3. La dépression et les conduites suicidaires Flashcards

1
Q

3 types de troubles dépressifs chez l’enfant et l’adolescent.

A

L’épisode dépressif réactionnel, l’épisode dépressif majeur et la dysthymie.

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2
Q

Donner les conduites suicidaires.

A

Les pensées suicidaires, les tentatives de suicide et le suicide proprement dit. Le suicide est rare chez les enfants mais beaucoup moins chez les adolescents.

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3
Q

Donner l’étiologie de la dépression selon les différents modèles.

A

Le modèle psychanalytique invoque le rôle des pulsions dans la dépression.
La théorie de l’attachement lie le trouble aux situations de séparation et de carence affective.
Le modèle cognitivo-comportemental insiste particulièrement sur l’implication des cognitions et des attributions dans la genèse ou le maintien du trouble.

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4
Q

De quoi faut-il tenir compte dans la dépression de l’enfant ?

A

Il convient de tenir compte des compétences cognitives, affectives et interpersonnelles spécifiques à son âge. En particulier, le jeune enfant qui a une capacité d’introspection et d’auto-analyse limitée ne verbalise pas bien sa dépression. Au lieu de s’appuyer sur des plaintes dépressives précises, il est recommandé d’observer le comportement et analyser le discours de l’enfant.

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5
Q

L’enfant d’âge préscolaire ne verbalise que peu ses émotions. Ce sont les changements inhabituels du comportement et de l’humeur qui vont alerter l’adulte. Les manifestations se présentent à 4 niveaux.

A
  • des émotions et de l’attitude : manque d’expression ou tristesse du visage, pleurs fréquents et immotivés, perte d’enthousiasme, léthargie, difficulté à se séparer de ses proches
  • de l’activité et des relations interpersonnelles : hypo- ou hyperactivité, tendance à rester à l’écart
  • de la réactivité : colères, irritabilité, sautes d’humeur
  • des symptômes somatiques: perturbation du sommeil ou de l’appétit, plaintes physiques.
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6
Q

Comment se manifeste l’humeur dépressive chez l’enfant de 5-11 ans ?

A
  • Au niveau des émotions et de l’attitude, les périodes de tristesse deviennent plus fréquentes et plus durables.
  • Au niveau de l’activité et des relations interpersonnelles, une certaine agitation, de l’opposition, de l’insolence voire même des manifestations agressives peuvent apparaître, de même que des phobies, une recherche excessive d’attention et aussi une tendance à avoir des accidents. L’enfant peut chercher à s’isoler.
    À moins que son état dépressif ne soit très profond, l’enfant, à la différence de l’adulte, ne présente pas un état clairement dépressif en tout temps : il joue, rit et se comporte comme les autres enfants lorsque la situation est agréable. Cependant son enthousiasme est de courte durée et nécessite une stimulation continuelle pour être maintenu.
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7
Q

Comment le pré-adolescent manifeste sa dépression ?

A

À la période de la pré-adolescence jusqu’à environ 14 ans, l’enfant commence à prendre conscience et à verbaliser ses états mentaux. Lorsqu’il est déprimé, il peut exprimer des problèmes d’estime de soi et des sentiments de dévalorisation ou d’incompétence. Il peut aussi faire part de son humeur dépressive, son découragement ou même, dans les cas les plus graves, son sentiment de culpabilité. Parfois il mentionne des idées suicidaires.

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8
Q

Comment se manifeste la dépression pour l’adolescent ?

A

À l’adolescence, le tableau dépressif est proche de celui de l’adulte. On note des perturbations affectives avec :
- tristesse, désespoir, perte de goût pour la vie et les loisirs, isolement, indifférence
- des difficultés cognitives avec incapacité à se concentrer, inertie, apathie
- une mauvaise estime de soi, des sentiments d’incompétence ou de culpabilité
- une vision pessimiste de l’avenir et du monde
- des perturbations somatiques caractéristiques, telles que le réveil prématuré, la diminution ou l’augmentation de l’appétit, la constipation, l’aménorrhée (arrêt des règles).
Les idées suicidaires peuvent être importantes.

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9
Q

De quoi faut-il tenir compte pour juger de la sévérité de la dépression de l’adolescent ?

A

Il convient de tenir compte de la personnalité antérieure de l’adolescent et du contexte social dans lequel il se trouve (les défis auxquels il a à faire face à l’école, pour son futur, dans sa famille; la qualité de ses relations interpersonnelles et de son système de soutien; les traumatismes récents en particulier sentimentaux).

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10
Q

Pourquoi la dépression peut pousser certains adolescents à l’abus d’alcool ou drogue ?

A

Car ils y recherchent un effet calmant ou anesthésiant. Réciproquement, parce que l’alcool est un dépresseur du système nerveux central, il peut amplifier la dépression. Cette combinaison peut être dangereuse car elle augmente fortement les risques de tentative de suicide.

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11
Q

Quelles sont les 3 symptômes qui doivent alerter (concernant la dépression) ?

A
  • La motivation au travail.
  • La chute du rendement scolaire.
  • La phobie scolaire.
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12
Q

Quelles sont les 3 catégories des conditions dépressives ?

A
  • L’épisode dépressif réactionnel.
  • L’épisode dépressif majeur.
  • La dysthymie.
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13
Q

Quand survient l’épisode dépressif réactionnel ?

A

Il survient à la suite d’un stress, d’une perte ou d’une situation conflictuelle chronique.

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14
Q

Quels sont les facteurs les plus fréquents de l’épisode dépressif réactionnel ?

A

Le divorce des parents pour les enfants d’âge primaire et les ruptures sentimentales pour les adolescents. Une situation familiale difficile peut aussi causer un épisode dépressif. Le deuil est un phénomène normal que vivent la plupart des personnes suite à la perte d’un être cher. Il peut durer quelques mois ; il se caractérise principalement par une tristesse et une perte de motivation temporaires. Par contre, on considère le deuil comme pathologique lorsque sa durée dépasse le laps de temps généralement observé (par ex. : au-delà de 3 ans) ou que les réactions au décès du proche sont excessives (par ex. : tentative de suicide).

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15
Q

Qu’est-ce qui est touché dans l’épisode dépressif majeur ?

A

Dans l’épisode dépressif majeur, qui est beaucoup plus rare, le fonctionnement de la personne (outre son humeur) est profondément affecté.

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16
Q

Par quoi se caractérise l’épisode dépressif majeur ?

A

Les causes de l’épisode ne sont pas toujours évidentes. On observe une dysphorie importante, un désintérêt, de l’irritabilité, des plaintes somatiques et un retrait social. Les symptômes somatiques sont manifestes.

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17
Q

Qu’affecte la dysthymie ?

A

La dysthymie affecte la personnalité en raison de sa chronicité (au moins un an) et de sa résistance à toute thérapie.

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18
Q

Par quoi se caractérise la dysthymie ?

A

Elle se caractérise généralement par un manque d’énergie, une mauvaise estime de soi, des sentiments d’impuissance, du pessimisme, une difficulté à se concentrer et parfois, des troubles du sommeil.

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19
Q

Comment s’appelle le trouble ajouté dans la nouvelle version du DSM ? Donner ses caractéristiques.

A

La nouvelle version du DSM inclut un “ trouble disruptif avec dysrégulation de l’humeur “ qui se caractérise par des crises de rage récurrentes sur fond d’irritabilité ou de colère et qui serait, selon certains chercheurs, caractéristique d’un trouble bipolaire (i.e. maniaque) chez l’enfant.

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20
Q

Prévalence et évolution de la dépression ?

A

Les études révèlent des taux de prévalence allant de 2% pour les enfants à plus du double pour les adolescents. La sévérité du pronostic varie en raison inverse de l’âge : une dépression majeure à un jeune âge est de plus mauvais pronostic que le même trouble à l’adolescence. Parmi les adolescents, les filles sont plus souvent déprimées que les garçons (2 versus 1). Le pronostic de la dépression est généralement positif. La durée de la maladie varie généralement entre 3 mois et un an : elle évolue souvent spontanément vers la guérison. Cependant, un traitement approprié peut réduire les risques de tentative de suicide, écourter la durée du trouble et améliorer la qualité de vie du sujet et de sa famille.

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21
Q

A quoi la dépression est le plus souvent associée chez les enfants ?

A

Chez les enfants, la dépression est le plus souvent associée aux troubles anxieux, aux réactions traumatiques au stress, aux troubles des apprentissages et déficience intellectuelle, à l’hyperactivité/déficit de l’attention et de façon plus épisodique aux troubles oppositionnels et des conduites.

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22
Q

A quoi la dépression est le plus souvent associée chez les adolescents ?

A

Chez les adolescents, elle est plus spécialement associée aux troubles anxieux et à l’abus d’alcool, ainsi qu’aux troubles graves comme la schizophrénie.

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23
Q

Diagnostic différentiel de la dépression ?

A

Il peut arriver que la dépression et les états anxieux se confondent, probablement parce que ces troubles, tous deux internalisants, sont fréquemment associés l’un à l’autre. Il s’agit néanmoins de troubles différents qu’il est important de distinguer car leurs traitements respectifs divergent et le vécu est également différent.
Le deuil s’apparente à la dépression mais s’en distingue clairement. Comme dans les dépressions réactionnelles, le facteur déclenchant est manifeste, mais la rémission spontanée est généralement plus rapide. L’adaptation du sujet n’est pas toujours perturbée au même degré et surtout son image de lui-même n’est pas altérée.

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24
Q

Quels sont les 4 types de conduites suicidaires ?

A
  • les idées suicidaires
  • les gestes suicidaires
  • les tentatives de suicide
  • les suicides accomplis
25
Q

Caractéristiques des idées suicidaires ?

A

Les idées suicidaires peuvent être vagues et rares ou obsédantes et précises. Avoir des idées indéfinies sur le sujet est relativement banal, en particulier chez les adolescents. Par contre, avoir des plans précis auxquels on pense tout le temps est plus inquiétant et doit être pris au sérieux.

26
Q

A quoi correspondent les gestes suicidaires ?

A

Les gestes suicidaires comprennent toute conduite mettant en danger de mort le sujet.

27
Q

A quoi correspondent les tentatives de suicide ?

A

Les tentatives de suicide incluent tout acte intentionnel de se donner la mort.

28
Q

Quand parle-t-on de suicide ?

A

On parle de suicide lorsque les efforts pour se tuer ont abouti au décès du sujet.

29
Q

Définir la période de l’adolescence.

A

Le suicide est la seconde cause de décès chez les adolescents (après les accidents de la route). L’adolescence est une période durant laquelle l’individu doit se détacher de son foyer, s’intégrer à un groupe de pairs, commencer à nouer des liens intimes et trouver sa place dans la société. Il doit en outre trouver le système de valeurs et les buts qui lui correspondent. Toutes ces tâches, qu’il doit effectuer seul, peuvent le déstabiliser et ébranler son équilibre psychique.

30
Q

Quelles sont les 2 causes les plus communes du suicide chez l’adolescence ?

A
  • Le sentiment d’isolement et de rejet.

- Le désespoir face à l’avenir.

31
Q

A quoi correspond la tentative de suicide selon Vallée ?

A

La tentative de suicide est une sorte de répétition générale qui préfigure le départ de l’adolescent ou bien de l’adulte jeune hors du cercle de famille. C’est comme s’il fallait tester les capacités du système familial à supporter un tel départ à ce moment de son cycle vital. Le passage à l’acte se répéterait jusqu’à ce que la famille s’adapte et accepte l’autonomisation du jeune. Ainsi, plus la famille a un fonctionnement rigide, plus le risque de récidive serait grand.

32
Q

Quels sont les facteurs qui favorisent le passage à l’acte suicidaire ?

A
  • dépression grave, désespoir, psychose, alcoolisme, - stress (principalement de nature interpersonnelle)
  • repli sur soi, isolement
  • système de soutien absent ou déficient
  • existence d’un plan de suicide concret, choix d’une méthode, préparation à la mort
  • tentative précédente grave.
    Ces facteurs en eux-mêmes ne conduisent pas à des comportements suicidaires. C’est lorsqu’il y a déjà des tendances suicidaires que ces facteurs entrent en jeu.
33
Q

Pourquoi il est déconseillé de gérer un suicide ou une tentative de suicide en groupe ?

A

Car on observe des phénomènes de groupe avec mimétisme, identification ou recherche d’attention chez les adolescents, les prédisposant ainsi à se suicider en série.

34
Q

Qu’en est-il des conduites suicidaires chez les enfants ? (6 remarques)

A
  1. Le suicide des enfants est rare mais les tentatives ou les idées suicidaires ne le sont pas.
  2. Les conduites suicidaires de l’enfant sont souvent méconnues ou ne sont pas prises au sérieux, ce qui peut avoir des conséquences désastreuses.
  3. L’enfant n’a pas la même idée de la mort que l’adulte : il ne la voit pas forcément comme définitive. Intellectuellement, il peut savoir ce qu’est la mort, mais cela reste trop abstrait et ne correspond pas à une conception véritable de ce que c’est. Il n’a pas la même perspective sur la vie non plus : il n’imagine pas à quel point elle peut changer d’un moment à un autre.
  4. L’enfant ne mesure pas aussi bien que l’adulte, l’effet de différentes conduites létales.
  5. Ce qui motive le comportement de l’enfant dépend beaucoup des relations qu’il entretient avec son entourage ; ainsi les gestes suicidaires sont souvent dirigés vers ces personnes.
  6. Les menaces ou les tentatives de suicide doivent toujours être prises au sérieux, même lorsqu’elles constituent une manière de faire pression sur autrui. En effet, ces gestes de retournement contre soi reflètent toujours un certain désespoir ou vécu dépressif.
35
Q

Quels sont les 2 courants dans la théorie psychodynamique qui tentent d’expliquer les symptômes dépressifs ?

A

Il existe deux courants dans l’approche psychodynamique : la psychanalyse met l’accent sur les aspects pulsionnels tandis que la théorie de l’attachement accorde plus d’importance à l’environnement.

36
Q

Comment Freud a tenté d’expliquer la dépression ?

A

Il avait tenté d’expliquer l’existence de ce trouble chez l’adulte en faisant référence au deuil. Selon lui, la mélancolie correspondrait à un deuil pathologique, où la libido, suite à la perte de l’objet d’amour, ne pourrait être déplacée vers un autre objet.

37
Q

De quoi résulte le vécu dépressif selon Klein ?

A

Pour Klein (1935), le vécu dépressif résulterait également du sentiment de perte, mais d’une perte fantasmée. D’après elle, ce vécu ferait partie du développement normal de l’enfant. Ainsi a-t-elle défini ce qu’elle appelle “la position dépressive”.

38
Q

Expliquer la “position dépressive” de Klein.

A

Au début de la vie, le bébé, du fait de son immaturité psychique, ne réaliserait pas que la bonne mère qui le comble et le nourrit ne se distingue pas de la mauvaise mère qui le frustre. Mais arrive un stade (la position dépressive) où il se rend compte que ces deux mères ne font qu’une et que les attaques qu’il dirigeait vers la mauvaise mère étaient également orientées vers la bonne mère. Persuadé de la toute puissance de ses pensées agressives, l’enfant craindrait alors d’avoir détruit le bon objet. Pour se débarrasser des sentiments de culpabilité et de perte qui l’habitent, il lui faut recourir à des fantasmes de réparation. Ce sont ces fantasmes qui vont lui permettre de dépasser la position dépressive, en rendant possible “l’introjection” du bon objet (i.e. le fait de le faire entrer dans son Moi). Par contre, s’il tente de mettre un terme à son angoisse dépressive par la défense maniaque, cette introjection ne pourra s’effectuer. Plus tard dans sa vie, il sera alors susceptible de régresser à cette position et à nouveau être submergé par le vécu dépressif. En bref, Klein partait du principe que la vie fantasmatique du bébé naissait des pulsions corporelles et ne se rattachait pas à des éléments de réalité.

39
Q

Définir la dépression anaclitique de Spitz.

A

Résultat d’une carence affective grave, caractérisée principalement par un arrêt de développement, un repli et une tristesse profonde. Malgré des soins physiques appropriés, ces bébés, privés de l’affection d’une personne privilégiée se laissaient dépérir.

40
Q

Expliquer l’hospitalisme selon Spitz.

A

Lorsque la privation maternelle se prolongeait au-delà de 3 à5 mois, l’affaiblissement de l’enfant pouvait aller jusqu’à la mort. Spitz parlait alors “d’hospitalisme.”

41
Q

Selon Bowlby, la dépression serait la conséquence de quoi ?

A

Selon lui, la dépression serait la conséquence naturelle du sentiment d’être abandonné, de ne pas être désiré ou digne d’amour.

42
Q

Donner les conditions qui permettent d’alléger la peine de l’enfant dépressif selon Bowlby.

A

L’enfant doit pouvoir se reposer sur une autre ou une nouvelle figure d’attachement. Dans le cas des enfants adoptés, bien que la rupture d’avec la mère soit douloureuse, le placement rapide au sein d’une famille aimante minimise grandement les effets de la séparation. Si l’enfant a perdu un parent, il est important qu’il puisse compter sur l’autre parent pour s’occuper de lui. Bien souvent malheureusement, ce parent restant est également affecté par la perte et peut, de ce fait, être moins disponible psychologiquement pour son enfant. Si le parent décédé subvenait aux besoins de la famille, le parent restant doit en plus porter le poids de cette responsabilité et souvent changer de mode de vie. Ainsi, les conséquences du décès d’un parent dépendent non seulement des circonstances de la mort, mais aussi beaucoup de la manière dont la famille se réorganise à la suite de cet événement.

43
Q

Expliquer le processus de “séparation-individuation” de Mahler.

A

Consiste, pour le très jeune enfant (entre 16 et 24 mois), à se différencier de sa mère, sans craindre pour l’intégrité de sa propre personne. Selon sa terminologie, au début de la vie, l’enfant se trouve dans le “stade autistique”, en ce sens qu’il ne se distingue pas de l’environnement. Puis, il entre dans le “stade symbiotique” : malgré une prise de conscience de l’environnement, il ne se différencie toujours pas de sa mère. Pour ce faire, et entrer dans le stade dit de séparation-individuation, l’enfant doit avoir intériorisé la représentation de sa mère. Cette intériorisation lui permet de fonctionner de façon autonome. Tant qu’il n’en a pas formé une représentation stable, il est sujet à des sentiments de solitude et de dépression. Il devient particulièrement vulnérable en cas de perte ou de séparation.

44
Q

Comment est conceptualisée la dépression selon l’approche cognitivo-comportementale ?

A

L’approche cognitivo-comportementale insiste sur l’importance de l’acquis : la dépression est ainsi conceptualisée comme l’aboutissement d’un processus d’apprentissage. Le manque de renforcement positif ou la mise en place de pensées négatives et d’une logique erronée prédisposeraient l’enfant au trouble.

45
Q

Quelle est l’origine de la dépression selon Beck ?

A

Des schèmes cognitifs négatifs seraient à l’origine de la dépression en ce qu’ils influenceraient la manière dont on perçoit et interprète les événements.

46
Q

Définir la triade cognitive négative de Beck.

A

Consiste à avoir une vision négative de soi, du monde et du futur.

47
Q

Quelles sont les 3 erreurs cognitives qui sont susceptibles de prédisposer à la dépression selon Beck ?

A
  • Les inférences arbitraires : l’enfant conclut sans fondement qu’une situation est négative.
  • L’abstraction sélective : l’enfant se focalise sur les aspects négatifs d’une situation et par suite, s’en forme une représentation globale négative qui ne tient pas compte des aspects positifs.
  • La généralisation excessive : au lieu de considérer un événement négatif comme isolé, il en fait une généralité et pense que les choses se passent toujours comme cela. Aussi, il peut accorder beaucoup d’importance aux événements négatifs et juger les événements positifs comme peu significatifs.
48
Q

Pourquoi la sociotropie joue un rôle important dans l’apparition de la dépression ?

A

Car la personne sociotrope accorde beaucoup d’importance aux relations interpersonnelles et craint tout particulièrement d’être rejetée. Par conséquent, elle devient vulnérable à la dépression lorsqu’une rupture survient.

49
Q

Pourquoi l’autonomie joue un rôle important dans l’apparition de la dépression ?

A

La personne autonome quant à elle, est davantage portée sur la réussite et l’indépendance. Ce sont les échecs qui l’affectent le plus. Cette distinction permet de comprendre que les motifs de dépression peuvent différer d’un individu à un autre.

50
Q

Pourquoi est-il néfaste de se fixer des objectifs trop élevés selon Rehm ?

A

Les personnes qui se fixent des objectifs trop élevés se mettent constamment en situation d’échec et portent, suite à cela, un regard négatif sur elles-mêmes.

51
Q

Expliquer l’expérience de Seligman sur les chiens et l’impuissance apprise.

A

Les animaux étaient soumis à des chocs électriques auxquels ils ne pouvaient échapper. Au bout d’un certain temps, ils ne cherchaient même plus à y échapper, même lorsque cela était rendu possible. Ils semblaient avoir appris qu’ils étaient impuissants face à cette situation déplaisante.

52
Q

Lien entre dépression et impuissance apprise ?

A

D’après Seligman, l’attitude passive et résignée qui succède à l’impuissance apprise serait proche de la symptomatologie dépressive.

53
Q

Comment Abramson a reformulé la théorie de l’impuissance apprise de Seligman ?

A

Au-delà de l’expérience d’événements conduisant à l’impuissance apprise, c’est surtout un style d’attribution menant la personne à percevoir les événements comme échappant à son contrôle qui prédisposerait à la dépression. Plus spécifiquement, expliquer les événements négatifs par des causes internes (i.e. c’est de ma faute), stables (i.e. c’est toujours comme ça) et globales (i.e. c’est comme ça dans tous les domaines de ma vie) tout en expliquant les événements positifs, à l’inverse, par des causes externes (i.e. ce n’est pas grâce à moi que ça s’est si bien passé), instables (i.e. ça ne se répétera pas) et spécifiques (i.e. cela ne concerne que cet aspect de ma vie) rendrait particulièrement vulnérable et précipiterait la survenue d’un épisode dépressif si un événement de vie négatif devait se présenter.

54
Q

Qu’est-ce qui provoquerait des sentiments d’impuissance et de désespoir caractéristiques de la dépression selon Bowlby ?

A

C’est le manque de confiance en sa propre capacité à établir et à maintenir des liens affectifs.

55
Q

Quels sont les 3 types d’expériences familiales susceptibles d’être impliquées dans la formation de l’impuissance apprise selon Bowlby ?

A
  • Premièrement, lorsqu’un enfant persiste en vain à tenter de plaire à ses parents, il finit par se voir comme un raté qui est incapable d’établir une relation stable et sécurisante.
  • Deuxièmement, lorsqu’on dit à un enfant qu’il n’est pas digne d’être aimé, qu’il est mauvais ou incompétent, il forme une représentation négative de lui-même et s’attend à être systématiquement rejeté par les autres.
  • Troisièmement, si un enfant perd une figure d’attachement suite à un décès, toutes les stratégies qu’il peut mettre en place pour faire revenir le parent sont vouées à l’échec.
56
Q

Quels sont les deux autres cas de figure où l’impuissance apprise peut apparaître ?

A

Cummings et Cicchetti sont d’avis que les enfants qui ont des parents constamment indisponibles vivent la perte de façon chronique et peuvent aussi en venir à se sentir impuissants. Trad décrit également ce sentiment chez les enfants hospitalisés qui sont dans l’impossibilité de retourner chez eux, auprès de leurs parents. Dans tous ces cas, l’enfant apprend que quoi qu’il fasse, il est incapable d’obtenir l’attention ou l’affection qu’il recherche. De là naîtrait l’impuissance apprise.

57
Q

Expliquer hopelessness (perte d’espoir) d’Abramson.

A

Abramson et al. ont mis l’accent sur le rôle de la perte d’espoir (hopelessness) dans la dépression. Ce trouble surviendrait lorsque la personne a le sentiment que ce qu’elle désire n’arrivera pas, que ce qu’elle redoute arrivera et que quoi qu’elle fasse, elle n’y pourra rien changer. Le style d’attribution de la personne ne participe de la dépression que lorsqu’un événement négatif se produit. Ainsi, plutôt que de réagir transitoirement à l’événement, la personne, du fait de ses interprétations biaisées, perd espoir et devient déprimée.
Dans la même lignée, Bower et Teasdale partent de l’idée que c’est quand la personne est dans une humeur triste que son style d’attribution dépressogène s’active et précipite la survenue du trouble.

58
Q

Quel est le modèle explicatif de la dépression de Lewinsohn ?

A

Ce modèle est basé sur l’idée que les personnes deviennent déprimées parce qu’elles ne réussissent pas à susciter suffisamment de réponses positives de la part de leur entourage. Elles manqueraient de compétences sociales ce qui conduirait à des modes de relations peu satisfaisants. Par suite, elles se décourageraient et renonceraient à solliciter autrui. Leurs activités ne leur procurant aucun plaisir, elles deviendraient de plus en plus rares. Un vécu dépressif est alors susceptible de découler de cette situation.