Troubles psychotiques Flashcards
Définir ce qu’est la psychose
La psychose est une maladie du cerveau qui cause une perturbation du contact avec la réalité. Elle est empreinte de symptômes positifs, qui sont en fait des ajouts à la réalité et aux pensées usuelles de l’individu
Par quoi les symptômes positifs de la psychose sont-ils causés?
Par un trouble de transmission de la dopamine
Quels sont les 4 niveaux d’altération de la réalité dans la psychose?
1) Hallucinations
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Perceptions sensorielles en l’absence de stimuli réels
2) Délires
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Erreurs de logique et d’interprétation entraînant des déductions erronées. Classiquement, le délire se définit comme une conviction erronée, irréductible par la logique
3) Trouble de l’organisation de la pensée / association d’idées incohérentes
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Perte de la valeur de communication du langage ; il devient incompréhensible.
4) Comportement désorganisé
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Faible capacité d’anticipation. Par exemple, dans la schizophrénie, la capacité d’anticipation est faible en raison de l’hypofrontalité, et le raisonnement est perturbé à cause du délire. Le patient peut alors accomplir une variété d’actions erratiques, sans but, que l’entourage trouve bizarres (ex : collectionner des ordures, porter des vêtements trop chauds en été).
* Il est à noter que ces symptômes positifs sont présents de façon transitoires et ne sont pas tous simultanément présents. Ceux présents de façon chronique sont considérés comme résiduels / résistants au traitement. *
Quels sont les 5 types d’hallucinations possibles en psychose?
*Les hallucinations en schizophrénie surviennent typiquement chez un patient bien éveillé et non confus *
Les hallucinations sont-elles fréquentes chez les enfants?
Les hallucinations sont fréquentes chez les enfants, sans que ce soit un phénomène pathologique. Leur présence en bas âge prédispose tout de même beaucoup à la pathologie schizophrénique.
L’anxiété et la fièvre sont souvent des phénomènes hallucinogènes chez ces derniers. Le compagnon imaginaire chez l’enfant est à distinguer d’une schizophrénie à début précoce, notamment par le fait que ce dernier s’amuse avec son compagnon uniquement dans des moments non publics. De plus, afin de parler d’hallucin ations véritables, l’enfant doit avoir un sensorium clair (ø T°, ø délirium, ø drogues).
Quels sont les 3 types de distorsions amenées par le délire?
- Biais du type « sauter prématurément aux conclusions »
- Biais d’attribution (croire que certaines pensées / émotions / impulsions proviennent d’influences externes à soi) ;
- Déficits de la théorie de l’esprit (difficulté à concevoir ce que l’autre pense pour comprendre ce qu’il désire, imagine ou croit, donc comprendre l’autre et ses motivations).
Quelles sont les particularités du délire schizophrénique?
Les délires schizophréniques sont caractérisés par leur bizzarerie, et l’élaboration de ceux-ci dépend du QI du patient (faible : délire concret / frustre vs élevé : délire fantaisiste et compliqué).
Nommer 4 formes de trouble de l’organisation de la pensée
Déraillement ou discours tangentiel
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Glissement des idées, par exemple parler de politique et finir en discutant de bloques Lego.
Illogisme
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Forme de discours ou les conclusions ne suivent pas la logique, par exemple « j’instaure un logiciel d’examen sur ordinateur » donc tout le monde a un ordinateur adéquat.
Néologisme
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Création de nouveaux mots (rare mais typique de la schizophrénie)
Jargonaphasie
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Discours composé d’onomatopées ou de sons « Blah-heuh-hi-han »
Nommer 6 troubles psychotiques
- Schizophrénie
- Trouble schizophréniforme
- Trouble schizo-affectif
- Trouble déliriant
- Trouble psychotique bref
- Trouble psychotique dû à une condition médicale ou abus de substance
En clinique on se réfère à Kraepelin pour sa compréhension de la schizophrénie (les critères DSM étant largement basés sur ses travaux) et à Bleuler pour, entre autres, ses 4A. Quels sont-ils?
1) Affect inadéquat ou aplati
2) Associations d’idées incohérentes
3) Ambivalence : incapacité de s’activer par manque de motivation, d’organisation de la pensée
4) Autisme (aka Bebli) : introversion comportementale associée à une pensée idiosyncrasique (que lui seul peut comprendre) bizarre.
Qui est Schneider?
Le psychiatre allemand Schneider, s’inspirant dupsychiatre français Clérambault, définit une série de symptômesde premier rang qui ont servi de base aux critères du DSM-III jusqu’au DSM-5 (Schneider, 1959). On peut les expliquer parun déficit de la théorie de l’esprit
A) Délires, troubles de la pensée
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a. Perception délirante ou idée de référence : acquisition de la conviction de quelque chose (ex : lorsqu’un camion blanc passe dans la rue, c’est parce que j’ai fait quelque chose de bien)
b. Délire de contrôle / expérience corporelle passive : perte de contrôle du patient de ses paroles et désirs puisqu’il est convaincu que ses sentiments et actes sont contrôlés par autrui (ex : c’est un mauvais esprit qui dirige mes actions et je ne peux rien y faire)
c. Sentiment délirant d’étrangeté : se sent mal à l’aise / a l’impression que quelque chose d’inhabituel se passe autour de lui (ex : j’ai l’impression d’être dans un film)
d. Pensée imposée / automatisme de la pensée : le patient pense que les pensées qui surgissent dans son esprit proviennent d’une autre personne
e. Vol de la pensée : le patient se sent vide de l’esprit / a l’impression qu’on a retiré ses pensées
f. Divulgation / diffusion de la pensée : perte de maîtrise de ses pensées / divlgation de ses pensées les plus secrètes (ex : je n’ai pas besoin de répondre à votre question puisque vous avez entendu ma pensée)
B) Hallucinations, troubles des perceptions
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a. Écho de la pensée / pensée audible : le patient entend sa pensée à haute voix dans sa tête comme un écho (ex : j’entends quelqu’un répéter mes pensées)
b. Hallucinations auditives sous forme de conversation : des voix parlent entre elles du patient à la 3e personne (majorité de commentaires négatifs)
Quelle est l’incidence de la schizophrénie dans le monde? Et au Québec?
L’incidence de la schizophrénie varie dans le monde de 0,3 – 2,7 % en raison d’une variété de composantes environnementales.
Au Québec, on rapporte une incidence annuelle de 0,42 – 0,94 % et une prévalence à vie de 0,59 – 1,46 %.
De hauts coûts sont associés à cette pathologie, notamment au niveau de la perde de productivité des malades.
Comparer l’épidémiologie de la schizophrénie chez l’homme et chez la femme
Quelle est l’incidence de la schizophrénie selon l’âge?
o 5% avant 14 ans
o 20% avant 18 ans
o >50% avant 25 ans
o 80% avant 35 ans
o Moins de 10% pour avant 12 ans et entre 40-60 ans.
* Il peut être intéressant de noter que 10% des patients atteints de schizophrénie sont nés en fin d’hiver, car une infection virale de la mère en fin de 2ie trimestre augmente le risque via l’atteinte du développement cérébral foetal. *
Quel est le risque de transmission génétique de la schizophrénie?
- 1 % dans la population générale
- 3 % si parent du 2e degré touché (oncle / tante / cousin / cousine)
- 10 % si parent du 1er degré touché (mère / père / frère / soeur)
- 10 % si jumeau dizygote touché
- 40 % si les 2 parents sont atteints
- 50 % si jumeau monozygote atteint
Qu’est-ce que le modèle vulnérabilité-stress de la schizophrénie?
Comme bien des maladies, il n’existe pas de causes uniques permettant le développement de la schizophrénie.
Ce serait plutôt l’interaction entre une multitude de causes potentielles. Le modèle de compréhension vise plutôt à unifier ces facteurs disparates et s’appuie sur le modèle de vulnérabilité au stress qui permet de réunir les diverses facettes.
Ce modèle démontre bien que la seule présence des facteurs physiologique est insuffisante pour provoquer l’apparition de la maladie. Effectivement, il doit s’ajouter certains types de stress pour que la maladie arrive.
Quelles sont les 4 grandes composantes étiologiques du modèle vulnérabilité-stress de la schizophrénie?
1) Anomalies génétiques
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Impact variable dû à un effet d’addition de risques génétiques entraînant une hétérogénéité des tableaux cliniques. On considère d’ailleurs que la schizophrénie relève d’un bon nombre de gènes combinant leurs effets pour déclencher la maladie quand le risque dépasse un certain seuil. Il existe aussi un facteur d’épigénétique (20 %)
2) Anomalies cérébrales
3) Dysfonction des neurotransmetteurs
4) Stresseurs biologies et socio-environnementaux
Quelles sont les 4 vulnérabilités neurophysiologiques impliquées dans l’apparition de la schizophrénie?
1) Marqueurs génétiques
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On retrouve différents signes neuropsychologique mesurables chez les individus atteints ou à risques tels que la poursuite oculaire anarchique.
2) Études familiales
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Plus les parents porteurs sont génétiquement proches, plus le risque est grand. De plus, le risque double si le proche débute la maladie en âge précoce par rapport à l’âge adulte. Le tableau le plus courant est un patient dont les parents auraient le génotype sans le phénotype (porteurs asymptomatiques) et des seconds proches atteints.
3) Études de jumeaux
⇒
Les jumeaux homozygotes ont une concordance de 50 %. C’est la meilleure preuve qu’il y a une composante génétique, malgré que celle-ci soit insuffisante pour déterminer l’apparition de la maladie. De plus, ceci soutient la thèse que l’élément déclencheur est après la naissance, mais que des complications obstétricales (anté et périnatales) peuvent aussi potentiellement expliquer l’atteinte, selon le fait que l’enfant de plus faible poids est plus souvent atteint.
4) Études d’adoption
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Le facteur d’adoption n’a pas d’influence (sauf si la mère biologique est atteinte de schizophrénie et famille d’accueil ayant une communication perturbée).
Quelles sont les 4 anomalies cérébrales pouvant être impliquées dans l’apparition d’une schizophrénie?
1) Histologiques
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Il existe des anomalies de la migration des cellules dans la région limbique (hippocampe, cortex entorhinal, amygdale, thalamus, cingulum, septum), ce qui renforcie l’idée d’une trouble du développement du cerveau lors de la phase foetale
2) Immunologiques
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Des lésions cérébrales pourraient être reliées à une atteinte auto-immune chez certains patients. Des virus neurotrophiques (CMV, HSV, rétrovirus, VIH) peuvent directement infecter le cerveau, ou alors des autoanticorps viendraient perturber le développement cérébral et causer des symptômes de schizophrénie.
3) Structurales
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Il est de plus en plus admis que la schizophrénie est une maladie neurodéveloppementale avec des composantes neurodégénératives puisqu’il existe des changements (ex : élargissement des ventricules) qui arrivent avant l’apparition des symptômes et que certains changements (ex : perte progressive de matière grise) se perpétue dans le temps.
4) Imagerie fonctionnelle
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On voit dans changements fonctionnels lors de certains symptômes (ex : aire de Broca activée lors des discours intérieur et aire de Wernicke lors des hallucinations auditives) et une diminution de l’activité de certaines aires cérébrales chez les schizophrènes. Les trois zones interreliées affectées sont le cortex préfrontal, le cortex temporal et le cortex limbique, et dépendamment de quelles zones sont les plus touchées, il y a variabilité des symptômes
Quels sont les 3 récepteurs pouvant être impliqués dans l’apparition d’une schizophrénie?
1) Dopamine
⇒
La DA serait associée à la vigilance ; une surproduction de DA mènerait à une survigilance aux stimuli et pourrait provoquer les symptômes. Un évènement normal peut être considéré comme un évènement d’une grande signification pour l’individu. Les personnes atteintes de schizophrénie présentent :
- Une plus grande synthèse de DA
- Une décharge plus importe de DA selon un stimulation
- Une plus grande quantité de DA dans la synapse
2)Sérotonine
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La sérotonine a un effet modulateur sur l’expression émotive, et elle semble plus élevée (diminution de l’enzyme la dégradant) chez les schizophrènes.
3) Glutamate
⇒
On pense que la surstimulation glutaminergique a un effet toxique sur les neurones et cause une dégénérescence neuronale aboutissant à une hyperactivité dopaminergique. Lamauvaise régulation de la transmission dopaminergique chez les schizophrènes serait la voie commune finale de la pathologie, précédemment causée par un trouble au niveau du système glutaminergique (origine neurochimique).
Quelles sont les 4 voies dopaminergiques ?
- Substance noire → stritum (nigrostriée)
⇒
Ttroubles du mouvement si bloqué (p/e dystonie)
- Hypothalamus → hypophyse antérieur (tubéro-infundibulaire)
⇒
Galactorrhée par stimulation de la prolactine et des dysfonctions sexuelles si bloqué
- Mésencéphale → cortex frontal (voie mésocorticale)
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Réduit les délires, mais aussi le fonctionnement des lobes frontaux dont la cognition si bloquée
- Mésencéphale → lobe limbique (voie mésolimbique)
⇒
Réduit les émotions intenses et parfois disparition des symptômes positifs si bloqué (voie d’attaque des antipsychotiques atypiques).
* Il est à noter que les antipsychotiques utilisés dans le traitement de la schizophrénie ont tous la propriété de bloquer la transmission de la DA au niveau des récepteurs DA1 et DA2. Considérant que 30% des patients ne répondent pas aux antipsychotiques, il faut en déduire que la DA et sa transmission ne peut à elle seule expliquer les symptômes Ils agissent au niveau des différentes voies dopaminergiques *
Nommer 2 stresseurs biologiques pouvant être impliqués dans l’apparition d’une schizophrénie
1) Cannabis et autres drogues
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Ces drogues surstimulent la dopamine et augmentent le risque d’être atteint de schizophrénie de 2 à 25 fois. On pense que ces substances peuvent précipiter la schizophrénie en :
- Produisant des symptômes psychotiques transitoire chez tout individu
- Déclenchant une schizophrénie plus précocement chez les patients prédisposés
- Intensifiant les symptômes d’un patient schizophrène
- Provoquant des rechutes des patients en rémission ou qui cessent leur médication
2) Complications obstétricales
⇒
Sauf chez les patients dont la survenue de la schizophrénie est précoce (< 12 ans), la survenue d’événement obstétrical augmente le risque de schizophrénie, probablement en affectant le développement cérébral / potentialisant l’effet de l’hypoxie cérébrale
Nommer 6 stresseurs psychosociaux pouvant être impliqués dans l’apparition d’une schizophrénie
1) Événements de la vie quotidienne
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La survenue de plusieurs événements rapprochés peuvent compromettre les capacités d’adaptation et provoquer des rechutes chez le patient. Par contre, chez un sujet sain, il ne provoquera pas la pathologie puisque le filtrage des stimuli est compétent.
2) Émotionnalité exprimée
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Les taux de rechutes chez les patients sont augmentés par la présence de familles ayant une expression émotive forte. Cet effet est annulé lors de la prise de neuroleptiques.
3) Urbanicité
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Plus la ville est densément peuplée, plus la personne y va vécu longtemps et moins il y a de cohésion sociale, plus la personne est à risque. Il est à noter que la schizophrénie entraîne une dérive sociale.
4) Immigration
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L’immigration, particulièrement lorsqu’il y a discrimination, entraîne une augmentation du risque de schizophrénie. Le risque de souffrir de schizophrénie chez les immigrants de 1ère génération est 2,3X plus élevés et de 2,1X pour leurs enfants. S’il y a présence de discrimination sociale, le risque grimpe à 5-10X.
5) Pression de performance
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Les exigences de la vie moderne entravent l’insertion sociale des patients schizophrènes. Les tensions éprouvées par un employé au travail, l’approche des examens et de la pression de performance que vit un étudiant sont plus difficiles à supporter quand on souffre de schizophrénie puisque Le schizophrène a plus de difficulté à composer avec la pression de performance.
6) Soutien social
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La perte du soutien social, que ce soit par l’objectif d’autonomie des thérapies ou d’une autre cause, peut affecter grandement le patient, surtout si la maladie est à début précoce (le patient est dans une phase où il développe ses habilitées sociales et relationnelles et de s’affranchir de sa famille).
Nommer 4 symptômes pré-morbides (avant la maladie) de la schizophrénie
Comportements et idées bizarres
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- Difficulté de socialisation
- Anomalies développementales
- Rituels / habitudes bizarres
- Difficultés cognitives
Nommer 8 symptômes prodromaux (annonciateurs de la maladie) de la schizophrénie
- Symptômes négatifs
- Détérioration du niveau de fonctionnement antérieur (s’installe sur 2 – 3 ans)
- Sentiment de malaise
- Plaintes somatiques vagues
- Difficultés cognitives
- Angoisse qui s’intensifie
- Perte du sommeil
- Sentiment de perte de contrôle sur ses pensées
Nommer 4 symptômes de phase aiguë de la schizophrénie
Symptômes psychotiques
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- Hallucinations
- Délires
- Incohérence des propos
- Désorganisation du comportement
Nommer 6 symmptômes « positifs » de la schizophrénie
- Troubles psychologiques (perturbation du sommeil, perte d’appétit, sentiment de malaise sans raison apparente)
- Troubles affectifs (anxiété, perplexité, tension, surexcitation, perte d’intérêt envers l’entourage, sentiment d’inutilité, dépression)
- Troubles comportementaux (agitation, nervosité, bizarreries, diminution des contacts avec les amis)
- Troubles cognitifs (diminution de la concentration, pertes de mémoire)
- Élaboration délirantes (impression d’être persécuté, ridiculisé, que les autres parlent de soi, accroissement des préoccupations religieuses)
- Troubles perceptuels (illusions, couleurs apparaissent plus ternes / plus brillantes, apparition d’hallucinations fugaces)
* Il ne faut pas oublier que les patients vivent des perturbations psychologiques même lorsqu’ils ne sont pas en psychose aiguë.*
Définir ce qu’est un symptôme « négatif »
Ils se caractérisent par une absence de comportements attendus. On peut les concevoir comme une diminution (idée de soustraction) des aptitudes usuelles d’un individu.
Ce sont des symptômes précurseurs de la schizophrénie et leurs apparitions est insidieuses dès le début de la maladie, mais peuvent également persister après la disparition des symptômes positifs. Ils sont donc résiduels, déficitaires et souvent permanents.
Décrire les symptômes de troubles cognitifs présents lors d’une schizophrénie.
Quels sont ces 3 principaux troubles?
Présents chez 85% des personnes atteintes de schizophrénie, ils sont souvent les premiers symptômes à apparaître. Ils se caractérisent par une difficulté à réagir aux stimuli appropriés et à inhiber ou filtrer les stimuli inappropriés qui interfèrent avec le traitement des informations et la réponse adéquate.
Les grands troubles que l’on observe sont
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- Trouble de concentration / d’attention / faible tolérance à l’effort
- Troubles de la mémoire globale / de travail / contextuelle et autobiographique
- Troubles des fonction exécutives (lobes frontaux → difficulté à planifier, conceptualiser, et réaliser une tâche ; organiser des séquences d’actions ; anticiper les conséquences)
* Il est à noter que les personnes atteintes de schizophrénies sont au courant de leur déficit cognitif, mais ne savent pas comment les corriger, d’où l’importance de leur proposer des solutions. *
Connaître les tests ou observations permettant d’identifier les 3 troubles cognitifs liés à la schizophrénie
Décrire les symptômes affectifs présents dans la schizophrénie
L’intensité des émotions vécues est exprimée de façon inappropriée à cause d’une dysrégulation affective. Les personnes atteintes de schizophrénie ne réussissent pas à communiquer leurs expressions faciales ou l’intonation de leur voix.
Chez l’enfant, il faut différencier cette présentation d’un syndrome autistique. Bref, ils ont des émotions mais ne sont pas aptes à les exprimer
Quels sont les 6 critères diagnostiques de la schizophrénie?
A. Deux (ou plus) parmi les symptômes suivants, chacun devant être présent dans une proportion significative de temps au cours d’une période d’un mois (ou moins en cas de traitement efficace). Au moins l’un des symptômes (1), (2) ou (3) doit être présent :
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- Idées délirantes.
- Hallucinations.
- Discours désorganisé (p. ex. incohérences ou déraillements fréquents)
- Comportement grossièrement désorganisé ou catatonique.
- Symptômes négatifs (aboulie ou diminution de l’expression émotionnelle).
B. Durant une proportion significative de temps depuis le début du trouble, le niveau de fonctionnement dans un domaine majeur tel que le travail, les relations interpersonnelles ou l’hygiène personnelle est passé d’une façon marquée en dessous du niveau atteint avant le début du trouble (ou, quand le trouble apparaît pendant l’enfance ou l’adolescence, le niveau prévisible de fonctionnement interpersonnel, scolaire ou professionnel n’a pas été atteint).
C. Des signes continus du trouble persistent depuis au moins 6 mois. Pendant cette période de 6 mois les symptômes répondant au critère A (c.-à-d., symptômes de la phase active) doivent avoir été présents pendant au moins un mois (ou moins en cas de traitement efficace) ; dans le même laps de temps, des symptômes prodromiques ou résiduels peuvent également se rencontrer. Pendant ces périodes prodromiques ou résiduelles, les signes du trouble peuvent ne se manifester que par des symptômes négatifs, ou par deux ou plus des symptômes listés dans le critère A présents sous une forme atténuée (p. ex. des croyances étranges ou expériences de perceptions inhabituelles).
D. Un trouble schizoaffectif, ou dépressif, ou un trouble bipolaire avec manifestations psychotiques ont été exclus parce que :
⇒
1) soit il n’y a pas eu d’épisode maniaque ou dépressif caractérisé concurremment avec la phase active des symptômes ;
2) soit, si des épisodes de trouble de l’humeur ont été présents pendant la phase active des symptômes, ils étaient présents seulement pendant une courte période de temps sur la durée totale des phases actives et résiduelles de la maladie.
E. Le trouble n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. une drogue donnant lieu à abus, ou un médicament) ou à une autre pathologie médicale.
F. S’il existe des antécédents de trouble du spectre de l’autisme ou de trouble de la communication débutant dans l’enfance, le diagnostic surajouté de schizophrénie est posé seulement si des symptômes hallucinatoires et délirants importants, en plus des autres symptômes de schizophrénie nécessaires au diagnostic, sont aussi présents pendant au moins un mois (ou moins en cas de traitement efficace
Quelles sont les 9 spécifications possibles du diagnostic de schizophrénie?
- Premier épisode, actuellement en épisode aigu
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Première manifestation du trouble remplissant les critères diagnostiques de définition et les critères de durée. Un épisode aigu est une période de temps durant laquelle les critères symptomatiques sont remplis.
- Premier épisode, actuellement en rémission partielle
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Une rémission partielle après un épisode antérieur est une période de temps durant laquelle se maintient une amélioration et où les critères diagnostiques du trouble ne sont que partiellement remplis.
- Premier épisode, actuellement en rémission complète
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Une rémission complète après un épisode antérieur est une période de temps durant laquelle aucun symptôme spécifique de la maladie n’est présent.
- Épisodes multiples, actuellement épisode aigu
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Des épisodes multiples ne peuvent être établis qu’après un minimum de deux épisodes (un épisode, une rémission, et un minimum d’une rechute).
- Épisodes multiples, actuellement en rémission partielle
- Épisodes multiples, actuellement en rémission complète
- Continu
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Les symptômes remplissant les critères symptomatiques diagnostiques du trouble sont présents la majorité du temps de la maladie, les périodes de symptômes subliminaux étant très brefs au regard de l’ensemble de l’évolution.
- Non spécifié
- Spécifier si avec catatonie
* Les spécifications de l’évolution ne doivent être utilisées qu’après une durée d’un an du trouble et si elles ne sont pas en contradiction avec les critères évolutifs propres au diagnostic *
Comment peut-on spécifier la sévérité d’une schizophrénie?
La sévérité est cotée par une évaluation quantitative des symptômes psychotiques primaires, dont les idées délirantes, les hallucinations, la désorganisation du discours, les comportements psychomoteurs anormaux, et les symptômes négatifs.
Chacun de ces symptômes peut être coté pour sa sévérité actuelle (le plus sévère au cours des 7 derniers jours) sur une échelle à 5 points, allant de 0 (absent) à 4 (présent et grave).
Nommer 2 comorbidités associées au diagnostic de schizophrénie
Risque suicidaire
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Chez le patient schizophrène, le risque suicidaire est augmenté de 20 à 25 fois. 4 patients sur 10 feront une tentative et 1 / 10 décèdera de son geste. Puisque le patient démontre un affect émoussé ou discordant, les idées suicidaires et la dépression sont plus difficiles à détecter.
Risque d’abus et de violence
⇒
En raison de l’altération du jugement présent, les patients psychotiques sont plus vulnérables à la maltraitance (surtout les femmes). Ils ont également souvent une histoire passée de victimisation (abus verbal, physique ou sexuel, durant l’enfance, à l’école, au travail, itinérance, blessures accidentelles, etc.). Notons que la plupart des gens atteints de maladie mentale ne sont pas violents, mais les schizophrènes sont plus sujets à faire violence surtout s’ils ne sont pas traités ou en interruption de traitement.
Malheureusement, plusieurs patients apprennent leur diagnostic de schizophrénie dans un processus légal qui suit le geste violent, dans lequel le verdict est de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.
Nommer 5 moments particulièrement à risque de suicide. Nommer 7 facteurs de risque du suicide.
Les moments particulièrement à risque
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- Période s’accompagnant de fluctuations rapides de l’état mental
- Première année suivant le diagnostic
- Rechutes avec intensification des symptômes psychotiques, notamment les hallucinations impérieuses
- Période post-hospitalisation ou transfert d’équipe traitante
- Phase précoce du rétablissement, associée à des difficultés d’adaptation
Les facteurs de risque du suicide
⇒
- Sexe masculin
- Jeune âge
- Célibat
- Fonctionnement prémorbide élevé
- Abus de substances
- Tentatives précédentes
- Dépression comorbide.
Quels sont les diagnostics différentiels de la schizophrénie? (6)
- Causes organiques (5 % des cas)
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- Neurologiques
- Systémiques
- Métaboliques
- Infectieuses
- Génétiques.
- Psychoses dues aux drogues et alcool
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Il faut faire attention lors du suivi puisque 75 % des psychoses dites « toxiques » ont en fait un diagnostic de bipolarité ou de schizophrénie associée. L’histoire collatérale est alors très pertinente à obtenir.
- La bipolarité
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Les arguments en faveur d’un diagnostic de bipolarité sont une expansivité et une sociabilité récemment accrues, un sentiment d’exaltation ou d’euphorie, un grand besoin de parler à tout moment / à n’importe qui ainsi qu’une diminution du besoin de sommeil.
Les symptômes psychotiques peuvent prédominer au sommet de la phase aiguë d’un patient atteint de maladie bipolaire
- L’autisme
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Diagnostic suspecté lorsque la maladie commence lors de la jeune enfance.
- Trouble psychotique bref
- Trouble factice
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