Toxico Flashcards
Paracétamol : Mécanisme toxique ?
A dose thérapeutique : Paracétamol métabolisé dans hépatocytes par sulfoconjugaison (-> sulfates) et glucurunoconjugaison (-> glucuronide) = voie majeure
-> 10% paracétamol oxydé en NAPQI (N-acétyl-para-benzoquinone imine) par CYP2E1 (CYP450) = voie mineure au niveau rénal, puis détoxification du NAPQI par conjugaison au glutathion -> acide mercapturique éliminé par le rein
A dose massive : saturation de la voie majeure + déplacement vers voie mineure avec consommation ++ du glutathion -> accumulation de NAPQI toxique -> accumulations macromolécules -> cytolyse hépatique centrolobulaire + toxicité rénale (radicaux libres ++)
Paracétamol : clinique intox aiguë ?
PHASE I : 30min - 24h
- Asymptomatique ou légers troubles digestifs (douleurs abdo, N, V)
PHASE II : 24 - 72h (période intermédiaire)
- Signes digestifs (douleurs abdo, N, V)
- Cytolyse hépatique
- Débit urinaire faiblement diminué (atteinte tubulaire rénale)
PHASE III : 3 - 5j => Hépatite cytolytique centro-lobulaire
- Douleurs abdo diffuses ou + localisées dans l’aire hépatique
- Cytolyse hépatique
- Cholestase = ictère
- Signes d’insuffisance hépatocellulaire (hypocoagulation, hypoglycémie, chute du TP et du facteur V)
- Encéphalopathie, IR par néphropathie tubulaire aiguë
- Myocardiopathie, coma, décès
- Conséquence gravissime : hépatite fulminante avec insuffisance hépatocellulaire aiguë
PHASE IV : 5 - 14j
- Régénération des tissus hépatiques dans les cas favorables
Paracétamol : PEC intoxication?
Hospitalisation en réanimation si forme grave d’emblée
- TTT évacuateur : charbon activé <1h après ingestion + lavage gastrique
- TTT symptomatique : hydratation abondante IV (si encéphalopathie hépatique) + Furosémide (si IRO + compensation pertes urinaires par perfusion électrolytes) + prothrombine proconvertine Stuart B (tb coagulation) + soluté isotonique glucosé (hypoglycémie)
- TTT spécifique= antidote : N-acétyl-cystéine VO le + tôt possible (efficacité max si prise dans les 24h) ou IV (si tb conscience, N/V) -> effet réducteur direct et apport cystéine -> précurseur glutathion et reprise détoxification NAPQI
- Si pronostic vital engagé : greffe hépatique
Paracétamol : examens complémentaires ?
SI HEURE INGESTION CONNUE
- Dosage par immunochimie automatisé (immunoenzymologie, FPIA) sur sérum ou plasma
+ Spectro et chromato
- Paracétamolémie : nomogramme de Prescott
—> Interprétable à partir de la 4e h après ingestion
—> A réaliser toutes les 4h
—> Utilisable uniquement en cas d’ingestion aiguë unique
—> Estimation du risque d’atteinte hépatique
SI HEURE D’INGESTION INCONNUE
- Dosage par immunochimie automatisé (immunoenzymologie, FPIA) sur sérum ou plasma
- 2 paracétamolémies effectuées à 4h d’intervalle
—> si T1/2 > 4h : administrer la NAC car risque d’hépatite cytolytique
-Bilan hépatique : ALAT, ASAT, Taux de prothrombine, Facteur V
- Bilan rénal : urée, créatinine
- Si insuffisance hépatocellulaire : glycémie, gazométrie, lactate, recherche CIVD
Paracétamol : Risque et complications intoxication ?
- Toxicité chronique : 5 à 8 g/j pendant > 3 semaines
- Grossesse : passage barrière foeto-placentaire mais non tératogène -> dose la plus faible possible et TTT le + court possible
- Risque hépatite cytolytique : > 150 mg/kg chez adulte et > 200 mg/kg chez enfant
Méthanol : caractéristiques ?
S : Solvant, Stable, Soluble dans l’eau
O : Oxydable, Odeur caractéristique
I : Incolore, Inflammable
F : Formaldéhyde, Formiates
Méthanol : intoxication ?
- Alcools frelatés +++
- Diluant de peinture
- Alcool à brûler
Méthanol : mécanisme d’action ?
Métabolisme tonifiant oxydatif
- 1ere etape : Méthanol —> Formaldéhyde (via ADH = alcool déshydrogénase)
- 2e étape : Formaldéhyde —> Acide formique (ALDH=aldéhyde déshydrogénase)
- 3e étape : Acide formique —> CO2 + H2O
Méthanol : clinique ?
- Intoxication + longue, + tardive et + grave que l’éthanol
PHASE DE DÉBUT :
- Ivresse classique mais douloureuse et pénible (céphalée, vertiges, malaise général, NV, …)
- Acidose métabolique à TA et TO augmentés
PHASE D’ÉTAT :
- Atteinte nerveuse : agitation, risque de convulsions chez l’enfant, coma (mydriase, aréflexie totale)
- Défaillance respiratoire, hypotension, tachycardie, hypothermie
- Troubles oculaires +++
—> intox modérée : flou visuel brumeux blanchâtre ou grisâtre, scotome central
—> grave : baisse AV par névrite optique, cécité définitive sans altération oculaire visible ou amaurose
ÉVOLUTION :
- DC par défaillance cardiorespiratoire
- Séquelles oculaire (cécité totale ou partielle irréversible)
Méthanol : examens complémentaires ?
BILAN SANGUIN :
- Acidose métabolique
- Augmentation TA et TO
- Hyperglycémie, hyperlactatémie
BILAN RÉNAL :
- Protéinurie discrète
- Atteinte glomérulaire
BILAN TOXICOLOGIQUE :
- Méthanolémie (CPG-FID)
- Formiatémie et formiaturie via kits enzymatiques et CPG-FID
- Éthanolémie en parallèle
FOND D’OEIL :
- Oedème papillère blanc +/- nacré
Méthanol : prise en charge ?
- Ttt évacuateur : lavage gastrique si < 1h
- Ttt symptomatique :
—> examen ophtalmologique
—> Assistance ventilators
—> Soluté de remplissage, hydratation
—> Perfusion solutés alcalins (bicar + KCl) IV
—> Diazépam si convulsions
—> Corticoïdes si oedème papillaire - Ttt spécifique :
—> 4-méthylpyrazole (=fomépizole) IV : inhibiteur compétitif puissant ADH (le + tôt possible)
—> Éthanol : inhibiteur compétitif (affinité 10-20 fois sup) ADH - Ttt épurateur :
—> EER envisagé si gravité (hémodialyse)
Éthylène glycol : caractéristiques ?
- Goût sucré
- Inodore
Éthylène glycol : intoxication ?
- Antigel ++, détergents, adoucissants, liquide de réfrigération
- Accidentelle ou tentative de suicide
Éthylène glycol : mécanisme d’action ?
Métabolisme oxydatif toxifiant au niveau du foie et des reins
- Éthylène glycol —> glycoaldéhyde (via ADH)
- Glycoaldéhyde —> Acide glycolique (via glycoaldéhyde déshydrogenase)
- Acide glycolique —> acide glyoxylique (lactate déshydrogénase) qui peut se complexer et donner l’oxalate de calcium (cristaux) par ALDH
Éthylène glycol : clinique ?
PHASE I DE LATENCE (3-12h) :
- Tb digestifs
- Dépression du SNC
- Tb métabolisme et bio : hyperosmolarité, hyperglycémie, hypocalcémie, acidose métabolique à TA et TO augmenté
- Tb rénaux : IRAF car déshydratation + précipitation cristaux
- Tb musculaire : paresthésies, fasciculations
PHASE II (12-24h) :
- Signes CV : tachycardie, hypotension, tachypnée, cyanose, défaillance cardiaque, hyperventillation
PHASE III (24-72h) :
- Atteinte rénale = tubulopathie aiguë anurique
ÉVOLUTION :
- Séquelles neuro liées aux dépôts d’oxalate de Ça dans plusieurs organes
- Formation oedème cérébral
Éthylène glycol : examens complémentaires ?
- Bilan bio : GDS + ionogramme + glycémie + calcémie + bilan rénal
- Bilan toxicologique :
—> Dosage éthylène-glycol plasmatique (HPLC ou GC-MS)
—> Dosage acide glycolique plasmatique : élevé si stade tardif - Mise en évidence des cristaux d’oxalate de calcium dans les urines (après centrifugation et MO)
- Dosage alcoolémie en parallèle ++
Éthylène glycol : prise en charge ?
TTT évacuateur :
- lavage gastrique si < 1h
TTT symptomatique :
- Perfusion bicarbonates + KCl : pour réduire acidose métabolique
- Réhydratation + soluté de remplissage
- Diazépam
- Intubation, ventilation si défaillance respiratoire
- éviter calcium même si hypocalcémie car augmente la toxicité rénale et neurologique +++
TTT spécifique :
- 4-méthylpyrazole (=fomépizole) = inhibiteur compétitif ADH
—> Le + tôt possible
—> IV
TTT épurateur :
- EER par hémodialyse si sévère
Salicylés : circonstances intox ?
Intox accidentelle
Jeunes enfants ++
Dose toxique = 20 g/j chez adulte et 1-5g/j chez enfants
Salycilémie seuil à 250 mg/L -> mort si > 1200 mg/L
Salicylés : mécanisme toxique?
-> acide acétylsalicylique = à faible dose : inhibition COX1 constitutive (effet anti agrégeant plaquettaire) et à forte dose : inhibition COX2 inductive (effet antalgique, anti-inflammatoire, antipyrétique)
Stimulation du SNC directe (centres cochléaires et vestibulaires, area postrema, toxique bulbaire) -> effets métaboliques (accumulation acides organiques endogènes et exogènes, découplage phosphorylation oxydative -> diminution ATP) -> compensation (augmentation glycolyse, glycogénolyse, inhibition déshydrogénases -> cycle de Krebs et métabolisme AA) + lésion gastriques (ion salicylate irritant local et inhibition prostaglandines)
Salicylés : symptômes ?
- Troubles neuro sensoriels : céphalées, vertiges, acouphènes/bourdonnements d’oreille, photophobie, tub conscience chez l’adulte et conscience rapidement altéré en coma chez l’enfant
- Troubles respiratoires : polypnée (respiration incontrôlable), phase précoce avec alcalose respiratoire aiguë compensée par le rein, puis phase intermédiaire avec acidose métabolique + alcalose respiratoire, puis phase tardive avec acidose mixte et augmentation TA
- Troubles digestifs : nausées, vomissements, hémorragies digestives, douleurs épigastriques
- Troubles rénaux : IRA fonctionnelle puis organique
- Troubles CV : vasodilatation, tachycardie
- Autres : déshydratation globale (EC + IC) par pertes digestives/respiratoires et cutanées + hyperglycémie modérément augmenté ou hypoglycémie + hyperthermie + hypernatrémie et hyperosmolarité
Salicylés : diagnostic ?
- Dosage salicylémie : par immunochimie ou techniques chromato + spectro de masse -> toutes les 6h pour déterminer évolution concentration jusqu’à ce qu’il y ai une décroissance sur 2 prélèvements successifs -> indispensable à la PEC pour ma décision de dialyse
- Bilan bio avec état d’hydratation, métabolique, pH sanguin, bilan hépatique et rénal
Salicylés : complications ?
- Syndrome de Reye chez nourrissons/enfants
- FE : risque fœtal (acidose, hémorragie néonatale, fermeture prématurée du canal artériel) -> déconseillé jusqu’au 5ème mois + CI 5 mois révolus
Salicylés : PEC ?
Hospitalisation : repos au lit, demi-assis + monitorage CV
- TTT évacuateur : lavage gastrique ou décontamination digestive au charbon activé < 1h après ingestion
- TTT symptomatique : réhydratation avec NaCl ou glucose si DIC, intubation + ventilation si coma, bicarbonates pour compenser acidose métabolique, KCl si hypokaliémie, refroidissement par moyens physiques pour hyperthermie, BZD (diazepam) pour convulsions, vitamine K si troubles coagulation (hémorragie), IPP pour troubles digestifs
- TTT épurateur : épuration rénale par diurèse alcaline via bicarbonates PO ou IV (pH 7,5-8,5) -> accélère élimination en bloquant résorption tubulaire + EER par hémodialyse si salicylémie > 1000 mg/L, 6h post-ingestion -> élimination salicylés et correction acidose métabolique
+ Surveillance : clinique TA, FR, FC, T°, diurèse, ECG et biologique
Morphinomimétiques : propriétés thérapeutiques ?
- Origine naturelle par papaver somniferum ver album = alcaloïde de l’opium = morphine, codéine
- Origine semi-synthétique = héroïne -> agonistes purs (fentanyl, tramadol), partiels (buprénorphine) et antagonistes (naloxone)
= agoniste Rc opioïdes mu, kappa, delta + action centres bulbaires respiratoires en inhibant activité sur les chémorécepteurs centraux (mu et delta) + action motilité gastro-intestinale (mu et delta) et sur le sphincter rien (kappa, mu)
Morphinomimétiques : circonstances d’intox?
- injectée ++
- snifé, inhalé, fumé ou ingéré
—> overdose accidentelle ++ (toxicomanes ou patients sous morphine) ou volontaire (suicide par antidouleurs)
Morphinomimétiques : symptômes ?
- Phase initiale d’euphorie, excitation, bien-être
- Tb respiratoires : dépression respiratoire, dose dépendante, bradypnée, rythme de Cheynes-stokes ++ -> OAP, inhalation trachéo-bronchique
- Tb neuro : myosis serré, punctiforme, bilatéral en tête d’épingle
- Tb CV : bradycardie, hypotention artérielle (dilatation vaisseaux)
- Tb de la conscience : somnolence, coma aréfléxique/calme, convulsions, sédation
- Tb rénaux : rétention urinaire
- Tb digestifs : N, V, Constipation
- Hypothermie, risque infectieux
—> Intox chronique : Syndrome de sevrage avec Tb neuro (état de manque, anxiété, insomnie, douleurs articulaire et musculaire, mydriase, hypersécrétion), Tb CV (tachycardie, polypnée avec HT), Tb digestifs (N, V, sueurs) —> levée d’inhibition
6h-8h : anxiété, HTA, hypersécrétion
12h : mydriase, piloérection, maladie général
24-48h : insomnie, spasmes, douleurs abdo, HTA, bradycardie
Morphinomimétiques : Diagnostic ?
- dépistage dans les urines par technique immunoenzymatique
- identification par HPLC-SM dans sang ou urine
- Recherche de morphine, codéine, 6-MAM (6-monoacétylmorphine), M3G (Morphine-3-glucuronide)
Morphinomimétiques : PEC ?
Hospitalisation urgente en réanimation
+/- charbon activé
- TTT sympto : incubation et ventilation (dépression respiratoire et SN), diazépam (convulsions), remplissage vasculaire et aminés sympathomimétiques (hypotension, choc cardio, vasoplégie), réchauffement (hypothermie)
- TTT spécifique : antagoniste pur = Naloxone IV (action sur 30 min -> antagoniste Rc opioïdes, compétition des opiacés, spécifique) -> corrige dépression respiratoire (EI : V, frissons, agitation)
Si intox chronique : TTT substitutif aux opiacés (TSO) pour aider au sevrage
- Méthadone : agoniste pur des Rc mu (en cas de Tb psychiatriques sévères) -> effets euphorisants faibles et durée d’action longue -> médicaments par paliers (gélules ou sirop) car allongement du QT par inhibition des canaux potassiques voltage-dépendants
- Buprénorphine : agoniste partiel de haute affinité mu, antagoniste kappa2 et agoniste kappa1 + delta -> risque détournement
Digoxine : propriétés thérapeutiques ?
- Ttt de l’insuffisance cardiaque et des troubles du rythme cardiaque
- Glycoside cardiotonique
- MA : blocage de la pompe Na+/K+ ATPase
—> Mécanisme toxique : accumulation Na+ IC -> augmentation K+ EC + inversion échangeur NCX1 (Na/Ca) -> augmentation excessive du Ca2+ intracellulaire et baisse du K+ intracellulaire