Phobies Flashcards
Comment se définit la phobie? Quelle est la prévalence des symptômes phobiques et de la névrose phobique structurée?
> Une crainte angoissante spécifique, déclenchée par un objet, une situation ou une personne -> situation phobogène (anxiogène)
Sans caractère dangereux -> crainte irraisonnée
Disparaît en dehors de l’objet -> conduites d’évitement
Aménagements : objet de réassurance (contra-phobique),, ou être accompagné par une personne, … évitements
Symptômes phobiques très fréquents (10% population) MAIS la névrose phobique structurée est bien plus rare (2 à 3%)
Quels sont les 3 grands types de phobies?
A. Les phobies d’espace : agoraphobie et claustrophobie
B. Les phobies sociales
C. Les phobies spécifiques ou phobies simples
Qu’est-ce que l’agoraphobie? Quand sont les débuts? Quels sont les facteurs fragilisants/déclencheurs? Comment l’anxiété est conjurée?
> Survenue d’une angoisse quand la personne se trouve dans un endroit ouvert
Débute chez l’adulte jeune 18-35 ans, plus fréquente chez les femmes
Facteurs fragilisants/déclecheurs : maladie, grossesse, accident, deuil
Anxiété peut être conjurée avec :
- conduites d’évitement
- aménagements dans la vie courante : sujet utilise toujours le même trajet, endroits où il peut s’abriter, ne sort que dans un périmètre familier
- stratagèmes rassurants : être accompagné par un proche, sortir avec chien en laisse, prendre un objet avec lui
-> ce qui lui permet de se rassurer par rapport à ses symptômes
Qu’est-ce que la claustrophobie?
Survenue d’une angoisse quand la personne se trouve dans un endroit clos.
Qu’est-ce qu’une phobie sociale? Quelles ses déclinaisons? Quelle est son épidémiologie? Quelles sont ses manifestations? Quelles personnalités sont concernées? Quelles sont les conséquences dans la vie du sujet?
> Peur irrationnelle, persistante et intente d’une ou plusieurs situations sociales ou bien de performances dans lesquelles la personne est en contact avec des gens non familiers ou exposée à l’observation attentive d’autrui
Crainte de se sentir humilié/embarrassé dans ce situations sociales
Peut être associée à la crainte d’être jugé négativement par autrui
Plusieurs déclinaisons :
- peur d’être regardé
- peur de ne pas être suffisamment bon/performant
Épidémiologie : apparaît chez ados et adultes jeunes des 2 sexes
- personnes au tempérament anxieux
- timidité qui se maintient ou se majore
Manifestations :
- peur de parler en public, d’apparaître en public
- peur de rougir en public (= éreutophobie)
- peur de manger en public, de vomir
- peur des examens
- peur de trembler lorsqu’observé
- peur d’utiliser les toilettes lorsqu’on sait que notre présence y est connue
Ces phobies sont localisées, stables, mènent à des conduites d’évitement
Liée à des personnes ayant des difficultés de communication, de contact, une véritable appréhension du monde environnant, et timidité excessive
Personnalités hésitantes ou narcissiques
Entraînent des handicaps dans les relations sociales et réussite socio-professionnelle
MAIS phobie sociale ≠ anxiété sociale
Que sont les phobies spécifiques (ou phobies simples)? Quelle est leur épidémiologie? Quelles sont les conséquences et aménagements observables?
> Des peurs persistantes de certains stimuli déterminés
Phobie d’animaux, du sang, de l’eau, de certaines maladies
Épidémiologie :
- phobies animaux plus fréquentes chez femmes
- très souvent sont des résurgences de phobies infantiles (avant 8 ans)
Conduites d’évitement, rationnalisation
Aménagements : sujet peut se placer près de la sortie s’il prend le bus, ou trouver une situation qui lui donne la sensation d’avoir plus de contrôle
Quels sont les points communs des 3 grands types de phobies? Où intervient la notion de “cercle d’auto-renforcement”?
Le patient reconnaît la nature excessive de la peur, il est capable de la critiquer MAIS toute exposition au stimulus provoque une réaction anxieuse.
Dans certains cas, le seul fait d’imaginer la réaction anxiogène peut déclencher la crise d’angoisse
-> phobie peut rentrer dans un cercle d’auto-renforcement où le sujet va avoir peur d’avoir peur, peur de l’insécurité, de la non-maîtrise de la situation, d’être envahi par l’anxiété, de sa propre réaction émotionnelle, de perdre le contrôle par rapport à soi / aux autres / à l’extérieur
=> Sujet a d’autant peur de la réaction anxieuse que de la situation phobogène
Quelle est la différence entre la névrose phobique et les troubles phobiques?
> “Névrose phobique” = trouble caractérisé par des phobies structurées
- à l’origine on parlait “d’hystérie d’angoisse” (théorie psychanalytique freudienne) : trouble dans lequel les symptômes phobiques sont l’expression de conflits inconscients et d’une organisation névrotique structurée
MAIS un grand nombre de phobies ont semblé indépendantes d’un quelconque conflit névrotique sous-jacent -> classifications internationales ont abandonné le terme “névrose phobique” au profit de “troubles anxieux avec phobie”
Symptômes phobiques sont présents dans de multiples contextes psychopathologiques -> diagnostic différentiel
- symptômes phobiques dans la maladie, états limite, délires chroniques, schizophrénie
- symptômes pseudo-névrotiques : e.g. préoccupations nosophobiques (peur d’être malade), dismorphophobie (peur que son corps se transforme)
-> trouble de l’identité corporelle, troubles des limites dedans-dehors… des angoisses plus archaïques que les angoisses névrotiques
Que propose la théorie psychanalytique pour expliquer la névrose phobique? Comment le cas du petit Hanz l’illustre?
> Explication de la symptomatologie phobique par le modèle de l’hystérie d’angoisse
Pour Freud : il existe un domaine de l’hystérie où les phobies sont des symptômes dominants
Cas du petit Hanz : contexte = conflit oedipien, découverte de la différence des sexes, angoisse de castration
Description du symptôme en plusieurs temps :
1. Sous l’effet de la pulsion sexuelle (qui pousse l’enfant vers sa mère), irruption d’une angoisse libre, sans fixation à un objet érotique. Représentation est éliminée par le refoulement
2. Déplacement et fixation de l’angoisse sur l’animal (cheval) qui représente le danger -> cheval = substitut du père
3. Mise en place de défenses contre l’objet générateur d’angoisse = défenses secondaires
Résultats :
- conflit douloureux avec le père disparaît
- Hans est phobique, mais peut rester en relation avec son père sans être angoissé, ni agressif
- peut sortir, à condition que sa mère l’accompagne (objet de réassurance / contra-phobique)
-> cela rend la mère prisonnière de la phobie de son enfant Hanz ET ça assure à Hans une certaine maîtrise de sa mère
= mise en place des bénéfices secondaires
Dans l’explication de la névrose phobique par la théorie psychanalytique, quels sont les 3 mouvements dans la constitution du symptôme (exemple du petit Hanz)? Comment l’angoisse peut-elle ressugir? Quand est-ce que la phobie “réussie”?
- Conflit : hait et amour pour le père, angoisse de castration, interdits
- représentation du conflit est refoulée -> libido se présente comme angoisse libre (sans contenu) - Refoulé surgit : fixation de l’angoisse sur une représentation substitutive -> symptôme = compromis
-> quelque chose s’exprime dans le symptôme ET symptôme est une garantie, s’exprime d’une certaine façon : le cheval devient l’objet phobogène
- localisation de l’angoisse = représentation substitutive de la représentation refoulée
- l’angoisse peut ressurgir (1) par une reviviscence interne qui amène à la crise d’angoisse ou (2) par une reviviscence externe lorsque le sujet est en contact avec l’objet
- la phobie réussit lorsque l’objet apparaît comme la source d’angoisse et que le conflit interne est totalement obturé - L’aménagement périphérique autour de ce symptôme (= lutte contre le substitut)
- caractérisé par un évitement et par les conduites de réassurance
= ce que le sujet met en place pour lutter contre le symptôme
Comment comparer l’hystérie d’angoisse (phobie) à l’hystérie de conversion?
Hystérie d’angoisse (phobie) est peu différente de l’hystérie de conversion sur le plan des mécanismes en jeu, la différence se joue dans le destin de l’angoisse convertie (hystérie de conversion) ou déplacée (hystérie d’angoisse = névrose phobique).
- dans les 2 troubles, la représentation des désirs insupportables est refoulée -> sujet a une tranquillité intérieure illusoire, au prix de symptômes invalidants
Que propose la théorie comportementale de la réponse phobique? Quels sont les 4 modèles explicatifs?
La phobie considérée comme un trouble appris :
- Modèle classique (Watson, 1920)
- Modèle des deux facteurs (Mower, 1947, Solomon et Wynne, 1954)
- Modelling (Bandura et Rosenthal, 1966)
- Modèle d’incubation (Eysenck, 1976)
Que propose le modèle classique de Watson (1920) pour expliquer la réponse phobique?
> Watson a démontré qu’il est possible d’apprendre un comportement phobique par un conditionnement pavlovien avec association entre stimulus neutre et stimulus aversif
- Albert (11 mois) face à un rat blanc (stimulus conditionnel)
1. Albert ne montre aucune crainte en présence du rat blanc
2. A chaque fois qu’Albert tend sa main vers le rat, l’expérimentateur produit un bruit intense (stimulus inconditionnel) qui provoque une frayeur chez Albert
3. Au bout de 5 essais : Albert exprime le même comportement de frayeur à la seule vue du rat
=> Certaines phobies peuvent être acquises (e.g. phobie voiture après accident, phobie ascenseurs, …)
Que propose le modèle des deux facteurs (Bower, 1947, Solomon et Wynne, 1954) pour expliquer la réponse phobique? Quelle est la limite de ce modèle?
> Comportement phobique serait acquis avec une séquence en 2 parties :
1. Peur associée par conditionnement classique, à un objet / situation phobogène (comme pour Albert)
2. Apparition comportement d’évitement entretenu par la peur
- peur aurait acquis une valeur de motivation
- évitement renforcé négativement puisqu’il produit la disparition du stimulus qui cause la peur
Modèle confirmé dans des recherches animales : apprentissage de comportements qui diminuent l’anxiété
-> Phobies chez l’homme auraient été apprises de cette façon
- e.g. : morcure pendant l’enfance -> chien devient stimulus aversif -> développement peur des chiens
-> renforcement négatif de tous les comportements qui tendent à faire disparaître / éviter l’apparition de l’anxiété (éviter les chiens amène à ne plus avoir peur)
Phobie caractérisée par une peur incontrôlable à la vue du stimulus aversif -> développement d’un répertoire de comportements d’évitement
MAIS ce modèle présente 2 problèmes principaux :
- explique difficilement la persistance du comportement phobique : pourquoi l’évitement continu devrait amener l’extinction de la réponse émotionnelle puis à l’extinction de la réponse d’évitement (alors que phobie se maintient, voie s’aggrave et se généralise au cours du temps)
- difficile d’expliquer une phobie lorsqu’il n’y a pas eu d’expérience traumatisante directe avec l’objet phobogène
-> difficile de retracer l’association directe entre stimulus aversif et objet phobogène
Que propose le ‘modelling’ de Bandura et Rosenthal (1966) pour expliquer la réponse phobique? Quelle est la limite du ‘modelling’?
> Association stimulus aversif et objet phobogène est en réalité imitée -> association apprise par imitation
Sujets observent quelqu’un qui vient de ressentir un choc électrique à l’écoute d’un son -> si on fait entendre le son au sujet, il réagit de la même manière émotive : angoisse, même si pour eux il n’y a jamais eu d’association directe entre son et choc
=> Apprentissage d’un comportement phobique pourrait se faire par observation directe d’un comportement / d’une situation entraînent une réponse douloureuse ou anxiogène, OU par le biais d’instruction verbale (répétition de “fait attention à…” qui pourrait engendrer un comportement phobique)
MAIS, dans tous les cas elle ne permet pas d’expliquer pourquoi le comportement phobique persiste (pourrait s’éteindre si le sujet se confronte a fait qu’il n’y a pas de réel danger dans la situation, ou s’il évite la situation)