Tumeurs de la prostate - JJA Flashcards
Nommez les quatre régions de la prostate.
Zone périphérique, zone de transition, zone centrale et zone du stroma fibromusculaire antérieur.
Quelle région de la prostate est le plus souvent touchée par l’hypertrophie bénigne de la prostate ?
Zone de transition, ou périuréthrale.
Quelle région de la prostate est le plus souvent touchée par l’adénocarcinome de la prostate ?
Zone périphérique (80%) et zone de transition (10-20%).
Decrivez l’histologie et profil immunohistochimique des glandes prostatiques bénignes.
Épithélium composé d’une double couche de cellules basales CK903/34βE12 +, p63 + et de cellules sécrétoires PSA+, PAP+, AR+, NKX3.1 +, CK8/18 +
Nommez les principaux imitateurs bénins de l’adénocarcinome de la prostate.
Les vésicules séminales,
les glandes de Cowper,
l’adénome néphrogénique,
l’atrophie et
l’adénome sclérosante,
les atypies de radiation.
Quels sont les principales atteintes inflammatoires de la prostate ?
Prostatite granulomateuse,
prostatite bactérienne aiguë et chronique,
prostatite abactérienne chronique.
Que retrouvera-t-on à l’examen physique d’un patient avec prostatite bactérienne aiguë?
Prostate chaude et très douloureuse au TR
Comment se produit une prostatite granulomateuse non spécifique ?
Résulte de la rupture d’un canal prostatique et d’acinis, absence de bactéries dans le tissu.
Décrivez les deux aspect histologiques de l’hyperplasie bénigne de la prostate.
**Nodules stromaux: **
cellules fusiformes à étoilées, en faisceaux autour de petits vaisseaux ectasiques aux parois épaisses, au sein d’un stroma myxoïde, fibreux ou hyalinisé.
**Nodules glandulaires: **
hyperplasie épithéliale avec glandes complexes de taille et forme variable, projections papillaires, ondulation luminale, couche basale préservée, ou hyperplasique, avec un ratio variable d’hyperplasie stromale.
Décrivez les différents patrons d’atrophie.
Atrophie simple: acini de forme, taille et distribution normale, épithélium atrophique.
Atrophie simple kystique: glandes étroitement apposées, épithélium atrophique, dilatation kystique.
Atrophie partielle: acini de taille petite à moyenne, contour rond ou ondulé, cellules avec quantité modeste de cytoplasme pâle à clair
Hyperplasie post-atrophique: mélange variable d’acini atrophiques et hyperplasiques en disposition acinaire au tour d’un canal dilaté, noyaux anodins, rares nucléoles distincts.
Décrivez les principales caractéristiques histologiques de l’hyperplasie de cellules basales.
Augmentation de l’épaisseur de la couche de cellules basales ≥2, surtout dans la zone de transition et parfois dans la zone périphérique. Glandes d’architecture variable, avec cellules basophiles et noyaux encombrés sans nucléoles. IHC : p63 +, CK 34βE12 +, AMACR –
Qu’est-ce que le PIN ?
La néoplasie intraépithéliale prostatique - PIN se caractérise par des acini ou canaux prostatiques architecturalement bénins (pas élargis) tapissés de cellules cytologiquement atypiques.
Sur le PIN de bas grade, vrai ou faux:
A. Devrait être diagnostiqué et documenté dans le rapport.
B. Est associé avec une augmentation de diagnostic de cancer sur les prochains spécimens de biopsie.
C. Peut entraîner de multiples biopsies répétées inutiles, avec coûts supplémentaires et morbidité et inquiétude potentielles pour le patient
D. Prolifération épithéliale minimale, noyaux peu agrandis sans ou avec rares nucléoles proéminents.
E. Couche basale et membrane basale intactes.
Sur le PIN de bas grade, vrai ou faux:
A. Faux, ne devrait PAS être diagnostiqué et documenté dans le rapport.
B. Faux, n’est PAS associé avec une augmentation de diagnostic de cancer sur les prochains spécimens de biopsie.
C. Vrai.
D. Vrai.
E. Vrai.
Sur le PIN de haut grade, vrai ou faux:
A. Précurseur cancéreux bien reconnu.
B. Haute valeur prédictive comme marqueur d’adénocarcinome.
C. Est souvent la cause de manifestations cliniques.
D. Rarement multifocal, retrouvé surtout dans la zone central.
E. La présence de nids solides, d’une architecture cribriforme dense ou d’une comédonécrose n’exclut pas le diagnostic de HGPIN.
Sur le PIN de haut grade, vrai ou faux:
A. Vrai.
B. Vrai
C. Faux, lorsque isolé, le HGPIN ne cause pas de manifestations cliniques.
D. Faux, souvent multifocal, retrouvé surtout dans la zone périphérique
E. Faux, la présence nids solides, d’une architecture cribriforme dense ou de comédonécrose EXCLUT essentiellement le diagnostic de HGPIN.
Décrivez les principaux patrons architecturaux du PIN de haut grade
1. Plat (flat) : 1 à 2 couches de cellules avec atypie.
2. « Tufting »: le plus fréquent (97%), alternance de zones stratifiés avec des zones moins hyperplasiques, cellules sécrétoires font protrusion dans la lumière des glandes, pas plus de 5 cellules d’épaisseur
3. Micropapillaire : 2éme plus fréquent (plus souvent haut grade), structures filiformes étroites qui se projettent dans la lumière des glandes, hauteur variable des papilles, absence de centre fibrovasculaire
3. Cribriforme : maintenant controversé, ne plus diagnostiquer comme tel.
Autres patrons moins fréquents: en bague à chaton, noyaux inversés (hobnail), petites cellules (neuroendocrinien), mucineux, spumeux (foamy) et squamoïde
Qu’est-ce que l’AIP ?
Catégorie diagnostique qui comprend des lésions précurseures autrefois considérées comme HGPIN cribriforme mais qui ne répondent pas entièrement aux critères architecturaux et cytologiques requis pour le diagnostic d’IDC-P.
Histologie :
- Prolifération cribriforme lâche sans nécrose intraluminale et/ou atypie nucléaire sévère, OU
- Structure cribriforme solide ou dense s’étendant incomplètement sur la lumière glandulaire, OU
- Toute autre lésion, quelle que soit son architecture, présentant une atypie nucléaire ou un pléomorphisme important au-delà de la HGPIN, mais en deçà des critères diagnostiques actuels d’IDC-P.
Qu’est-ce que l’ASAP ?
Prolifération micro-acinaire atypique: pas une entité diagnostique en soit mais le reflet d’une incertitude diagnostique.
Appellation utilisé pour diagnostiquer des foyers suspects d’ADK sur un échantillon de biopsie pour lequel un diagnostic définitif ne peut être établi. À utiliser judicieusement.
Zone de préoccupation n’est invariablement pas plus grandque 2 douzaines d’acini, ou moins de 1mm, et la difficulté diagnostique résulte généralement d’une ou d’une combinaison des raisons.
Se poser les questions suivantes: (si la réponse est non, le Dx d’ASAP devrait être utilisé)
« Seriez-vous absolument sûr de ce diagnostic de biopsie s’il était suivi d’une prostatectomie radicale négative ? »
«Est-ce que les collègues pathologistes seraient d’accord avec le diagnostic de cancer?»
« Pouvez-vous étayer en toute confiance le diagnostic d’adénocarcinome sur la seule base de cette biopsie? »
Décrivez les principales caractéristiques cliniques de l’adénocarcinome de la prostate.
- 95% des cas de cancer de la prostate,
- 4eme cancer le plus courant au monde.
- Atteint plus fréquemment les hommes > 50 ans.
- Peut être asymptomatique ou se présenter avec symptômes urinaires obstructifs.
- La prostate peut être nodulaire ou hypertrophique au TR.
- Souvent détecté par une augmentation du PSA. L’échographie trans-rectale et l’IRM multiparamètre sont les principales modalités d’imagerie.
Quels sont les principales caractéristiques architecturales associées à l’adénocarcinome ?
- Densité glandulaire augmentée
- Patron infiltratif: glandes de petite taille de part et d’autre de glandes normales.
- Arrangement glandulaire au hazard.
- Contours irréguliers ou allongés.
(évaluer à faible/moyen grossissement - 4-10x)
Quelles sont les principales caractéristiques cytoplasmiques associées à l’adénocarcinome ?
- Lumières rigides (droites, sans replis papillaires)
- Cytoplasme amphophile
- Absence de lipofuscine
Quelles sont les principales caractéristiques nucléaires associées à l’adénocarcinome ?
- Nucléoles proéminents
- Noyaux augmentés en taille
- Hyperchromasie
- Mitoses et corps apoptotiques
- Pléomorphisme léger
Quels sont les principales caractéristiques intraluminales associées à l’adénocarcinome ?
- Mucine bleu
- Crystalloïdes
- Absence de corps amylacés
- Sécrétions amorphes éosinophiles
Quels sont les caractéristiques pathognomoniques de l’adénocarcinome ?
1. Fibroplasie mucineuse : organisation de la mucine luminale en un tissu fibreux lâche traversé de fibrocytes et devenant hyalinisé avec le temps; spécifique mais pas sensible
2. Glomérulation : prolifération intraluminale cribriforme des cellules néoplasiques, attaché seulement à un bord, sans remplir la lumière; spécifique mais pas sensible
3. Invasion périnerveuse : spécifique mais pas sensible; si le seul critère pour le Dx, doit être circonférentiel !
Quels sont les principaux facteurs pronostiques pour l’adénocarcinome de la prostate
- Group Grade et Gleason Score: le plus important
- stade TNM: le deuxième plus important
- Extension extraprostatique: facteur prédictif indépendant de récidive; prédit une maladie de stade avancé (inclut dans le stade ; pT3a)
- Marges: si positives, risque accru de récidive biochimique; impact sur la mortalité spécifique au cancer incertain
**- LVI: ** prédicteur indépendant de récidive
Quelles ont les localisations typiques des métastases dans l’adénocarcinome de la prostate ?
Les ganglions obturateurs (pelviens) sont les premiers ganglions atteints.
Le site à distance prédominant sont les os. Les métastases osseuses sont ostéoBLASTiques
Comment grade-t-on l’adénocarcinome prostatique ? Nommez les différentes catégories utilisées.
Le grade se fait avec le Score de Gleason et le Group Grade.
Le Score de Gleason demeure le meilleure facteur prédictif du pronostic. Historiquement, comprenait 5 patrons
Score final était la somme du patron primaire (le plus abondant) + patron secondaire (le deuxième le plus abondant)
Le Group Grade est un système de regroupement de grades centré sur le patient qui reflète plus précisément les résultats et le pronostic. Il comprend:
Grade groupe 1 : Gleason 6
Grade groupe 2 : Gleason 7 (3 + 4)
Grade groupe 3 : Gleason 7 (4 + 3)
Grade groupe 4 : Gleason 8
Grade groupe 5 : Gleason 9 et 10
En quoi comprend le patron de Gleason 3 ?
Petites glandes rondes, bien différenciées et bien délimitées. C’est le patron de Gleason le plus souvent retrouvé à la biopsie
Nommer et décrire les 5 patrons de de Gleason 4 ?
- Glandes mal formées: glandes abortives avec peu ou pas de lumières, lumières mal définies et pauvrement formées même après multiples niveaux de coupes.
- Glandes fusionnées: petites ou grandes, avec formation de nids et multiples brins glandulaires fusionnés avec lumières.
- Patron glomeruloïde: bourgeon cribriforme faisant saillie dans la lumière mais ne se fixant pas de l’autre côté de la paroi de la glande.
- Patron cribriforme: feuillets confluents de cellules malignes contiguës avec multiples lumières glandulaires facilement visibles à faible grossissement (10x) sans stroma ni mucine séparant les structures glandulaires
- Patron papillaire: tel que caractéristique de l’adénocarcinome canalaire
Nommez les 4 patrons de Gleason 5.
Absence de différentiation glandulaire.
- Cellules et cordons infiltrants
- Solide
- Pseudorosettes
- Comédonécrose: bouchon central délimité de nécrose coagulative (ne pas compter necrose géographique)
Comment grade-t-on la fibroplasie mucineuse ou le carcinome mucineux ?
Sur la base de l’architecture glandulaire sousjacente, peut donc se manifester par un patron de Gleason 3 ou 4.
Comportement indolent, approche conservatrice pour le grade.
Présence de grandes vacuoles intracytoplasmiques ne doit pas modifier le Gleason (ne pas méprendre pour cribriforme)