Trouble du stress post-traumatique Flashcards
Qu’est-ce qu’un traumatisme?
Trauma (grec) = blessure
= transmission d’un choc psychique exercé par un agent extérieur où l’individu a été confronté à la mort ou à la menace de mort
- l’individu a pensé qu’il aurait pu mourir ou qu’il a failli mourir
Pourquoi le DSM-5 comprend un chapitre sur les traumatismes?
> Trouble stress post-traumatique
Trouble stress aigu
- certains aspects comme rage, horreur, culpabilité et honte étaient propres à ces états de stress traumatiques et pas aux troubles anxieux en général
-> DMS-5 a chapitre sur traumatisme
Comment différencier le trouble de stress aigu du trouble de stress post traumatique?
> Trouble de stress aigu : réactions immédiates ou dans le mois qui suit l’évènement traumatique
- durent entre 2 et 30 jours
Trouble de stress post-traumatique : réactions à distance et/ou durent plus d’un mois
- aigu : 2 à 3 mois
- chronique : > 3 mois
- survenue différée lorsque symptômes apparaissent après 6 mois
Qu’est-ce qui caractérise une situation traumatique?
- Situation de stress intense
- Individu a ressenti menace pour sa vie ou celle des ses proches
- N’avait aucun contrôle sur la situation
- > Se sentir directement concerné est central
Qu’est-ce qui caractérise les symptômes et syndromes caractéristiques du trouble de stress aigu? Quels sont ces symptômes et syndromes?
Dans les heures ou les jours qui suivent le traumatisme, apparaissent :
- Symptômes comportementaux, émotionnels ou cognitifs
- Syndromes délirants, hallucinatoires ou confusionnels
- Manifestations neurovégétatives -> angoisse au premier plan
- Symptômes dissociatifs : états transitoires de dépersonnalisation ou déréalisation
- Anhédonie : diminution des réponses émotionnelles
- Culpabilité
- Difficultés de concentration : sentiment d’être dans un rêve, détaché de leur corps
- Trouble de la mémoire : Amnésie dissociative (ont du mal à se rappeler dans les détails de l’évènement
- États de prostration, sidération et/ou excitation psychomotrice
- Situation revécue en pensées, rêves (pendant ces quelques heures/jours) : revit, revoit les images de l’évènement
Quelle est l’histoire du stress post-traumatique?
> Etats apparaissant à la suite d’accidents chemins de fer
-> Oppenheim (1884) dénomme “névrose traumatique”
Freud : névrose traumatique provoquée par évènement extérieur
Notion réhabilitée aux États-Unis après WWI (1914-1918) et après Guerre du Vietnam (1964-1975)
- plus de soldats morts après être revenu du Vietnam que morts au combat
Qu’est-ce qui caractérise les symptômes et syndromes du trouble de stress post-traumatique?
> Délai d’apparition plus ou moins long entre le traumatisme et les symptômes
Souvent autour de 3 mois, parfois des années avec intervalle sans symptômes
Symptômes apparaissent et durent plus d’un mois, souvent pendant des années
Quels sont les symptômes et syndromes du trouble de stress post-traumatique?
Lorsque le TSPT est installé :
> Syndrome de répétition, reviviscence
- cauchemars, et à l’état d’éveil sous la forme de réminiscences obsedantes
- moments pénibles remémorés constamment -> sentiment de colère, culpabilité, impuissance
> Hypervigilance : état d’alerte permanent, à l’affut de tout ce qui pourrait entraîner des réactions disproportionnées -> sursaut, peur, irritabilité, agressivité
> Conduites d’évitement -> repli sur soi, isolement
> Perturbations émotionnelles : irritabilité, hypersensibilité, anxiété massive, inhibition comportementale et affective, émoussent affectif, symptômes dépressifs, mauvaise gestion des émotions
> Culpabilité : qui concerne le fait que l’individu a survécu alors que d’autres non ; ce que le patient a du faire pour survivre
> Dépendance affective -> attitudes passives, infantiles, en contraste avec la personnalité antérieure
> Troubles somatiques : fatigue, maux de tête, insomnies, ruminations possiblement hallucinatoires, visions hallucinatoires du traumatisme
> (cas sévères) Hallucinations auditives et/ou idées délirantes, symptômes dissociatifs
Dans le diagnostic du trouble de stress post-traumatique (DSM-5), que faut-il spécifier en plus des critères?
- Présence de symptômes dissociatifs : dépersonnalisation/déréalisation
- A expression retardée? : ensemble des critères présents que 6 mois après l’évènement
Dans le cas du stress post-traumatique, que sont : la co-morbidité, le taux d’exposition à un évènement traumatique, la prévalence d’un épisode sur une vie entière, et la prévalence chez une personne ayant vécu un traumatisme?
> Co-morbidité importante avec états dépressifs, troubles anxieux, consommations substances
Taux d’exposition à évènement traumatique : USA = 16-90% ; Europe = 20-30%
Prévalence état SPT sur vie entière : USA = 1-9%, Europe 1-2%
Prévalence chez personne ayant vécu traumatisme : stress aigu = 14-33% ; état SPT = 30-55%, si viol >85%
- viol est l’évènement le plus traumatique, suivit de l’enlèvement, puis des agressions graves
Que montre l’étude du American Journal of Psychiatry (2006) des 240 soldats?
240 soldats/600 blessés évalués :
A partir de :
> 1 mois : 4% état de stress, 4% déprimés
> 4 mois : 12% état de stress, 9% déprimés
> 7 mois : 12% état de stress, 9,5% déprimés
> 80% qui avait état de stress au mois 7 ne l’avaient pas au mois 1
-> ce n’est pas juste une prolongation, ce sont des soldats qui ont développé un état de stress à distance du traumatisme
> Trouble apparaît +ou- 6 mois après traumatisme
> Ceux qui ont le plus de séquelles physiques au mois 1 sont ceux qui sont le plus déprimés et qui présentent le plus d’état de SPT au mois 7
=> avoir été blessé accentue le stress post-traumatique
Que propose la théorie psychanalytique pour expliquer le stress post-traumatique? Comment Laplanche et Pontalis définissent un évènement de stress post-traumatique?
Névrose traumatique :
> Somatique : (“Erschütlerung”) ébranlement de l’organisme provoquant un afflux d’excitation
> Psychique : (“Schreck”) du traumatisme
=> Atteinte à l’intégrité psychique et/ou physique du patient
> Laplanche et Pontalis : évènement SPT = évènement de la vie du sujet définit par son intensité, l’incapacité du sujet à y répondre adéquatement, bouleversement et effets pathogènes durables qu’il provoque dans l’organisation psychique
=> Effroi qui fragilise organisation psychique
-> sujet va mettre en place des mécanismes de défense
Comment la psychodynamique considère le traumatisme et son effet sur le sujet? Comment explique-t-elle la fascination et la culpabilité qu’éprouve le sujet?
> Traumatisme = corps étrange qui aurait pénétré l’organisme et qui ne se lie à aucune représentation de l’inconscient
Freud : mort n’est pas inscrite dans l’inconscient -> la scène traumatique ne pourra pas s’inscrire dans l’inconscient -> individu confronté à sa mort mais incapable de le traduire en mots
Traumatisme entrave la possibilité de penser les évènements traumatiques et de les intégrer à l’expérience subjective
- Afflux d’excitation menace l’intégrité du patient qui n’arrive pas à y répondre par une décharge adéquate ou par une élaboration psychique
Répétition compulsive de la situation traumatisante : patient n’arrive pas à élaborer/intégrer le traumatisme -> il revit perpétuellement l’évènement
Traumatisme ne se lie à aucune représentation psychique -> revient sans cesse
Freud : patient débordé dans ses fonctions de liaison, répète de façon compulsive sous forme de rêves, cette situation traumatique
Fascination car sujet a vu ce qu’il n’aurait pas du voir : sa mort
Culpabilité car sujet a eu accès à un interdit
-> sentiment de faute originelle ; patient aurait été attiré par l’évènement
-> Culpabilité = moyen de rester dans monde des hommes
Comment l’approche cognitive-comportementale explique le stress post-traumatique? Quel est le processus menant à l’évitement? Quel travail propose cette approche?
Barlow :
> Processus intrapsychique antérieur au traumatisme comme facteur de risque à ce qu’un individu confronté à un traumatisme développe un état de SPT
> Submersion émotionnelle, traitée par cognitions + personnalité + environnement
> Evitemment : appréhension anxieuse -> pensées automatiques d’incapacité à affronter le stresser -> patient débordé par pensées négatives -> tendance à les éviter
> Amnésie ou hypermnésie (patient se rappel de tous les détails associés au traumatisme)
> Intrusions, reviviscence, flash-back -> reviviscence perpétuelle par intermédiaire de sensations corporelles, odeurs, bruits qui réactivent le souvenir traumatique
=> Travail d’intégration (défaut d’intégration dans la mémoire autobiographique de l’évènement traumatique)
Que sont les intrusions? Quels sont ses effets sur le patient?
Images mentales très détaillées liées à l’évènement traumatique
- surgissent indépendamment de la conscience, de façon inattendue
- > flash-backs -> patient pert le contact avec le réel ici et maintenant -> dépersonnalisation
A quoi sert le travail d’intégration?
Pour que les souvenirs puissent être encodés dans mémoire verbale (que le patient puisse en parler) et autobiographique
- récit traumatique pourra émerger -/ travail d’intégration
- individu qui dépasse le traumatisme par processus de narration, régulation émotionnelle
- MAIS certains patients qui n’ont pas de stress aigu ont finalement un blocage émotionnel et évitement -> SPT
D’un point de vue mnésique, comment la confrontation mnésique mène-t-elle à un stress post-traumatique?
Confrontation mnésique -> Souvenirs accessibles verbalement (m verbale) OU situationnellement sur base de rappel (m situationnelle)
-> Régulation émotionnelle -> diminution des symptômes
OU
[si accessible surtout situationnellement]
-> Impossibilité d’intégration -> maintien des symptômes (SPT prolongé, sévère, baisse estime de soi, baisse sentiment sécurité) -> Vulnérabilité à réaction future
ET
-> Comportements d’évitement -> pas d’intrusions, évitement automatique -> biais d’attention, mémoire -> troubles somatiques -> Vulnérabilité à réaction future
=> Trouble différé, de stress post-traumatique
Qu’est-ce que l’amnésie chez l’individu qui a vécu un traumatisme? Quels en sont les processus cognitifs sous-jacents?
Oubli accidentel, non volontaire
-> Souvenirs sont susceptibles de réapparaître des années plus tard
- individu a le sentiment qu’il lui est arrivé quelque chose mais n’est pas capable de le raconter
- individu parfois conscient qu’il lui est arrivé quelque chose mais ne se souvient pas des circonstances de l’évènement traumatique
Amnésie résultat de processus cognitifs :
> Suppression : tentative de supprimer les pensées relatives à l’évènement ; effet rebond : pensées reviennent plus présentes qu’auparavant
-> augmentation des pensées intrusives -> augmentation symptômes dépressifs
> Répression : repousser activement souvenirs traumatiques hors de la pensée (psycha : faire disparaître de la conscience un contenu déplaisant)
-> diminution de l’accessibilité à certaines représentations -> favorise retour des souvenirs négatifs
> Dissociation : empêche l’individu de ressentir la souffrance ; se sent détacher de la scène traumatique, comme si une partie de lui-même n’y était pas
-> dépersonnalisation, anesthésie émotionnelle qui empêche aussi l’élaboration traumatique -> difficulté à concevoir l’évènement dans une perspective qui fait référence à lui-même
-> affecte la façon dont les évènements sont encodés -> blocage, souvenirs imprécis
Quel est le processus de suppression et de l’effet rebond?
Pensées désagréables
-> Processus (conscient) de suppression -> évitement de pensées ; recherche de dis tracteurs
OU
-> Evidemment (inconscient) des pensées désagréables
-> Processus actif de recherche de la pensée
-> Effet rebond (renforcement de l’accessibilité de la pensée supprimée + augmentation de l’émotion associée) -> Pensée désagréables (= cercle vicieux)
Que propose l’approche intégrative du stress post-traumatique?
Vulnérabilités psychologique et biologique généralisées
- > Expérience traumatique -> Alerte réelle (ou émotions alternatives intenses, e.g. colère ou détresse) -> Alerte apprise (ou émotions confuses intenses) -> Appréhension anxieuse (centrée sur la possibilité de revivre émotions)
- > Evitemment ou engourdissement des réactions émotionnelles -> Modération par le soutien social et les stratégies d’adaptation
- > MAIS réactivation => Trouble stress post-traumatique
En quoi consiste le traitement analytique du stress post-traumatique (“névrose traumatique”)?
Travail sur régression et renarcissisation des patients
- qu’ils mettent en sens le traumatisme
- subjectivation/intégration du traumatisme de l’histoire du sujet
- travail sur la culpabilité ressentie
- > arriver à modifier le rapport du patient avec son traumatisme, intégré dans l’appareil psychique
En quoi consiste le débriefing? Quelle est la limite de cette modalité d’intervention?
Cellules de crises
> Intervention qui visent à permettre aux victimes d’exprimer immédiatement l’angoisse (modèle abréaction) et les émotions
> MAIS méthode controversée :
- travaux montrent que ça n’empêche pas la survenue d’un état de SPT
- études ont montré que individus ayant subi un débriefing présenteraient davantage de SPT
- cette technique fixerait le traumatisme dans mémoire autobiographique -> augmenterait sa sensibilisation
-> dans l’immédiat il faudrait écouter le patient et ne pas lui demander de raconter
En quoi consiste les thérapies cognitive-comportementales dans la prise en charge de stress post-traumatique?
TCC préconisée dans les jours qui suivent, pas dans l’immédiateté
> Difficulté d’obtenir un récit de traumatisme
- patients évitent d’en parler car trop douloureux
- ou certains en sont incapables à cause d’amnésie
> Émotions revécues sous forme de reviviscence
> Favoriser progressivement des séries d’expériences émotionnelles pour annuler les schémas de danger par de nouvelles informations incompatibles avec la peur
-> verbalisation du traumatisme et émotions
-> Compréhension des schémas développés en lien avec le traumatisme
> Travailler sur la correction des idées négatives, culpabilité, blâme ou honte
> Techniques de relation et d’exposition ; restructuration cognitive et gestion des émotions
Quelle thérapie montre des résultats très positifs dans le traitement du stress post-traumatique?
EMDR = Eye Movement Desensitization and Reprocessing
- Désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires
(Francine Shapiro)
En quoi consiste l’hypnose comme intervention pour le stress post-traumatique?
> Modifier les états de conscience, dissociation physique et psychique avec une focalisation de L’attention de l’individu
Travail sur la mémoire et la perception que l’individu a du traumatisme
-> casser ce que constitue le traumatisme, mais il faut offrir au patient des suggestions spécifiques qui concernent le ressenti traumatique et pouvoir l’élaborer en état d’hypnose
En quoi consiste la méditation comme intervention pour le stress post-traumatique?
Aider le patient à avoir une meilleure conscience de lui-même, meilleure perception de ses états corporels, de ses ressentis de la conscience de soi
Quelle est la place des traitement médicamenteux dans le traitement du stress post-traumatique?
Réduire les manifestations anxieuses
- > anxiolytiques
- MAIS ce n’est pas un traitement qui permet de soigner le SPT
Qu’est-ce que le traumatisme complexe? Comment la théorie de Young explique cette notion?
> Répétition d’épisodes traumatiques précoces qui fragilisent l’individu, et l’amènent à construire des schémas précoces inadaptés et qui vont constituer une fragilité importante
-> individus qui vont développer beaucoup plus de trouble anxieux, états dépressifs, plus de consommation de substances, développent des troubles personnalité borderline
Théorie de Young :
- besoins fondamentaux : sécurité liée à l’attachement, autonomie, liberté d’expression, spontanéité et jeu, limites et auto-contrôle
- si besoins fondamentaux non respectés - à cause d’expériences précoces négatives, frustration maltraitante, traumatismes -> stratégies d’adaptation individuelles dysfonctionnelles - schémas précoces inadaptés
- 18 schémas précoces inadaptés sur 5 catégories :
1. Séparation-rejet : abandon, méfiance, manque affectif, imperfection-honte, isolement social
2. Manque d’autonomie et performance
3. Manque de limites
4. Orientation vers les autres
5. Survigilance et inhibition