2) Les Détresses Circulatoires Flashcards
Motifs d’appel :
hémorragie, malaise, PC, douleur thoracique, palpitation, fatigue…
LE CHOC OU COLLAPSUS CARDIO-VASCULAIRE
c’est la vraie détresse circulatoire
Le système circulatoire a besoin:
• D’une pompe: le cœur
• De tuyaux de diamètre variable: les vaisseaux sanguins
• D’un volume de sang suffisant.
L’altération d’un paramètre ⇒ défaillance circulatoire aiguë
• Conséquence immédiate = déficit en oxygène
• l’état de choc s’accompagne rapidement d’un effondrement durable de la pression artérielle : le collapsus.
• On assimilera l’état de choc à une baisse brutale, importante et prolongée de la pression artérielle dans l’organisme : c’est LA détresse circulatoire
La pression est plutôt constante dans le réseau artériel.
La Pression Artérielle Systolique PAS= 120 mm Hg (adulte)
Elle varie en fonction de l’exercice …
Anormale si PAS inférieure à 100mm Hg
Si la PAS < 80 mm Hg pouls périphériques non perçus le plus souvent
Réaction de l’organisme ⇒ préserver les organes nobles : cerveau, cœur, poumons
LES SIGNES :
Aspect de la peau
• Pâleur et froideur cutanée
• Marbrures
• Conjonctives décolorées
• Moiteur (humidité non visible perçue au toucher)
• Sueurs
Signes circulatoires:
• Accélération du pouls = tachycardie (>100/min) ou au contraire ralentissement = bradycardie ( 3 secondes
• Sensation de soif, de froid
Autres signes dus à l’interaction des grandes fonctions:
• Respiration rapide et superficielle (polypnée) L’appareil respiratoire essaie de compenser la dette en O2
• Angoisse, agitation, trouble de conscience, coma (souffrance du système nerveux)
LES DIFFÉRENTS TYPES DE CHOC
Le choc cardiogénique : Défaillance de la pompe cardiaque
• Destruction d’une partie du myocarde (IDM, maladie,…)
• Troubles du rythme
• Certains médicaments toxiques pour le cœur.
Le choc hypovolémique : Perte de liquide circulant dans l’organisme
• Hémorragie (externe ou interne)
• Brûlure grave (fuite de plasma, au moins 20% de surface brûlée)
• Déshydratation importante (diarrhée, vomissement)
Le choc anaphylactique ou allergique: Vasodilatation provoquée par l’allergie grave (histamine)
• Les vaisseaux sont dilatés et sont comme paralysés et ne peuvent reprendre un diamètre normal (vasoplégie).
• Médicaments (presque tous), venins d’insectes (guêpe, frelon…)
Le choc septique : Vasodilatation provoquée par l’infection grave + atteinte cardiaque
Le microbe ou sa toxine entrainent une vasoplégie.
Exemple: purpura fulminans qui peut donner une méningite , infection pulmonaire, rénale…
Bilan primaire • Position d’attente : • allongé à plat dos si conscient • Surélévation des MI sans demander autorisation (à partir de 90 mm Hg ) mais ne pas les redescendre • PLS si coma • Administration complémentaire d’O2 • Protection thermique • Rassurer… • Ne pas donner à boire (car va peut-être être intubé) Bilan secondaire • Évaluation chiffrée de la circulation et de la respiration • Recherche des autres signes de détresse circulatoire • SpO2 • Température • EVS • ATCD et traitement en cours
LES HÉMORRAGIES
Hémorragie externe: épanchement abondant et visible ne s’arrêtant pas spontanément.
• Hémorragie artérielle: en jet, pulsatile, sang rouge vif
• Hémorragie veineuse: en nappe, sang plus sombre
Hémorragie interne: épanchement de sang invisible car se produit à l’intérieur de l’organisme
Seuls signes:
• Circonstances,
• État de choc
Hémorragie interne extériorisée: épanchement sanguin à l’intérieur de l’organisme, sortant par un orifice naturel:
- Hématémèse, rectorragie, mélaena,
- épistaxis, hémoptysie
- métrorragies
CONSÉQUENCES DE L’HÉMORRAGIE
1er temps: tachycardie pour assurer une pression artérielle suffisante, + vasoconstrictionè pâleur
2nd temps: si le saignement persiste, la pression artérielle s’effondre, désamorçage de la pompe cardiaque et AC
LE BILAN SPÉCIFIQUE
• Estimer la quantité de sang perdue (il faut presque ¾ litre pour commencer à avoir des signes ⇒ ne pas allonger au sol si peu de sang perdu)
• Rechercher des antécédents particuliers en cas d’hémorragies extériorisées (cancer, ulcère de l’estomac, maladie intestinales ou pulmonaires, alcoolisme)
• Rechercher des traitements particuliers qui font saigner (anti inflammatoire, anti coagulant (Sintrom, Préviscan), aspirine)
CAT :
• Mettre des gants à usage unique systématiquement
• S’équiper du masque de protection et des lunettes en cas de risque de projection
• Retirer les vêtements souillés de sang le plus tôt possible
hémorragie externe :
• Constater l’hémorragie: souvent évidente, parfois masquée (vêtement, position de la victime)
• Observer la plaie (corps étranger ?)
• Arrêter l’hémorragie par une compression manuelle directe ou un point de compression direct
• Allonger
• Compléter la compression manuelle par la pose d’un pansement compressif ( attention à l’effet éponge du pansement compressif !); si inefficace revenir à la compression manuelle
• Faire un point de compression direct dans certains cas où on ne peut pas mettre un garrot : cuir chevelu, cou, arrachement de membre…
• Poser un garrot si:
o Compression directe impossible (corps étranger, plaie non accessible)
o compression inefficace
• Administrer de l’O2
• Compléter le bilan de la victime
• Réaliser les gestes de secours complémentaires si nécessaire
• Protection contre froid et intempéries
• Vérifier si l’hémorragie est stoppée
NB :il faut parfois reprendre la compression directe qui est plus efficace que les pansements compressifs
si CE :
• Ne pas enlever le corps étranger
• Poser un garrot en notant l’heure
Epistaxis : Le saignement est spontané ou provoqué par un choc minime
Si conduite à tenir du BSP ne marche pas :
• Faire asseoir et moucher la victime pour évacuer les caillots qui entretiennent le saignement
• Lui demander de comprimer le nez ( 2 narines)juste sous les OPN pendant 10 minutes
Si traumatisme facial, adapter la CAT
Prise systématique de la PA
Otorragie :
• Après un TC, toute otorragie peut être signe d’une fracture du rocher
• Si TC avec coma, mise en PLS côté de l’otorragie en haut (+ propre), sauf lésion mettant en jeu une autre fonction vitale et qui donnera le côté de la PLS
Hémorragie extériorisée par la bouche: hématémèse (vomit) ou hémoptysie (crache)
• Hématémèse : Allonger la victime sur le côté
• Face à une hémoptysie : Installer la victime en position assise ou demi assise. L’allonger en PLS si état de choc
• Conserver les vomissements ou les crachats dans un récipient pour les montrer au médecin
Hémorragie extériorisée par le rectum
• Observer la couleur : sang rouge (rectorragie) ou noir (mélaena)
• Conserver le sang (dans les toilettes, ne pas tirer la chasse d’eau)
• Proposer de placer des serviettes ou des pansements absorbants sous les fesses de la victime
L’ARRÊT CARDIAQUE :
Arrêt de toute activité mécanique efficace du cœur
• Absence de conscience
• Absence de ventilation
• Absence de circulation
TROIS ORIGINES
• Cardiaque ou circulatoire
• Altération de la pompe cardiaque, troubles du rythme cardiaque
• Altération des vaisseaux ou de leur contenu
• Respiratoire (pathologie respiratoire aigue, obstruction totale des voies aériennes, intoxication…) la victime est souvent cyanosée
• Neurologique (AVC, TC grave)
TROIS TYPES
Fibrillation Ventriculaire : Activité électrique désordonnée
- Activité musculaire anarchique
- Pas d’activité mécanique
- Traitable par CEE du DSA
Asystolie :
• Tracé plat
• Aucune activité électrique
La dissociation électromécanique :
- Activité électrique ordonnée
- Aucune activité mécanique
- Pas de pouls ni de circulation : c’est ce qui compte, il faut masser !
CONSEQUENCES : anoxie
• Cerveau le plus sensible
• Tolérance diminuée si privation d’O2
• Tolérance augmentée si hypothermie
CAT : voir fiches techniques BSP
• Cardio-pompe chez l’adulte
• Poser la canule oro-pharyngée systématiquement enfant et adulte
• Abandon des 5 minutes : poser le DSA dès que possible ; autorisé chez NRS et NN
• Demande de moyens : dès que possible mais il faut que toute la RCP soit en cours et que cela ne retarde pas la délivrance du choc ; si on demande l’AR tout de suite, c’est fautif car c’est la RCP bien conduite qui sauve le cerveau. Demander le moyen médicalisé puis un moyen de prompt secours, même chez l’enfant et le NRS)
• Le chef d’agrès est le garant de la RCP et doit être le maître du temps pour des relais efficaces. On doit arrêter le moins possible le massage (pas plus de 5 secondes pour les 2 insufflations) et relayer toutes les 2 minutes. Le CA participe au MCE ; Si CEE : reprendre le MCE immédiatement ; le pouls sera vérifié au moment des insufflations.
Bilan complémentaire après la demande de moyens
• le(s) facteur(s) déclenchant(s)
• les antécédents : maladie cardiaque…
• le traitement en cours
• les symptômes précédant l’arrêt cardiaque
• le délai entre l’AC et la RCP (no flow)
• l’état des pupilles
• la température corporelle (hypo ou d’hyperthermie)
Points clés :
C’est la précocité et la qualité de la RCP qui sauvent la victime en AC.
Sauver la victime, c’est sauver son cerveau
LES DOULEURS THORACIQUES
CAUSES :
• Coronaires obstruées:
• DT typique
• Sinon, chercher les FRCV, le facteur déclenchant (effort)
• Dissection aortique:
• PA est parfois asymétrique
• Douleur se déplace
• Péricardite: fièvre? Car souvent infectieuse
• Embolie pulmonaire : favorisée par immobilité, souvent phlébite associée
• Pneumothorax: jeune, effort
• Paroi thoracique: névralgie intercostale
• Douleur œsophagienne
Tactique :
- Soit on reconnaît la douleur thoracique coronarienne typique et on demande l’AR rapidement sans bilan complet
- Soit la douleur est atypique et on fait un bilan complet afin d’évaluer le risque que ce soit coronarien ou grave ( dissection par ex)
1 L’INSUFFISANCE CORONARIENNE
• Le myocarde est oxygéné par les artères coronaires.
• L’insuffisance coronarienne est due à la diminution du diamètre interne des artères (plaques d’athérome, spasmes)
• Lors un effort ou d’une émotion, le débit sanguin est insuffisant
• Le myocarde manque d’oxygène, ce qui provoque une DOULEUR THORACIQUE.
• Si la dette en O2 persiste, les cellules myocardiques vont mourir : nécrose myocardique
La douleur thoracique typique :
• Médio thoracique (au milieu du thorax)
• Rétro sternale (derrière le sternum)
• Constrictive (impression d’avoir le cœur serré dans un étau)
• Irradiation parfois: membre supérieur gauche, le cou et la mâchoire; douleur constrictive.
• Non modifiée par:
• Inspiration profonde
• Mouvements spontanés de la victime
• La palpation du thorax
Les DT atypiques :
• Douleur atypique (sensations de brûlures…)
• Localisation atypique de la douleur
• Épigastrique
• Dorsale
• De l’épaule
• Chez un coronarien connu : s’il reconnaît une douleur qui serait celle de son infarctus, il faut le croire
• Ou chez un diabétique (parfois pas de douleur)
Les insuffisances coronaires aiguës : 3 stades
• L’angine de poitrine ou angor simple
• Le syndrome coronarien aigu
• L’infarctus du myocarde
L’angor simple :
• La douleur < 20 minutes
• Après un effort ou un stress
• Cède au repos ou 2 minutes après prise de médicaments (Natispray®, Trinitrine®).
• La victime a des ATCD coronariens et reconnaît sa douleur.
• L’artère coronaire n’est pas complètement obstruée.
Le syndrome coronarien aigu :
• Une ou plusieurs artères coronaires sont obstruées
• La douleur dure plus de 20 minutes
• Elle ne cède pas au repos ni après prise de trinitrine
• Evolution: désobstruction ou nécrose myocardique (infarctus du myocarde)
La nécrose myocardique= infarctus du myocarde
• Après 6 heures, la partie du myocarde non irriguée est détruite.
• Si SCA non traité
• Insuffisance cardiaque grave ( OAP, choc cardiogénique),
• Troubles du rythme,
• AC sur FV
Bilan spécifique
• Les antécédents cardiaques: Angor, infarctus, pontage coronarien, stent, traitement suivi
• Hospitalisation en cardiologie ou en Unité de Soins Intensifs Cardiologiques
• Le(s) facteur(s) déclenchant(s) : maladie, effort, stress
• Les(s) facteur(s) de risque : âge, tabagisme, hypertension artérielle, diabète, cholestérol, antécédents cardiaques familiaux jeunes
• Le type et la localisation de la douleur
• La durée de la douleur ainsi que sa persistance
• Le traitement entrepris et ses effets
• Signes généraux d’une détresse circulatoire
• Présence des pouls fémoraux et radiaux sur 10 secondes
• Pouls radial : Fréquence, qualité et régularité sur 1 minute
• Pression artérielle aux deux bras (deux mesures immédiatement l’une après l’autre, victime dans la même position).
CAT : l’
• Mettre au repos strict la victime, dans la position où elle se sent le mieux
• Administrer de l’oxygène par inhalation si SpO²< à 96-97%
• Surveiller en permanence le pouls et la respiration
• Aider la victime à prendre son traitement, après avis du médecin coordinateur
Les risques :
• Perte d’une partie plus ou moins importante du myocarde è rapidité de prise en charge .Il faut donc le reconnaître.
• Arrêt Cardiaque par Fibrillation Ventriculaire
Le traitement :
Reperfusion rapide:
• Coronarographie et dilatation avec pose de stent
• Thrombolyse
Reperfusion différée par pontage coronarien chirurgical (il y aura une cicatrice au niveau du sternum)
2- L’EMBOLIE PULMONAIRE
• Pathologie grave
• Migration d’un caillot provenant des veines des MI (phlébite) remontant dans le réseau veineux,
• Arrive au cœur droit par la VCI, et sera éjecté dans l’AP
• Ceci va entrainer une oblitération brutale, totale ou partielle de l’AP
• Détresse respiratoire par dette d’O2
• Détresse circulatoire par atteinte de la petite circulation
Bilan spécifique
• Antécédents: phlébite, immobilisation plâtrée, alitement récent, voyage en avion, accouchement récent, chirurgie, hospitalisation
• Facteur(s) déclenchant(s) : lever, effort, descente d’avion…
• Facteurs de risque : tabagisme (+ pilule), diabète, cholestérol, antécédents de phlébite et/ou d’EP
• Traitement suivi : anticoagulants
• Type et localisation de la douleur (très variable)
• Durée de la douleur
• PCI (par arrêt cout de la circulation)
• Signes généraux d’une détresse respiratoire (polypnée, cyanose)
• Signes généraux d’une détresse circulatoire : tachycardie
• Hémoptysie (crachat sanglant) Fièvre modérée
• Anxiété
• Toux sèche
CAT :
• Mettre la victime au repos strict, dans la position où elle se sent le mieux
• Administrer de l’oxygène
• Surveiller en permanence le pouls et la ventilation
• préparer DSA et cardiopompe
3- DISSECTION AORTIQUE
• Affection rare et grave
• Dégradation de la paroi aortique
• Associée à une forte poussée hypertensive
• Une déchirure apparaît dans l’épaisseur de la paroi de l’aorte, le sang y entre sous pression
• Décollement des 2 feuillets de la média ⇒ chenal de dissection (faux chenal)
• Peut atteindre toute la longueur de l’aorte
Conséquences
• Un saignement modéré autour de l’aorte dans le médiastin
• Un SCA en cas d’atteinte des coronaires
• Un AVC, en cas d’atteinte de la carotide
• Une atteinte d’autres organes suivant les artères touchées
• Une rupture secondaire de l’aorte (thorax ou abdomen) avec arrêt cardiaque immédiat
• Le déplacement de la douleur est caractéristique
• Très intense, va d’une épaule à l’autre en suivant le trajet de la déchirure, peut devenir abdominale ou lombaire
- Abolition d’un ou plusieurs pouls
- Asymétrie significative de la pression artérielle aux deux bras (pas obligatoire)
LES TROUBLES DU RYTHME
• Troubles de l’automatisme des contractions du cœur, chroniques ou aigus
• Peuvent causer:
• Palpitation, fatigue soudaine, ou une douleur thoracique
• OAP, collapsus, perte de connaissance ou arrêt cardiaque.
Bilan :
- Les ATCD cardiaques: troubles du rythme connus, traitement suivi, hospitalisation
- Facteur déclenchant : maladie, électrisation, intoxication, douleur thoracique
- Survenue : brutal ou progressif, effort ou non…
- Durée du trouble
- La présence d’un pacemaker ou d’un défibrillateur implantable