Chap 15 : Troubles somatoformes et intrications médicopsychiatriques Flashcards
Les “troubles somatoformes” du CIM10 et du DSM-IV-TR figurent dans le DSM5 sous quelle appellation ?
Troubles à symptomatologie somatique et apparentés
Quels sont les différents troubles rassemblés sous l’appellation de “troubles somatoformes”?
- conversion ou trouble à symptomatologie neurologique fonctionnelle
- trouble à symptomalogie somatique
- syndrome de fatigue chronique (SFC)
- fybromialgie
- troubles fonctionnels intestinaux, syndrome du côlon irritable
- intolérance environnementale idiopathique
+ hypocondrie ou crainte excessive d’avoir une maladie
Comment se manifeste la conversion ou trouble à symptomatologie neurologique fonctionnelle ?
- un ou plusieurs symptômes ou déficits touchant
- la motricité volontaire ou
- les fonctions sensitives ou
- sensorielles
- suggérant une affection neurologique ou une affection médicale générale
- les symptômes somatiques ne sont pas explicables par une affection médicale généralisée
- Ces symptômes sont souvent appelés ““pseudo-neurologiques”” car mimant une atteinte neurologique alors que le système nerveux est intact. Toutefois la présence d’une affection neurologique concomitante, mais n’expliquant pas la symptomatologie est fréquente
Quels peuvent être les symptômes moteurs de la conversion ?
- troubles de la coordination et de l’équilibre
- avec difficultés de la marche (abasie) et/ou de la station debout (astasie)
- une faiblesse localisée voire une parésie d’un membre ou de plusieurs membres
- des contractures musculaires
- des tremblements
- une aphonie
- une diplopie
- des difficultés de déglutition
- une sensation de boule dans la gorge (globus)
- rétention d’urine
- des convulsions ou crises épileptoïdes avec symptômes moteurs et/ou sensitifs semblent plus rares saufs chez les patients jeunes
Quels sont les critères cliniques à repérer pour poser le diagnostic d’un trouble de conversion ?
- la présence de symptômes semblables chez un ou des membres de l’entourage du patient, voire chez le patient lui-même
- la quête de l’attention de l’entourage ou surtout de l’attention médicale
- l’effet de la suggestion sur le symptôme
- la suggestion chronologique entre un contexte traumatique ou une situation de conflit et la survenue du symptôme
- le fait que le symptôme neurologique a de facto permis au patient d’échapper à un conflit interne (les facteurs de renforcement ou bénéfices secondaires sont à évaluer mais pas spécifiques)
- l’association entre symptômes de conversion et symptômes dits dissociatifs
Quels sont les troubles regroupés dans le DSM5 sous l’appellation “trouble à symptomatologie somatique” ?
- trouble somatisation
- trouble douloureux
- trouble somatoforme indifférencié
- hypocondrie avec symptômes somatiques
Quelles sont les caractéristiques du trouble à symptomatologie somatique ?
- un ou plusieurs symptômes somatiques à l’origine d’une détresse ou d’un retentissement fonctionnel significatif
- les symptômes somatiques sont associés à des pensées, émotions ou comportements jugés excessifs ou inappropriés tels qu’une anxiété excessive et persistante concernant la santé, ou le retentissement des symptômes ou un temps excessif consacré à se préoccuper et d’occuper de ces symptômes
- ils peuvent être ou non attribuables à une maladie physique identifiée
Le DSM distingue 2 sortes de troubles à symptomatologie somatique, lesquels ?
- troubles somatoformes avec douleur prédominante
- troubles somatoformes chroniques (durée > 6 mois)
Qu’est-ce que le SFC ?
Syndrome de fatigue chronique, décrit :
- un état de fatigue persistant depuis au moins 6 mois
- et réduisant les activités de l’individu d’au moins 50%
- sans cause identifiée ni médicale ni psychiatrique
Qu’est-ce que la fibromyalgie ?
Syndrome douloureux musculo-squelettique d’évolution chronique
sans explication lésionnelle
Tout comme dans le SFC, l’évitement de l’exercice physique semble être un facteur de maintien important des troubles et à ce titre une cible thérapeutique prioritaire
Qu’est-ce que les troubles fonctionnels intestinaux, syndrome du côlon irritable ?
douleurs abdominales diffuses ou localisées
absence d’altération de l’état général
examens biologiques normaux
Qu’est-ce que l’intolérance environnementale idiopathique ?
Regroupe plusieurs syndromes somatiques fonctionnels caractérisés non pas par des symptômes somatiques spécifiques mais par leur attribution par les patients à certains facteurs environnementaux tolérés par la majorité de la population.
Qu’est-ce que l’hypocondrie ou crainte excessive d’avoir une maladie ?
- inquiétude durable et excessive pour sa santé physique
- souvent sous-tendue par une interprétation erronée de certaines sensations corporelles, signes physiques ou comportements personnels
- persistant malgré un bilan médical approprié et rassurant
- engendrant une souffrance cliniquement significative et un retentissement fonctionnel
- sans caractère délirant
On distingue 2 formes d’hypocondrie, lesquelles ?
- avec demande de soins
- avec évitement des soins
- > les 2 permettent d’éviter la confrontation avec la peur d’être malade
Quels sont les différents types de modèles explicatifs des troubles somatoformes ?
- les modèles fondés sur la notion de somatisation
- les modèles cognitifs et comportementaux
La notion de somatisation peut relever de mécanismes multiples pouvant coexister, lesquels ?
- la somatisation comme mécanisme de défense
- l’amplification des sensations somatiques suscitées par un contexte de détresse
- l’utilisation par un patient de ses symptômes somatiques dans un contexte de détresse psychique pour rechercher une aide légitime auprès du système de soins
- l’offre de soins peut créer la demande
Quels sont les mécanismes intervenant dans les troubles somatoformes selon les modèles cognitifs et comportementaux ?
- mécanismes cognitifs :
- une attention excessive portée aux sensations corporelles, souvent renforcée par des efforts d’évitement
- l’attribution à ces sensations corporelles d’une signification menaçante (catastrophisme), ex ruminations anxieuses
- mécanismes biologiques
- réactivité excessive de l’axe hypothalamo-hypophysaire et du système nerveux autonome au stress
- mécanismes émotionnels et comportementaux dominés par la peur et l’évitement qu’elle suscite
- mécanismes sociaux via les bénéfices secondaires”
La douleur physique comporte au moins 3 dimensions, lesquelles ?
- sensorielle
- affective
- cognitive
Plusieurs mesures non spécifiques peuvent jouer un rôle favorable sur l’évolution des troubles somatoformes, lesquelles ?
- ne pas contester la légitimité d’une plainte somatique
- mener de front une démarche diagnostique négative (éliminer les causes organiques) et positive (rechercher les facteurs psychologiques)
- éviter de dire au patient que les résultats ne montrent “rien”, ne pas discréditer ou montrer une priorité secondaire aux facteurs psychologiques
- repérer les troubles anxieux ou dépressifs associés
- être modeste dans les ambitions thérapeutiques et optimiser l’alliance thérapeutique en négociant objectifs et moyens
Quels sont les mesures thérapeutiques spécifiques aux troubles somatoformes ?
- traitements médicamenteux
- l’exercice physique, notamment dans les tableaux dominés par la fatigue et/ou la douleur malgré la faible motivation du patient
- le biofeedback
- la relaxation
- les thérapies comportementales et cognitives : se concentrent sur les facteurs d’entretien ou d’aggravation des troubles sans présupposer une origine purement psychogène
- les thérapies systémiques du couple ou familiales peuvent désamorcer les facteurs de renforcement liés aux interactions familiales
- l’hypnose
- psychothérapies d’inspiration psychanalytique