C2-Chap2 : L'acquisition de l'écriture chez l'enfant Flashcards
Quels sont les trois différents niveaux de la genèse de l’acte graphique selon Lurçat ?
Trois niveaux selon Lurçat :
* Niveau moteur (de 20 mois à 2ans environ) : Jusqu’à 20 mois, l’activité graphique est impulsive, totalement non contrôlée. Les mouvements sont impulsifs, rapides, (balistiques) ils s’enregistrent sous forme de tracés continus, des balayages verticaux ou horizontaux partant du centre de l’espace graphique.
La gestion motrice est de type proximal: l’enfant réalise ses tracés par des mouvements du bras autour de l’épaule. Entre 20 et 24 mois, on assiste à une coordination progressive des mouvements. Des
rotations de l’avant-bras autour du coude se combinent aux rotations du bras autour de l’épaule. Il en résulte la production des premiers tracés circulaires. L’espace graphique se ferme. Le contrôle du tracé est principalement kinesthésique et visuel.
* Niveau perceptif (entre 2 et 3 ans): Vers 2 ans, capacité à effectuer des mouvements de rotation de la main autour du poignet. Le contrôle du geste devient alors distal. Production de boucles. La direction du mouvement est préférentiellement de type outward, i.e. vers l’extérieur du corps. Une translation du mouvement sur l’espace graphique devient également possible, grâce à une coordination
avec la rotation du bras autour de l’épaule. A ce stade, il y a contrôle visuel de la trace: c’est l’œil qui suit la main. Une diminution des tailles des productions apparaît également, grâce au contrôle distal plus fin. Entre 2 ans et demi et 3 ans, modifications des coordinations motrices établies: le mouvement peut se dissocier, il devient discontinu. Une possibilité de freinage du mouvement apparaît, grâce au développement du contrôle du muscle fléchisseur du pouce. Le mouvement devient plus lent, plus minutieux, avec un contrôle visuel de plus en plus fin.
* Le niveau représentationnel qui regroupe 3 temps de développement (entre 3 et 6ans): Entre 3 et 4 ans, il y a élaboration de programmes moteurs graphiques, donnant lieu à des graphismes primitifs tels que les cercles, les boucles et autres formes. Ces formes sont produites de manière plutôt stéréotypée,en suivant le programme préétabli. Le contrôle est continu, visuel et kinesthésique, les anticipations visuelles sont faibles, globales. L’enfant
peut imiter des modèles externes, produire des simulacres d’écritures adultes. La différenciation entre dessin et écriture s’établit. Entre 4 et 5 ans, des conflits entre la forme des lettres et le mouvement interviennent. L’enfant devient capable de reproduire la forme des lettres mais il ne respecte pas la trajectoire à suivre. Le modèle à copier ou produire prend une grande importance : l’enfant établit sans cesse des comparaisons entre la trace produite et le modèle fourni, en identifiant et dénombrant les éléments à reproduire. Le conflit entre la forme et le mouvement se résout en faveur de la forme à cette étape. Les erreurs produites sont de nature graphique (altération de la forme des lettres) et de nature perceptivo-spatiale (omission d’éléments dans
la lettre, permutations d’éléments intra-lettre, écriture en miroir). Entre 5 et 6 ans, établissement des liaisons visuo-motrices. La capacité à produire la forme
de la lettre s’associe avec celle à produire la trajectoire adéquate. A 6 ans, la plupart des enfants ont résolu le conflit antérieur. Les lettres vont être copiées de
manière correcte, et il y a un début de copie de mots (avec des erreurs de type perceptivospatiales).
Du point de vue de l’apprentissage, on peut imaginer une progression qui tient compte de
cette évolution dans l’apprentissage de l’écriture:
- D’abord une progression main guidée (on donne la forme, on fait ressentir le mouvement),
- Puis modèle visuel cinétique (on montre comment la trajectoire est associés à la forme),
- Et ensuite modèle statique (on donne à copier des formes)
- Dans le réel en fait on montre direct le modèle et balekouye du reste.
Quels sont les 5 étapes de la posture de l’enfant selon Ajuriaguerra ?
Phase pré-calligraphique
Etape 1 : les 5 ans
* Posture : tête très basse, torse en appui sur la table et avant bras collé à la table -> l’enfant à besoin de crontrôle visuel proche de l’instrument. Changement de postures fréquents
* Espace graphique : pas d’inclinaison de la feuille, de fortes difficultés pour progresser de manière horizontale.
* Organisation des mouvements : Mouvements proximaux très discontinus, mouvement distaux comporable au mouvement d’une chenille
Etape 2 : de 6 à 7 ans
* Posture : pas de changement niveau posture bras et torse. L’avant-bras se dégage de la feuille. Tenue du crayon mauvaise
* Espace graphique : Début d’inclinaison de papier donc augmentation de l’angle formé par la main avec la ligne
* Organisation des mouvements : Mouvements proximaux toujours discontius. Mouvements distaux, mouvement de reptation (chenille)
Phase calligraphique
Etape 3 : de 8 à 9 ans
(l’enfant s’applique à mouler son écriture)
* Posture : maturation du tonus musculaire (redressement tête+torse)
* Espace graphique : feuille placé dans l’hémichamp corporel droit et inclinée par rapport à l’axe du corps
* Organisation des mouvements : trajectoire rectiligne du coude qui permet une stabilisation des mouvements
Phase post-calligraphique
(La vitesse devient la première exigence)
Etape 4 : de 10 à 12 ans
* Posture : relèvement de l’avant bras et de la main, tenue du crayon amélioré (doigts moins crispés et prise plus longue)
* Espace graphique : inclinaison de la feuille s’accroît, la main se place nettement sous la ligne
* Organisation des mouvements : la coordination des mouvements proximaux est établie
Etape 5 : à partir de 14 ans, stade adulte
* Caractérisée par une personnalisation progressive de l’écriture, une prise de liberté par rapport aux modèles appris, une tendance à l’économie des tracés. L’écriture devient très rapide, modulable, économique.
Comment évoluent les paramètres spatio-temporels du geste graphique ?
On peut évaluer l’écriture: test d’évaluation de l’écriture sur des enfants français du CP au
CM2: BHK (Concise Évaluation Scale For Children Handwriting). Consiste à faire copier un texte aux enfants durant 5 minutes (chronométrées). (mots connus en cours, progressivement de plus en plus dur)
Augmentation quasi linéraire du nombre de caractères écrits en 5min du CP au CM, puis plateau entre CM1 et CM2 (pareil pour la vitesse)
Les écritures au CP présentent de grandes irrégularités dans les tailles relatives des lettres, et ce critère s’améliore fortement entre le CP et le CE1, puis plus faiblement entre le CE1 et le CE2. Mais on note une légère détérioration de la performance entre le CE2 et le CM1.
Ces données indiquent qu’une première phase d’apprentissage dans l’écriture est atteinte avec
le CE2. L’écriture de l’enfant a alors nettement progressé depuis le CP, aussi bien sur le plan spatial (les tailles des lettres) que sur le plan cinématique (la vitesse d’écriture). Mais l’évolutioncontinue clairement entre le CE2 et le CM2, sur tous les plans (alors que, soit dit en passant, on arrête l’enseignement de l’écriture au niveau du CE2…). L’apprentissage n’est toutefois pas linéaire dans le temps ça progresse en prenant en compte notamment la personnalisation de l’écriture etc.
On peut voir sur le graphe que la fluidité du mouvement s’améliore nettement entre le CP et le CE2, les tremblements et hésitations diminuant fortement, et qu’à nouveau, une
détérioration de la performance s’observe entre le CE2 et le CM1.
Quel est l’influence des conditions d’écriture ?
7-12 ans: Les temps de réaction indiquent le temps pour aller chercher le bon programme moteur, dont la conversion graphème-allographe (=forme que va prendre la lettre telle quelle doit être écrite réellement). Augmente pour les lettres qui portent à confusion spatiale. Les temps de réactions sont supérieurs pour lettres ambigües (symétries miroir en verticale) et pour modèle « printed ») quand le modèle est différent.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il peut y avoir un bénéfice au début de l’apprentissage de l’écriture à demander l’enfant d’aller plus vite, alors que lui demander d’écrire entre des lignes peut être un handicap.
Faire des démonstrations visuelles, décrire verbalement le tracé d’une lettre et associer ces deux modèles à la production motrice de la lettre sont les apprentissages les plus pertinents (par rapport à faire répéter des lignes de lettres en copie simple, sans autre information).
Quel est le lien entre écriture et vieillissement ?
Rosenblum et coll, 2011.
Observe les indices spatio-temporels, sens inverse, sens contraire du développement.: le temps sur le papier, de réalisation globale augmentent, la taille et la longueur aussi, etc. Donc l’acquisition de l’écriture n’est pas stable jusqu’à la fin de la vie.
Vitesses et pression diminuent : écriture moins automatique avec l’âge. Les programmes
moteurs perdent en qualité chez les âgés (60 ans). Avant stagnation (chez les « middle age »).
Tailles augmentent : problème lié au contrôle visuel et kinesthésique.
Peut-être biais de génération qui n’écrivent plus ou moins? Donc résultats seraient liés à un manque de pratique? Du coup sont aller voir les signatures car c’est quelque chose qu’on continue à faire. Déconstruction progressive des programmes moteurs quand même, genre ça
se voit même sur les signatures.
Problème aussi de contrôle visuel ou kinesthésique (genre on voit moins bien et moins précis
dans ces mouvements).
Quel est le lien entre la perception des lettres et l’écriture des lettres ?
Longcamp et al, 2008 : lien étroits entre voir et produire une lettre (adultes). Dès 5 ans, la capacité à reconnaitre une lettre est nettement meilleure dans le cas où l’enfant les a apprises en les écrivant plutôt qu’en les tapant à la machine.
Les lettres sont donc représentées au sein de notre cerveau, non seulement par leur composante visuelles (les graphèmes), ou sonore (phonème), mais aussi sous leur forme sensori-motrice(« gestème »).
Qu’est-ce que le modèle de la production écrite de Van Galen ?
2 composantes à chaque fois modules et mémoires associés: pour chaque taille d’unité concerné on admet l’utilisation d’un modèle de traitement. Pour passer d’un niveau à un autre assuré par le fait qu’on va maintenir en mémoire.
Structure hiérarchique de type modulaire, hiérarchique dans le mode de production sériel, parallèle dans le fonctionnement: on est à plusieurs endroits en même temps dans cette cascade quand on est en train d’écrire.
L’allographe = ensemble des configurations visuelles possibles d’un graphème, forme topologique générale du mouvement d’écriture avec probablement la séquence globale et la direction des strokes. Mouvement associé à la lettre.
Quelless sont les deux composantes du modèle de Van Galen (1991) ?
Les modules de traitement de l’information avec la taille de l’unité qui correspond à chacun de ces modules ; on voit que cette unité est de taille de plus en plus petite au fur et à mesure que l’on descend dans le modèle. Par rapport à ces modules, qui vont de l’activation des intentions à l’ajustement musculaire, l’écriture proprement dite est un processus qui démarre avec le module orthographique, avec le mot sous forme de succession de lettres.
Les mémoires tampons qui sont censées assurer le stockage du résultat du traitement du module précédent, avant qu’il ne soit utilisé par le module successif, et accommoder pour les temps de friction éventuels entre modules.
4 Étapes descendantes avec unités de taille concernés, modules choisi pour ces unités etc.:
* Planification de l’action et Planification motrice
* Programmation motrice
* Instanciation des paramètres moteurs (j’écris grand, petit, etc.)
* Initiation motrice (mouvement moteur)
Quels sont les troubles de l’écriture par lesquels peuvent être atteints les différents niveaux de modèle de Van Galen (1991) ?
- Atteinte du tampon graphémique (buffer orthographique)
L’écriture et l’orthographe sont correctes. Les erreurs que l’on note sont dans le choix et la place des lettres, quel que soit le moyen d’expression (écriture, dactylographie, épellation…). Les erreurs commises ne sont pas conformes aux règles de l’orthographe et se font par addition, omission, substitution et transposition de lettres. - Atteinte du stock allographique (sélection des allographes)
L’atteinte à ce niveau se manifeste par des erreurs dans le choix du type de lettres (majuscule/minuscule; script/cursif), l’orthographe est correcte par contre.
- Atteinte du stock allographique (sélection des allographes)
- Atteinte du système graphémique (qui synthétise les informations du tampon graphémique et du stock allographique. Il guide le programme moteur).
L’écriture spontanée et sous dictée sont de très mauvaise qualité et elle est améliorée en copie. Ceci s’explique par le fait que le contrôle visuel permet de compenser le défaut de guidage du programme moteur, en lui fournissant les modèles nécessaires. Dans cette atteinte, c’est la qualité des informations contenues dans le tampon graphomoteur et strockées dans la mémoire de travail qui est altérée. Tout se passe comme si le sujet ne savait plus quelle lettre il doit tracer. - Atteinte du programme moteur (mémoire motrice tampon ou à long terme).
On observe dans ce cas une atteinte de la séquence, et/ou de la taille et/ou de la di
rection des traits.
Si elle est liée à la mémoire tampon, alors il peut y avoir des corrections des erreurs, des reprises.
Si elle est liée à une atteinte des patterns graphomoteurs stockés dans la mémoire à long terme, tout se passe comme si le sujet ne se souvenait plus de comment on trace la lettre alors qu’il sait parfaitement de quelle lettre il s’agit.