7. Troubles du spectre de l'autisme vs psychose Flashcards
Qu’est-ce qui caractérise l’autisme ?
C’est l’incapacité à nouer des rapports sociaux normaux qui caractérise le plus spécifiquement l’autisme. Bien qu’il puisse s’attacher, l’autiste ne présente pas de comportement de réciprocité ou de compréhension des états mentaux d’autrui. Outre cette incapacité et bien qu’il puisse avoir une très bonne mémoire, il est aussi handicapé dans le domaine de la pensée abstraite. Son langage et sa communication reflètent ces deux problèmes.
Etiologie (hypothèses) autisme ?
L’étiologie exacte de l’autisme n’est pas connue bien que la recherche s’oriente de plus en plus vers des causes physiologiques. La thèse d’une prédisposition génétique à développer des troubles dans la sphère cognitivo-linguistique est sérieusement envisagée.
Expliquer la notion “d’autisme infantile précoce” (Kanner).
Pour lui, l’extrême solitude et l’intolérance au changement constituaient les symptômes essentiels du trouble. Depuis lors, la description sémiologique s’est beaucoup affinée. Les théories étiologiques psychogènes de l’autisme qui prédominaient dans les années 60 n’ont jamais pu être validées. Les recherches sur le sujet privilégient davantage la thèse d’une prédisposition endogène voire génétique.
Fonctionnement intellectuel (autisme) : performances et déficiences ?
Environ 80% des autistes présentent une déficience intellectuelle. Les perturbations consécutives à chacun de ces deux troubles peuvent alors se confondre. Les personnes autistes et déficientes se distinguent davantage lorsque les enfants sont plus âgés et/ou de niveau de développement plus élevé. Par ailleurs, les résultats aux tests d’intelligence indiquent dans l’autisme (et non dans la déficience intellectuelle) l’existence d’une disparité entre les différentes compétences intellectuelles. Plus précisément, ils ont des performances aux tâches verbales, conceptuelles et abstraites qui sont bien inférieures à celles aux tâches visuo-spatiales.
Des talents dans les domaines de la mécanique, de la musique, de l’art ou du calcul ont été recensés parmi les autistes. Bien que dans l’ensemble, il n’est pas établi que les autistes aient une mémoire supérieure à la moyenne, certains cas isolés ont des capacités mnésiques exceptionnelles.
En bref, les difficultés que rencontrent les enfants autistes, indépendamment du retard mental, ont trait surtout aux capacités d’abstraction, de conceptualisation et de symbolisation avec tout ce qui en découle (langage, raisonnement).
Les autistes peuvent-ils communiquer avec le langage ?
La maîtrise du langage fait défaut à une grande partie (environ la moitié) des autistes. Pour ceux qui ont quelques bases, le langage n’est généralement pas utilisé à des fins de communication. C’est ce que l’on observe en particulier quand l’enfant recourt à l’écholalie. Plutôt que de formuler une pensée, l’enfant répète une série de mots sans forcément avoir compris ce qu’ils signifient. Ce comportement s’accentue quand l’enfant se trouve dans des situations inconnues et anxiogènes. Bien que l’écholalie fasse partie de l’apprentissage normal du langage, l’écholalie autistique n’a pas pour fonction de familiariser l’enfant avec les mots qu’il répète. Une conséquence logique de ce comportement est que l’enfant utilise son prénom ou la troisième personne du singulier pour se désigner, alors qu’il parle des autres en utilisant le “je”.
A travers quoi se manifeste l’étrangeté du langage des enfants autistes ?
A travers la prosodie, la tonalité, le rythme ou même le volume de la voix pouvant être inappropriés.
Qu’est-ce que les enfants autistes ne saisissent pas ?
L’expression émotionnelle des autistes tend à être pauvre et figée. Le discours de ces enfants peut aussi paraître bizarre en raison d’un déficit au niveau de la pragmatique de la communication. Ils ne semblent pas parvenir à décoder tous les signaux para-verbaux qui ne sont pas directement explicités par le langage, ni comprendre comment adapter leur manière de parler à la situation ou à l’interlocuteur. Ainsi les informations contenues dans les intonations, les métaphores, l’humour ou les sous-entendus ne sont-elles pas saisies par l’enfant. De fait, il ne module pas correctement son discours en fonction de l’interlocuteur. Par exemple, il se contentera simplement de répondre aux questions sans chercher à établir une conversation ou il continuera de parler d’un sujet sans tenir compte des manifestations de désintérêt de celui qui l’écoute.
Comportement social de l’enfant autiste ?
Le comportement social de l’enfant autiste se distingue clairement de celui des autres enfants par le fait qu’il ne manifeste aucun intérêt pour les autres en tant que personnes. Il préfère être seul, au point d’éviter le contact avec autrui. Cet évitement est généralement manifeste au niveau du regard. Bien que l’enfant autiste puisse être attaché à ses parents, il ne présente souvent pas de comportements d’attachement à leur égard : il ne recherche pas leur affection spontanément. En tant que nourrisson, il ne se love pas dans leurs bras : il reste raide ou au contraire amorphe. Plus tard, il ne se tourne pas vers eux pour être réconforté lorsqu’il est contrarié. En dehors du cercle familial, il est inhabituel que l’enfant autiste se fasse des amis.
Pourquoi l’enfant autiste évite le contact avec autrui ?
Pour certains auteurs, la perturbation essentielle des enfants autistes réside dans le fait qu’ils n’arrivent pas à se représenter les états mentaux et ne possèdent pas (ou peu) la théorie de l’esprit (Baron-Cohen et al., 1985). Autrement dit, ils ne conçoivent pas que chacun (y compris eux-mêmes) ait une pensée qui lui est propre. Ainsi les enfants autistes se trouvent-ils dans l’incapacité de comprendre et de partager le point de vue d’autrui.
D’après Baron-Cohen (1993), l’absence d’une théorie de l’esprit expliquerait les problèmes rencontrés par les enfants autistes sur les plans social, symbolique et du langage. Bien que d’autres auteurs s’accordent avec l’idée que les autistes ne possèdent pas la théorie de l’esprit, ils pensent qu’avant d’être un problème cognitif comme le suggère Baron-Cohen, le déficit de ces enfants se situe au niveau de la réactivité affective (Hobson, 1993). Un déficit sur les plans de la perception et de la compréhension des affects a effectivement été mis en évidence. Ce serait d’abord en raison de ce déficit et avant même que les enfants soient en âge d’avoir une théorie de l’esprit, qu’ils n’arrivent pas à partager une expérience commune avec autrui et à comprendre ses comportements.
En quoi les enfants autistes ont tendance à avoir une affectivité émoussée ?
Les enfants autistes ont tendance à avoir une affectivité émoussée, des sautes d’humeur et/ou des réactions émotionnelles exagérées. Les réactions de peur de ces enfants peuvent être particulièrement frappantes et inappropriées : ils peuvent se montrer totalement effrayés par des situations ou des objets anodins tout en se montrant extrêmement calmes et sereins face à des dangers manifestes. Ceci est sans doute dû d’une part, au fait qu’ils sont submergés par les sensations provoquées par certains objets ou situations, sans en comprendre la signification (par ex.: bruit d’aspirateur, sensation d’élévation provoquée par un ascenseur) et d’autre part, qu’en l’absence de tels stimuli, ils ne mesurent pas les risques qui leur sont associés (par ex.: risque d’accident en traversant la rue).
Montrer en quoi l’autisme s’accompagne d’une forte tendance à la ritualisation.
Celle-ci se remarque notamment lors du jeu. Plutôt que de symboliser les choses et à plus forte raison les relations, l’enfant autiste préfère collectionner, classer, catégoriser ou aligner des objets en fonction de leurs caractéristiques physiques (couleur, forme, texture).
Ce rapport particulier aux objets peut parfois prendre la forme d’un fort attachement voire d’une fascination obsédante. Ainsi toutes les pensées de l’enfant semblent focalisées sur l’objet qu’il a choisi et il refuse catégoriquement de s’en séparer au moment où il s’y intéresse. L’enfant peut aussi se montrer particulièrement préoccupé par des chiffres, des couleurs ou certaines formes géométriques.
Expliquer les stéréotypies de l’enfant autiste.
Le caractère restreint et stéréotypé de ses actes se manifeste aussi par sa volonté inflexible de maintenir inchangés les rituels et les habitudes quotidiennes; l’environnement doit rester immuable. L’enfant a du mal à accepter de nouvelles personnes dans son cadre de vie habituel. L’occurrence d’un changement peut fortement le contrarier et donner lieu chez lui à une agitation extrême. L’enfant autiste a également tendance à s’adonner à des stéréotypies qui peuvent prendre de nombreuses formes. Parmi les plus courantes, on peut recenser les balancements, l’agitation des mains et des bras ou encore les déambulations. D’autres peuvent être plus discrètes, comme le fait de renifler, de saliver, de regarder la lumière du coin de l’œil ou de marcher sur la pointe des pieds.
Comment les enfants autistes réagissent au stimulations sensorielles ?
Les enfants autistes présentent souvent des réactions à leur environnement qui paraissent paradoxales et qui sont difficiles à comprendre. Par exemple, un enfant peut sembler ne pas voir un objet placé directement devant ses yeux mais tout de suite remarquer la présence d’un trombone. L’absence de réaction face à certains stimuli (comme le fait qu’on lui parle) amène souvent les parents à suspecter une surdité ou un problème de vue. Sur le plan du toucher, peuvent aussi coexister une sensibilité extrême à certaines stimulations (ex. les chatouillements) et une insensibilité totale à la douleur. On peut signaler à ce sujet que dans certains cas graves, l’autisme s’accompagne de comportements d’auto-mutilation. D’une manière générale, l’enfant peut, curieusement, réagir de façon très différente à un même stimulus selon le moment.
Bien que leurs fonctions sensorielles soient intactes, on observe chez eux des dysfonctionnements dans le traitement des stimulations visuelles, auditives, tactiles, olfactives ou douloureuses (Ornitz, 1985 ; Prior, 1986). Selon Ornitz et Ritvo (1968 ; Ornitz, 1985), une défaillance dans la régulation et l’intégration des informations sensorielles empêcherait l’enfant autiste de se construire une représentation stable de son environnement, représentation pourtant nécessaire à son bon développement. Schreibman et Lovaas (1973) stipulent par ailleurs que la tendance à ignorer certains aspects des stimuli pourrait être impliquée dans les perturbations du comportement social des enfants autistes.
Expliquer l’hypothèse organique de l’étiologie de l’autisme.
Quelques observations suggèrent l’existence d’un ou de plusieurs facteurs neurologiques dans l’autisme. On remarque notamment des anomalies au niveau du cervelet, dont on sait qu’elles sont associées à un déficit dans l’orientation de l’attention. De cette difficulté à diriger son attention sur les éléments pertinents de l’environnement découle peut-être une variété de symptômes autistiques comme les difficultés de généralisation et les réponses inappropriées. Ces malformations peuvent survenir durant la période prénatale. Des complications durant la grossesse ou l’accouchement ont en effet été relevées chez une grande partie des autistes. Toutefois, d’après Rutter et ses collègues (1993), certaines complications durant la naissance peuvent résulter d’une anomalie génétique chez le fœtus. Des résultats laissent à croire, plus spécifiquement, que l’autisme pourrait être une manifestation sévère d’un dysfonctionnement héréditaire plus général, qui toucherait la sphère cognitivo- linguistique. En effet, il apparaît que les frères et soeurs d’autistes sont souvent atteints de troubles aux niveaux cognitif, social et du langage.
Expliquer la théorie psychogène de l’autisme.
Kanner pensait que l’autisme était le résultat de la combinaison d’un environnement familial défavorable et d’une prédisposition génétique chez l’enfant. D’autres théories, en particulier celle de Bettelheim (1967), ont incriminé la mère.
Aujourd’hui, la mise en cause des parents n’a plus sa raison d’être compte tenu des résultats des très nombreuses recherches empiriques qui ont été menées et qui invalident les descriptions parentales proposées par Kanner ou Bettelheim. En effet, aucune recherche sérieuse n’a pu établir une différence entre les parents d’enfants autistes et les parents d’enfants sains, tant sur le plan de la personnalité que sur celui des interactions sociales.