Week 5 : Perception et reconnaissance des visages Flashcards
Les propriétés des visages
Les visages sont présentés comme des exemplaires uniques avec des traits variants (bouche, nez, yeux) et traits invariants (emotions, âge, etc) dans des conditions physiques, affectives et sociales différentes. Le visage est l’information la plus efficace pour identifier une personne (mais il y a aussi d’autres modalités comme la voix).
- Le visage est un objet avec une structure relativement simple et symétrique (analyse de 1er ordre), avec des traits saillants, comme les yeux, nez et bouche (analyse de 2ème ordre = les distances relatives entre les éléments faciaux).
Le visage nous donne des informations sur l’âge, sexe, émotions, intentions, parole et si la personne est inconnu, familier ou célébre. Le visage nous donne également des informations sur le contexte (où, quand et de quelle fréquence on voit la personne, dans quelles activités et qualités de cette rencontre).
Est-ce que le traitement du visage est un traitement analytique (trait par trait) ou holistique (le tout)?
Par exemple, si on montre au sujet deux visages, dont la partie des yeux est identique mais pas la partie sous le nez, alors ces derniers vont dire que c’est des visages différentes → face composite effect.
Cependant si on montre la même chose mais les visages étant inversé (upp o ner), le sujet va faire un traitement plus fine et va trouver que c’est le même visage → face inversion effect.
Dans un autre cas, si on montre au sujet un visage inversé avec des éléments inversés, ce dernier ne sera pas capable de dire que les éléments sont inversés → effet de Thatcher.
Alors
Le sujet sain a une reconnaissance immédiate d’un visage à partir de sa configuration, c-à-d l’ensemble du visage et des relations entre les éléments. Alors on a un traitement de visages analytique et configural (holistique).
Est-ce que le traitement des visage est-il si simple et banal?
No! Il faut reconnaître les visages même si l’angle et le point de vue change ou quand les emotions changent. Il faut également différencier des visages qui sont similaires.
- Alors, le traitement de visages implique de nombreuses composantes cognitives.
Étude du traitement des informations faciales
La vie quotidienne.
- On trouve des erreurs ou des difficultés temporaires même chez le sujet sain. Par exemple, on peut avoir un sentiment de familiarité sans qu’on ait vu le visage avant. On peut également avoir des fausse reconnaissance et des difficultés d’associer un nom avec le visage.
Expériences de laboratoire.
- On donne au sujet des tâches variées ciblant une composante de traitement. Au niveau perceptive, le sujet idéntifie la résence d’un visage, de traits spécifiques, fait de comparaison de visages ou parties de visage (âge, sexe, émotions….). Il peut également identifier la familiarité du visage (connu/inconnu). Au niveau sémantique, le sujet peut faire une catégorisation (acteurs, politiciens…) ou évocation d’informations à partir d’une photo d’un visage.
Cas cliniques pathologiques.
- Ici on étudie des patients qui ont des pathologies qui empêchent la reconnaissance de visages. Par exemple, les gens avec prosopagnosie n’ont pas de reconnaissance d’une personne à partir du visage, et syndrome de Capgras (délire d’illusion des sosies) où le patient identifie une personne à partir du visage mais considère cette dernière comme un imposteur.
Le modèle cognitif du traitement des visages
(Bruce & Young, 1986)
On trouve 7 modules impliqués dans le traitement de visages, certains sont impliqués dans le traitement de tous les visages et certains dans le traitement des visages familiers ou connus.
On trouve ici deux grands étapes de traitement des visages:
1. analyse perceptive du visage (encodage structural)
1a) centrée sur le point de vue (analyse de configration globale + traits variants).
1b) indépendante des expressions (analyse des traits invariants)
2. étape mnésique pour visages familiers et processus de reconnaissance faciale (URF, NIP et générateur de nom)
2a) Si URF (Unité de Reconnaissance Faciale ) _est activée dans la mémoire long terme _→ Visage familier
2b) NIP (Nœuds d’Identité de la Personne) a un accès aux infos sémantiques et épisodiques de la personne → Personne identifiée
2c) Après tout ça, le générateur de nom on donne un nom pour le visage → Personne Nommée
Puis on a 3 autre modules impliqués dans l’analyse perceptive du visage et utilisé pour
1c) identifier l’expression faciale (Analyse de l’expression)
1d) analyse la parole (Analyse de la parole du visage)
1e) obtenir des informations sémantiques dérivées de l’analyse visuelle du visage (Processus visuel direct).
Ce modèle explique
- le sentiment de familiarité et le pert de nom d’un visage dans la vie quotidienne.
- l’analyse des visages familiers dans les expériences.
- le double dissociation des visages connu vs inconnu, entre les patients prosopagnosique vs alexique ainsi que l’anomie des noms propres dans les cas cliniques.
Modèle fonctionnel à deux voies parallèles
Ellis et Young (1990)
C’est une révision du modèle modèle cognitif du traitement des visages (Bruce & Young, 1986).
Prosopagnosie
Pathologies associées à la perception des visages
L’impossibilité de reconnaître et d’identifier une personne à partir de son visage (parfois son propre visage). Les visages antérieurement familiers ne sont plus identifiés.
- L’identification visuelle du visage est possible à partir d’autres infos (allure générale : silhouette, démarche, taille; détails : coiffure, moustache, lunettes ou encore un vêtement).
- Chez certains patients prosopagnosique, la réponse électrodermale, mydriase, rythme cardiaque à des visages familiers montre une reconnaissance implicite! Alors la prosopagnosie s’agit plutôt d’un déficit de la reconnaissance explicite des visages.
C’est un syndrome non unitaire, car ce trouble peut toucher différents modules. On distingue la prosopagnosie aperceptive (déficite de l’analyse perceptive structurale du visage) et prosopagnosie associative (déficit des étapes plus tardives pour identifier le visage → ex. l’URF).
Le 1er cas de prosopagnosie était rapporté par un neurologue allemand (Joachim Bodamer) en 1947 → Prosopagnosie acquise (lésions cérébrales) de deux soldats.
Syndrome de Capgras (délire d’illusion des sosies)
Pathologies associées à la perception des visages
Le patient peut identifier les personnes proches (ex. conjoint, enfants, parents) mais est totalement convaincu qu’ils sont des imposteurs malveillants.
- Ex. “il lui ressemble mais ce n’est pas lui”.
La reconnaissance formelle est préservée mais perte du sentiment de familiarité à partir de l’analyse visuelle du visage. Le délire ne serait qu’une élaboration à visée explicative (rationalisation = résolution de la contradiction).
- On ne trouve pas de réaction du système nerveux autonome chez les visages de proches, alors la reconnaissance explicite est préservée mais il y a un déficit de la reconnaissance implicite affective.
Décrit la première fois en 1923 par Joseph Capgras.