317- Myélome multiple Flashcards

1
Q

Définition du myélome :

A

= Le myélome multiple, ou maladie de Kahler, est une hémopathie maligne caractérisée par le développement d’un clone de plasmocytes tumoraux envahissant la moelle hématopoïétique.

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2
Q

Epidémiologie du muélome multiple :

  • Pourcentage des cancers et des hémopathieis
  • Incidence + dynamique
  • Age moyen au diagnostc
  • Prévalence chez l’enfant
A
  • Le myélome multiple représente 1 % de l’ensemble des cancers et 10 % des hémopathies malignes
  • d’environ 4 000 nouveaux cas par an en France.

=> L’incidence s’accroît avec l’âge

  • l’âge moyen au diagnostic est d’environ 70 ans.
  • Le myélome n’existe pas chez l’enfant.
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3
Q

Définitioin du MGUS :

A

= Monoclonal Gammopathy of Undetermined Significance

Les dysglobulinémies monoclonales de signification indéterminée (MGUS) sont des situations non rares après l’âge de 50 ans, ne présentent aucun signe d’atteinte d’organe du myélome multiple ; leur risque d’évolution vers un myélome multiple est de 1 % par an.

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4
Q

Le myélome multiple est TOUJOURS précédés d’un MGUS ?

A

=> VRAI : Le myélome multiple est toujours précédé d’un état « prémyélomateux » nommé dysglobulinémie (ou gammapathie) monoclonale d’origine indéterminée, ou MGUS (Monoclonal Gammopathy of Undetermined Significance).

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5
Q

Etiologie du myélome :

A

= INCONNUE

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6
Q

4 Principaux signes du myélome multiple :

A

Dans la forme la plus classique, le myélome multiple associe :

  • infiltration plasmocytaire médullaire supérieur à 10%
  • présence d’une immunoglobuline (Ig) monoclonale dans le sérum et/ou les urines ;
  • atteinte osseuse ;
  • cytopénie, principalement anémie centrale.
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7
Q

Signes cliniques du myélome :

A
  • Le plus souvent (au moins 20 % des cas) chez un patient asymptomatique, par exemple lors d’un bilan de santé suite à une électrophorèse des protéines sériques (EPS) anormale.
  • l’altération de l’état général
  • fatigue
  • les douleurs osseuses : présentes au diagnostic chez 70 % des patients et intéressent habituellement le squelette axial (rachis, côtes, bassin).

=> Elles nécessitent volontiers le recours aux antalgiques majeurs et retentissent sur les capacités fonctionnelles des patients.

  • Les fractures pathologiques, dites aussi spontanées, sont fréquentes.
  • Les tuméfactions osseuses ou des tissus mous (plasmocytomes ou localisations extra-médullaires (EMD)) sont possibles.
  • Un syndrome anémique peut être révélateur et participe à la fatigue.
  • Les complications peuvent être inaugurales, en particulier l’insuffisance rénale, l’hypercalcémie, les complications osseuses ou infectieuses, plus rarement une compression médullaire ou un syndrome d’hyperviscosité.

=> Le myélome multiple n’est pas, en dehors de sa phase terminale, une maladie fébrile.

+ Habituellement, il n’existe pas de tuméfactions des organes hématopoïétiques.

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8
Q

Signes biologiques du myélome multiple :

A
  • VS augmentée et CRP augmenté :
  • La VS est très augmentée (> 100 mm) dans 85 % des cas du fait de l’immunoglobuline et de l’anémie.
  • La CRP est donc pas nécessairement le reflet d’une infection ou d’une inflammation. La CRP n’a donc pas ou plus d’intérêt dans le MM en 2017.
  • Hémogramme : peut être normal, mais l’anomalie la plus fréquente est une anémie normochrome, normocytaire (en fait souvent de présentation macrocytaire), arégénérative. Des rouleaux érythrocytaires sont observés sur le frottis (responsables du caractère macrocytaire, donc phénomène de laboratoire).

La leucopénie et la thrombopénie sont rares et de mauvais pronostic, reflétant une masse tumorale importante.

Au cours de l’évolution, l’insuffisance médullaire peut s’installer jusqu’à une pancytopénie franche, résultat de l’augmentation de la masse tumorale, de l’appauvrissement de la moelle osseuse, aggravée par les chimiothérapies reçues.

Il est possible bien que rare d’observer des plasmocytes dans le sang circulant au diagnostic (2 % des cas, pouvant aller jusqu’au diagnostic de leucémie à plasmocytes primitive, P-PCL, cf. infra).

  • Anomalies des protéines sériques et urinaires : proteine sanguine et urinaire augmentée avec pic monoclonale
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9
Q

Interet de la mesure de la CRP ou de la VS dans le suivi du myélome :

A

= AUCUN : La mesure itérative de la VS dans le suivi d’un patient qui a une gammapathie monoclonale est SANS intérêt.

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10
Q

Signes à l’EPS et immunofixation du myélome :

A

=> La réalisation d’une EPS est indispensable, couplées à une immunofixation.

  • Dans 80 % des cas, l’EPS met en évidence un pic à base étroite correspondant à la présence d’une protéine d’aspect monoclonale dans la zone des gammaglobulines, des β-globulines (isotypes IgA, IgM), et très rarement des α2-globulines.

+ La présence du pic est associée à une diminution de la quantité d’Ig en région γ (hypogammaglobulinémie en général sévère, inférieure à 3 g/l).

  • L’immunofixation (ne plus dire immuno-électrophorèse) des protéines sériques permet de typer l’Ig monoclonale pour sa chaîne lourde et sa chaîne légère et au passage confirme le caractère clonal de cette Ig complète secrétée.

=> Environ 65 % des myélomes multiples sont d’isotype IgG, 15 % d’isotype IgA, 15 % de type urinaire pur (à chaînes légères) et les 5 % restants sont constitués de variants rares.

+ La classe de chaîne légère, indépendamment de l’isotype, est de nature κ dans deux tiers des cas et λ dans un tiers des cas.

=> Figure 9.1 page 129

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11
Q

Daignostic à évoquer si absence de Pic à l’EPS :

A
  • Parfois, il n’existe pas d’aspect de pic à l’EPS et il faut évoquer un myélome multiple à chaînes légères : l’anomalie sérique se restreint à une hypogammaglobulinémie, souvent sévère.
  • Très rarement, l’absence de pic pourra correspondre à un myélome multiple non excrétant ou non sécrétant.
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12
Q

Signe de l’EPU et immmunnofxation des proteines URINAIRES :

A

L’électrophorèse et l’immunofixation (ou l’immuno-électrophorèse) des protéines urinaires mettent en évidence dans 90 % des cas une protéinurie dite protéinurie de Bence-Jones, constituée d’une seule chaîne légère d’Ig, dont l’immunofixation précisera le type, κ ou λ6.

Il reste recommandé d’étudier la protéinurie, car le myélome peut être confondu avec une amylose AL primitive, ou peut aussi être compliqué d’une autre maladie de dépôts d’immunoglobuline (LCDD, HCDD, LHCDD). Ces affections sont en général associées à une atteinte rénale de type glomérulaire, et donc d’une protéinurie de type néphrotique, marquée par la présence possible de protéinurie de Bence-Jones, mais surtout par une albuminurie supérieure à 1 g/24 heures

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13
Q

Interet de l’EPS ou EPU + immunofixation dans le suivi du myélome :

A

Les EPS (et EPU) et sFLC sont des éléments très importants du suivi thérapeutique.

Il est en revanche TOTALEMENT inutile en routine de multiplier les immunofixations, l’isotype de la protéine monoclonale ne se modifiant pas au cours de l’évolution, de même pour le dosage pondéral.

=> Le contrôle de l’immunofixation n’a de sens que pour confirmer une réponse complète et si changement d’isotype lors de la rechute.

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14
Q

Le myélogramme est nécessaire pour porter le diagnostic de myélome ?

et la BOM ?

A

= VRAI

La biopsie ostéomédullaire est nécessaire si le myélogramme n’est pas contributif. La BOM est recommandée dans le bilan des plasmocytomes supposés « solitaires », pour être certain d’écarter un excès de plasmocytes.

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15
Q

Signes au myélogramme :

A

Il met en évidence une infiltration plasmocytaire qui représente plus de 10 % des éléments nucléés.

Des anomalies morphologiques des plasmocytes sont souvent observées, mais elles ne sont pas indispensables au diagnostic

+ La ponction médullaire permet, en outre, l’analyse moléculaire des plasmocytes, cytogénétique (par techniques de SNP array et/ou de fluorescence in situ après hybridation, FISH) et mutationnelle (NGS), dont l’importance pronostique est majeure.

=> Figure 9.2 page 130

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16
Q

Bilan biologique initial :

A
  • de rechercher une complication : état de la fonction rénale par dosage de la créatinine sérique et calcul de la clairance de la créatinine, dosage de la calcémie pour dépister l’hypercalcémie, et de la calcémie corrigée par l’albumine sérique ; ces deux paramètres seront très régulièrement réévalués dans le suivi des patients ;
  • d’apprécier le pronostic : les dosages de la β2-microglobuline sérique (β2m) (et de l’albumine sérique) et des LDH sériques sont indispensables ;
  • de façon rare, d’observer des troubles de l’hémostase (manifestations hémorragiques avec syndrome d’hyperviscosité générant une thrombopathie fonctionnelle, exceptionnellement des troubles de coagulation).
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17
Q

Principaux facteurs de mauvais pronostic :

A

=> tableau 9.1 page 131

18
Q

Imagerie indiquée si myélome :

A

=> Tout patient suspect de myélome multiple doit avoir un bilan évaluant par technique iconographique l’os et la moelle osseuse.

  • scanner faibles doses d’irradiation corps entier sans injection de produit de contraste. (radio plus indiquée en 1ere intention) = évaluer et rechercher des lésions osseuses lytiques du squelette osseux axial corps entier.

=> Dans la radiologie conventionnelle, le bilan comprend des clichés du crâne, du rachis complet, du bassin, du thorax et des grils costaux, de l’humérus et des fémurs.

Pas de scintigraphie osseuse indiquée

  • L’imagerie en résonance magnétique nucléaire (IRM) est, ainsi, devenue également un standard de l’iconographie du myélome, et doit systématiquement être réalisée.
  • TEP scanner : Il entre, progressivement, dans les recommandations.
19
Q

Signes imageriques du myélome multiple :

A
  • Les signes radiologiques essentiels sont les lésions ostéolytiques (géodes ou lacunes) et les fractures.
  • Dix à 20 % des patients n’ont pas de lésions osseuses en radiologie standard.
  • L’ostéopénie, quelle que soit son importance, incluant la forme grave, l’ostéoporose, peut être liée au statut du patient préalable au myélome, en lien avec l’âge, mais aussi liée au myélome. Cette ostéopénie myélomateuse est difficile à différencier d’une ostéoporose commune, mais elle n’est plus considérée comme un évènement osseux lié au myélome. Certains patients présentent des lésions osseuses radiologiques qui sont cliniquement asymptomatiques.
  • L’ostéolyse peut toucher tout le squelette mais prédomine à l’endroit où l’hématopoïèse est plus active, notamment sur le rachis, les côtes, le sternum, le crâne et les extrémités proximales des fémurs et humérus.
  • Au niveau du rachis, l’aspect est volontiers celui d’un tassement, dans la zone lytique, en galette, en coin. L’aspect de tassement des plateaux des vertèbres n’est pas spécifique du myélome. Sur les os longs, courts et plats, on retrouve, avec ou sans fracture, les géodes dites « à l’emporte-pièce » (c’est-à-dire sans liseré de condensation périphérique).
  • La reminéralisation sous traitement des lésions osseuses spécifiques était historiquement rare, y compris chez les patients répondeurs au traitement, car les patients étaient diagnostiqués avec des pertes osseuses très importantes. Le diagnostic, plus précoce de nos jours, permet de voir des reminéralisations beaucoup plus fréquentes.

=> Figure 9.3 page 132

20
Q

Formes cliniques du myélome :

A
  • Myélome multiple symptomatique
  • Myélome multiple indolent = asymptomatique + inactif biologiquement
  • Myélome multiple asymptomatique mais biologiquemennt actif
  • Plasmocytomes solitaires
  • Formes selon l’immunoglouliinne minoclonale :
  • Myélome multiple à chaine légere
  • Myélome multiple IgD
  • Myélomes ostéocondensants
  • Leucémie à plasmocytes
21
Q

Caractéristiques du myélome multiple sympyomatique :

A

C’est la forme habituelle, définie par une ou plusieurs atteintes dites d’organe (MRE, myeloma related event). I

l valide un ou plusieurs des critères appelés CRAB, acronyme anglo-saxon correspondant à « hyperCalcémie, insuffisance Rénale, Anémie et atteinte osseuse (Bone disease) », selon une classification internationale.

22
Q

Caractéristiques du myélome multiple inndolent :

A

Il se définit par une protéine monoclonale supérieure à 30 g/l et/ou un envahissement médullaire supérieur à 10 % de plasmocytes, mais sans l’atteinte d’organe (absence de critères CRAB).

=> Il évolue vers un myélome multiple symptomatique avec un temps de progression variable, parfois de plusieurs années.

23
Q

Caractéristique du myélome asymtomatique mais biologiquement actif :

  • Evolution
  • ttt
  • Critères
A

Un groupe de myélomes multiples a un profil asymptomatique, faussement considéré de ce fait comme indolent, mais évoluant dans 60 à 80 % des cas vers un myélome avec MRE dans les deux ans, et presque 100 % dans les cinq ans.

Ces myélomes sont importants à identifier le plus tôt possible car ils peuvent faire l’objet d’une prise en charge thérapeutique précoce et, ainsi, limiter le risque de MRE.

Trois critères, aujourd’hui, sont considérés comme permettant d’identifier ces patients, les sFLC, l’IRM, et la plasmocytose médullaire.

Ces critères sont amenés à évoluer mais constituent un complément aux critères CRAB et identifient les patients qui doivent faire l’objet d’une prise en charge thérapeutique.

24
Q

Caractéristiques du plasmocytomes solutaires :

  • Critères
  • association
  • pronostic
  • Ttt
  • Evolition
A

Il est recommandé de ne retenir, dans ce cadre, que les patients présentant :

  • une tumeur plasmocytaire avec absence d’infiltration plasmocytaire médullaire en dehors de ce site ;
  • un bilan osseux et une IRM (ou un TEP Scanner) normaux en dehors de l’unique lésion correspondant au plasmocytome (lytique et tumeur si osseux, tissus mous isolés si des tissus mous) ;
  • l’absence ou un taux faible d’Ig monoclonale sérique et/ou urinaire, sans effondrement des autres classes d’Ig.

Ces tumeurs sont soit adossées à une lésion ostéolytique, plasmocytome solitaire osseux, ou sans lésion osseuse et dans ce cas le plasmocytome est dit des tissus mous. Ces derniers sont volontiers développés au niveau des voies respiratoires ou digestives supérieures (nasopharynx, sinus).

Le pronostic de ces derniers est meilleur du fait d’une moindre tendance à la dissémination.

La radiothérapie localisée est le traitement de choix, venant parfois compléter une exérèse chirurgicale plus ou moins complète, sauf si la chirurgie dans le cadre d’un plasmocytome des tissus mous est curative.

L’évolution se fera souvent vers l’apparition d’un authentique myélome multiple, ou la réapparition de plasmocytomes solitaires ou multiples (ce dernier groupe est considéré comme à prendre en charge comme un myélome multiple).

25
Q

Caractérsitiques du myélome multiple à chaine legere :

A

Le myélome multiple à chaîne légère se complique volontiers d’insuffisance rénale, de par la liaison covalente avec la protéine de Tam Horsfall (uromoduline), surtout en présence de facteurs favorisants responsables de déshydratation (hypercalcémie, déshydratation) ou de néphrotoxicité (médicaments, produits de contraste).

26
Q

Caractéristiques du myélome multiple IgD :

A

Les myélomes multiples IgD (2 % des cas) sont presque toujours de type λ, avec sécrétion importante de chaînes légères, ce qui explique une présentation fréquente avec insuffisance rénale, qui en fait le mauvais pronostic.

27
Q

Caractéristiques du myélome multiples non extrétant :

A

Les myélomes multiples non excrétant (2 % des cas), biclonaux, sont rares ainsi que d’exceptionnels myélomes multiples à IgM ou IgE.

L’Ig monoclonale, parfois, précipite à basse température (cryoglobuline). Il faut, néanmoins, faire attention car le prétendu myélome à IgM est dans plus de 90 % des cas, une maladie de Waldenström avec présentation avec excès de plasmocytes.

28
Q

Caractéristiques du myélome ostéocondansant :

A

Très rares, les myélomes ostéocondensants s’associent à une polyneuropathie dans 30 à 50 % des cas, alors que celle-ci est rare (3 %) dans la forme habituelle du myélome multiple. Cette polyneuropathie, sensitivomotrice, diffuse et progressive, s’intègre, parfois, dans le cadre plus général d’un syndrome POEMS, (Polyneuropathie, Organomégalie, Endocrinopathie, protéine Monoclonale, lésions cutanées [Skin]).

29
Q

Caractéristiques des leucémie à plasmocyte :

A

La présentation clinique est proche de celle d’une leucémie aiguë, avec anémie et thrombopénie sévères, plasmocytose sanguine supérieure à 2 giga/L ou 20 % des leucocytes, hépatosplénomégalie et fièvre. Le pronostic reste très péjoratif malgré les traitements actuels. Ces critères sont amenés à évoluer, considérant qu’au-delà de 5 % de plasmocytes circulants le diagnostic de P-PCL est retenu. Mais ces recommandations sont encore en cours de validation au niveau international.

30
Q

Diagnostic différentiel du myélome en fonction des signes cliniques et biologiques :

A
  • les lésions osseuses font discuter une ostéoporose commune sévère ou un cancer secondaire des os.
  • l’insuffisance rénale est de type tubulaire dans le myélome.
  • l’hypercalcémie isolée doit faire discuter une hyperparathyroïdie primitive ;
  • l’anémie peut être aussi de causes multiples.
  • La maladie de Waldenström (composant monoclonal IgM), les exceptionnelles maladies des chaînes lourdes, l’amylose primitive et la maladie des dépôts de chaînes légères posent rarement de problème diagnostique (présentation bioclinique différente).
  • Il en est de même des Ig monoclonales associées aux lymphomes malins non hodgkiniens (organomégalie), à la leucémie lymphoïde chronique (hyperlymphocytose sanguine), de celles rencontrées de façon transitoire au décours d’épisodes infectieux ou de vaccinations, ou associées aux déficits immunitaires.
31
Q

Critères faisant plutot suspecté un MGUS qu’unn myélome :

A
  • taux d’Ig monoclonale plutôt faible (
  • un dosage des sFLC dans la norme ou peu élevé (une protéinurie de Bence-Jones nulle ou minime)
  • une plasmocytose médullaire faible (
  • Bien entendu, il n’existe ni douleurs osseuses ni lésions ostéolytiques et le patient ne présente ni anémie, ni insuffisance rénale ou hypercalcémie (sauf à considérer que ces anomalies ont une autre étiologie
32
Q

Prévalence et évolution du MGUS :

+ suurveillance

A
  • Les MGUS sont fréquentes, retrouvées chez 1 à 2 % des sujets de plus de 50 ans.
  • Environ 1 % des patients porteurs d’une MGUS évoluent chaque année vers un authentique myélome multiple (risque de 10 % à dix ans), ce qui justifie le maintien d’une surveillance clinique et biologique régulière.

=> La surveillance biologique consiste à contrôler, habituellement tous les six mois au départ et rapidement annuel, l’hémogramme, la créatinine sérique, la calcémie, les EPS (sauf si à chaîne légère, donc suivis sFLC).

33
Q

Critères de mauvais pronostic du myélome + stade pronostic (2) :

A

=> Tableau 9.2 page 135

  • Une β2m sérique élevée
  • des anomalies chromosomiques des plasmocytes malins, notamment la translocation t(4 ; 14) et la délétion 17p
  • une albumine sérique basse
34
Q

Complicatiosn du myélome :

A
  • Les complications osseuses (fractures pathologiques, compressions radiculaires ou médullaires) et l’hypercalcémie sont fréquentes.
  • 50% des patients développeront une insuffisance rénale au cours de leur maladie due à une tubulopathie liée à la toxicité des chaînes légères d’Ig.
  • Les infections sont la première cause de décès des patients atteints de myélome multiple. Elles sont favorisées par le déficit des classes normales d’Ig et leur risque est majoré par la chimiothérapie (phases de neutropénie, de lymphopénie, et corticoïdes). Les infections les plus redoutables sont les pneumopathies (également favorisées par les fractures costales et les tassements vertébraux, responsables d’une insuffisance respiratoire restrictive) et les septicémies. Tous les germes peuvent être en cause, avec une prédominance des cocci à Gram positif (pneumocoques) et des bacilles à Gram négatif (infections favorisées par la chimiothérapie).
  • Le syndrome d’hyperviscosité est rare dans le myélome multiple.
  • L’amyloseAL s’observe dans 5 à 15 % des myélomes multiples avec des manifestations neurologiques (neuropathie périphérique), rénales, cardiaques et synoviales (syndrome du canal carpien).
  • Les syndromes myélodysplasiques et leucémies secondaires sont rares (2 à 3 % des cas), favorisés par l’usage prolongé des alkylants, de même pour la survenue d’autres cancers solides.

=> Figure 9.4 page 136

35
Q

1 ere cause de mortalité du myélome :

A

Les INFECTIONS sont la première cause de décès des patients atteints de myélome multiple.

36
Q

Indication du ttt si myélome indolents et symptomatiques :

A
  • Il est admis que les myélomes multiples indolents ne justifient pas la mise en route immédiate d’une chimiothérapie. Ces patients feront l’objet d’une surveillance clinique et biologique attentive, la chimiothérapie devenant indiquée en cas d’évolution vers un myélome multiple biologiquement actif, que le patient soit ou pas symptomatique (nouveaux critères de traitement et anciens critères CRAB).
  • Les myélomes multiples symptomatiques justifient d’emblée la prescription d’une chimiothérapie. L’âge très avancé ne doit pas être en soi un motif d’abstention thérapeutique, mais le traitement sera adapté
37
Q

Ttt médicamenteux du myélome :

A

Les médicaments les plus actifs dans le myélome multiple sont :

  • les alkylants : melphalan (Alkéran®) ou cyclophosphamide (Endoxan®) ;
  • les corticoïdes (dexaméthasone) ;
  • les immunomodulateurs (IMiD®) : thalidomide, lénalidomide (Revlimid®), pomalidomide (Imnovid®) ;
  • les inhibiteurs du protéasome ; bortezomib (Velcade®), carfilzomib (Kyprolis®), ixazomib (Ninlaro®) ;
  • les anticorps monoclonaux thérapeutiques anti-CD38 (daratumumab (Darzalex®) et isatuximab)

Il faut y ajouter les soins de support, correspondant à des prophylaxies primaires, anti-infectieuses, digestives, thromboemboliques veineuses, et les bisphosphonates (pamidronate, acide zolédronique). Certains patients bénéficient, pour prévenir ou traiter l’anémie, d’un traitement par une EPO recombinante.

38
Q

Schéma thérapeutique en fonction de l’âge du patient :

A
  • Schématiquement, les patients les plus jeunes (jusqu’à 65–70 ans le plus souvent) font l’objet d’un traitement intensif avec administration de melphalan à forte posologie supporté par une autogreffe de cellules souches du sang périphérique.
  • Les patients les plus âgés, considérés comme non éligibles à l’intensification thérapeutique, reçoivent une chimiothérapie conventionnelle basée sur des associations des classes médicamenteuses précitées.
  • Le traitement antitumoral ne s’adresse qu’aux myélomes multiples actifs, qu’ils soient symptomatiques ou non. Les médicaments essentiels sont les inhibiteurs du protéasome, les IMIds, les alkylants, les corticoïdes, et récemment l’immunothérapie anti-CD38. Les patients de moins de 65–70 ans reçoivent souvent, dans leur traitement initial, une chimiothérapie intensive par le melphalan, supportée par une autogreffe de cellules souches du sang périphérique.
39
Q

Ttt symtomatiques et des complications :

A
  • anémie par une EPO recombinante ou les transfusions
  • infections par une antibiothérapie précoce, La vaccination contre la grippe n’est pas contre-indiquée. Le recours à la vaccination antipneumococcique est recommandé ; il ne faut pas vacciner les patients avec des vaccins dits « vivants »
  • atteinte osseuse : la chimiothérapie est le plus efficace des traitements antalgiques. + bisphosphonates
  • les bisphosphonates (pamidronate, acide zolédronique) sont indiqués dans le traitement des épisodes hypercalcémiques => remplacer par la calcitonine en cas d’insuffisance rénale car ils peuvent favoriser la tubulopathie myélomateuse.
  • la radiothérapie localisée peut être indiquée sur un foyer tumoral particulièrement douloureux
  • épidurites et compressions médullaires, qui sont des URGENCES avec IRM et avis neurochirurgical les patients nécessitant une laminectomie décompressive volontiers associée à la dexaméthasone à forte posologie.
  • hyperviscosité par les échanges plasmatiques (plasmaphérèses) et la mise en route rapide du traitement hématologique spécifique.
40
Q

Evolution sous traitement du myélome multiple :

A
  • La réponse thérapeutique est jugée sur la disparition des signes cliniques et la réduction des anomalies biologiques, en particulier du taux de la protéine monoclonale sérique et/ou urinaire (critère usuel de réponse).
  • La réponse complète se définit par la normalisation de la plasmocytose médullaire et la disparition du composant monoclonal en immunofixation.
  • Ce niveau de réponse est maintenant complété par l’étude de la maladie résiduelle comprenant pour le moment une évaluation médullaire et TEP scanner.
  • Les patients répondeurs atteignent une phase d’indolence de la maladie, dite « phase de plateau », correspondant à des niveaux variables de masse tumorale, pendant laquelle la poursuite de la chimiothérapie est possible mais sans toxicité a moyen et long terme ajoutée. Ainsi la poursuite des alkylants est inutile, voire préjudiciable (accroissement du risque de syndrome myélodysplasique secondaire). La « phase de plateau » correspond à une diminution de l’activité proliférante de la tumeur. De durée variable, elle est toujours suivie d’une rechute, justifiant la reprise de la chimiothérapie. Une à six rechutes environ sépareront le diagnostic du décès avec, à chaque reprise évolutive, des réponses plus rares (chimiorésistance) et plus courtes, la dégradation de l’état osseux et la multiplication des complications (figure 9.5). Globalement, la survie médiane des patients est de l’ordre de huit à dix ans.

- une survie allant de quelques jours à plus de dix ans.

- Le myélome multiple reste une hémopathie toujours non curable.

- Les schémas de traitement intensif avec les nouveaux protocoles thérapeutiques, utilisés chez des patients n’ayant pas de facteurs pronostiques défavorables au diagnostic, pourraient permettre des survies très prolongées confinant peut-être à la guérison.

=> Figure 9.5 page 139

41
Q

Présentation urgente du myélome multiple : (6)

A

= 20 % des cas de myélomes multiples sont des situations d’urgence :

  • insuffisance rénale
  • infection grave
  • hypercalcémie
  • complications osseuses
  • signes de compression médullaire
  • hyperviscosité

=> elles constituent aussi les principales complications de l’évolution de la maladie.