C8 FACTEURS ÉTIOLOGIQUES ET DE RISQUES II. Flashcards

1
Q

LA THÉORIE GÉNÉTIQUE : PRINCIPES DE BASE
I. HÉRITABILITÉ ET ÉTUDES DE JUMEAUX

A

➢ Aucun gène spécifique ni même une combinaison de gène spécifique ne détermine de façon définitive si un individu va développer une addiction.

➢ Dans quelle mesure le risque de développer une addiction peut-il être attribué aux facteurs génétique ? la théorie génétique cherche à répondre à ceci

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2
Q

ÉTUDE DE JUMEAUX

A

 Les troubles liés à l’usage de substances ont tendance à se manifester dans les familles.

 Si un trouble est héréditaire, les membres de la famille qui sont les plus génétiquement similaires devraient partager un degré de risque génétique similaire.
trouble 80% génétique, famille avec un membre malade plus de chance de l’avoir que trouble à 30 %

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3
Q

ÉTUDES DE JUMEAUX : MÉTHODE CLASSIQUE

A

Comparer les taux de concordance des jumeaux monozygotes (MZ) et dizygotes (DZ) pour un trait particulier

o Jumeaux monozygotes (MZ) : partagent presque 100 % de leur matériel génétique
o Jumeaux dizygotes (DZ) : partagent environ 50 % de leur matériel génétique
o Si les jumeaux MZ sont plus souvent similaires pour un trait que les jumeaux DZ, ce trait est considéré comme plus héréditaire.
o Inversement, si les jumeaux MZ sont discordants pour un trait particulier = facteurs environnementaux jouent un rôle plus important dans son développement.

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4
Q

TROIS CATÉGORIES DE FACTEURS DE RISQUES
I. HÉRITABILITÉ ET ÉTUDES DE JUMEAUX
Quantifier le degré de risque du développement d’une addiction :

A
  1. Facteurs génétiques

(et conditions non génétiques:)

  1. Facteurs environnementaux partagés : Condition liées à la grossesse de la mère, implication des parents dans l’éducation des enfants, environnement familial.
  2. Facteurs environnementaux uniques : Expériences de vie, perceptions et exposition à la substance différentes. unique à chaque individu peut influencer leur trajectoire
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5
Q

LA THÉORIE GÉNÉTIQUE : PRINCIPES DE BASE
Études sur les jumeaux au sein de …

A

➢Familles biologiques (partagent le même environnement en même temps)
➢Familles adoptives (partagent des gènes mais évoluent dans un environnement différent)
➢Démêler l’influence des facteurs environnementaux des facteurs génétiques.

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6
Q

CE QUE NOUS DISENT LES ÉTUDES DE JUMEAUX :

facteurs prédisposants et protection

A

Les taux de concordance élevés dans le comportement de consommation de substances chez les jumeaux MZ suggèrent une forte composante génétique dans le développement de l’abus de substances

  1. Facteurs prédisposants

A. Age et développement
B. Genre/Ethnicité
C. Désinhibition comportementale
D. Drogues spécifiques
E. Comorbidités psychiatriques

  1. Facteurs de protection

A. Age avancé au premier usage
B. Fréquentation d’une institution religieuse

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7
Q

A. Age et développement
I. HÉRITABILITÉ ET ÉTUDES DE JUMEAUX

A

Âge précoce lors de la première utilisation = fortement associé à une consommation problématique ultérieure

L’initiation aux substances survient fréquemment à l’adolescence.

Étude de jumeaux australiens

ALCOOL
âge plus jeune à la première consommation (13 ans et moins) = risque accru de dépendance à l’alcool plus tard
** risque amplifié chez les individus avec une plus grande vulnérabilité génétique à l’addiction.

➢ pourrait accélérer l’expression des gènes liés à la vulnérabilité à la dépendance à l’alcool

CANNABIS
âge plus jeune au premier usage = risque accru de dépendance au cannabis et à d’autres drogues illicites plus tard

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8
Q

B. GENRE ET ETHNICITÉ
I. HÉRITABILITÉ ET ÉTUDES DE JUMEAUX

A

Genre:

➢ Rôle complexe et largement débattu
➢ Beaucoup de résultats mixtes
➢ Peu d’études sur les individus de la diversité de genre et d’orientation sexuelle

ETHNICITÉ :

➢ Majorité des études = échantillons américains et autraliens.
➢ Peu d’études sur les différences culturelles.

Étude de l’Université de Washington : DÉPENDANCE À L’ALCOOL

  • Échantillon global = L’héritabilité variait selon le genre
    Hommes : 48 % du risque attribuable à la génétique
    Femmes : 10 % du risque attribuable à la génétique
  • Échantillon afro-américains (30 % de participants) = les jumeaux MZ et DZ présentaient un risque similaire de dépendance à l’alcool

Gènes = rôle négligeable dans cette population (dans l’hérédité de l’addiction à la substance)

POURQUOI SELON VOUS ?: afro-américain, plus susceptible de boire plus tard, pratique des religions qui les protégeraoits, facteurs environnementaux

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9
Q

C. DÉSINHIBITION COMPORTEMENTALE
I. HÉRITABILITÉ ET ÉTUDES DE JUMEAUX

A

➢ Tendance à agir de manière impulsive ou à prendre des décisions sans tenir compte des conséquences.

➢ Manifestations : Incapacité à contrôler des comportements comme la consommation excessive de substances, les comportements à risque ou l’agression

Les études sur les jumeaux montrent que des traits de personnalité comme une désinhibition comportementale est fortement associée à l’abus de substances à l’âge adulte.

Étude du Minnesota Twin Family Registry: Ont examiné prédicteurs de l’alcoolisme de type B (début précoce et fortement associé à la personnalité antisociale.)

➢ Résultats : En plus des facteurs génétiques et environnementaux, un manque de contrôle des impulsions = Rôle significatif dans le développement des troubles liés à l’usage de substances en général

➢ Ont déterminé que l’alcoolisme de type B serait plus hautement héréditaire que d’autres types de troubles d’abus de substance.
alcoolisme de type b + héréditaire

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10
Q

D. USAGE DE SUBSTANCES SPÉCIFIQUES
I. HÉRITABILITÉ ET ÉTUDES DE JUMEAUX

A

➢ Certains facteurs génétiques prédisposent les individus à développer un trouble lié à l’usage de substances en général, tandis que d’autres sont plus spécifiques à certaines substances.

➢ Chaque substance addictive présente une charge génétique distincte, contribuant à des degrés divers à l’héritabilité du risque.

Ex. Alcool = 50% est du aux facteurs génétiques
Ex. Opioïdes = 60-80% = le ++ héréditaires

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11
Q

E. COMORBIDITÉS PSYCHIATRIQUES
I. HÉRITABILITÉ ET ÉTUDES DE JUMEAUX

troubles internes vs externes

A

60 % des personnes avec un trouble de l’usage des substances rapporteraient également un autre trouble psychiatrique.

Susceptibles d’avoir des taux plus élevés de pensées suicidaires, d’hospitalisations et d’être sans-abri par rapport à ceux qui souffrent d’une seule condition psychiatrique.

Trouble internes (trouble qui se vive + intérieur) les facteurs génétiques sont les facteurs principal de comorbidité lorsqu’on parle des troubles internes)

o Trouble Dépressif Caractérisé

o Troubles Anxieux et Phobies (84% commodité)

o Trouble Bipolaire (79%)

Trouble externes (comportement observables : + d’acting out) (plus par rapport aux environnements partagés qu’aux facteurs génétiques)

o Trouble des Conduites

o Trouble de la Personnalité Antisociale (faible lien 6-7%)

Les troubles internes sont fortement influencés par des facteurs génétiques, tandis que les troubles externes sont principalement liés à des facteurs environnementaux.

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12
Q

TROUBLE DÉPRESSIF CARACTÉRISÉ (OU MAJEUR)
I. HÉRITABILITÉ ET ÉTUDES DE JUMEAUX

A

Relation bidirectionnelle (on n’est pas sûr qu’est-ce qui cause quoi)
Trouble dépressif caractérisé – trouble de l’usage des substances

➢ Consommation chronique d’alcool peut abaisser niveaux de sérotonine et de noradrénaline = symptômes dépressifs

➢ Dépression = symptôme de sevrage (opiacés, cocaïne et méthamphétamines).

➢ Conséquences négatives associées à l’abus de substances (p. ex., problèmes sociaux, juridiques et professionnels) peuvent aggraver des symptômes dépressifs.

MAIS

➢ L’humeur dépressive ne semble pas influencer la progression d’une personne de l’initiation à l’abus ou à la dépendance.

➢ Relation non causale (pas parce que d’humeur dépressive que tu développes addiction)

➢ Facteur environnementaux
(groupes d’amis, environnement familial) seraient plus responsables de ces transitions.

Les troubles internes sont fortement influencés par des facteurs génétiques, tandis que les troubles externes sont principalement liés à des facteurs environnementaux.

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13
Q

QUELQUES STASTISTIQUE PROPRES À DIFFÉRENTES CONDITIONS PSYCHIATRIQUES
QUIZZ !

A

La phobie sociale est un prédicteur particulièrement fort de la dépendance au cannabis.

Le trouble bipolaire est fortement comorbide avec les troubles liés à l’usage de substances en général (48–61 %).

Comorbidité importante avec l’addiction à l’alcool (39–46 %).

Le trouble des conduites est l’un des rares prédicteurs constants d’une aggravation de l’usage problématique de substances.

Le trouble des conduites est souvent associé aux troubles liés à l’usage d’alcool et de cannabis (55 % des jumeaux atteints de CD rapporteraient également une dépendance à l’alcool et 18 % une dépendance au cannabis.

Jusqu’à 53 % des hommes et 28 % des femmes avec un trouble lié à l’usage de substances présenteraient également un trouble de la personnalité antisociale.

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14
Q
  1. FACTEURS DE PROTECTION - jumeaux
A

Étude de jumeaux australiens sur l’alcool

Âge plus avancé au premier verre = facteur de protection chez les individus génétiquement vulnérables à la dépendance à l’alcool.

Fréquentation de lieux de cultes
Virginia Twin Registry
adolsencent : environnement + fort
adulte : tempérament + fort

 Adolescence = corrélations négatives entre la fréquentation de lieux de cultes et l’utilisation d’alcool et de nicotine.

 À ce stade, l’environnement (partagé) jouait un rôle majeur dans la participation aux activités religieuses.

 En vieillissant, l’influence de l’environnement (par exemple, l’influence parentale) sur la fréquentation des lieux de culte diminuait, tandis que l’influence des facteurs génétiques (par exemple les traits) augmentait.

 À l’âge adulte, la corrélation négative entre la fréquentation de lieux de cultes et l’utilisation de substances devenait plus forte. grande partie à cause du tempérarement
à l’age adulte facteur génétique + grand rôle à jouer

➢ La fréquentation de lieux de culte à l’adolescence reflèterait une variété de facteurs familiaux et socio-environnementaux qui contribuent à des niveaux plus faibles d’abus de substances.

➢ À mesure que les individus mûrissent, ils façonnent leur propre environnement social, en grande partie en raison de leur tempérament influencé par des facteurs génétiques, qui protègent contre l’usage de substances.

➢ L’impact des facteurs protecteurs, ainsi que des influences environnementales et génétiques, évolue tout au long de la vie.

Pour quelle addiction ceci n’est-il pas vrai ?
Le trouble compulsif des comportements sexuels (TCCS): modèle de l’incongruence morale

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15
Q

DÉFIS ET LIMITES DES ÉTUDES DE JUMEAUX

5

A

Prévalence :
Faible prévalence des jumeaux (0,4%), combinée à la faible prévalence des différents troubles liés l’utilisation de substances et d’autres troubles psychiatriques = Limite la taille des échantillons

Biais de recensement :
Échantillons cliniques montrent souvent une gravité plus élevée des symptômes et une comorbidité psychiatrique plus forte = Estimation d’héritabilité biaisée par le type d’échantillon (par exemple jumeaux vs jumelles) pas étude juste de jumeau ou juste de jumelle

les gens qui consultent ont des troubles plus graves que ceux qui ne consultent pas

Hypothèse du hasard dans le choix des partenaires :
suppose que les gens choisissent leurs partenaires de manière totalement aléatoire. MAIS les gens avec une addiction peuvent être plus enclins à choisir des partenaires qui consomment, avec des vulnérabilités distinctes.
! sur-estimer ou sous-estimer charge génétique !

Hypothèse des environnements égaux :
suppose que les jumeaux MZ et DZ sont exposés à des facteurs environnementaux similaires. La concordance accrue entre les jumeaux MZ pour un trait particulier pourrait également être due à une similitude environnementale plus élevée, en plus de la similitude génétique. peut dire ça du envrionnement ou gènes

Interactions gènes-environnement :
Les devis classiques utilisés ne permettent généralement pas d’examiner les interactions entre les gènes et l’environnement.

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16
Q

RÉSUMÉ - LA THÉORIE GÉNÉTIQUE

A

▪ Pour quantifier le degré de risque dans le développement d’une addiction, on regarde : les facteurs génétiques, l’environnement partagé et l’environnement unique.

▪ De manière générale, l’héritabilité génétique jouerait un rôle important dans le rsique de développer une dépendance (environ 50% pour l’alcool), bien que cela ne soit pas nécessairement vrai pour toutes les cultures.

Chaque substance addictive présente une charge génétique distincte, contribuant à des degrés divers à l’héritabilité du risque.

 Il existe une comorbidité importante entre l’addiction et divers enjeux psychiatriques.

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17
Q

TRANSMISSION INTERGÉNÉRATIONNELLE : PRINCIPES DE BASE

A

Les parents auraient un rôle majeur à jouer dans l’acquisition de comportements addictifs chez leurs enfants.

Les enfants de parents dépendants (alcoolisme, tabagisme, consommation de drogues illicites, jeu de hasard, etc.) = plus susceptibles d’adopter ces comportements eux-mêmes que les enfants de la population générale.

Par quels mécanismes a lieu cette transmission intergénérationnelle ? relation causale directe? ou non

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18
Q

THÉORIES : TRANSMISSION INTERGÉNÉRATIONNELLE DE L’ADDICTION

A
  1. THÉORIE GÉNÉTIQUE : Les comportements problématiques seraient transmis du parent à l’enfant par des processus biologiques (prédisposition génétique).
  2. THÉORIE ENVIRONNEMENTALE : Des facteurs tels que la dysfonction familiale et la classe sociale expliqueraint une grande partie du risque.
  3. THÉORIE COGNITIVE : Les enfants acquièrent dès leur jeune âge des informations sur les addictions, notamment par l’observation des comportements de leurs parents.
19
Q

THÉORIE GÉNÉTIQUE : ÉTUDES SUR LES SIMILITUDES FAMILIALES
2. TRANSFERT INTERGÉNÉRATIONNEL

A

Une histoire familiale de comportements problématiques est l’un des meilleurs prédicteurs de l’initiation et du maintien de problèmes futurs, que ce soit dans des échantillons cliniques ou communautaires.

Par exemple, plus il y a de proches avec antécédents de problèmes liés à l’alcool au sein d’une famille, plus le risque est élevé que d’autres membres de la famille présentent des comportements problématiques liés à l’alcool.

ÉTUDE SUR L’ALCOOL (N=8000 parents au premier degré d’alcooliques)

La dépendance à l’alcool était 2-3x plus fréquente chez les proches que pour les contrôles.

➢ Risque global à vie de dépendance à l’alcool était de 28,8 % pour les proches des patients alcooliques, contre 14,4 % chez les contrôles.

Les enfants de parents alcooliques sont aussi plus enclins à

➢ boire seuls
➢ boire dans le but de devenir intoxiqué
➢ boire pour le goût agréable de l’alcool.

Plus susceptibles de rapporter des motivations à boire pour

➢ gérer leur stress
➢ améliorer leur humeur
➢ se conformer aux normes sociales liées à la consommation d’alcool.

Transmission des comportements problématiques liés au tabac

Risque élevé : les enfants de fumeurs persistants ont des taux de tabagisme 2x plus élevés que les enfants de non-fumeurs.

  • Enfants de parents ayant commencé à fumer à un jeune âge et étant actuellement des fumeurs persistants = taux de tabagisme le plus élevé (47 %)
  • Enfants de parents ayant commencé plus tard ou qui sont dans un processus de rechute = taux de tabagisme entre 30-34 %.
  • Enfants de parents abstinents = taux de tabagisme 14 %.

Transmission du comportement de jeu problématique :

o Risque modéré : une histoire familiale de jeu augmenterait le risque de comportements de jeu chez les enfants de 2X (22-29 %) par rapport à ceux dont les parents ne sont pas joueurs excessifs (9-15 %).

bref, le fait d’avoir des parents “addicts” = plus de chance d’avoir une addiction

20
Q

THÉORIE GÉNÉTIQUE : ÉTUDES DE JUMEAUX ET D’ADOPTION

A

Parent biologique avec antécédents d’alcoolisme = augmente considérablement le risque que l’enfant développe de l’abus ou une dépendance à l’alcool .

➢ associations presque 3x plus importantes que dans les familles adoptives ou recomposées.
➢ Parent adoptif ou beau-parent (dans les familles recomposées) avec antécédents d’alcoolisme = n’augmente pas le risque pour l’enfant adopté.

Risque serait davantage lié aux antécédents biologiques qu’à l’environnement

MAIS …

 Études sur familles composées d’un parent biologique non alcoolique et un beau-parent (qu’il soit alcoolique ou non alcoolique)

avoir une mère adoptive ou un beau-parent avec des comportements actuels d’alcoolisme prédit l’abus d’alcool chez l’enfant

▪ même sans lien biologique, le parent alcoolique peut contribuer à la transmission de l’addiction (influence environnementale)

21
Q

THÉORIE GÉNÉTIQUE : ÉTUDES DU GÉNOME HUMAIN ET DES ENDOPHÉNOTYPES

Génome/phénotype/endophénotype, principe de liaison, gène, MZ/DZ, genre

A

Génome = l’ensemble du matériel génétique d’un organisme, répartis sur ses chromosomes.

Phénotype : l’ensemble des caractéristiques observables d’un individu, résultant de l’interaction entre son patrimoine génétique (génotype) et l’environnement.

➢ Ex., physiques (taille, couleur des yeux), comportementales (traits de personnalité), physiologiques (taux hormonaux, activité cérébrale)

Endophénotype = Mécanismes neurobiologiques sousjacents aux troubles (sous-ensemble spécifique du phénotype).

➢ Généralement héréditaires et présents chez les individus atteints d’un trouble ainsi que chez leurs proches à risque.

➢ Ex., altération du traitement des récompenses (qui peut être transmis aux enfants)

Principe de liaison = Les gènes situés à proximité les uns des autres sont plus susceptibles d’être hérités ensemble d’un parent, contrairement à des gènes plus distants.

Certains gènes seraient impliqués dans l’addiction aux substances et les addictions comportementales :

  • Des gènes du récepteur m-opioïde,
  • Des gènes du transporteur de la sérotonine,
  • Des gènes du récepteur de la dopamine
  • Des gènes des récepteurs GABA.

Ex. ENDOPHÉNOTYPE : Risque accru de dépendance aux substances = réduction de l’amplitude du potentiel cérébral P300 (P3), qui reflète l’attention et la mémoire de travail.

Chez les personnes à risque de dépendance (ex. : enfants de parents alcooliques), on observe souvent une réduction du P300, même s’ils ne consomment pas eux-mêmes encore de substances.

📌 Et ça peut être un indice biologique précoce d’une vulnérabilité.

Cette réduction est plus marquée chez les jumeaux MZ alcooliques que chez les DZ.

Mais, les estimations d’héritabilité semblent varier selon le genre :

  • 65 % pour les garçons
  • 35 % pour les filles, qui étaient également fortement influencées par l’environnement partagé. En interaction avec…

Ces recherches suggèrent que la génétique joue un rôle dans la transmission des comportements addictifs, en interaction avec l’environnement familial.

22
Q

THÉORIE ENVIRONNEMENTALE : DYSFONCTIONNEMENT FAMILIAL
ÉTUDE ALLEMANDE SUR L’ALCOOLISME

A

Pas de lien direct entre les antécédents familiaux d’alcoolisme et les problèmes d’alcool chez les adolescents.

Cependant, les troubles psychiatriques des parents et le rejet parental perçu étaient associés à l’agressivité et à la délinquance des enfants; qui augmentaient leur contact avec des pairs consommateurs et indirectement, leurs problèmes d’alcool.

❖ Environnement familial dysfonctionnel semble jouer un rôle partiel dans la transmission intergénérationnelle de l’addiction. pas parce que environnement dysfonctionnel que automatique que tu développes trouble

23
Q

THÉORIES GÉNÉTIQUE-ENVIRONNEMENT ET ÉTUDES DE JUMEAUX
Par quels mécanismes a lieu cette transmission intergénérationnelle ?

A

Études Interactions génotype-environnement (G x E)

➢ Les individus avec un risque génétique élevé sont aussi exposés à des environnements à haut risque.

➢ Les facteurs environnementaux partagés (ex., grandir dans le même foyer) expliquent peu la transmission des addictions entre générations.

➢ Les interactions entre la génétique et l’environnement seraient mieux expliquées par les expériences uniques de chaque enfant (relations sociales ou expériences de vie distinctes).

➢ L’addiction parentale influencerait les enfants de manière indirecte, par des effets spécifiques sur chacun des enfants, plutôt que par l’environnement familial commun.

24
Q

THÉORIES COGNITIVES

A

L’augmentation de la consommation risquée chez les jeunes suggère que certaines croyances existent avant l’initiation.

Dès 3 à 6 ans, les enfants développeraient une compréhension des comportements liés à l’alcool et au jeu :

1) L’alcool est principalement consommé par les adultes.
2) L’alcool est consommé davantage par les hommes que par les femmes.

25
Q

THÉORIES COGNITIVES : ATTENTES ET AUTO-EFFICACITÉ

A

Modèle de Oei et Baldwin : Développement et maintien de la consommation problématique d’alcool via l’apprentissage parental

  • Attentes liées aux effets de l’alcool
  • Croyances d’auto-efficacité : Contrôle de soi

Ce modèle repose sur deux phases :

(1) une phase d’acquisition où les attentes liées à l’alcool se forment par observation et apprentissage
(2) une phase de maintien, basée sur le conditionnement classique = des processus conditionnés déclenchent automatiquement une réponse de consommation.

  1. Les enfants intériorisent les attentes/croyances parentales sur les effets de l’alcool. Attentes “si je bois… alors je serai heureux.”
  2. Ces cognitions (acquises par observations des parents) guident le comportement de l’enfant lorsqu’exposé à l’élément déclencheur

motivées par l’anticipation des effets (sociabilité accrue, réduction de la tension, etc.)
influencent leurs comportement d’auto-effiacité (capacité à refuser, contrôle de soi)

  1. La confirmation successive de ces attentes peut renforcer le comportement, surtout si ces attentes sont perçues comme positives.

➢ L’atteinte des résultats souhaités met donc l’individu à risque de persister dans ces comportements

THÉORIES DU CONDITIONNEMENT ET DE L’APPRENTISSAGE vue avant l’intra (bouteille de vin — ATTENTE je vais être plus sociable si je bois — je bois — je suis sociable = confirmation de l’attente / feedback

26
Q

RÉSUMÉ TRANSFERT INTERGÉNÉRATIONNEL

A

 Une histoire familiale de comportements problématiques est un prédicteur important de l’initiation et du maintien de problèmes futurs

 Avoir un parent biologique avec antécédents d’alcoolisme = augmente considérablement le risque que l’enfant développe de l’abus ou une dépendance à l’alcool.

 Même sans lien biologique, un parent alcoolique peut contribuer à la transmission de l’addiction (influence environnementale)

 L’addiction parentale influencerait les enfants de manière indirecte, par des effets spécifiques sur chacun des enfants, plutôt que par l’environnement familial commun.

27
Q

IMPULSIVITÉ, DÉSINHIBITION, PROPENSION AU RISQUE ET COMPULSIVITÉ

A

Mécanismes communs

  • diminution du contrôle de soi
  • poursuite du comportement malgré des conséquences négatives

DÉFINITIONS

IMPULSIVITÉ : Concept multi-dimensionnel.
Trois aspects clés :

(1) agir trop vite ou sans réfléchir sans prendre en compte les conséquences de ces actes
(2) avoir du mal à s’arrêter ou à retenir une action
(3) privilégier la gratification immédiate au détriment des bénéfices à long terme.

DÉSINHIBITION : Type spécifique d’impulsivité, lié à des difficultés de contrôle inhibiteur.

➢ Ex., Difficultés à retenir une réponse automatique, interrompre une action en cours et resté concentré en évitant les distractions.)

PROPENSION À LA PRISE DE RISQUES : Engagement dans des comportements problématiques avec des conséquences positives à l’individu, mais jugés indésirables par la société et qui comportent souvent des dangers.

➢ Ex., Consommation d’alcool, usage de tabac, comportements sexuels à risque, conduite dangereuse, agressivité interpersonnelle et comportements délinquants.

28
Q

MESURES DE L’IMPULSIVITÉ : ÉCHELLES AUTO-RAPPORTÉES
l’Échelle de Barratt (BIS) comporte trois sous-échelles :

A

(1) l’impulsivité attentionnelle = actions déclenchées par un manque d’attention

(2) l’impulsivité motrice = hyperactivité due au besoin de mouvement

(3) l’impulsivité non planifiée = attitudes et conclusions précipitées par un manque de réflexion

29
Q

MESURES DE L’IMPULSIVITÉ : ÉCHELLES AUTO-RAPPORTÉES
L ‘Échelle d’impulsivité UPPS-P comporte 5 dimensions :

A

(1) la préméditation (tendance à réfléchir aux conséquences d’un acte avant de s’engager
(2) l’urgence positive (difficulté à résister aux impulsions liées à un affect positif)
(3) la recherche de sensations (tendance à rechercher des activités excitantes et à essayer de nouvelles expériences)
(4) l’urgence négative (difficulté à résister aux impulsions liées à un affect négatif)
(5) la persévérance (capacité à maintenir son attention sur une tâche ennuyeuse ou difficile)

30
Q

MESURES DE L’IMPULSIVITÉ : MESURES COMPORTEMENTALES
Délai de gratification (Delay Discounting task)

A

➢ Mesure l’impulsivité en observant comment les gens valorisent les récompenses en fonction de leur délai.
➢ Les personnes impulsives privilégient souvent des petites récompenses immédiates plutôt que de plus grandes récompenses plus tard.
➢ Elles préfèrent donc les gains rapides et ne tiennent pas compte des bénéfices futurs.

31
Q

MESURES DE L’IMPULSIVITÉ : MESURES COMPORTEMENTALES
Délais de gratification et addiction

A

➢ Les utilisateurs d’alcool et de substances prennent des décisions de façon plus impulsive que les nonutilisateurs de substances.

➢ Dans cette tâche, les personnes dépendantes aux opioïdes qui partagent des aiguilles accordaient moins d’importance aux récompenses qu’elles recevront plus tard et préfèrent des récompenses immédiates que les consommateurs qui ne partagent pas d’aiguilles.

32
Q

MESURES DE L’IMPULSIVITÉ : MESURES COMPORTEMENTALES
Mesure comportementale de l’impulsivité : Go /No go Task

A

qui mesurent le temps de réaction pour appuyer ou non sur un bouton en fonction d’un signal.

➢Les personnes avec une plus grande désinhibition ont du mal à s’arrêter quand le signal d’arrêt arrive plus tard. Une fois sur deux, elles doivent recevoir ce signal plus rapidement pour réussir à stopper leur réponse.

➢Étude : Les utilisateurs de cocaïne et d’alcool ont une capacité réduite à inhiber des réponses automatiques par rapport aux groupes témoins.

33
Q

MESURES DE L’IMPULSIVITÉ : MESURES COMPORTEMENTALE
Prise de risque : Tâche de jeu d’Iowa (IGT).

A

➢ Choisir parmi plusieurs paquets de cartes, chacun ayant des gains et des pertes.
➢ Objectif : Apprendre à éviter les paquets risqués pour maximiser les gains à long terme.
➢ La prise de décision risquée est mesurée par le nombre de fois qu’une personne choisit les paquets désavantageux (plus risqués) dans la tâche.

Prise de risque et addiction
Les utilisateurs de substances montrent :

➢ scores globaux plus bas
➢ une incapacité à choisir des paquets de cartes plus avantageux.

34
Q

IMPULSIVITÉ ET RÉPONSE AU TRAITEMENT

A

❖ Résultats des traitements moins bons chez les personnes présentant une impulsivité plus élevée, pour diverses substances.
❖ Plus susceptibles d’abandonner le traitement
❖ Restent en traitement pendant une période plus courte que celles ayant des scores d’impulsivité plus bas.
❖ Ressentent des envies plus fortes de drogue pendant le sevrage et sont plus susceptibles de rechuter.

35
Q

IMPULSIVITÉ VS COMPULSIVITÉ

A

L’impulsivité et la compulsivité font partie des traits de personnalité concomitants les plus étudiés pour comprendre les conduites problématiques de nature addictive

IMPULSIVITÉ

  • Réactions rapides et imprévues à des stimuli de récompenses
  • Conséquences dommageables non prises en compte

COMPULSIVITÉ

  • Manifestations répétitives, à la manière d’un rituel
  • Soulager un sentiment de détresse.
  • Règles strictes que l’individu se fixe lui-même pour éviter des répercussions négatives

Étude transversale d’envergure (Demetrovics et al., 2022)

  1. Échantillon population hongroise générale
  2. Échantillons à risque pour des addictions comportementales spécifiques :
  • Trouble du jeu d’hasard et d’argent
  • Usage problématique d’Internet
  • Dépendance à l’exercice
  • Dépendance au shopping
  • Dépendance au travail.

❖ groupes non problématiques = l’impulsivité et la compulsivité proportions similaires (++ d’accent sur impulsivité, mais compulsif quand même important)

groupes problématiques = la compulsivité plus forte que l’impulsivité dans tous les groupes, sauf pour le jeu

! Compulsivisé est plus relié à une détresse
Impulsivité est plus relié au plaisir
!

L’impulsivité serait potentiellement plus présente dans les phases de développement de l’addiction, tandis que la compulsivité serait plus importante dans les phases plus avancées.

❖ Important dans une perspective de traitement, de prévention et de psychoéducation !

36
Q

RÉSUMÉ — L’impulsivité, la désinhibition, la prise de risque et la compulsivité

A

▪ L’impulsivité, la désinhibition, la prise de risque et la compulsivité partagent des mécanismes communs mais présentent également des mécanismes uniques.
▪ L’impulsivité et ses dimensions est conceptualisée et opérationnalisée de manières très différentes d’une étude à l’autre (ex., trait impulsif vs état impulsif) = défi pour la comparaison des résultats
▪ Les individus impulsifs répondraient moins bien au traitement
▪ L’impulsivité serait potentiellement plus présente dans les phases de développement de l’addiction, tandis que la compulsivité serait plus importante dans les phases plus avancées.

37
Q
  1. TRAJECTOIRES DE L’ADDICTION
    (Comment/pourquoi les individus consomment: motivation, explication…)
    4 TRAJECTOIRES CAUSALES VERS L’ADDICTION
A

Voir photo
- VOIE DE LA RÉGULATION DE L’AFFECT NÉGATIF
- VOIE D’ATTÉNUATION DU STRESS
- VOIE DE MAUVAISE INHIBITION DES RÉPONSES
- VOIE DE DE LA RÉCOMPENSE


.

38
Q

VOIE DE LA RÉGULATION DE L’AFFECT NÉGATIF

A

Traits associés : AFFECT NÉGATIF ET DÉSESPOIR

Attentes négatives concernant soi-même et la vie future
➢ tendance à s’attendre à ce que des événements négatifs se produisent ou que des résultats très désirés ne se réaliseront pas.

Motivations associées :

➢ réguler ou faire face à des niveaux élevés d’affect négatif (humeur dépressive /anxiété)
➢ oublier des situations difficiles.
➢ motivations moins associées à la recherche de plaisir.

Associé à un début tardif = substances analgésiques comme l’alcool

39
Q

B. VOIE D’ATTÉNUATION DU STRESS

A

Traits associés : SENSIBILITÉ À L’ANXIÉTÉ

➢ peur des sensations physiques liées à l’anxiété
➢ attente irréaliste selon laquelle ces peurs pourraient entraîner des conséquences « catastrophiques (ex., perte de contrôle physique ou mental).
Peur de mourir/devenir fou

Motivations associées :

➢ La sensibilité à l’anxiété rend les individus plus sensibles aux niveaux élevés de stress dans des situations normales (+sensible au stress)
➢ plus vulnérables au stress lié au sevrage des drogues.
➢ Ces états physiologiques peuvent être facilement atténués par les effets de l’alcool et des benzodiazépines, qui ont des propriétés sédatives.

Plus grande réceptivité aux effets de la substance (à cause de cette croyance là)

40
Q

VOIE DE MAUVAISE INHIBITION DES RÉPONSES

A

Traits associés : IMPULSIVITÉ

➢ Plus susceptibles de s’engager dans une addiction continue ou sévère, en raison de déficits dans l’inhibition des réponses.

Motivations floues

Associations longitudinales entre addiction et :

  1. passé de comportements antisociaux pendant l’enfance
  2. mauvais résultats scolaires
  3. mauvaises relations interpersonnelles
  4. problèmes d’activité ou d’attention pendant l’enfance
  5. manque de soutien parental.
41
Q

VOIE DE DE LA RÉCOMPENSE

A

Traits associés : RECHERCHE DE SENSATION

➢ fort besoin de stimulation
➢ faible tolérance à l’ennui
➢ volonté de prendre des risques pour vivre des expériences nouvelles et variées.

Motivations associées :

➢ propriétés de renforcement positif des substances
➢ amplifier leurs sentiments ou émotions positifs.
➢ améliorer la psychostimulation

Mécanismes sous-jacents :
effets neuropharmacologiques des substances :

  • stimulent l’activité de la dopamine
  • augmentent l’activité des systèmes opioïdes du cerveau.

Early onset = utilisation expérimentale
Contextes sociaux

42
Q

RÉSUMÉ — TRAJECTOIRES DE L’ADDICTION

A

Différentes voies vers l’addiction, où des facteurs psychologiques (les traits de personnalité) jouent un rôle important.

les traits de personnalité sont:

➢ liés aux comportements addictifs à travers divers processus motivationnels
➢ associés à différents profils et/ou schémas d’addiction.

43
Q

À RETENIR — du cours

A

 Les études de jumeaux ont grandement contribué à clarifier le rôle des facteurs génétiques et environnementaux dans l’héritabilité des troubles liés à l’usage de substances.
 L’héritabilité varie selon plusieurs facteurs, dont le type de substance, les traits de personnalité, l’origine ethnique et la comorbidité psychiatrique.
 Les comportements addictifs parentaux sont associés à une augmentation de la probabilité que des problèmes similaires se manifestent dans la génération suivante.
 L’impulsivité, la désinhibition, la propension à prendre des risques et la compulsivité représentent des construits complexes et multi-dimensionnels importants à considérer en lien avec l’addiction.
 Certains individus, parfois exposés aux mêmes facteurs de risque généraux, développent une addiction tandis que d’autres n’en développent pas.
 Il existe différents parcours menant à l’addiction, où des facteurs psychologiques tels que les traits de personnalité jouent un rôle important