9. Troubles réactionnels, réactions traumatiques au stress, états liés à la négligence et à la maltraitance Flashcards
Point commun de tous ces troubles ?
Troubles réactionnels, réactions traumatiques au stress et états liés à la négligence et à la maltraitance ont en commun la nature de leur étiologie. Il s’agit de conditions dont les causes, assez évidentes, sont issues de l’environnement. Parce que les enfants sont en cours de développement, le stress a sur eux un impact plus complexe et souvent plus durable que celui qu’il a sur les adultes. Il peut non seulement avoir des effets immédiats (anxiété, agitation), mais il peut aussi influer négativement sur le cours de leur développement. Lorsque les sources de stress sont chroniques, les effets sont particulièrement négatifs.
A quoi correspondent les troubles réactionnels ?
Comme pour l’adulte, les stress de la vie peuvent perturber le fonctionnement psychique des enfants. Il réagit à ces événements en présentant transitoirement divers symptômes d’anxiété, de dépression ou d’agitation.
A quoi correspondent les réactions traumatiques au stress ?
Lorsqu’il s’agit d’un stress intense de nature exceptionnelle, l’enfant peut réagir par des symptômes chroniques reliés spécifiquement à l’événement traumatique. L’expression “réaction traumatique au stress” est préférée à celle de “syndrome de stress post-traumatique” (expression consacrée aux adultes) pour marquer la nature plus variable et plus complexe des réactions enfantines (Yule, 1999).
Quels sont les effets de la négligence émotionnelle ?
La négligence émotionnelle ou physique peut être le prélude à la maltraitance et aux sévices sexuels, dans la mesure où l’enfant n’est pas protégé contre les dangers et en particulier contre les adultes malveillants. Ces circonstances de négligence ou de maltraitance peuvent entraîner un état mental particulier ainsi que des problèmes de développement.
Que se passerait-il si l’on tente d’éviter tout stress à un enfant ?
Tenter d’éviter tout stress à un enfant conduit à le gâter et à moyen terme à le rendre égocentrique, exigeant et incompétent. Un montant raisonnable de stress est donc nécessaire pour apprendre à l’enfant le contrôle de soi et la tolérance à la frustration. Quelques études s’intéressent actuellement à l’enfant dit “résilient”, c’est-à-dire qui gère efficacement les stress.
Description enfant soumis à un stress exagéré.
Lorsque l’enfant est soumis à un montant de stress exagéré, il peut y réagir par de l’agitation, des colères, de l’agressivité vis-à-vis de ses pairs, une baisse du rendement scolaire ou des troubles du sommeil (sommeil agité, cauchemars). Le tableau peut se présenter sous forme de troubles anxieux, avec anxiété de séparation, peur de la nouveauté, ou sous forme de trouble oppositionnel avec désobéissance, impolitesse, esprit d’opposition.
Description adolescent soumis à un stress exagéré.
L’adolescent, de son côté, peut devenir irritable, renfermé, déprimé ou au contraire avoir des comportements à risque (par ex. : abus d’alcool, promiscuité sexuelle). La communication avec les adultes est difficile.
Etiologie des troubles réactionnels (les plus connus)
Les troubles réactionnels sont par définition provoqués par des stress. Parmi les plus fréquents on peut citer le divorce des parents, la perte d’un proche, les accidents, les changements de situation (par ex. : déménagement), des agressions ou sévices sexuels subis en dehors de la famille. Tous les enfants sujets à des stress ne présentent pas des perturbations psychologiques.
Facteurs des troubles réactionnels : de quoi dépendent-ils ?
Les réactions dépendent de plusieurs facteurs : la nature du stress, la personnalité de l’enfant et en particulier sa sensibilité au stress, son stade de développement et la façon dont il interprète le stress et enfin le soutien qu’il trouve au sein de son foyer.
La nature du stress explique en partie la réaction qui en découle. La plupart du temps, les pertes (décès d’un proche) conduisent à des réactions de type dépressif, les accidents (accident de la route, incendie) à des réactions de type anxieux.
De façon générale, on peut dire que les stress amplifient les tendances pré-existantes de l’enfant: s’il est de nature anxieuse, il peut, une fois confronté à un stress, réagir par des réactions d’évitement et une anxiété de séparation. S’il est plus exubérant, il peut devenir agité et agressif, avec ses pairs ou avec les adultes.
Le stade de développement de l’enfant, ses expériences passées et son tempérament influencent l’interprétation personnelle qu’il peut avoir de la situation stressante : exemple du décès d’un parent.
C’est ainsi que le petit enfant, lors du décès d’un parent, peut avoir des craintes de perdre ou d’être abandonné par le parent survivant. Un enfant un peu plus âgé peut se demander ce qu’il aurait pu faire pour garder le parent décédé en vie. Un jeune adolescent peut se sentir seul et éprouver du ressentiment contre la personne disparue ou contre le sort.
Que peut entraîner le divorce chez un enfant ?
Le divorce entraîne des réactions diverses, en partie parce qu’elles dépendent des interprétations que les enfants s’en font. L’enfant peut être affecté dans son sentiment de sécurité et d’attachement (s’il se croit abandonné par le parent qui part), dans son estime de soi (s’il pense que le parent absent ne tient pas à lui), dans son sentiment de stabilité (s’il change de maison, de voisinage, d’amis).
Expliquer : la manière dont un enfant gère un stress dépend en grande partie du climat affectif régnant dans la famille.
La manière dont un enfant gère un stress dépend en grande partie du climat affectif qui règne dans la famille, ainsi que de la compréhension et du soutien dont il bénéficie par rapport à ce qu’il a vécu. Même un traumatisme important, tel qu’un viol, peut être assimilé si l’enfant est bien accompagné psychologiquement par sa famille. Par ailleurs, il faut distinguer les stress qui ont un impact direct sur l’enfant de ceux dont l’impact concerne surtout la famille. La perte d’emploi d’un parent ou la pauvreté sont des stress qui affectent la famille et non spécifiquement l’enfant. Dans ces derniers cas, la nature stressante de l’événement pour l’enfant dépend de la manière dont le stress est géré à l’intérieur de la famille (comment l’enfant est informé et impliqué).
Sémiologie des réactions traumatiques au stress ?
Certains stress sortent de l’ordinaire, c’est-à-dire qu’ils ne font pas partie des expériences de vie de l’individu moyen. On peut citer le viol, une agression physique, un accident de la route, un incendie de son logement, la guerre… Dans ces cas, la réaction au stress est plus sévère et plus chronique qu’elle ne l’est dans le trouble réactionnel. Elle comporte des symptômes spécifiques (décrits ci-dessous). Les symptômes se distinguent selon qu’ils se rapportent directement au traumatisme, qu’ils relèvent de phénomènes anxieux plus diffus ou de séquelles cognitives.
Expliquer la composante traumatique (dans réactions traumatiques au stress).
Les enfants et les adolescents sont envahis par des réminiscences intrusives à propos du traumatisme : des souvenirs de l’événement très chargés émotionnellement leur reviennent de façon involontaire. Dans les cas les plus graves, l’enfant peut revivre l’événement comme s’il se déroulait dans le présent (il peut en revoir mentalement des scènes et se sentir envahi du même sentiment de terreur que lors de l’événement, un détail de l’environnement peut déclencher une attaque de panique ou un épisode dissociatif). Il peut alors agir en conséquence (se figer ou se débattre, frapper, pleurer). Parfois l’enfant est décrit comme étant “dans la lune”, “ailleurs”, “absent” “dans son monde”. Ces phénomènes de réminiscences et de reviviscences ressemblent à des expériences dissociatives (l’individu est conscient de l’environnement dans lequel il se trouve mais en est détaché ; il est avant tout préoccupé par des pensées liés au traumatisme, il est dans un état second). Ils apparaissent souvent dans les jeux ou les dessins de l’enfant. Les phobies et l’évitement relatifs aux lieux, aux personnes ou aux objets en rapport avec le traumatisme sont fréquents (par exemple une victime de viol ne veut plus aller aux toilettes ou monter dans une voiture inconnue parce que c’est dans ce type de lieu que s’est déroulé l’agression).
Expliquer la composante anxieuse (dans réactions traumatiques au stress).
Le sommeil perturbé est un symptôme très courant, avec peur du noir, cauchemars, terreurs nocturnes, somnambulisme. L’anxiété de séparation est fréquente, même chez les adolescents. Les plus jeunes insistent pour dormir avec leurs parents. Des peurs voire des phobies sans rapport apparent avec le traumatisme peuvent également apparaître. L’enfant est irritable et sujet à des crises de colère; son seuil de frustration est abaissé. Il vit dans un état d’alerte continu.