Les troubles psychiatriques apparaissant à partir de la période de latence Flashcards
Nommer 3 pathologies psychiatriques apparaissant habituellement à partir de la période de latence
- Troubles dépressifs et le suicide chez l’enfant et l’adolescent
- Troubles anxieux
- Troubles des conduites alimentaires
Quelle est la prévalence des troubles dépressifs chez les enfants et adolescents?
- Chez l’adolescent : 4-9% (accrue chez la femme, en raison d’un risque augmenté de 1,5 à 3X)
- Chez l’enfant d’âge scolaire : 1-2,5% (sans différence entre les genres).
- 40 % des patients souffrant de dépression présentent un premier épisode avant l’âge de 21 ans
Quelles sont les manifestations cliniques de la dépression chez les enfants et les adolescents?
Généralement, un état dépressif apparaît graduellement sur une période de quelques semaines à quelques mois.
Le patient se sent fatigué, la concentration est diminuée et l’indécision s’installe ce qui rend les choix soudainement compliqués. Les patients découvrent que ce qui leur procurait habituellement plaisir le laisse sans joie, c’est ce que l’on nomme anhédonie. Conséquemment, l’intérêt pour les activités s’amenuise, le désir d’agir aussi, une tristesse diffuse et presque constante s’installe.
Chez les enfants et les adolescents, la dépression ressemble à celle chez les adultes. Certains manifestent, au lieu de la tristesse, une humeur irritable et labile, de l’intolérance à la frustration, des colères, des plaintes, un retrait social ou une régression des comportements. C’est ce qui a amené l’apparition d’une nouvelle entité diagnostique : le trouble disruptif de l’humeur avec dysrégulation de l’humeur.
Quels sont les 11 critères diagnostiques du trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle?
A. Crises de colère sévères récurrentes se manifestant verbalement (p. ex., accès de fureur verbale) et/ou dans le comportement (p. ex., agressivité physique envers des personnes ou des objets) qui sont nettement hors de proportion en intensité et en durée avec la situation ou la provocation.
B. Les crises de colère ne correspondent pas au niveau de développement.
C. Les crises de colère surviennent, en moyenne, trois fois par semaine ou plus.
D. L’humeur entre les crises de colère est de façon persistante irritable ou colérique quasiment toute la journée, presque tous les jours, et elle peut être observée par les autres (p. ex., parents, professeurs, pairs)
E. Les critères A-D sont présents depuis 12 mois ou plus. Pendant ce temps, la personne n’a pas eu de période d’une durée de 3 mois consécutifs ou plus sans tous les symptômes des critères A-D.
F. Les critères A et D sont présents dans au moins deux parmi trois situations (c.-à-d. à la maison, à l’école, avec les pairs) et sont sévères dans au moins une de ces situations
G. Le diagnostic ne doit pas être porté pour la première fois avant l’âge de 6 ans ou après l’âge de 18 ans.
H. D’après l’anamnèse ou l’observation, l’âge de début des critères A-E est inférieur à 10 ans.
I. Il n’y a jamais eu une période distincte de plus d’une journée pendant laquelle ont été réunis tous les critères symptomatiques, à l’exception de la durée, d’un épisode maniaque ou hypomaniaque.
*** Une élévation de l’humeur correspondant au niveau de développement, survenant p. ex. à l’occasion d’un événement très positif ou de son anticipation, ne doit pas être considérée comme un symptôme de manie ou d’hypomanie. ***
J. Les comportements ne surviennent pas exclusivement au cours d’un épisode d’un trouble dépressif caractérisé et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (p. ex., trouble du spectre de l’autisme, trouble de stress post-traumatique, anxiété de séparation, trouble dépressif persistant [dysthymie]).
*** Ce diagnostic ne peut pas coexister avec un trouble oppositionnel avec provocation, un trouble explosif intermittent ou un trouble bipolaire mais il peut coexister avec d’autres troubles, tels un trouble dépressif caractérisé, un déficit de l’attention/hyperactivité, un trouble des conduites et des troubles de l’usage d’une substance. Les patients dont les symptômes répondent à la fois aux critères d’un trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle et d’un trouble oppositionnel avec provocation doivent recevoir un diagnostic unique de trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle. Si un individu a déjà présenté un épisode maniaque ou hypomaniaque dans le passé, il ne doit pas recevoir un diagnostic de trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle.
K. Les symptômes ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une substance ou d’une autre affection médicale ou neurologique.
Comment peut-on différencier un trouble disruptif avec dysrégulation de l’humeur d’un trouble bipolaire?
Pour recevoir un diagnostic de trouble affectif bipolaire, un enfant ou un adolescent doit avoir présenté un épisode de manie clairement défini.
Quelles sont les 2 options de traitement de la dépression chez l’enfant et l’adolescent?
- Les antidépresseurs
- La psychothérapie
Décrire l’utilisation des antidépresseurs dans le traitement de la dépression chez les enfants et adolescents
Les antidépresseurs semblent efficaces, mais moins que chez l’adulte : les bénéfices attendus sont moindres et les risques plus grands
Le bilan demeure positif, mais il convient de choisir judicieusement les médicaments et d’avoir un suivi serré avec cette clientèle.
La Fluoxétine est la seule molécule présentement approuvée, en dosage faible et progressif
Décrire la psychothérapie dans le traitement de la dépression chez les enfants et adolescents
Les bénéfices de la psychothérapie sont réels et divers modèles thérapeutiques sont disponibles, mais l’efficacité reste modeste.
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- La thérapie individuelle est souvent offerte au jeune
- Offrir au parent une psychoéducation au sujet du diagnostic et du traitement, cibler les tensions familiales et offrir des conseils éducatifs.
- Chez l’enfant, si l’épisode dépressif s’accompagne de perte de poids et d’appétit qui peut compromettre le développement de l’enfant, il est conseiller d’user de la psycho + pharmacothérapie.
Quels sont les enjeux liés aux traitements de la dépression chez les enfants et les adolescents?
L’augmentation de l’impulsivité est reliée à une baisse de la 5HT et les antidépresseurs mettent quelques semaines à fonctionner. Considérant ce fait
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- Les premières semaines de début de traitement sont les plus à risque
- Un suivi plus serré est nécessaire
- Des études épigénétiques sont nécessaires pour comprendre pourquoi paradoxalement certains jeunes traités avec des antidépresseurs démontrent plus d’impulsivité.
Quelles sont les statistiques liées au suicide chez les jeunes?
Au Québec, le suicide est l’une des principales causes de mortalité (1/3) des décès chez les enfants et les adolescents.
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- Deuxième cause chez les 15 à 19 ans
- Troisième cause chez les 10 à 14 ans
- Le ratio moyen est de 2,5 garçons pour 1 fille
Différentes études menées au cours des dernières années ont fourni plusieurs résultats intéressants
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- Le tiers des jeunes qui se sont suicidés ont reçu des services de centres jeunesse (moins de 18 ans)
- Une faible proportion de ces jeunes (12%) avaient reçu des services psychiatriques dans l’année qui précède leur décès.
- Une majorité (90%) présente un trouble mental au moment de leur décès
- 60% des jeunes avaient de comorbidités tels que des ATCD familiaux.
- La relation entre l’orientation sexuelle et les comportements suicidaires est bien établie
Nommer 3 troubles anxieux survenant chez les enfants et les adolescents
- L’anxiété de séparation
- La phobie sociale
- Le trouble d’anxiété généralisé
À quel âge diagnostique-t-on une anxiété de séparation en moyenne?
Pic à 7-9 ans.
Prévalence de 3-5%
Quels sont les 4 critères diagnostiques de l’anxiété de séparation?
A. Peur ou anxiété excessives et inappropriées au stade du développement concernant la séparation d’avec les personnes auxquelles le sujet est attaché, comme en témoigne la présence d’au moins trois des manifestations suivantes :
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- Détresse excessive et récurrente dans les situations de séparation d’avec la maison ou les principales figures d’attachement ou en anticipation de telles situations.
- Soucis excessifs et persistants concernant la disparition des principales figures d’attachement ou un malheur pouvant leur arriver, tel qu’une maladie, un accident, une catastrophe ou la mort.
- Soucis excessifs et persistants qu’un événement malheureux (p. ex., se retrouver perdu, être kidnappé, avoir un accident, tomber malade) ne vienne séparer le sujet de ses principales figures d’attachement.
- Réticence persistante ou refus de sortir, loin de la maison, pour aller à l’école, travailler, ou ailleurs, en raison de la peur de la séparation.
- Appréhension ou réticence excessive et persistante à rester seul ou sans l’une des principales figures d’attachement à la maison, ou bien dans d’autres environnements.
- Réticence persistante ou refus de dormir en dehors de la maison ou d’aller dormir sans être à proximité de l’une des principales figures d’attachement.
- Cauchemars répétés à thèmes de séparation.
- Plaintes somatiques répétées (p. ex., céphalées, douleurs abdominales, nausées, vomissements) lors des séparations d’avec les principales figures d’attachement, ou en anticipation de telles situations.
B. La peur, l’anxiété ou l’évitement persistent pendant au moins 4 semaines chez les enfants et les adolescents et typiquement pendant 6 mois ou plus chez les adultes.
C. Le trouble entraîne une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, scolaire, professionnel, ou dans d’autres domaines importants.
D. Le trouble n’est pas mieux expliqué par un autre trouble mental, tel que
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- Le refus de quitter la maison du fait d’une résistance excessive au changement dans un trouble du spectre de l’autisme ;
- Les idées délirantes ou les hallucinations concernant la séparation dans les troubles psychotiques ;
- Le refus de sortir sans une personne de confiance dans l’agoraphobie ;
- Les soucis à propos de problèmes de santé ou autres malheurs pouvant arriver à des personnes proches dans l’anxiété généralisée ;
- Les préoccupations d’avoir une maladie dans la crainte excessive d’avoir une maladie.
Comment peut-on différencier l’anxiété de séparation de l’anxiété généralisée?
Dans l’anxiété généralisée, les angoisses portent sur de multiples situations de la vie quotidienne et non spécifiquement sur des thèmes de séparation
Comment peut-on différencier l’anxiété de séparation de la phobie spécifique (phobie sociale)?
Dans la phobie spécifique, l’objet de l’inquiétude est extérieur et clairement identifié. Généralement, la présence du parent a moins tendance à atténuer les symptômes pour les autres troubles anxieux que pour l’anxiété de séparation
Quel est le traitement de l’anxiété de séparation?
La thérapie cognitivo-comportementale, individuelle et familiale, avec des exercices d’exposition à la situation anxiogène, est fondamentale dans le traitement de l’anxiété de séparation.
Les enfants présentant des symptômes anxieux aigus peuvent bénéficier d’un traitement médicamenteux concomitant avec des ISRS
Quelle est l’évolution de l’anxiété de séparation?
Le trouble d’anxiété de séparation constitue un facteur de risque pour la dépression et les autres troubles anxieux, y compris le trouble panique.
Aucune étude ne montre l’impact du traitement sur le risque de développer une psychopathologie spécifique
Quelle est la prévalence de la phobie sociale chez l’enfant?
- 0,5 % chez l’enfant
- 2 à 4 % chez les adolescents (elle apparaît surtout à l’adolescence, probablement en raison des enjeux sociaux et identitaires)
Quels sont les 10 critères diagnotiques de la phobie sociale?
A. Peur ou anxiété intenses d’une ou plusieurs situations sociales durant lesquelles le sujet est exposé à l’éventuelle observation attentive d’autrui. Des exemples de situations incluent :
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- Des interactions sociales (p. ex. avoir une conversation, rencontrer des personnes non familières) ;
- Être observé (p. ex. en train de manger ou boire) ;
- Des situations de performance (p. ex. faire un discours).
* Chez les enfants, l’anxiété doit apparaître en présence d’autres enfants et pas uniquement dans les interactions avec les adultes. *
B. La personne craint d’agir ou de montrer des symptômes d’anxiété d’une façon qui sera jugée négativement (p. ex. humiliante ou embarrassante, conduisant à un rejet par les autres ou à les offenser).
C. Les situations sociales provoquent presque toujours une peur ou une anxiété.
*Chez les enfants, la peur ou l’anxiété peuvent s’exprimer dans les situations sociales par des pleurs, des accès de colère, ou des réactions de figement ; l’enfant s’accroche, se met en retrait ou ne dit plus rien.
D. Les situations sociales sont évitées ou subies avec une peur ou une anxiété intenses.
E. La peur ou l’anxiété sont disproportionnées par rapport à la menace réelle posée par la situation sociale et compte tenu du contexte socioculturel.
F. La peur, l’anxiété ou l’évitement sont persistants, durant habituellement 6 mois ou plus.
G. La peur, l’anxiété ou l’évitement entraînent une détresse ou une altération cliniquement significative du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants
H. La peur, l’anxiété ou l’évitement ne sont pas imputables aux effets physiologiques d’une substance (p. ex. une substance donnant lieu à abus, médicament) ni à une autre affection médicale.
I. La peur, l’anxiété ou l’évitement ne sont pas mieux expliqués par les symptômes d’un autre trouble mental tel qu’un trouble panique, une obsession d’une dysmorphie corporelle, un trouble du spectre de l’autisme.
J. Si une autre affection médicale (p. ex. maladie de Parkinson, obésité, défigurement secondaire à une brûlure ou une blessure) est présente, la peur, l’anxiété ou l’évitement sont clairement non liés à cette affection ou excessifs.
Qu’est-ce que le mutisme sélectif?
Le mutisme sélectif, caractérisé par une incapacité de l’enfant à parler à l’extérieur de sa famille, est parfois considéré comme une forme sévère de phobie sociale chez l’enfant
Il ne s’agit pas d’un trouble d’apprentissage ou du langage, mais d’une difficulté récurrente de s’exprimer verbalement dans certaines situations sociales spécifiques, contrastant avec l’existence d’une communication verbale adéquate dans les autres situations.
Quelle est la prévalence du mutisme sélectif?
La prévalence est inférieure à 1 %