76- Addiction au cannabis Flashcards
Mécanisme d’action du canabis :
Le principe psychoactif essentiellement responsable des effets psychotropes du cannabis est le Delta9-tétra-hydro-cannabinol (Delta9-THC).
Il agit sur les récepteurs cannabinoïdes CB1 et CB2 qui régulent la neurotransmission glutamatergique et GABA et potentialise également la libération de dopamine.
=> Le cannabis est issu de la plante Cannabis Sativa.
Epidémiologie du cannabis :
- Rang
- Nombre de personne ayant deja expérimenté
- nombre d’usagers réguliers
- sex ratio
- Le cannabis est la substance illicite la plus consommée en France parmi les 11-75 ans,
- on estime à 17 millions le nombre de personnes ayant déjà expérimenté le cannabis
- au moins une fois, 1,4 million le nombre d’usagers réguliers (au moins 10 consommations dans le mois).
- La consommation régulière est surtout masculine, quelle que soit la tranche d’âge. À 17 ans, plus de 45 % des jeunes déclarent avoir déjà expérimenté le cannabis au cours de leur vie. L’expérimentation concerne autant les filles que les garçons.
2 types de trouble liés à la consommation de cannabis :
- Les troubles liés à l’usage de cannabis :
- intoxication aiguë,
- chronique
- et syndrome de sevrage.
- Les troubles induits par la substance:
- trouble psychotique,
- trouble anxieux,
- syndrome confusionnel
Symptomes d’une intoxication aigue au cannabis:
+ délai d’apparition
Les effets du cannabis apparaissent environ 15 à 20 minutes après consommation s’il est fumé, plusieurs heures s’il est ingéré. Les effets s’estompent en plusieurs heures : environ 4 heures pour la consommation d’une dose classique.
Sur le plan neuropsychique, les effets attendus d’une prise de cannabis sont une euphorie en général modérée et un sentiment de bien-être pouvant être suivis d’une sédation. Ils peuvent être accompagnés ou remplacés par des troubles du jugement, un retrait social temporaire ou de l’anxiété, parfois jusqu’aux idées de références (« effet parano »). Une sensation subjective de ralentissement du temps ou des modifications des perceptions sensorielles pouvant aller jusqu’aux hallucinations peuvent être présentes. On peut également retrouver une altération de la coordination motrice, des troubles de l’équilibre, un trouble de la mémoire à court terme et des troubles de l’attention.
Sur le plan physiologique non-psychiatrique, l’intoxication aiguë au cannabis peut entraîner une hyperhémie conjonctivale, une augmentation de l’appétit, une sensation de bouche sèche, une tachycardie.
Syndrome d’intoxication chronique au cannabis :
L’usage régulier de cannabis peut entraîner une altération des performances cognitives avec notamment des troubles de la mémoire, des troubles des fonctions exécutives et des difficultés attentionnelles.
Lorsqu’il entraîne par ailleurs une indifférence affective, un désinvestissement des relations sociales, une baisse des performances au travail ou à l’école, l’ensemble de ce tableau est qualifié de « syndrome amotivationnel ».
Définition d’un usage à risque du cannabis :
= tout usage de cannabis peut être considéré comme un mésusage, et en l’absence de trouble addictologique lié à l’usage de cannabis, comme un usage à risque.
Les complications liées à l’usage de cannabis peuvent survenir dès la première prise.
+ Il n’existe pas de seuil de dose connu en dessous duquel il n’y a pas ou très peu de risques.
Symtomes du sydrome de sevrage :
+ prévalence
+ délai d’apparition
10 à 40 % des usagers de cannabis rapportent des symptômes de sevrage du cannabis. Ce phénomène concerne plus souvent les consommations importantes et régulières.
Le syndrome de sevrage peut associer :
* Irritabilité, agressivité ;
* Anxiété, nervosité ;
* Impatience, incapacité à rester en place ;
* Humeur dépressive ;
* Troubles du sommeil (insomnies, cauchemars) ;
* Diminution de l’appétit ou perte de poids ;
* Ainsi que certains de ces signes physiques : douleurs abdominales voire vomissements, tremblement, sudation excessive, fièvre, frissons, céphalées.
La plupart des symptômes apparaissent en 24 à 72 heures après l’arrêt des consommations, sont maximaux pendant la première semaine et durent une à 2 semaines.
Les troubles du sommeil peuvent durer jusqu’à un mois.
Signes du syndrome confusionnel par intoxicatioin au cannabis :
+ délai d’appairtion
Le syndrome s’installe en quelques heures ou quelques jours et tend à avoir une évolution fluctuante tout au long de la journée. On retrouve :
* Une perturbation de la conscience (baisse d’une prise de conscience claire de l’environnement) avec diminution de la capacité à mobiliser, focaliser, soutenir ou déplacer l’attention ;
* Une modification du fonctionnement cognitif (déficit de la mémoire, désorientation, perturba- tion du langage) ou survenue d’une perturbation des perceptions.
Complications psychiatriques :
- Trouble psychotique : peut apparaître pendant ou peu après une intoxication aiguë au cannabis (jusqu’à un mois après l’intoxication). La symptomatologie clinique rejoint celle du trouble psychotique bref.
=> Le traitement implique l’arrêt de l’intoxication et éventuellement un traitement par antipsychotiques. Un trouble induit par un usage de cannabis est aussi grave que tout trouble psychotique bref, présente les mêmes risques évolutifs et doit donc être traité et surveillé de la même manière.
- Schizophrénie : L‘usage régulier de cannabis peut
* précipiter l’entrée dans la maladie chez les sujets vulnérables. Ce risque est modulé par la précocité des consommations, la nature du cannabis consommé (titrage en THC), et la présence d’antécédents familiaux de psychose
* altérer l’évolution de la pathologie parmi ceux qui l’ont déjà développée : aggravation des symptômes productifs, augmentation du nombre d’épisodes et du nombre d’hospitalisations.
- Troubles anxieux : peut induire des attaques de panique (parfois qualifiées de « bad trip » par les usagers). Jusqu’au véritable trouble anxieux généralisé.
- Trouble dépressif : Le risque de présenter une dépression est augmenté chez l’adulte et l’adolescent ayant un usage régulier de cannabis.
- Trouble bipolaire : L’usage de cannabis peut aggraver un trouble bipolaire existant (risque d’états maniaques, provocation de cycles rapides).
Complications non psychiatriques :
=> tableau page 436
Prise en charge générale d’un patient souuffrant d’un mésusage de cannabis :
Prise en charge globale : un suivi pluridisciplinaire doit être proposé au patient avec évaluation psychiatrique, médicale générale et sociale. La prise en charge au long cours nécessite l’engage- ment du patient dans une démarche de soins, elle ne se fait pas en urgence. Les soins tiennent compte de l’objectif du patient (arrêt ou diminution des consommations).
Prise en charge psychothérapeutique : plusieurs techniques sont utilisées dont les thérapies cognitives et comportementales, l’entretien motivationnel et les techniques de prévention de la reprise du mésusage. Les thérapies familiales multi-dimensionnelles (impliquant les intervenants éducatifs ou scolaires) ont démontré leur efficacité pour les jeunes consommateurs.
Prise en charge addictologique : le bilan de la dépendance est la première étape de la prise en charge (histoire, parcours de soins antérieurs, co-dépendances). L’objectif du soin sera l’arrêt du mésusage ou la réduction des consommations.
Prise en charge des comorbidités : il est nécessaire de rechercher et prendre en charge systéma- tiquement les complications et comorbidités psychiatriques (trouble anxieux et trouble de l’hu- meur), non-psychiatriques et les éventuelles co-addictions. Une aide à l’arrêt du tabac doit en particulier être discutée avec le patient.
Traitement de l’intoxication aigue :
Le traitement de l’intoxication aiguë au cannabis est symptomatique : prescription d’anxiolytiques en cas d’angoisse majeure ou d’agitation (éviter les benzodiazépines, en utilisant en première intention des anxiolytiques histaminergiques de type hydroxyzine), d’antipsychotiques en cas de symptômes psychotiques.
Traitement du syndrome de sevrage :
Le traitement du syndrome de sevrage est également symptomatique, associant anxiolytiques (éviter les benzodiazépines en utilisant en première intention des anxiolytiques histaminergiques de type hydroxyzine), anti-émétiques, antalgiques non opioïdes.