Week 6 : Langage et lecture (psycholinguistique 1/2) Flashcards
Parole vs lecture/écriture
La parole est :
- universelle
- le résultat d’un processus naturel et quasi irrépressible
- apprise avant la lecture
- une prédisposition biologique liée à l’évolution des structures cérébrales → produit de l’évolution biologique
- aucun contrôle de la vitesse de
parole du locuteur
- pas de retour en arrière possible
- pas de marque acoustique de la frontière des mots
La lecture/écriture est :
- pas universelle. Beaucoup de sociétés n’ont pas développé de système d’écriture.
- le résultat d’un processus d’apprentissage explicite long et complexe
- apprises après la parole
- pas de prédispositions biologiques → objet culturel
- contrôle de la vitesse
- retour en arrière possible
- frontière entre les mots marquée par les espaces blancs
La lecture (et l’action de lire)
Un ensemble des activités perceptives, linguistiques et cognitives qui permet aux individus de décoder, de comprendre et d’interpréter des séquences de symboles graphiques dans une langue donnée.
Lire, c’est d’accéder visuellement aux représentations linguistiques. Il faut une reconnaissance visuelle des mots, une voie de conversion graphème-phonème et l’accès au lexique et au sens des mots/phrases.
- Avec temps, la lecture devient un processus automatique (cf. Stroop). On lit normalement 150-250 mots/minute.
La lecture est une alternance de saccades (mouvements rapides des mots) et de fixations (pauses). On lis à l’aide de la rétine.
Mot
Le plus petite forme libre dans un langage (cf. lettre = unité de base de la perception des mots écrits), c-a-d un item produit seul avec un contenu sémantique et pragmatique. La forme parlé du mot est constituée de phonèmes (sons) et la forme écrite est constituée de graphèmes. Les mots peuvent être combinés avec d’autres pour former d’autres unités de langage (syntagme, proposition, phrase).
Les mots sont stockés dans un lexique mentale constitué d’une entrée lexicales, chacune des mots contenant des information phonologiques/orthographique, morphologique, syntaxique et sémantique.
Limitations physique de la lecture
Empan de visibilité : Les mots visibles dans une fixation.
- L’acuité visuelle est maximum à la fovéa (the pupil), donc on peut seulement lire les mots qui sont dans le champ visuel de la fovéa.
Empan perceptif : La région du champ visuel autour du point de fixation dans laquelle les informations qui sont extraites peuvent influencer le traitement orthographique et le comportement oculaire.
Les différents types de reconnaissance visuelle des mots
On distingue entre les mots, le lettres et les traits.
On reconnaît la forme globale du mot, c-a-d l’ensemble des traits visuels du mot qui collectivement donne une configuration visuelle spécifique. On distingue surtout 3 types de lettres :
- Montante (b d f h k l t)
- Descendante (p q g j y)
- Neutre (a c e m n o r s u v w x z)
On reconnaît également l’identité abstrait des lettres, c-a-d la représentation indépendante de la forme, taille et typographie du mot.
- Ex. on reconnait quatre, QUATRE et qUatRE comme étant le même mot. On peut également distinguer bon/don et doux/deux (cf. modèle à activation interactive partiel).
Finalement, on reconnait les traits des lettres des mots. Chaque lettre se compose d’un ou plusieurs traits.
- Ex. I, /, \, –, o, c, etc
- Les lettres ne sont pas universelles et varient entre les différentes langues.
Tâche de détection d’erreurs
Paap et al (1984)
Question spécifique : Est-ce que la lecture est-elle holistique, via la forme globale des mots ou via la similarité des lettres des mots?
Tâche de détection d’erreurs des mots de 4 lettres. On change seulement un lettre d’un mot. Le lettre substituée dépend de la condition :
FPS1 : Forme globale de la lettre (similaire, différent)
FPS2 : Similarité de la lettre (similaire, différent)
Les résultats montrent que le facteur important est la similarité visuelle de la lettre substituée et pas la conservation de la forme globale.
Ces résultats suggèrent donc que la forme globale ne joue aucun rôle dans la lecture.
Modèle à activation interactive partiel
McClelland & Rumelhart (1981)
L’identité abstraite de la lettre et la position de cette lettre sont codées en même temps, de telle sorte que l’unité de codage ne serait pas la lettre elle-même, mais la lettre à une position donnée.
- Chaque lettre est traitée par un canal indépendant qui extrait et analyse les traits visuels de la lettre dans une position spécifique.
- Les détecteurs de traits visuels envoient de l’activation à un ensemble de détecteurs de lettres pour ce canal particulier.
Selon ce modèle, l’information concernant la position des lettres est codée automatiquement et une lettre donnée est toujours identifiée à une position spécifique dans le mot. Une lettre identifiée à une position va activer tous les mots contenant cette lettre dans cette position. Ainsi, les anagrammes “lion-loin” ne devraient pas s’amorcer.
Effet de supériorité lexicale
Cattell (1886) et Reicher (1969)
C’est un des effets les plus importants en psycholinguistique. Cattell (1886) avait déjà montré que des mots présentés très brièvement étaient mieux identifiés que des suites de lettres aléatoires de même longueur.
Reicher (1969) a montré brievement (35-85 ms) trois types de stimuli : des mots (condition « WORD »), des lettres (condition « D ») et des nonmots (condition « OWRD »).
Reicher a mis en évidence deux effets : un effet « mot-lettre » et un effet « mot-nonmot ».
- L’effet de supériorité mot-lettre : Les performances d’identifications des lettres sont meilleures pour des lettres dans des mots que pour des lettres isolées
- L’effet de supériorité mot-nonmot : Les performances d’identifications des lettres sont meilleures pour des lettres dans des mots que pour des lettres dans des nonmots.
Effet de longueur des mots
Le longueur du mot affecte la vitesse de lecture de ce dernier.
- La lecture est plus rapide quand le mot a entre 5-9 lettres.
Effet de fréquence des mots
La fréquence du mot influe la vitesse de lecture de ce dernier.
Tâche de décision lexicale
Paap et al (1984)
Ils manipulent factoriellement la fréquence de la forme globale des mots (rare et commune), la fréquence d’occurrence des mots (rare et fréquent) et la présentation (minuscules ou majuscules).
Les résultats montrent que les mots ayant une forme globale rare ne sont pas lus plus rapidement que les mots ayant une forme globale commune. Ceci est valable pour les mots de haute fréquence et les mots de basse fréquence, en minuscules et en majuscules.
- Pas d’effet global de la fréquence de la forme
