Les troubles anxieux Flashcards
Les troubles anxieux sont-ils aussi graves que les troubles psychotiques?
Les troubles anxieux peuvent avoir un aussi gros impact sur la qualité de vie et sur le fonctionnement de l’individu que les troubles psychotiques.
La différence majeure consiste au fait que les patients ayant des troubles psychotiques ne savent pas qu’ils ont un problème ; leur psychose représente pour eux une réalité bien réelle. Par contre, les patients avec troubles anxieux ont connaissance de leur trouble et sont généralement enclin à essayer de l’améliorer.
Définir ce qu’est l’angoisse
L’angoisse est reliée à une cause physique oppressante entraînant des malaises physiques.
Ex : L’angoisse de mourir lors d’un étouffement entraîne des palpitations et des sueurs froides
Définir ce qu’est la peur
La peur est reliée à un danger externe réel.
Ex : La peur de mourir lors d’un accident de voiture imminent
Définir ce qu’est l’anxiété
L’anxiété est reliée à l’attente, l’appréhension d’un événement ou l’incertitude psychologique.
Ex : L’appréhension de la quantité d’alcool à boire pendant un vin et fromage.
* Il est à noter que les termes « peur » et « anxiété » sont utilisés sans distinction dans le DSM-V. *
Définir ce qu’est une phobie
Le terme « phobie » fait quant à lui référence à une peur ou une anxiété dirigée de façon bien précise vers un objet ou une situation.
Définir ce qu’est une attaque de panique
L’attaque de panique est définie comme étant une brève période de symptômes intenses survenant de façon brutale et atteignant leur apogée en quelques minutes.
Quels sont les 2 types d’attaque de panique?
a) L’attaque de panique inattendue ou spontanée
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Sans déclencheur extérieur ou intérieur identifiable. Peut se déclencher dans n’importe quelle situation, n’importe où et n’importe quand! Possible même durant le sommeil. Elle est caractéristique du trouble de panique.
b) L’attaque de panique attendue ou situationnelle :
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Se déclenche lorsque le patient est confronté à certaines situations ou lorsqu’il appréhende l’imminence d’une situation. Ce sont des situations que l’on nomme panicogène, anxiogène ou encore phobogène. Il est a noté que l’anxiogène est une situation qui n’est pas supposée entraîner d’attaque de panique, elle n’est donc pas normale.
En quoi l’anxiété est elle considérée comme un mode d’adaptation d’origine lointaine?
D’un point de vue évolutionniste, la peur et l’anxiété feraient partie d’un système d’alarme visant à signaler un danger pour préparer l’animal ou l’humain à y faire face. Un système d’alarme adéquat (donc qui ne s’active pas pour aucune raison ou trop tard) peut constituer un facteur de survie dans l’évolution des espèces. Selon la théorie, il y a une composante génétique et innée de ce « système ». Effectivement, on conçoit que la phobie peut être héritée d’un ancêtre pour lequel celle-ci était préférable à sa survie, selon la théorie de l’évolution.
Supposons qu’un comportement rapide à l’égard du danger introduise un avantage dans la sélection naturelle. Pour que cet avantage soit rapide, il y gagne à ne pas passer par le cortex frontal pour y être analysé, mais plutôt en emprunter le chemin que ferait un réflexe. Chez l’humain, l’automatisme de cette réponse a été prouvé : des stimuli anxiogènes, même non perçus consciemment, peuvent induire une réponse émotive objectivable physiquement. Puisque l’anxiété a donc été un avantage évolutif, on s’explique plus facilement la grande prévalence des troubles anxieux dans la population.
Différencier le trouble anxieux de l’anxiété normale
Un trouble anxieux est une maladie qui survient sans lien réaliste avec les circonstances extérieures à un stresseur, et qui génère une détresse subjective persistante.
L’anxiété normale est réaction directe mais temporaire, proportionnée et appropriée aux changements ou aux dangers de l’environnement, qui vise à assurer la survie et l’adaptation de l’individu.
Quelles sont les 4 caractéristiques distinctives de l’anxiété pathologique (vs anxiété normale) ?
1) L’intensité et la durée de l’anxiété pathologique sont beaucoup plus importantes qu’attendu compte tenu des circonstances déclenchantes et du contexte familial, social ou culturel.
2) Entraîne une incapacité ou devient invalidante pour le fonctionnement psychosocial ou professionnel.
3) Le fonctionnement est perturbé par l’évitement de certaines situations ou d’objets particuliers dans le but de réduire l’anxiété pathologique.
4) L’anxiété pathologique génère des symptômes physiques significatifs sur le plan clinique, bien que des symptômes physiques inexpliqués puissent aussi être courants parmi des personnes non atteintes de troubles anxieux.
Les troubles anxieux ont-ils une base génétique?
Oui. Plusieurs gènes de vulnérabilité touchant plusieurs systèmes neurobiologiques (sérotoninergiques, noradrénergiques, dopaminergiques, GABAergiques par exemple) seraient en jeu.
De manière générale, le risque est 3x plus élevé de développer un trouble anxieux chez les personnes dont un parent du 1er degré est atteint d’un trouble de panique, d’anxiété généralisée, de phobie spécifique ou de stress post-traumatique. La corrélation est encore plus forte si le trouble apparaît plus jeune (ex : trouble panique avant 20 ans → 17x le risque).
Des études faites sur les jumeaux attribuent ce risque :
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- 30 % → anxiété généralisée, phobie spécifique, stress post-traumatique
- 50 % → trouble panique et anxiété sociale
- 60 % → phobie du sang – injections – accident
- 67 % → agoraphobie
La contribution environnementale reliée à la génétique (épigénétique) serait de l’ordre de 30 – 70 % et serait reliée à des facteurs biologiques ou psychologiques (ex : trauma périnatal ou abus sexuel).
Existe-t-il des facteurs génétiques dans la réponses aux médicaments dans les troubles anxieux?
Oui. Les mêmes membres d’une famille atteints du même trouble anxieux ou mental ont tendance à répondre aux mêmes médicaments. Ceci a aussi été montré face à la réponse à la thérapie cognitivo-comportementale
À quelles parties du cerveau l’anxiété pathologique est-elle liée?
L’anxiété pathologique est associée à des perturbations du circuit neuronal cortico-sous-cortical aussi appelé « circuit de la peur et de l’anxiété ».
Celui-ci comprend le cortex préfrontal ventromédian relié au cortex cingulaire, mais aussi les structures sous-corticales, dont principalement l’hippocampe, l’amygdale, l’hypothalamus et la partie antérieure du thalamus (système limbique).
D’ailleurs, au cours des dernières années, nous avons précisé le rôle majeur de l’amygdale dans le traitement des informations concernant la survie de l’individu, dont la peur.
Les médicaments et leur système d’action ont-ils une influence sur notre compréhension du rôle des neurotransmetteurs dans les troubles anxieux?
Oui. Exemples :
- Anxiété sociale → ↑ amygdale et insula
- Phobie → ↑ amygdale
- Panique → ↑ amygdale
- Stress post-traum → ↑ amygdale, insula, cortex préfrontal médiant droit et cortex singulaire antérieur droit, mais diminution du cortex cingulaire antérieur ventral et du cortex préfrontal ventromédian
Quel est le trouble anxieux dont la base génétique semble la plus forte?
L’agoraphobie
Nommer trois substances pouvant provoquer des symptômes anxieux. Quels sont leurs effets respectifs?
Quels sont les effets de la caféines dans l’anxiété?
La caféine est un antagoniste des récepteurs adénosiques et peut provoquer une montée d’anxiété, voire une attaque de panique avec hyperventilation. On observe également une activation de l’axe HHS.
Les boissons énergisantes (p. ex., Red BullMD, MonsterMD) contiennent des quantités importantes de caféine et peuvent donc occasionner des symptômes anxieux importants
Quels sont les 3 neurotransmetteurs les plus souvents impliqués dans l’anxiété?
- Sérotonine
- Noradrénaline
- Dopamine (GABA selon Cockrine et le prof)
Ces neurotransmetteurs sont souvent associés à de multiples neuropeptides susceptibles de jouer un rôle modulateur notamment dans le système limbique.
D’autres neurotransmetteurs semblent avoir un rôle dans pathogenèse des troubles anxieux, notamment un affaiblissement du système GABA qui hyperactiverait le système limbique, ainsi qu’une augmentation du système glutamatergique qui excite le cerveau dans sa globalité.
Décrire l’étiologie de l’anxiété selon l’approche psychodynamique
Approche liée à la théorie de Freud.
On postule qu’une pulsion réprimée à cause de son caractère socialement inacceptable et souvent inadmissible pour le patient lui-même est déplacée. Il y a création d’un conflit envers un objet moins menaçant et plus acceptable.
Pour appuyer ces théories, certains évoquent la difficulté de ce groupe de patients à nommer et identifier leurs émotions.
Décrire l’étiologie de l’anxiété selon l’approche comportementale
Approche qui s’appuie sur les principes du conditionnement classique.
Un stimulus inconditionnel est associé à un stimulus neutre, qui devient alors conditionné, c’est-à-dire capable de déclencher à lui seul la même réaction anxieuse. On postule aussi que l’évitement et la fuite, engendré afin de diminuer rapidement l’anxiété, sont maintenus puisqu’ils permettent parfois de prévenir une attaque de panique (processus ciblé lors de la thérapie).
On propose aussi des processus cognitifs sous-jacents basés sur des mécanismes cognitifs d’anticipation afin d’expliquer des phobies de choses dont les patients n’ont jamais été en contact (ex : phobie de prendre l’avion sans l’avoir pris dans sa vie).
Finalement, on rapporte une distorsion cognitives liée au traitement de l’information (ex : on porte plus attention aux stimuli anxiogènes dans l’environnement) ainsi qu’une interprétation catastrophique des sensation physiques reliées au stress, ce qui amène à les anticiper davantage.
Décrire l’étiologie de l’anxiété selon l’approche existentielle
Elle vise à aborder l’aspect existentiel de l’anxiété humaine. Cet aspect renvoi au caractère angoissant de la vie humaine, dans laquelle la mort est inévitable. Un auteur avait même comparé l’existence humaine à une chaîne de montage à laquelle se termine la mort.
Kierkegaard poussera la réflexion plus loin, en affirmant que l’angoisse et l’anxiété sont inhérentes à la liberté de faire un choix entre plusieurs possibilités, dans lesquelles est inclus le péché ; l’humain éprouvant à la fois de l’attraction et de la répulsion pour ce dernier. L’angoisse est donc différente de la peur provoquée par un danger, dans la mesure où elle est « consubstantielle de l’existence humaine ».
Toutefois, comme cette angoisse est inhérente à la nature humaine, elle doit être qualifiée de normale et distincte de l’angoisse pathologique. L’angoisse n’est pas une maladie, et la névrose de l’angoisse n’est pas une philosophie.
Nommer 5 structures cérébrales qui constituent le substrat de la plupart des troubles anxieux
Structures reliées au système limbique
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- Hippocampe
- Amygdale
- Hypothalamus
- Gyrus cingulaire
- Fornix
En quoi le style parental peut-il être un facteur de vulnérabilité pour développer un trouble anxieux?
On suppose que le développement d’un trouble anxieux peut aussi survenir par un conditionnement vicariant (apprentissage par observation), dans lequel un individu apprend à avoir peur par l’observation d’une personne manifestant une réaction de peur face à un stimulus.
Les styles parentaux peuvent être des facteurs de vulnérabilité au développement d’un trouble anxieux. Il est à noter que le style parental semble expliquer 20-30% de la variance d’anxiété. Parmi les styles parentaux connus, on note :
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Un style surprotecteur et contrôlant :
Dans la relation mère-enfant, le lien est bidirectionnel : plus la mère est surprotectrice, plus l’enfant devient anxieux, et dans le sens inverse, plus l’enfant est anxieux, plus la mère est protectrice.
Avec le père, les données orientent plutôt vers un lien unidirectionnel. La froideur du père jouerait quant à elle un rôle légèrement plus marquant que la surprotection. -
Un style parental rejetant et moins chaleureux basé sur la critique et le négativisme :
Entraîne une baisse de l’estime de soi chez l’enfant ce qui amène anxiété et troubles dépressifs.
D’autres facteurs peuvent contribuer, mais dont les résultats sont incomplets : conflits parentaux, faible estime de soi, séparation ou perte parentale, ambiance familiale perturbée, faible scolarité, abus sexuel, etc… le rôle serait non spécifique aux troubles anxieux, mais prédisposant aux psychopathologies.
Nommer 5 diagnostics dans lesquels on pourrait retrouver une attaque de panique.
- Troubles anxieux → agoraphobie, phobie sociale, TSPT, … PAS LE TAG
- Troubles psychiatriques autres → dépression majeure, schizophrénie
- Abus de substances
- Maladies organiques → cardiaques, respiratoires, vestibulaires, gastro-intestinales
- Parfois chez les gens sains
Nommer 5 troubles anxieux
- Trouble panique
- Agoraphobie
- Phobie spécifique
- Phobie sociale
- Trouble anxieux généralisé
Quelle est la prévalence du trouble panique ?
- 2-3%
- 1 Homme / 2 Femmes
Quelles sont les étiologies du trouble panique?
- Risque 3x plus élevé chez les parents de 1er degré et 17x plus élevé si apparition avant 20 ans
- Héritabilité génétique : 50 %
- Conditionnement classique
- Pulsion réprimée
Quels sont les 4 critères diagnostiques du trouble panique?
A. Attaques de panique récurrentes et inattendues. Une attaque de panique est une montée brusque de crainte intense ou de malaise intense qui atteint son acmé en quelques minutes, avec la survenue de quatre (ou plus) des symptômes suivants :
* La montée brusque peut survenir durant un état de calme ou d’anxiété *
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- Palpitations, battements de coeur sensibles ou accélération du rythme cardiaque.
- Transpiration.
- Tremblements ou secousses musculaires.
- Sensations de « souffle coupé » ou impression d’étouffement.
- Sensation d’étranglement.
- Douleur ou gêne thoracique.
- Nausée ou gêne abdominale.
- Sensation de vertige, d’instabilité, de tête vide ou impression d’évanouissement.
- Frissons ou bouffées de chaleur.
- Paresthésies (sensations d’engourdissement ou de picotements).
- Déréalisation (sentiments d’irréalité) ou dépersonnalisation (être détaché de soi).
- Peur de perdre le contrôle de soi ou de « devenir fou ».
- Peur de mourir.
* Des symptômes en lien avec la culture (p. ex. acouphènes, douleur au cou, céphalées, cris ou pleurs incontrôlables) peuvent être observés. De tels symptômes ne peuvent pas compter pour un des quatre symptômes requis. *
B. Au moins une des attaques a été suivie par une période d’un mois (ou plus) de l’un ou des deux symptômes suivants :
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- Crainte persistante ou inquiétude d’autres attaques de panique ou de leurs conséquences (p. ex., perdre le contrôle, avoir une crise cardiaque, « devenir fou »).
- Changement de comportement significatif et inadapté en relation avec les attaques (p. ex. comportements en lien avec l’évitement du déclenchement d’une attaque de panique, tels que l’évitement d’exercices ou de situations non familières).
C. La perturbation n’est pas imputable aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. une substance donnant lieu à abus, médicament) ou d’une autre affection médicale (p. ex. hyperthyroïdie, affection cardiopulmonaire)
D. La perturbation n’est pas mieux expliquée par un autre trouble mental (p. ex. l’attaque de panique ne survient pas exclusivement en réponse :
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- À des situations sociales redoutées comme dans l’anxiété sociale ;
- À des objets ou situations phobogènes spécifiques, comme dans la phobie spécifique ;
- À des obsessions, comme dans un trouble obsessionnel-compulsif ;
- À un rappel d’événements traumatiques, comme dans un trouble stress post-traumatique ;
- À la séparation des figures d’attachement, comme dans l’anxiété de séparation.)