8. Conduites de dépendance Flashcards

1
Q

Comment apparaissent les troubles du comportement à l’adolescence ?

A

Les troubles du comportement qui apparaissent à l’adolescence se présentent souvent sous forme de conduites de dépendance. Parmi les plus caractéristiques, on trouve les troubles des conduites alimentaires qui touchent essentiellement les jeunes filles, ainsi que ce qui relève de l’abus ou de la dépendance à l’alcool ou aux drogues, beaucoup plus répandus chez les garçons.

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2
Q

Par quoi se caractérise l’anorexie mentale ?

A

Elle se caractérise principalement par un refus d’atteindre un poids normal. On distingue les anoxiques qui se restreignent de celles qui ont des crises de boulimie et/ou qui se purgent.

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3
Q

Comment se caractérise la boulimie ?

A

Dans la crise de boulimie, le sujet ingère une importante quantité de nourriture avec un sentiment de perdre le contrôle. Toutes les boulimiques n’ont pas recours à des comportements compensatoires (en particulier le vomissement) pour prévenir la prise de poids.

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4
Q

Par quoi se définit l’obésité ?

A

L’obésité se définit par un excès pondéral. Elle relève de la psychopathologie lorsque des problèmes psychiques sont à l’origine de la dépendance à la nourriture.

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5
Q

Comparaison anorexiques et alcooliques.

A

Comme on l’observe pour la prise d’alcool chez les alcooliques, le comportement anorexique est compulsif et si la personne s’en écarte, cela engendre une importante détresse. L’anorexie constituerait un moyen de gérer une angoisse autrement intolérable. Et comme l’acoolisme, elle entraîne ensuite des problèmes de contrôle de soi et participe de l’auto-destruction du sujet.

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6
Q

Sur quel base considère-t-on l’anorexie ?

A

Si le tableau clinique peut parfois être très proche de celui de la boulimie, on considère que le sujet est anorexique (plutôt que boulimique) sur la base de son poids.

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7
Q

Caractéristique principale de l’anorexie ?

A

Une des caractéristiques principales de la maladie réside dans le refus de maintenir un poids corporel minimal (le DSM précise un poids en dessous de 85% du poids attendu pour l’âge). Malgré leur maigreur, les anorexiques ont la hantise de grossir et recherchent de façon perpétuelle la minceur.

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8
Q

Comment est la vision du corps des anorexiques ?

A

Il existe un consensus autour de l’idée que les anorexiques ont une vision déformée de leur corps ou qu’elles font une fixation sur une partie de leur anatomie qu’elles trouvent disgracieuse. Certaines, cependant, sont conscientes de leur maigreur. De façon récurrente (du moins en Occident), elles ont des préoccupations obsédantes concernant leur poids et leur corps. De leur point de vue, ces facteurs sont déterminants dans l’estime qu’elles ont d’elles- mêmes. L’objectif de la minceur est tel qu’il occulte les problèmes de santé et entraîne chez elles un déni de la gravité de leur maladie. Notons d’ailleurs que l’anorexie entraîne un arrêt des règles.

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9
Q

Donner les 2 sous types d’anorexie.

A

D’après leur manière de maintenir un poids minimum, on distingue deux sous-types d’anorexie. Dans le type restrictif, les anorexiques se privent, limitent l’apport de calories ingérées et s’adonnent éventuellement à des exercices physiques intenses. Bien qu’elles puissent affirmer ne pas avoir faim, elles exercent en réalité un contrôle strict sur leur appétit.
Dans un autre sous-type (boulimique), les anorexiques présentent de manière régulière des crises de boulimie et/ou recourent aux vomissements ou à la prise de purgatifs (par ex. : laxatifs, diurétiques, lavements). Il convient de distinguer la crise de boulimie de la simple prise excessive de nourriture. Dans la crise, le sujet ingère une grosse quantité d’aliments en un laps de temps réduit, avec un sentiment de perdre le contrôle. Après une crise, certaines peuvent chercher à compenser la prise de calories par des périodes de jeûnes plutôt qu’en se purgeant. Certaines peuvent aussi se purger après avoir ingéré une faible quantité de nourriture. Des études montrent, dans cette population d’anorexiques, une plus grande fréquence de troubles du contrôle des impulsions tels qu’ils peuvent se manifester à travers la kleptomanie, l’abus de substances, les tentatives de suicide ou l’auto-mutilation. En outre, ces anorexiques sont plus sujettes à des variations d’humeur que les anorexiques de type restrictif. Elles manifestent plus de perturbations au niveau de leur image du corps, ainsi qu’une plus grande anxiété relativement à l’alimentation.

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10
Q

Autres caractéristiques anorexie qui ne sont pas prises en compte dans le diagnostic.

A

Bien que les caractéristiques suivantes ne soient pas considérées comme des critères diagnostiques de l’anorexie, il est fréquent de les observer chez les patientes. On peut mentionner la présence d’une certaine hyperactivité. Plutôt que d’être ralenties par leur état, elles arrivent au contraire à cumuler un nombre impressionnant d’activités (par ex. : sport, école) sans manifester un quelconque besoin de se reposer. D’ailleurs, leurs nuits de sommeil sont généralement courtes ; elles se réveillent très tôt le matin. Dans leurs relations, elles tendent à systématiquement se plier aux désirs d’autrui plutôt que d’affirmer les leurs. Elles manquent de spontanéité et sont très attentives à l’image qu’elles véhiculent. Elles accordent beaucoup d’importance à ce qu’on pense d’elles et recherchent souvent l’approbation de leur entourage. D’après Strober et al. (1985), de telles tendances prédisposeraient les jeunes filles à l’anorexie. On remarque par ailleurs souvent qu’elles sont très exigeantes avec elles-mêmes et ont tendance à être perfectionnistes. Tout manquement aux objectifs qu’elles se sont fixés peut avoir, à leurs yeux, un caractère dramatique. Il semblerait que le perfectionnisme et les traits de personnalité compulsifs précèdent souvent l’anorexie. De ce fait, on est amené à se demander si ces traits ne constituent pas un facteur de vulnérabilité qui prédisposerait au trouble. Les avis sur la question restent partagés.

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11
Q

Troubles associés de l’anorexie ?

A

On observe souvent chez les anorexiques des symptômes dépressifs tels que l’insomnie, le retrait social, l’humeur triste, l’irritabilité, une absence d’intérêt sexuel. Etant donné que ces symptômes s’observent également suite à une sous-alimentation, on aurait tendance à penser que la dépression chez les anorexiques est secondaire et résulte de la malnutrition. L’hypothèse selon laquelle la dépression précéderait l’anorexie ne peut cependant être écartée.
De même que pour les symptômes dépressifs, on a constaté que les personnes sous- alimentées devenaient obsédées par la nourriture. Vraisemblablement, cette obsession que l’on note chez les anorexiques est la conséquence de la privation qu’elles s’infligent. L’anorexie entraîne par ailleurs des troubles gastriques ainsi que des anomalies au niveau des neurotransmetteurs qui peuvent contribuer à des perturbations au niveau de l’appétit, de l’humeur, de l’activité motrice et du métabolisme. En cela, ces anomalies contribueraient à la persistance du trouble.

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12
Q

Prévalence anorexie ?

A

On estime à environ 1% de la population de jeunes femmes le nombre d’anorexiques remplissant strictement les critères du DSM. La proportion de femmes touchées par des troubles analogues (trouble des conduites alimentaires dit “non spécifié”) est vraisemblablement beaucoup plus élevée, d’autant plus que ce type de problème est en constante augmentation depuis ces dernières années.
On estime le taux filles/garçons à 10 pour 1. L’allure du trouble est très proche chez les filles et chez les garçons, si ce n’est que ces derniers cherchent généralement moins à maigrir. Pour certains auteurs, la plus grande proportion de filles s’expliquerait par des différences dans les taux d’hormones sexuelles, tandis que pour d’autres, cela serait dû à des pressions sociales plus fortes exercées sur la gente féminine (par ex. : magazines). Il n’est pas rare que les garçons anorexiques appartiennent à un milieu sportif dans lequel un faible poids est requis (par ex. : jockey).

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13
Q

Evolution anorexie ?

A

Généralement, l’anorexie commence durant l’adolescence, le plus souvent entre 14 et 18 ans. L’évolution est très variable, mais même si les patientes ne remplissent plus les critères des troubles, leurs perturbations s’étendent généralement sur plusieurs années. Parmi les sujets hospitalisés, on compte 10% de décès. Les résultats d’une étude longitudinale sur 20 ans révèlent un taux de mortalité supérieur à 20%.

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14
Q

Quand parle-t-on de boulimie en tant que trouble ?

A

On parle de boulimie en tant que trouble lorsque le sujet a des crises de façon récurrente (au moins deux fois par semaine pendant 3 mois d’après le DSM-V) et qu’il recourt à des comportements compensatoires, destinés à prévenir la prise de poids (i.e. vomissements, laxatifs, diurétiques, lavements, jeûne, exercice physique excessif).

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15
Q

De quoi dépend l’estime de soi chez les boulimiques ?

A

Comme dans l’anorexie, l’estime de soi de la boulimique dépend largement de la perception qu’elle a de son poids et de son corps. Le poids est cependant maintenu au dessus d’un certain seuil (sans quoi on les considère anorexiques).

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16
Q

Donner les 2 sous-types de la boulimie.

A

Deux sous-types sont distingués : dans l’un d’entre eux, les boulimiques ont régulièrement recours aux vomissements et/ou à la prise de purgatifs (environ les 3⁄4 des cas), tandis que dans le deuxième sous-type, elles ne recourent (éventuellement) qu’au jeûne ou à des exercices physiques excessifs pour tenter de contrôler leur poids. On considère que des exercices sont excessifs lorsqu’ils sont effectués à des moments ou dans des lieux inappropriés, quand ils interfèrent avec des activités importantes (par ex. manquer l’école pour aller faire du sport) ou quand ils sont effectués en dépit de complications médicales. Les boulimiques de ce deuxième type ont davantage tendance à être en surpoids que celles qui se purgent. Le pronostic de ces dernières est cependant plus défavorable. En effet, le fait de se faire vomir semble favoriser la survenue des crises et contribue au maintien du trouble dans le temps. Une même personne peut cependant passer d’un sous-type à l’autre.

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17
Q

Quelles sont les 2 formes extrêmes de troubles boulimiques (Flament et Jeammet) ?

A

A un niveau plus psychodynamique, Flament et Jeammet (2000) distinguent par ailleurs 2 formes extrêmes de troubles boulimiques :

  • l’une est caractérisée par une dominante impulsive (avec faible mentalisation), avec des conduites antisociales et une consommation de substances psychoactives
  • l’autre par une dominante compulsive, avec tentative de lutte contre l’impulsion boulimique accompagnée de culpabilité, ruminations et affects anxio-dépressifs.
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18
Q

Donner les antécédents de la boulimie.

A

Dans la moitié des cas, la boulimie s’installe suite à une période d’anorexie (particulièrement chez les “boulimiques vomisseuses”). Une étude consistant à diminuer de moitié l’apport nutritionnel des sujets a révélé qu’au bout de 6 mois de régime, les participants connaissaient des perturbations au niveau des sensations de faim et de satiété et ce, jusqu’à 8 mois après l’expérience. Ils avaient tendance à faire des orgies alimentaires et continuaient à avoir faim après avoir ingéré une grosse quantité de nourriture (cf. Garner et al., 1985). Il est possible que de telles perturbations prédisposent les anorexiques à adopter des comportements boulimiques. Notons que la progression inverse de la boulimie vers l’anorexie est plus rare (seulement 14%).

19
Q

De quel type de troubles les troubles des conduites alimentaires sont-ils précédés ?

A

Les troubles des conduites alimentaires (anorexie et boulimie) sont très souvent précédés de troubles anxieux, le plus souvent d’une phobie sociale. Brewerton et al. (1995) suggèrent même que la boulimie et la phobie sociale appartiennent à un même continuum de troubles affectifs. Pour ce qui est des troubles obsessionnels compulsifs et de la phobie simple, les anorexiques sont plus concernées que les boulimiques.

20
Q

Prévalence de la boulimie ?

A

La prévalence de la boulimie est estimée à environ 1% à 3% des adolescentes et jeunes femmes adultes. En France, on compte 3% de garçons parmi les patients boulimiques qui consultent. Bien que la symptomatologie diffère peu en fonction du sexe, on observe chez les garçons une psychopathologie associée plus sévère (particulièrement sur le plan de la dépression). De plus, ils ont des relations sexuelles et interpersonnelles assez perturbées et rencontrent plus de difficultés au niveau scolaire.

21
Q

Définition obésité ?

A

L’obésité se définit par un excès pondéral. On considère qu’elle relève de la psychopathologie lorsque des facteurs psychologiques sont en cause dans le trouble physique. Pour l’heure, aucun phénomène psychopathologique spécifique n’a été identifié dans l’ensemble des cas d’obésité. Il serait excessif d’affirmer que des facteurs émotionnels sont à l’origine de toutes les obésités (même en excluant les quelques rares cas qui sont dus à un dérèglement endocrinien), d’autant que la présence éventuelle de certaines perturbations (par ex. : dépression) peut résulter de la condition de l’enfant ou de l’adolescent, plutôt que d’en être la cause. Néanmoins, dans bien des cas, la prise de nourriture s’apparente à une compulsion ou à une dépendance.

22
Q

A quoi est due l’obésité selon certains auteurs (facteurs psychologiques) ?

A

Selon certains auteurs, l’obésité surviendrait lorsque l’enfant apprend à gérer ses angoisses par le biais de la nourriture. Par ailleurs, les parents peuvent favoriser cet état en attendant de l’enfant qu’il ingère une grosse quantité de nourriture et en se montrant plus positifs à son égard lorsqu’il répond à cette attente. Si le fait d’offrir à manger est considéré comme une marque d’affection, l’enfant peut être amené à accepter ce qu’on lui offre pour faire plaisir à ses parents.

23
Q

Comment est considérée l’obésité en psychanalyse ?

A

En psychanalyse, Jones (1953) considérait l’obésité comme une régression au stade oral. La fixation à ce stade serait due à des conflits psychiques concernant des besoins de dépendance restés insatisfaits. Rotman et Becker (1970), quant à eux, considèrent que la consommation excessive de nourriture constitue un mécanisme de défense contre des affects inconscients d’impuissance et de désespoir liés à la perte d’objet.

24
Q

Prévalence obésité ?

A

Aux Etats-Unis, le taux d’obésité chez les enfants est passé de 5% dans les années 60 à 13% dans les années 80. En France, la situation est moins grave mais elle évolue néanmoins d’une manière similaire avec une augmentation constante du nombre d’enfants en surpoids. Bien que l’obésité durant la petite enfance ne permette pas de prédire cette condition à un âge plus avancé, l’obésité durant l’enfance risque davantage de perdurer jusqu’à l’adolescence et même l’âge adulte (Troiano et al., 1995).

25
Q

Différence obésité, anorexie, boulimie concernant le contrôle de soi ?

A

L’anorexie et l’obésité peuvent se situer sur un même continuum : l’anorexie constitue un contrôle de soi excessif par rapport à la nourriture, contrairement à l’obésité qui, à l’inverse, résulte d’un manque de contrôle. Quant à certaines formes de boulimie, elles peuvent être conceptualisées comme résultant d’un écroulement du contrôle de soi, alterné avec des périodes de restriction extrême.

26
Q

Etiologie des troubles des conduites alimentaires ?

A

La plupart des théories étiologiques se sont focalisées sur l’anorexie. Certaines d’entre elles peuvent néanmoins s’appliquer à l’ensemble des troubles des conduites alimentaires.
En ce qui concerne spécifiquement l’anorexie, plusieurs thèses ont été avancées. Pour Goodsitt (1985), les personnes concernées par ce problème auraient un sentiment de soi fragile. L’anorexie leur donnerait alors une impression de force, qui viendrait se substituer au sentiment de défaillance. Les obsessions pour le poids et la nourriture réduiraient le monde à quelque chose que l’on peut contrôler et leur éviteraient d’avoir le sentiment que les choses leur échappent.
D’après Crisp (1980), l’anorexique serait dans l’évitement phobique d’un corps d’adulte et chercherait à inverser le processus pubertaire. Ceci s’expliquerait par la volonté ou le sentiment d’être encore une petite fille.

27
Q

De quoi résulterait les troubles des conduites alimentaires ? (Bruch) perspective analytique

A

L’une des théories qui a séduit le plus grand nombre de professionnels est sans doute celle de Bruch (1973) parce qu’elle rend compte à la fois du trouble lui-même et des caractéristiques psychologiques de l’anorexique. D’après cet auteur, les troubles des conduites alimentaires résulteraient de perturbations dans la relation précoce mère-enfant.
Selon elle, lorsque le bébé vit des expériences de nourrissage satisfaisantes, il forme un sentiment de confiance par rapport à la disponibilité de sa mère et par rapport à sa capacité à identifier des sensations internes comme la faim. Mais lorsqu’une telle adaptation de la mère fait défaut (par ex. : si elle détermine selon son propre rythme quand l’enfant doit manger, plutôt que de répondre à ses signaux), ce dernier a des difficultés à discerner ses différents états internes et à se différencier de sa mère. En même temps, il doute de la possibilité d’être assisté en cas de nécessité. Ce manque de confiance l’amène à vouloir préserver un lien qu’il perçoit comme précaire. Pour ce faire, il adopte une attitude d’enfant modèle qui se soumet aux désirs de sa mère et ainsi, en arrive à cacher ce qu’il est réellement.

28
Q

En grandissant, plutôt que de développer un sentiment d’indépendance et d’affirmer sa propre identité, l’enfant… (perspective analytique)

A

En grandissant, plutôt que de développer un sentiment d’indépendance et d’affirmer sa propre identité, l’enfant se sent contrainte de se comporter selon ce qu’on l’attend de lui. Les compliments que les parents sont susceptibles de lui faire sur son comportement exemplaire ne font que renforcer son manque de spontanéité et sa tendance à se plier à leur idéal. Malgré tout, à l’adolescence, l’enfant a besoin d’affirmer son autonomie. La survenue de diverses pulsions qu’elle n’a pas appris à bien identifier, prend pour elle un caractère menaçant. Le corps est vécu comme quelque chose d’étranger qu’il faut maîtriser.

29
Q

L’anorexie remplit 2 fonctions (perspective analytique)

A

L’anorexie remplit 2 fonctions. :
- la première est de donner à la jeune fille l’impression qu’elle a un certain contrôle et que sur le plan de l’alimentation au moins, elle peut faire ce qu’elle veut. - la deuxième est d’acquérir une identité respectable dans la mesure où elle considère que le fait d’avoir de l’appétit équivaut à de l’avidité, avidité qui ne peut s’exprimer qu’au dépens d’autrui. La faim serait par ailleurs assimilée à l’envie sexuelle. Pour ne pas risquer d’être à nouveau sous l’emprise de quelqu’un, de ressentir un manque et de perdre le contrôle, l’anorexique jugerait nécessaire de résister à de telles pulsions. Mais les privations qu’elle s’inflige exacerbent son appétit. Pour se débarrasser du sentiment de culpabilité que cela engendre, elle aurait besoin de nourrir les autres pour leur attribuer, à eux, un caractère avide et ainsi préserver son sentiment de vertu (Selvini-Palazzoli, 1974). Ceci viendrait la rassurer par rapport à sa crainte de ne pas être quelqu’un de bien si elle s’affirme telle qu’elle est.

30
Q

Pourquoi Bruch pensent que les enfants développent des troubles des conduites alimentaires ? (perspective analytique)

A

Bruch pense que les enfants qui développent des troubles des conduites alimentaires (i.e. anorexie, obésité) ont été élevés de manière à ne pas pouvoir bien se différencier de leur mère, tant sur un plan physiologique que sur un plan psychologique. A l’adolescence, ces enfants restent confus par rapport à leurs besoins physiologiques et psychologiques, et de ce fait, ne réussissent pas d’une part, à s’alimenter correctement et d’autre part, à s’individualiser.

31
Q

De quoi résulte l’anorexie selon l’approche familiale-systémique ?

A

D’après Minuchin, Rosman et Baker (1978), l’anorexie mentale résulte de l’interaction entre une vulnérabilité physiologique et un fonctionnement familial particulier. Plus spécifiquement, les anorexiques appartiendraient à des familles caractérisées par la surprotection, l’enchevêtrement (chaque membre de la famille s’occupe des affaires des autres), la réticence au changement et l’évitement des conflits. L’indépendance n’y est pas du tout encouragée. Selon Palazzoli-Selvini (1974), dans ces familles, il y a une idéalisation de la loyauté et du sacrifice de soi. La trahison, la fuite et l’égocentrisme sont alors redoutés mais également tentants.

32
Q

A quoi pousse l’impossibilité d’affirmer son autonomie selon l’approche familiale-systématique ?

A

L’impossibilité d’affirmer son autonomie pousse l’adolescente à recourir à des modes d’opposition passifs, à valeur symbolique (i.e. le refus de nourriture). Ce type de comportement est plus susceptible d’apparaître à l’adolescence, car c’est le moment où un changement dans la structure familiale (i.e. prise d’autonomie de l’enfant) est à prévoir.

33
Q

Quelles sont les 2 grandes catégories des drogues ?

A

Quant aux drogues, on peut les classer dans 2 grandes catégories :

  • les dépresseurs du système nerveux : l’alcool, les anxiolytiques, les sédatifs et les hypnotiques
  • les excitants : la cocaïne et les amphétamines. Il existe cependant une multitude d’autres substances pouvant être utilisées comme drogues.
34
Q

A quoi peut conduire toute drogue ?

A

Toute drogue, y compris l’alcool peut conduire à une intoxication, un abus ou une dépendance. L’alcool sera pris comme exemple.

35
Q

Définition intoxication alcoolique ?

A

Une intoxication alcoolique est une réaction concomitante ou subséquente à une prise d’alcool exagérée qui se caractérise par des changements psychologiques et comportementaux importants. Ces changements peuvent se manifester sous forme d’agressivité verbale ou physique, une labilité de l’humeur, des altérations de l’attention, de la vigilance et du jugement, une détérioration de l’adaptation familiale, sociale ou professionnelle. Le comportement inadapté place souvent le sujet dans des situations à risque.

36
Q

Par quoi se caractérise l’abus d’alcool ?

A

L’abus d’alcool se caractérise par une utilisation excessive et répétée d’alcool sur une période d’au moins un an. L’alcool peut être consommé tous les jours, pendant les week-ends, ou par moments. L’abus conduit à une altération du fonctionnement cognitif et social et à des problèmes psychologiques. L’absentéisme scolaire est fréquent, de même que la prise de risques exagérée (conduite en état d’ébriété; risque de contamination par des maladies vénériennes comme le VIH, risque de viol en tant que victime ou en tant qu’agresseur, autres impulsions agressives, risques d’accidents tels que chutes, noyade, feu). Cinquante pour cent des accidents se produisent sous l’effet de l’alcool.

37
Q

A quoi correspond la dépendance alcoolique ?

A

La dépendance alcoolique, plus rare chez les adolescents, se caractérise par une prise exagérée, compulsive et incoercible d’alcool avec phénomènes de tolérance et/ou de sevrage.

38
Q

Définition tolérance

A

La tolérance correspond à une diminution des effets pour une même quantité d’alcool ingérée. Ainsi, pour obtenir les mêmes effets, la personne dépendante est amenée à augmenter progressivement sa dose d’alcool.

39
Q

Définition sevrage

A

Le sevrage est une réaction pathologique de nature physiologique et psychologique à un arrêt ou une diminution de la prise d’alcool. Ces effets désagréables poussent le sujet à boire de nouveau.

40
Q

De quoi découlent les troubles liés à l’alcool ou à la drogue chez les jeunes ?

A

Chez les jeunes, les troubles liés à l’alcool ou à la drogue découlent souvent d’un trouble des conduites. Dans ces cas, il n’est pas rare de relever par ailleurs un absentéisme, un échec scolaire ou un arrêt prématuré de la scolarité, ainsi qu’un système de valeurs marginal. Ceci ne concerne cependant pas tous les cas de troubles liés aux substances : l’alcoolisme (avec dépendance) en particulier peut se greffer sur des états dépressifs ou des états liés à des traumatismes (sexuels notamment).

41
Q

Expliquer le facteur génétique dans la dépendance à l’alcool.

A

Le risque de devenir dépendant est multiplié par 3 ou 4 chez les parents proches d’une personne dépendante. Les travaux les plus probants par rapport à l’implication d’une prédisposition génétique sont sans doute ceux effectués auprès d’enfants de parents alcooliques, adoptés dès leur naissance par des parents non alcooliques ; on remarque chez eux un taux de dépendance trois à quatre fois plus élevé que celui relevé dans la population générale. Une telle prédisposition ne mène cependant pas invariablement la personne à devenir dépendante. L’intervention de facteurs environnementaux joue un rôle déterminant.

42
Q

Pourquoi ou comment devient-on dépendant selon la perspective psychodynamique ?

A

D’après Taylor et al. (1997), celui qui est vulnérable aux conduites de dépendance est celui qui ne parvient pas à réguler efficacement ses angoisses. D’après Cook (1991), les expériences dont on risque le plus de devenir dépendant sont celles qui permettent de se détourner des états émotionnels négatifs. Les conduites addictives viendraient donc suppléer les capacités limitées de l’adolescent à réguler les émotions négatives, en lui permettant de les gérer par un moyen autre que le travail mental (Jeammet, 1994). Les déficits au niveau de la régulation émotionnelle peuvent être attribuables à une prédisposition génétique (Tarter, 1988), mais également à des facteurs environnementaux.

43
Q

Que propose le modèle psychanalytique dans la petite enfance ?

A

Le modèle psychanalytique propose que dans la petite enfance, la mère apprend à son enfant immature à identifier et à donner un sens à ses affects (Bion, 1962). Sans cela, l’enfant n’acquiert pas la capacité à mentaliser ses propres émotions. Selon Wurmser (1984), certains enfants apprennent de leurs parents à ne pas recourir à l’empathie, à refuser les émotions et à les masquer. Parfois, la tendance à réfléchir aux états mentaux, si elle est présente, peut être inhibée face à la survenue d’affects intolérables, non “contenus” (i.e. non soulagés par le parent). Elle peut également être inhibée chez l’enfant maltraité qui se défend contre l’idée qu’on lui veut du mal (Fonagy et al., 1995)

44
Q

Comment agirait le toxicomane selon Krystal ?

A
Pour Krystal (1978), le toxicomane se coupe de la représentation de sa mère comme mode de défense contre une agressivité ressentie à son égard. Ce faisant, il se coupe aussi des fonctions apaisantes qu’elle exerce. Ainsi, le toxicomane serait dans l’incapacité de tolérer certains affects qui seraient trop douloureux, intenses ou diffus. Pour faire disparaître l’impression de ne pas avoir de contrôle sur ses émotions, il aurait recours à la drogue ; celle-ci provoque un apaisement de la détresse.
Le manque ressenti à l’égard de la drogue donne ensuite un sens aux affects négatifs éprouvés, qu’ils attribuent à ce manque. Ainsi, le recours à la drogue permettrait de rendre le ressenti plus compréhensible et procurerait de cette manière un sentiment de contrôle sur ce dernier.
On peut relever, par ailleurs, le fait que les toxicomanes ont généralement traversé des événements de vie difficiles (par ex. : abus). Vraisemblablement, ce type d’expérience les fragilise et sollicite davantage les stratégies de régulation émotionnelle. C’est peut-être alors parce qu’ils ont plus d’affects négatifs à gérer qu’ils sont plus vite submergés par leurs émotions et en cela, poussés à prendre de la drogue.
Une partie des toxicomanes n’ont cependant pas recours à la drogue pour soulager un état psychologique défavorable, mais plutôt par choix, pour les sensations ou les effets euphorisants qu’elle procure. La prise de drogue s’explique chez ces personnes par la recherche de plaisir.