314- Syndrome myéloprolifératifs Flashcards
Défiition des syndrome myéloprolifératifs :
= néoplasies myéloprolifératives = hémopathies malignes chroniques caractérisées par une hyperproduction de cellules myéloïdes matures par la moelle osseuse.
Signes biologiquues et cliniques présents dans tous les syndromes myéloprolifératifs :
- sur l’hémogramme par une augmentation des cellules circulantes
- cliniquement par une splénomégalie et un risque accru de thromboses artérielles et veineuses.
Risque évolutif de tous les syndromes myéloprolifératifs :
=> À long terme, tous présentent un risque de transformation en leucémie aiguë.
4 types de syndromes myéloprolifératifs selon la lignée atteinte :
- la leucémie myéloïde chronique (LMC), liée à une atteinte préférentielle de la lignée granuleuse neutrophile, aboutissant à une hyperleucocytose à polynucléaires avec myélémie ;
- la maladie de Vaquez, liée à une atteinte préférentielle de la lignée rouge ou érythroblastique, aboutissant à une augmentation de production des globules et donc de la concentration d’hémoglobine et du taux d’hématocrite, réalisant une polyglobulie ;
- la thrombocytémie essentielle liée à une atteinte préférentielle de la l_ignée mégacaryocytaire_, aboutissant à une augmentation de production des plaquettes et donc à une hyperplaquettose (ou thrombocytose) ;
- la myélofibrose primitive, (anciennement appelée splénomégalie myéloïde), caractérisée par une fibrose médullaire associée à l’hyperproduction médullaire.
Classification des 4 types de syndrome myéloprolifératifs en fonction des anomalies génétiques :
=> Tableau 6.1 page 91
Physiopathologie commune des syndroms myéloprolifératifs :
Les syndromes myéloprolifératifs sont des maladies acquises et clonales touchant une cellule souche hématopoïétique, dans laquelle survient une anomalie génétique responsable de l’activation anormale de la signalisation intracellulaire.
=> La prolifération des cellules médullaires devient alors indépendante des facteurs de croissance hématopoïétiques.
Les cellules sanguines produites en excès sont morphologiquement normales, il n’y a pas de blocage de maturation contrairement aux leucémies aiguës.
Terrain général des syndromes myéloprolifératifs :
= adulte dans la seconde moitié de la vie.
=> Cependant, la thrombocytémie essentielle et la leucémie myéloïde chronique peuvent se voir chez l’adulte jeune et même, de façon très rare, chez l’enfant.
Pronsotique global des syndromes myéloprolifératifs :
= Globalement, les syndromes myéloprolifératifs sont compatibles avec une survie prolongée, parfois en raison de progrès thérapeutiques majeurs comme pour la leucémie myéloïde chronique, ou parce que ce sont des maladies d’évolution lente.
Fréquence et gravité de la myélofibrose primitive :
La myélofibrose primitive est la forme clinique la plus grave mais aussi la plus rare des syndromes myéloprolifératifs classiques.
Définition de la leucémie myéloide chronique :
= syndrome myéloprolifératif avec une atteinte préférentielle de la lignée granuloeuse neutrophile, caractérisé par une anomalie oncogénique toujours présente, la translocation chromosomique t(9 ; 22) et/ou son équivalent moléculaire le gène de fusionBCR-ABL.
Signes à l’hémogramme de la LMC (=leucémie myéloide chronique) :
• une hyperleucocytose souvent considérable > 50 ou 100 giga/L, parfois beaucoup plus importante encore, constituée de polynucléaires neutrophiles, basophiles et éosinophiles accompagnée du passage sanguin de précurseurs granuleux, ou cellules granuleuses immatures, constituant une myélémie.
=> La myélémie est équilibrée, c’est-à-dire constituée avant tout des cellules myéloïdes telles qu’elles maturent dans la moelle osseuse (promyélocytes, myélocytes, métamyélocytes). Un faible pourcentage de blastes circulants est possible.
- une hyperplaquettose en général modérée est fréquente ;
- une anémie normochrome normocytaire est possible mais inconstante.
- La basophilie est un signe important devant faire évoquer une LMC surtout si la leucocytose est modérée.
+ Il n’y a pas de syndrome inflammatoire.
Physiopathologie de la LMC :
La maladie est liée à la survenue dans une cellule souche hématopoïétique d’une anomalie génétique spécifique, acquise, une translocation réciproque et équilibrée touchant les chromosomes 9 et 22 : la t(9 ; 22) = « chromosome de Philadelphie ».
La conséquence moléculaire est la formation d’un gène et d’un transcrit de fusion entre les gènes BCR (situé sur le chromosome 22) et ABL(« Abelson », situé sur le chromosome 9).
=> Le gène ABL code une protéine à activité tyrosine kinase qui est alors délocalisée du noyau vers le cytoplasme et dont l’activité devient permanente par la fusion avec le gène BCR.
=> Les conséquences cellulaires de l’activation de la protéine de fusion BCR-ABL sont une prolifération excessive des cellules de la lignée granuleuse, une diminution de l’apoptose et une perte de l’adhérence cellulaire, ce qui explique l’hyperleucocytose et la myélémie.
=> Figure 6.1 page 94
CAT devant toute suspiciond e LMC :
= recherche d’un transcrit de fusion BCR-ABL dans le sang par des techniques de biologie moléculaire (PCR)
Un hémoggramme évocateuur + la détection de BCR-ABL par PCR permet d’affirmer le diagnostic de LMC ?
= VRAI :
mais le bilan médullaire est ensuite obligatoire, réalisé sous forme de myélogramme : il permettra de vérifier l’absence d’excès de blastes (de façon à affirmer la phase chronique de la maladie) et la réalisation d’un examen cytogénétique complet, à la recherche d’une part de la t(9 ; 22) mais aussi d’anomalies complexes ou additionnelles.
La biopsie médullaire n’est en règle pas nécessaire.
+ Un bilan métabolique sera également réalisé (uricémie, fonction hépatique, fonction rénale, LDH).
La LMC peut se présenter sous la forme d’une hyperplaquettose isolée ?
= VRAI : Rarement, une LMC peut se présenter à l’hémogramme comme une hyperplaquettose prédominante voire isolée ou une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles sans myélémie.
=> La recherche de BCR-ABL permet le diagnostic si elle est positive. Le test est typiquement demandé en cas de thrombocytose primitive sans anomalies génétiques associée (JAK négative, CLAR négative, MPL négative).
Diaignostic différentiel de la LMC :
3 types
- Devant une hyperleucocytose modérée avec ou sans myélémie, les causes inflammatoires, infectieuses et iatrogènes doivent être recherchées.
- Devant une hyperplaquettose prédominante, les thrombocytoses réactionnelles et la thrombocytémie essentielle seront évoquées.
- Devant une hyperleucocytose avec myélémie déséquilibrée, c’est-à-dire constituée d’un excès de cellules immatures (blastes) par rapport aux cellules matures, éventuellement associée à la présence d’éléments érythroblastique circulants (érythromyélémie), on évoquera un autre syndrome myéloprolifératif comme une myélofibrose primitive ou un syndrome atypique.
=> Toutes ces causes sont éliminer par la rechercher de BCR-ABL.
Complications possibles de la LMC :
Les complications même en cas d’hyperleucocytose majeure sont rares : il peut s’agir d’une crise de goutte liée à l’hyperuricémie fréquente au diagnostic ou, rarement, de thromboses.
Evolution de la LMC :
3 stades :
- la LMC débute par une phase chronique, qui dure en moyenne cinq ans, devenu rare du fait des traitement.
- une phase d’accélération suit la phase chronique :
– plus inconstante, elle dure de douze à dix-huit mois et précède la phase de transformation aiguë ;
– cliniquement : un amaigrissement, une fièvre sans infection, des douleurs osseuses, des sueurs nocturnes, une augmentation du volume de la rate ;
– biologiquemment : une basophilie, des blastes sanguins qui réapparaissent, une thrombopénie
• la phase de transformation aiguë, ou phase blastique, correspond à une évolution en leucémie aiguë de la leucémie chronique. Il s’agit de formes myéloblastiques de leucémie aiguë dans deux tiers des cas et de formes lymphoblastiques B dans un tiers des cas.
=> Ces évolutions de la maladie sont de pronostic très défavorable.
=> Figure 6.2 p age 96
Ttt de 1ere ligne de la LMC :
= Inhibiteurs de BCR-ABL= inhibiteurs de tyrosine kinase (ITKs) ayant révolutionner le traitement des LMC.
=> Ces médicaments, administrés par voie orale, ont supplanté tous les autres traitements myélosuppresseurs autrefois utilisés ainsi que l’allogreffe de cellules souches allogéniques.
- En 1ere ligne : l’imatinibest largement utilisé en première ligne, à la dose initiale de 400 mg par jour per os.
- Les ITK de deuxième génération (dasatinib, nilotinib, bosutinib) sont apparus par la suite. Encore plus puissants, ils sont utilisés en cas d’échec de l’imatinib ou d’intolérance et commencent à être utilisés en première intention mais présentent parfois des effets secondaires graves.
- Un inhibiteur de troisième génération, le ponatinib est surtout réservé aux patients résistants aux traitements précédents.
=> chez certains patients en très bonne réponse, être arrêtés sans rechute de la maladie. Il est trop tôt pour savoir si ces patients sont potentiellement guéris de leur LMC mais cet objectif, hors d’atteinte autrefois, est aujourd’hui crédible.
Surveillance et suivi des LMC après traitement :
La surveillance des patients doit être régulière. Elle associe :
- un examen clinique, avec palpation splénique ;
- une surveillance de l’hémogramme, fréquent au début, pour suivre la diminution puis la disparition de la leucocytose, de la myélémie et des autres anomalies présentes au diagnostic, jusqu’à normalisation complète (réponse hématologique complète) ;
- une s_urveillance cytogénétique_, imposant un caryotype sur moelle tous les six mois, jusqu’à ce que la t(9 ; 22) soit indétectable (réponse cytogénétique complète) ;
- une s_urveillance moléculaire_ de la décroissance du taux de transcrit BCR-ABL, réalisée sur un prélèvement sanguin trimestriel puis semestriel. Cette surveillance est en principe poursuivie à vie, même lorsque le taux sera indétectable (réponse moléculaire).