation d’ensemble des finances publiques, et par voie de conséquence les déficits. C’est pour cela que cette pratique est très encadrée. En effet, le Conseil constitutionnel ne valide de telles dispositions que s’il s’agit de dépenses ne présentant pas un caractère permanent. Il est, ainsi, interdit à l’Etat de débudgétiser les retraites des agents de l’Etat, les traitements et les cotisations sociales des fonctionnaires ou encore les charges de la dette.
  • Entorses structurelles : budgets autonomes.
    Les interventions de l’Etat s’étant diversifiées, se sont développés des budgets de personnes publiques distinctes de l’Etat, mais qui n’en sont que des démembrements. Ces personnes ne sont pas dotées d’une réelle autonomie, à la différence des collectivités territoriales. Pour autant, ces budgets restent extérieurs non seulement au budget de l’Etat, mais à la loi de finances elle-même, ce qui ne permet pas au Parlement d’avoir une vision globale de la situation des finances publiques de l’Etat.
How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
14
Q

En quoi le principe d’universalité est-il un double principe ? Quel est le premier et ses tempéraments ?

A

La règle non-compensation
La règle de non affectation des recettes à une dépense.

¤ La règle de non-compensation, dite aussi du produit brut, implique de présenter un budget brut et non net. Cette exclusion de ce que l’on appelle le produit net a pour but de permettre au Parlement d’avoir une connaissance détaillée de toutes les opérations. En effet, si la compensation était admise, il serait possible de dissimuler certaines charges, ce qui nuirait à la lisibilité et à la sincérité du budget.

¤ Comme tout principe, le principe de non-compensation connait des dérogations.

 certaines catégories de fonds spéciaux du Trésor, du fait de l’impossibilité de faire a priori des prévisions lors du vote de la loi de finances, ne peuvent qu’enregistrer a posteriori le résultat des opérations réalisées ; ces comptes ne présentent, alors, qu’un solde (ex: comptes de commerce, des comptes d’opérations monétaires et des comptes de concours financiers).

 Les prélèvements sur recettes : ils consistent à déduire du montant des recettes brutes de l’Etat un certain montant évalué par la loi de finances et reversé à des tiers, en l’occurrence les collectivités locales et l’Union européenne. Ces prélèvements constituent de véritables dépenses, mais apparaissent, par un artifice juridique, comme des recettes négatives. Dans la loi de finances initiale pour 2013, ces prélèvements s’élèvent à plus de 55,7 M €. Cette dérogation au principe de non- compensation a été jugée valide par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 29 Décembre 1982. Depuis, la LOLF a encadré ces dispositifs de conditions: ainsi, ces prélèvements doivent avoir en vue de couvrir des charges incombant aux collectivités locales ou à l’Union européenne ou de compenser des exonérations, réductions ou plafonnements d’impôts établis au profit des collectivités territoriales ; par ailleurs, les prélèvements sur recettes doivent être motivés dans une annexe spécifique et faire l’objet d’un vote séparé dans la première partie de la loi de finances.

 Autre procédé, les infractions occultes : elles consistent pour un administrateur à déduire du montant de ses achats la vente de vieux matériaux à son fournisseur. Dans ce cas, l’Administrateur se trouve dans une situation irrégulière, on dit qu’il est comptable de fait.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
15
Q

Quelle est la règle de non affectation des recettes à une dépense et ses tempéraments ?

A

¤ Ce principe implique qu’ø recette ne soit affectée directement au financement d’une dépense particulière. Autrement dit, l’ensemble des recettes font masse et couvrent l’ensemble des dépenses, et ce de façon indifférenciée. Cette règle vise à éviter des revendications catégorielles, le but étant de garantir l’intérêt général. En effet, s’il n’en allait pas ainsi, des contribuables pourraient, par exemple, exiger que le produit des impôts qu’ils ont payé soit affecté au financement de dépenses susceptibles de leur être profitable. En d’autres termes, le pouvoir politique ne serait plus le serviteur de l’intérêt général, mais l’esclave de revendications particulières. Le principe de non- affectation apparait, alors, comme un principe anti-démagogique, et donc profondément démocratique. Ce principe trouve une application dans le domaine de la comptabilité publique avec le principe d’unité de caisse assuré par le Trésor public : ainsi, une caisse unique regroupe toutes les dépenses et toutes les recettes publiques.

¤ Ce principe connait certaines exceptions. Les premières sont déjà connues : il s’agit des budgets annexes et des comptes spéciaux. Mais, il existe trois autres dérogations permettant de procéder à des affectations de recettes.

 La procédure des fonds de concours. Ces derniers permettent d’affecter directement à une Administration donnée les contributions d’une autre collectivité publique, d’une entreprise, d’une personne privée à un projet d’intérêt général. Dans cette hypothèse, l’on comprend aisément que le principe même des fonds de concours est de rattacher une ressource à une dépense déterminée. En effet, la personne qui verse les fonds, ne le fait qu’à la condition que ces derniers financent une dépense bien précise : ainsi se justifie la raison d’être des fonds de concours. Les plus connus sont les fonds financés par les collectivités locales et destinés à la mise en œuvre d’un investissement d’intérêt local mais réalisé par l’Etat, ou les legs et donations à des personnes publiques. Si sous le régime de l’ordonnance de 1959, le Gouvernement disposait en la matière d’une grande liberté, la LOLF impose désormais que ces fonds soient évalués, en crédits et en dépenses, par la loi de finances.

 L’attribution de produits : ici, il s’agit de permettre la rémunération des services rendus par une Administration. En d’autres termes, on affecte au service auteur de la prestation les recettes tirées de cette activité.
 Le rétablissement de crédit : cette procédure permet, en cas de dépense erronée, le remboursement des fonds à l’Administration concernée, et non au budget général.

 Les affectations de recettes fiscales: elles consistent à affecter, totalement ou partiellement, à une personne morale autre que l’Etat une ressource établie initialement au profit de ce dernier.

How well did you know this?
1
Not at all
2
3
4
5
Perfectly
16
Q

Qu’est-ce que le principe de spécialité budgétaire ?

A

Le principe de spécialité budgétaire impose que la loi de finances spécifie l’objet de chaque dépense.

Cette règle s’est imposée progressivement :
- la loi du 25 Mars 1817 imposa le vote des crédits par ministères
- l’ordonnance du 1° Septembre 1827 renforça ce dispositif en prévoyant que le budget soit voté par section de ministères.
- sous la monarchie de Juillet par la loi du 29 Janvier 1831 :
- ordonnance de 1959 :
Plus près de nous, l’ordonnance de 1959 repris cette présentation par chapitres. Maos si cette présentation permettait de suivre ce que devenait chaque euro voté, elle ne permettait pas de mesurer le degré d’efficacité de la dépense publique.

Donc la LOLF a changé les règles de présentation des dépenses en optant pour une présentation axée sur la finalité de la dépense, dont l’objectif est de concilier le nécessaire contrôle parlementaire et le souci d’efficacité des politiques publiques.
L’on passe, alors, d’un budget de moyens à un budget de résultats.

Concrètement, l’on trouve dorénavant trois subdivisions : les missions regroupent des programmes qui, eux-mêmes, sont composés d’actions.

  1. les missions, qui ne peuvent être créées que par une disposition de loi de finances d’initiative gouvernementale, comprennent un ensemble de programmes concourant à une politique publique définie et relevant d’un ou plusieurs ministères, ce qui permet d’assurer une transversalité budgétaire lorsque l’efficacité de la dépense publique le commande.
  2. Ces missions sont composées d’un ensemble de programmes : il s’agit d’un ensemble d’actions relevant d’un même ministère et auquel sont associés des objectifs précis, définis en fonction de finalités d’intérêt général, ainsi que des résultats attendus et faisant l’objet d’une évaluation. Le but est ici de permettre une meilleure efficacité de la dépense publique par une identification claire du responsable de la gestion du programme Les programmes conservent, cependant, un élément de présentation par nature
  3. Au sein de chaque programme, les crédits sont répartis en 7 titres : dotation des pouvoirs publics, dépenses de personnel, dépenses de fonctionnement, charges de la dette de l’Etat, dépenses d’investissement, dépenses d’intervention et dépenses d’opérations financières.

Quant aux actions, il s’agit d’un découpage qui identifie les moyens et les modes d’action des acteurs d’un programme ; il s’agit du plus petit niveau de spécialisation budgétaire. Dans la loi de finances initiale pour 2013, l’on trouve : 30 missions, environ 130 programmes (contre 850 chapitres avec l’ancienne présentation) et 620 actions. Ces chiffres sont restés relativement stable depuis l’entrée en vigueur de la LOLF.

17
Q

Quelles sont les dérogations au principe de spécialité budgétaire ?

A

L’on trouve deux grandes catégories de dérogations.

  • Les virements et aux transferts de crédit qui permettent une modification des affectations de crédits en cours d’exécution, ce qui vient, alors, contredire les autorisations données par la loi de finances. Concrètement, les virements de crédit permettent de modifier la réparation des crédits entre programmes d’un même ministère, mais ils ne peuvent dépasser 2 % des crédits ouverts par la loi de finances pour chacun des programmes concernés. Quant aux transferts de crédits, ils se font entre programmes de ministères distincts, mais uniquement si ces crédits ont la même destination. Ces deux procédures sont, cependant, encadrées en ce qu’elles nécessitent un décret pris sur rapport du ministre des finances, après information des commissions des finances et des autres commissions concernées.
  • Les dérogations plus ciblées : il s’agit de dotations pour lesquelles l’affectation des crédits est décidée, non par le Parlement, mais par le Gouvernement. Il y a d’abord la dotation pour dépenses accidentelles ou imprévisibles destinée à financer des dépenses connues mais dont le montant est difficilement prévisible, telles que les frais de voyages officiels par exemple, des dépenses provisionnées, comme celles afférentes à des élections à la suite d’une dissolution de l’Assemblée nationale, ou encore des dépenses imprévisibles par nature, notamment celles liées aux catastrophe naturelles. Il y a ensuite la dotation relative aux fonds spéciaux : ici le Parlement vote leur montant global sans en connaitre la destination, même si, depuis 2002, le Gouvernement doit détailler leur contenu, sauf en ce qui concerne les fonds affectés à la DGSE.
    Il faut, pour conclure, noter deux atteintes, toutes relatives, apportées au principe de spécialité. La première concerne ce que l’on nomme la fongibilité asymétrique qui permet aux gestionnaires publics de changer l’affectation des crédits au sein d’un programme donné, la seule limite étant l’interdiction d’abonder les crédits affectés aux dépenses de personnel à partir de crédits initialement réservés à d’autres dépenses. Enfin, en matière de dépenses, si l’autorisation parlementaire est nécessaire et ne peut être dépassée, le Gouvernement garde la liberté d’utiliser ou non les crédits inscrits en loi de finances : dès lors, un crédit inutilisé est, de fait, détourné de sa finalité.
18
Q

Qu’est-ce que le principe de sincérité budgétaire ?

A

Objectifs : transparence des opérations et meilleur contrôle du Parlement

Sources : droit des affaires : sincérité comptable
droit publique : droit budgétaire des collectivités selon la loi Defere

CCel 1993 : deux décisions qui affirment trois choses et consacrées dans la LOLF article 32 et 27
L’insincérité ne peut entrainer l’inconstitutionnalité de la loi que si les masses en jeu sont significatives
Le CC tient compte des réformes en cours: il peut admettre une atteinte temporaire au principe compte tenu des engagements de régulations qui vont être pris
Le CC admet les manquements ou les insuffisances du budget général dès lors que le Parlement est suffisamment informé de l’ensemble des données financières.

Réforme constitutionnelle 23 juillet 2008 : article 47-2 C° = valeur constitutionnelle du principe de sincérité comptable (reconnaissance que pour les comptes des administrations publiques)

19
Q

En quoi le principe de sincérité budgétaire est différent de la sincérité comptable ?

A

Sincérité budgétaire : obligation de présenter les LF et l’ensemble des dépenses/recettes de façon sincère (art.32 LOLF) = «sans aucune intention de fausser les lignes de l’équilibre déterminées par la loi de finance» CCel (2011). 
Pour les LF initiales : bonne foi (pas contraignant)
Pour les lois de règlement (art.27 LOLF) : bonne foi et exactitude des comptes (contraignant)

Sincérité comptable : obligation de donner une image fidèle du patrimoine de l’Etat et de son évolution 
Art 31 de la LOLF: les comptables publiques doivent veiller «à la sincérité des enregistrements comptables et au respect des procédures». Ce principe s’applique aux finances locales, aux finances sociales et aux lois de programmation des finances publiques

20
Q

Quelles sont les limites au principe de sincérité budgétaire ?

A

Limites du principe :

  • le principe de sincérité est hétéronome (pas essentiel) : le budget est partiel (il ne comporte pas l’ensemble des recettes et dépenses) donc il ne retrace pas la réalité et n’est donc pas sincère. Il devra d’abord être unique et universel avant d’être sincère. 
Contre argument : l’unité et l’universalité peuvent être considérées comme des conditions nécessaires à la sincérité (mais bon cet argument n’est pas ouf car on peut imaginer un budget qui respecterait les deux principes mais ne soit pas sincère…)
  • Le CCel n’a jamais censuré une LF sur le fondement du principe de sincérité car le principe implique d’apprécier un élément subjectif : la bonne foi. De plus, l’appréciation de la sincérité présente des difficultés car les prévisions des recettes sont incertaines !
21
Q

Qu’est-ce que le principe d’équilibre budgétaire ?

A

Le principe d’équilibre budgétaire

Dogme du libéralisme économique
Principe contraignant mais considéré comme un remède aux déficits budgétaires
Objectifs : limiter les déficits

  • Principe d’équilibre = règle de constance budgétaire : l’équilibre est associé à un objectif (art. 34 C° après la révision de 2008)
    Art. 1 LOLF : «les lois de finance déterminent la nature, le montant…ainsi que l’équilibre budgétaire financier qui en résulte»
    Art. 34 LOLF : les données générales de l’équilibre budgétaire doivent être présentées dans un tableau d’équilibre.

3 CARACTERISTIQUES DE L’EQUILIBRE :

Ø factice (les manquements aux principes de sincérité, d’universalité d’unité pourraient fausser l’équilibre prévu)
Ø absolu (pas nécessaire que le solde des dépenses et des recettes soit nul)
Ø être bouleversé en cours d’exécution (l’exécution doit viser la constance/équilibre, soit la prévision définit par la loi de finance initiale).

  • Principe d’équilibre = règle de discipline :

TSCG/Pacte budgétaire de 2013 impose des obligations supplémentaires aux Etats signataires : Obligation de présenter les budgets des administrations des Etats en équilibre ou en excédent.
L’équilibre n’est pas requis pour satisfaire cette règle : pour chaque pays il y a un objectif à moyen terme qui est fixé de ne pas dépasser un certain déficit (calculer en fonction d’indicateur de long terme).
Auquel cas : sanctions financières ou rdv devant le Haut Conseil des FP qui va, si la trajectoire pluriannuelle est compromise, informer le gouvernement et le Parlement qui devront proposer des mesures correctrices pour le prochain exercice.

NB : La règle doit être traduite dans les législations nationales par des moyens contraignants. 
En France, c’est la loi organique du 17 décembre 2017 qui prévoit l’introduction de la règle dans la législation nationale. Elle prévoit que les lois devront préciser l’objectif à moyen terme des comptes publics, un calendrier fixant le délai d’atteinte pour ces objectifs, et les modalités permettant de l’atteindre.

Rq 1 : en cas de circonstances exceptionnelles, les Etats peuvent s’écarter temporairement de leur objectif respect.
Rq 2 : un déficit structurel + important des administrations publiques peut être admis à condition que l’Etat ait réduit sensiblement sa dette publique.