8. Conduites de dépendance Flashcards
Comment apparaissent les troubles du comportement à l’adolescence ?
Les troubles du comportement qui apparaissent à l’adolescence se présentent souvent sous forme de conduites de dépendance. Parmi les plus caractéristiques, on trouve les troubles des conduites alimentaires qui touchent essentiellement les jeunes filles, ainsi que ce qui relève de l’abus ou de la dépendance à l’alcool ou aux drogues, beaucoup plus répandus chez les garçons.
Par quoi se caractérise l’anorexie mentale ?
Elle se caractérise principalement par un refus d’atteindre un poids normal. On distingue les anoxiques qui se restreignent de celles qui ont des crises de boulimie et/ou qui se purgent.
Comment se caractérise la boulimie ?
Dans la crise de boulimie, le sujet ingère une importante quantité de nourriture avec un sentiment de perdre le contrôle. Toutes les boulimiques n’ont pas recours à des comportements compensatoires (en particulier le vomissement) pour prévenir la prise de poids.
Par quoi se définit l’obésité ?
L’obésité se définit par un excès pondéral. Elle relève de la psychopathologie lorsque des problèmes psychiques sont à l’origine de la dépendance à la nourriture.
Comparaison anorexiques et alcooliques.
Comme on l’observe pour la prise d’alcool chez les alcooliques, le comportement anorexique est compulsif et si la personne s’en écarte, cela engendre une importante détresse. L’anorexie constituerait un moyen de gérer une angoisse autrement intolérable. Et comme l’acoolisme, elle entraîne ensuite des problèmes de contrôle de soi et participe de l’auto-destruction du sujet.
Sur quel base considère-t-on l’anorexie ?
Si le tableau clinique peut parfois être très proche de celui de la boulimie, on considère que le sujet est anorexique (plutôt que boulimique) sur la base de son poids.
Caractéristique principale de l’anorexie ?
Une des caractéristiques principales de la maladie réside dans le refus de maintenir un poids corporel minimal (le DSM précise un poids en dessous de 85% du poids attendu pour l’âge). Malgré leur maigreur, les anorexiques ont la hantise de grossir et recherchent de façon perpétuelle la minceur.
Comment est la vision du corps des anorexiques ?
Il existe un consensus autour de l’idée que les anorexiques ont une vision déformée de leur corps ou qu’elles font une fixation sur une partie de leur anatomie qu’elles trouvent disgracieuse. Certaines, cependant, sont conscientes de leur maigreur. De façon récurrente (du moins en Occident), elles ont des préoccupations obsédantes concernant leur poids et leur corps. De leur point de vue, ces facteurs sont déterminants dans l’estime qu’elles ont d’elles- mêmes. L’objectif de la minceur est tel qu’il occulte les problèmes de santé et entraîne chez elles un déni de la gravité de leur maladie. Notons d’ailleurs que l’anorexie entraîne un arrêt des règles.
Donner les 2 sous types d’anorexie.
D’après leur manière de maintenir un poids minimum, on distingue deux sous-types d’anorexie. Dans le type restrictif, les anorexiques se privent, limitent l’apport de calories ingérées et s’adonnent éventuellement à des exercices physiques intenses. Bien qu’elles puissent affirmer ne pas avoir faim, elles exercent en réalité un contrôle strict sur leur appétit.
Dans un autre sous-type (boulimique), les anorexiques présentent de manière régulière des crises de boulimie et/ou recourent aux vomissements ou à la prise de purgatifs (par ex. : laxatifs, diurétiques, lavements). Il convient de distinguer la crise de boulimie de la simple prise excessive de nourriture. Dans la crise, le sujet ingère une grosse quantité d’aliments en un laps de temps réduit, avec un sentiment de perdre le contrôle. Après une crise, certaines peuvent chercher à compenser la prise de calories par des périodes de jeûnes plutôt qu’en se purgeant. Certaines peuvent aussi se purger après avoir ingéré une faible quantité de nourriture. Des études montrent, dans cette population d’anorexiques, une plus grande fréquence de troubles du contrôle des impulsions tels qu’ils peuvent se manifester à travers la kleptomanie, l’abus de substances, les tentatives de suicide ou l’auto-mutilation. En outre, ces anorexiques sont plus sujettes à des variations d’humeur que les anorexiques de type restrictif. Elles manifestent plus de perturbations au niveau de leur image du corps, ainsi qu’une plus grande anxiété relativement à l’alimentation.
Autres caractéristiques anorexie qui ne sont pas prises en compte dans le diagnostic.
Bien que les caractéristiques suivantes ne soient pas considérées comme des critères diagnostiques de l’anorexie, il est fréquent de les observer chez les patientes. On peut mentionner la présence d’une certaine hyperactivité. Plutôt que d’être ralenties par leur état, elles arrivent au contraire à cumuler un nombre impressionnant d’activités (par ex. : sport, école) sans manifester un quelconque besoin de se reposer. D’ailleurs, leurs nuits de sommeil sont généralement courtes ; elles se réveillent très tôt le matin. Dans leurs relations, elles tendent à systématiquement se plier aux désirs d’autrui plutôt que d’affirmer les leurs. Elles manquent de spontanéité et sont très attentives à l’image qu’elles véhiculent. Elles accordent beaucoup d’importance à ce qu’on pense d’elles et recherchent souvent l’approbation de leur entourage. D’après Strober et al. (1985), de telles tendances prédisposeraient les jeunes filles à l’anorexie. On remarque par ailleurs souvent qu’elles sont très exigeantes avec elles-mêmes et ont tendance à être perfectionnistes. Tout manquement aux objectifs qu’elles se sont fixés peut avoir, à leurs yeux, un caractère dramatique. Il semblerait que le perfectionnisme et les traits de personnalité compulsifs précèdent souvent l’anorexie. De ce fait, on est amené à se demander si ces traits ne constituent pas un facteur de vulnérabilité qui prédisposerait au trouble. Les avis sur la question restent partagés.
Troubles associés de l’anorexie ?
On observe souvent chez les anorexiques des symptômes dépressifs tels que l’insomnie, le retrait social, l’humeur triste, l’irritabilité, une absence d’intérêt sexuel. Etant donné que ces symptômes s’observent également suite à une sous-alimentation, on aurait tendance à penser que la dépression chez les anorexiques est secondaire et résulte de la malnutrition. L’hypothèse selon laquelle la dépression précéderait l’anorexie ne peut cependant être écartée.
De même que pour les symptômes dépressifs, on a constaté que les personnes sous- alimentées devenaient obsédées par la nourriture. Vraisemblablement, cette obsession que l’on note chez les anorexiques est la conséquence de la privation qu’elles s’infligent. L’anorexie entraîne par ailleurs des troubles gastriques ainsi que des anomalies au niveau des neurotransmetteurs qui peuvent contribuer à des perturbations au niveau de l’appétit, de l’humeur, de l’activité motrice et du métabolisme. En cela, ces anomalies contribueraient à la persistance du trouble.
Prévalence anorexie ?
On estime à environ 1% de la population de jeunes femmes le nombre d’anorexiques remplissant strictement les critères du DSM. La proportion de femmes touchées par des troubles analogues (trouble des conduites alimentaires dit “non spécifié”) est vraisemblablement beaucoup plus élevée, d’autant plus que ce type de problème est en constante augmentation depuis ces dernières années.
On estime le taux filles/garçons à 10 pour 1. L’allure du trouble est très proche chez les filles et chez les garçons, si ce n’est que ces derniers cherchent généralement moins à maigrir. Pour certains auteurs, la plus grande proportion de filles s’expliquerait par des différences dans les taux d’hormones sexuelles, tandis que pour d’autres, cela serait dû à des pressions sociales plus fortes exercées sur la gente féminine (par ex. : magazines). Il n’est pas rare que les garçons anorexiques appartiennent à un milieu sportif dans lequel un faible poids est requis (par ex. : jockey).
Evolution anorexie ?
Généralement, l’anorexie commence durant l’adolescence, le plus souvent entre 14 et 18 ans. L’évolution est très variable, mais même si les patientes ne remplissent plus les critères des troubles, leurs perturbations s’étendent généralement sur plusieurs années. Parmi les sujets hospitalisés, on compte 10% de décès. Les résultats d’une étude longitudinale sur 20 ans révèlent un taux de mortalité supérieur à 20%.
Quand parle-t-on de boulimie en tant que trouble ?
On parle de boulimie en tant que trouble lorsque le sujet a des crises de façon récurrente (au moins deux fois par semaine pendant 3 mois d’après le DSM-V) et qu’il recourt à des comportements compensatoires, destinés à prévenir la prise de poids (i.e. vomissements, laxatifs, diurétiques, lavements, jeûne, exercice physique excessif).
De quoi dépend l’estime de soi chez les boulimiques ?
Comme dans l’anorexie, l’estime de soi de la boulimique dépend largement de la perception qu’elle a de son poids et de son corps. Le poids est cependant maintenu au dessus d’un certain seuil (sans quoi on les considère anorexiques).
Donner les 2 sous-types de la boulimie.
Deux sous-types sont distingués : dans l’un d’entre eux, les boulimiques ont régulièrement recours aux vomissements et/ou à la prise de purgatifs (environ les 3⁄4 des cas), tandis que dans le deuxième sous-type, elles ne recourent (éventuellement) qu’au jeûne ou à des exercices physiques excessifs pour tenter de contrôler leur poids. On considère que des exercices sont excessifs lorsqu’ils sont effectués à des moments ou dans des lieux inappropriés, quand ils interfèrent avec des activités importantes (par ex. manquer l’école pour aller faire du sport) ou quand ils sont effectués en dépit de complications médicales. Les boulimiques de ce deuxième type ont davantage tendance à être en surpoids que celles qui se purgent. Le pronostic de ces dernières est cependant plus défavorable. En effet, le fait de se faire vomir semble favoriser la survenue des crises et contribue au maintien du trouble dans le temps. Une même personne peut cependant passer d’un sous-type à l’autre.
Quelles sont les 2 formes extrêmes de troubles boulimiques (Flament et Jeammet) ?
A un niveau plus psychodynamique, Flament et Jeammet (2000) distinguent par ailleurs 2 formes extrêmes de troubles boulimiques :
- l’une est caractérisée par une dominante impulsive (avec faible mentalisation), avec des conduites antisociales et une consommation de substances psychoactives
- l’autre par une dominante compulsive, avec tentative de lutte contre l’impulsion boulimique accompagnée de culpabilité, ruminations et affects anxio-dépressifs.
Donner les antécédents de la boulimie.
Dans la moitié des cas, la boulimie s’installe suite à une période d’anorexie (particulièrement chez les “boulimiques vomisseuses”). Une étude consistant à diminuer de moitié l’apport nutritionnel des sujets a révélé qu’au bout de 6 mois de régime, les participants connaissaient des perturbations au niveau des sensations de faim et de satiété et ce, jusqu’à 8 mois après l’expérience. Ils avaient tendance à faire des orgies alimentaires et continuaient à avoir faim après avoir ingéré une grosse quantité de nourriture (cf. Garner et al., 1985). Il est possible que de telles perturbations prédisposent les anorexiques à adopter des comportements boulimiques. Notons que la progression inverse de la boulimie vers l’anorexie est plus rare (seulement 14%).
De quel type de troubles les troubles des conduites alimentaires sont-ils précédés ?
Les troubles des conduites alimentaires (anorexie et boulimie) sont très souvent précédés de troubles anxieux, le plus souvent d’une phobie sociale. Brewerton et al. (1995) suggèrent même que la boulimie et la phobie sociale appartiennent à un même continuum de troubles affectifs. Pour ce qui est des troubles obsessionnels compulsifs et de la phobie simple, les anorexiques sont plus concernées que les boulimiques.
Prévalence de la boulimie ?
La prévalence de la boulimie est estimée à environ 1% à 3% des adolescentes et jeunes femmes adultes. En France, on compte 3% de garçons parmi les patients boulimiques qui consultent. Bien que la symptomatologie diffère peu en fonction du sexe, on observe chez les garçons une psychopathologie associée plus sévère (particulièrement sur le plan de la dépression). De plus, ils ont des relations sexuelles et interpersonnelles assez perturbées et rencontrent plus de difficultés au niveau scolaire.
Définition obésité ?
L’obésité se définit par un excès pondéral. On considère qu’elle relève de la psychopathologie lorsque des facteurs psychologiques sont en cause dans le trouble physique. Pour l’heure, aucun phénomène psychopathologique spécifique n’a été identifié dans l’ensemble des cas d’obésité. Il serait excessif d’affirmer que des facteurs émotionnels sont à l’origine de toutes les obésités (même en excluant les quelques rares cas qui sont dus à un dérèglement endocrinien), d’autant que la présence éventuelle de certaines perturbations (par ex. : dépression) peut résulter de la condition de l’enfant ou de l’adolescent, plutôt que d’en être la cause. Néanmoins, dans bien des cas, la prise de nourriture s’apparente à une compulsion ou à une dépendance.
A quoi est due l’obésité selon certains auteurs (facteurs psychologiques) ?
Selon certains auteurs, l’obésité surviendrait lorsque l’enfant apprend à gérer ses angoisses par le biais de la nourriture. Par ailleurs, les parents peuvent favoriser cet état en attendant de l’enfant qu’il ingère une grosse quantité de nourriture et en se montrant plus positifs à son égard lorsqu’il répond à cette attente. Si le fait d’offrir à manger est considéré comme une marque d’affection, l’enfant peut être amené à accepter ce qu’on lui offre pour faire plaisir à ses parents.
Comment est considérée l’obésité en psychanalyse ?
En psychanalyse, Jones (1953) considérait l’obésité comme une régression au stade oral. La fixation à ce stade serait due à des conflits psychiques concernant des besoins de dépendance restés insatisfaits. Rotman et Becker (1970), quant à eux, considèrent que la consommation excessive de nourriture constitue un mécanisme de défense contre des affects inconscients d’impuissance et de désespoir liés à la perte d’objet.
Prévalence obésité ?
Aux Etats-Unis, le taux d’obésité chez les enfants est passé de 5% dans les années 60 à 13% dans les années 80. En France, la situation est moins grave mais elle évolue néanmoins d’une manière similaire avec une augmentation constante du nombre d’enfants en surpoids. Bien que l’obésité durant la petite enfance ne permette pas de prédire cette condition à un âge plus avancé, l’obésité durant l’enfance risque davantage de perdurer jusqu’à l’adolescence et même l’âge adulte (Troiano et al., 1995).