Semaine 12 Flashcards
Que peut-on dire de l’Acadie?
Origines du mot Acadie (1524) : « Arcadie » (région grecque)
- Usage a eu raison du « R »
Ancienne Acadie et la nouvelle
- Devient la Nouvelle-Écosse
Fait partie de la Nouvelle-France
Port-Royal est le chef-lieu de l’Acadie (1604) (devient Annapolis)
Population passe de 420 à 885 entre 1671 et 1686 (surtout à Port-Royal)
- 1713 : 2 300 Acadiens – 1755 : 14 000 Acadiens
- Très forte fécondité et faible mortalité (environ 6,75 enfants (75% survivent))
- Pendant une longue période : pas de guerre, pas d’épidémie et pas de famine
Société basée sur l’agriculture et la coopération
- Aboiteaux
Métropoles alternent leur occupation
- Plusieurs fois, les Français et les Anglais ont pris le contrôle
Traité d’Utrecht (1713) – Fin de la guerre de Succession d’Espagne
- France cède Terre-Neuve, Acadie péninsulaire et la baie d’Hudson
- Habitants du Nouveau-Brunswick ont 1 an pour quitter
- Mouvement migratoire vers Beaubassin et le bassin des Mines
– Grand-Pré passe de 1 031 à 3 736 habitants entre 1714 et 1737
1737 : Louisbourg est la 3e ville en importance après Québec et Montréal (2006 habitants)
Edward Cornwallis fonde Halifax pour faire contrepoids
- Exige le serment d’allégeance des Acadiens qui y vivent
- Interdit le commerce avec Louisbourg, île Saint-Jean (I.-P.-E.) et le Canada
- Occasionne le départ de 3 600 Acadiens vers l’Île Royale (Cap-Breton) ou Île Saint-Jean
- Certains y voient les premiers signes du Grand Dérangement
Déportation ordonnée par le lieutenant-gouverneur
- Contexte militaire s’y prêtait pour les Anglais (en plus d’être prévue depuis 1 an)
1. Dispersion des familles
2. Pillage des établissements
- Fermes incendiées
3. Déportation
- Plusieurs décès sur les bateaux
Qu’est-ce que le Grand Dérangement? (Déportation)
Acadie péninsulaire
- Répartis dans les 13 colonies
- Virginie a payé pour les renvoyer en Angleterre (1 100 personnes)
- Caroline du Sud et la Géorgie les aident à retourner en Acadie
De 1755 à 1757
- 2 000 Acadiens trouvent refuge à l’île Saint-Jean
- 1 500 s’enfuient au Québec
1758 : Île Royale devient britannique
- Déportation de 3 500 personnes en Angleterre ou en France (même chose pour l’Île Saint-Jean)
Total : environ 10 000 déportés
- Dernière déportation massive en 1762 (1500 déportés)
Plusieurs ont décidé de fuir (réfugiés)
Que peut-on dire de la renaissance de l’Acadie?
Au 18e siècle : certains Acadiens reviennent (après 1763)
Nouveau-Brunswick accueille des Loyalistes : minorisation (démographique, politique et sociale)
Milieu du 19e siècle : tentative de regroupement (développement communautaire)
- Éducation a des implications politiques et économiques (Création d’une élite francophone)
Fin du 19e siècle : conventions nationales
- Trouvent leurs repères, leurs symboles, leurs mythes fondateurs
– Fête (15 août), hymne, drapeau
- Liens linguistiques et religieux avec le Québec
20e siècle
- Depuis les années 1960 : décroissance en Nouvelle-Écosse et à l’I.-P.-E. (pressions assimilatrices)
- Nouveau-Brunswick : population francophone demeure en place
1. Taux de natalité élevé
2. Moins forte propension à émigrer
En 1921: 31% de la population – 16% 50 ans avant
Population francophone se maintient aux alentours de 30% depuis
Que peut-on dire des Franco-Ontariens et des francophones de l’Ouest?
Franco-Ontariens
- Davantage au 19e siècle
- Avant, surtout des postes militaires ou de traite
- 1830 : mouvement migratoire
1. Surpeuplement des campagnes québécoises
2. Développement du capitalisme (forêts, mines)
- Concentration à l’est et au nord (rivière des Outaouais)
– Mais pas uniquement…
À partir de 1870, la migration s’effectue plus à l’Ouest (chemin de fer)
Environ 1M de Québécois ont quitté pour la Nouvelle-Angleterre
Plusieurs sont passés par les États-Unis et sont remontés vers le Manitoba (Saint-Boniface)
- S’établissent souvent où il y a encore une présence métisse
1871 : population franco-manitobaine était de 50%, en 1891 = moins de 10%
Migrations reposaient sur les réseaux de parenté (très souvent)
Caractéristiques des francophones de l’Ouest (Poids politique très faible)
1. Dispersion à l’échelle régionale (provinciale)
2. Concentration à l’échelle locale
Quels sont les défis et affronts du français?
Français est mal perçu dans plusieurs provinces
- Plusieurs lois anti-francophones sont adoptées
Interdiction de l’enseignement en français
- 1890 : Manitoba – 1905 : Alberta – 1912 : Ontario (Règlement 17)
- Parfois de manière contournée (formation du personnel, manuels scolaires)
Nouveau-Brunswick : pas d’écoles francophones (enseignement clandestin)
Règlement 17 : Interdiction d’instruire les enfants en français à partir de la 3e année
En 1951, 7,4% de la population de l’Ontario = francophones
Proportion qui diminue sans cesse en raison de :
1. Augmentation de l’immigration non francophone
2. Baisse du taux de fécondité (depuis 1970)
3. Baisse du taux de reproduction linguistique
Atténuation de la baisse du taux de reproduction linguistique (depuis 30 ans)
1. Loi sur les services en français
2. Développement d’écoles francophones
Dans l’Ouest, la population francophone a diminué de moitié depuis le milieu du 20e siècle
- Ne tient qu’aux associations culturelles et économiques et aux écoles
- Marché du travail très fortement dominé par l’anglais
Que peut-on dire de la francophonie canadienne?
Deux langues officielles (français et anglais) depuis 1969
Loi sur les langues officielles
- Offre de services dans les deux langues
- Promotion des deux langues
Les minorités linguistiques ont droit à l’instruction (primaire et secondaire)
- Charte canadienne des droits et libertés
Québec est la seule province qui a le français comme langue officielle
Nouveau-Brunswick est la seule province officiellement bilingue
Canada, Québec, Ontario et Nouveau-Brunswick = membres de l’OIF
3000 écoles primaires et secondaires
75 collèges
Près de 30 universités (majorité sont situées au Québec)
Hors du Québec : 160 000 francophones qui étudient dans leur langue
- Vingtaine de collèges et universités hors Québec
Environ 1,7 million de Canadiens étudient le français comme langue seconde
- 430 000 = immersion française hors Québec
Médias
- Radio : 220 stations de radio communautaires, régionales ou nationales (27% hors Québec)
- Près de 50 stations de télévision (communautaires, privées, publiques) (33% hors Québec)
- Dizaine de quotidiens (environ 35 journaux hors Québec)
Quelles sont les variables descriptives de la francophonie?
Langue maternelle : « la première langue apprise à la maison dans l’enfance et encore comprise par la personne au moment où les données sont recueillies. » (Statistique Canada)
- « Si la personne ne comprend plus la première langue apprise, la langue maternelle est la deuxième langue apprise. Dans le cas d’une personne qui a appris deux langues en même temps dans la petite enfance, la langue maternelle est la langue que cette personne a parlé le plus souvent à la maison avant de commencer l’école. Une personne a deux langues maternelles seulement si les deux langues ont été utilisées aussi souvent et sont toujours comprises par la personne.» (Statistique Canada)
Langue parlée le plus souvent à la maison : « la langue que la personne parle le plus souvent à la maison au moment de la collecte des données. Une personne peut déclarer plus d’une langue comme étant «parlée le plus souvent à la maison» si les langues sont parlées aussi souvent l’une que l’autre. » (Statistique Canada)
Connaissance des langues officielles : « désigne la capacité d’une personne de soutenir une conversation en anglais seulement, en français seulement, dans les deux langues, ou dans ni l’une ni l’autre. » (Statistique Canada)
Première langue officielle parlée
Selon les variables utilisées, le nombre de francophones peut varier de 7,3M à 10,4M
Données tirées du recensement
Que peut-on dire du portrait général des langues?
Langue maternelle :
- Anglais : 54.9%
- Français : 19.6%
- Langues non officielles : 21.4%
- Français et anglais : 0.8%
- Anglais et LNO : 2.5%
- Français et LNO : 0.3%
- Français, anglais et LNO : 0.1%
- Plusieurs LNO : 0.3%
Langue le plus souvent parlée à la maison :
- Anglais : 63.8%
- Français : 19.2%
- Langues non officielles : 12.7%
- Français et anglais : 0.6%
- Anglais et LNO : 3.1%
- Français et LNO : 0.3%
- Français, anglais et LNO : 0.2%
- Plusieurs LNO : 0.1%
Connaissance des langues officielles :
- Anglais seulement : 69.0%
- Français seulement : 11.2%
- Anglais et français : 18.0%
- Ni anglais ni français : 1.9%
Première langue officielle parlée :
- Anglais : 75.5%
- Français : 21.4%
- Anglais et français : 1.3%
- Ni anglais ni français : 1.8%
Que peut-on dire du recensement de 2021 au Canada?
75,5% des Canadiens ont l’anglais comme première langue officielle parlée (74,8% en 2016)
- 63,8% parlent l’anglais de façon prédominante à la maison (74,2% régulièrement)
21,4% des Canadiens ont le français comme première langue officielle parlée (22,2% en 2016)
90% des Canadiens parlent régulièrement le français ou l’anglais à la maison
12,7% des Canadiens parlent une autre langue que le français ou l’anglais à la maison (7,7% en 1991)
25% des Canadiens ont une langue maternelle différente que le français ou l’anglais
- Record depuis 1901 (existence de la question)
40% des Canadiens peuvent soutenir une conversation dans plus d’une langue
80,6% de ceux qui n’ont pas l’anglais ou le français comme langue maternelle optent pour l’anglais (6,1% pour le français)
68,8% des Canadiens ayant une langue maternelle autre que l’anglais ou le français parlent régulièrement ou de façon prédominante une des deux langues officielles à la maison
Que peut-on dire du bilinguisme?
Bilinguisme est stable à l’échelle canadienne (environ 18%)
- Non sans mouvement
1. Progresse au Québec (44,5% à 46,4%)
- 25,5% en 1961
2. Recule hors du Québec (9,8% à 9,5%)
Pourquoi ?
- Plus de personnes uniquement en mesure de soutenir une conversation en anglais ou dans aucune langue officielle
Majorité des bilingues vivent au Québec (59,2%)
- 57,7% en 2016
Bilinguisme plus élevé lorsque que la langue maternelle est en milieu minoritaire
Bilinguisme inégal
- 47,6% des bilingues sont des francophones (langue maternelle)
- Anglophones constituent 9% des bilingues
- Allophones constituent 11,5% des bilingues
Certains le voient comme une force
Que peut-on dire de la situation de la francophonie canadienne?
19,63% des Canadiens sont francophones (langue maternelle)
- Répartition irrégulière (pas comme en Belgique ou en Suisse)
Québec est un milieu majoritaire
- Haut taux de fécondité jusqu’à la Révolution tranquille
Autres provinces sont des milieux francophones minoritaires
- 77% des francophones (minoritaires) se trouvent au Nouveau-Brunswick ou en Ontario
– Environ 582 000 en Ontario (première langue officielle parlée) (1,2m peuvent s’exprimer dans les deux langues)
– 240 000 au Nouveau-Brunswick (langue maternelle)
« Francophones hors Québec » = québéco-centriste (exclusion)
- On optera davantage pour « communautés francophones minoritaires » ou « francophones des provinces anglophones »
Peut-on dire que la francophonie est menacée?
Avenir d’une langue est déterminé par trois facteurs
1. Démographie
2. Soutien institutionnel
3. Statut socioéconomique des locuteurs
Anglais a un statut économique supérieur
- Beaucoup plus d’interactions en anglais au quotidien = défavorable au français
Pour un francophone en situation minoritaire, le bilinguisme est pratiquement nécessaire (et au Québec ?)
- Promotion économique et sociale
- Risque pour la génération suivante
- Plusieurs minorités linguistiques ont été anglicisées
– Francophonie est une exception
Francophonie est une exception pour deux raisons
1. Vitalité démographique (jusqu’aux années 1960)
2. Concentration sur des territoires ruraux
- Majoritaires et autosuffisants
Qu’est-ce que ça signifie de vivre dans une situation minoritaire au niveau de la langue?
Égalité pas si égalitaire (loi vs pratique)
- Surtout en situation minoritaire
En 1951 : les francophones en situation minoritaire = 7,3%
- 60 ans plus tard : 4%
Communautés francophones ne connaissent pas une décroissance absolue
- Forte croissance de la population allophone (n’a pas le français ou l’anglais comme langue maternelle)
Croissance des francophones est plus lente que la croissance générale
Taux d’attraction linguistique est en baisse
- Immigrants ne parlent ou ne choisissent pas le français
Le fort taux de fécondité des francophones (supérieur à celui des anglophones) a longtemps contribué à limiter les écarts
- 1956-1961 : 5 enfants par femme – 2001-2006 : 1,5
- Renouvellement d’une population = 2,1
Quels sont les facteurs déterminants de la langue?
Immigration
- Immigrants francophones = 3% - anglophones = 25% - allophones = 71%
- Taux de transmission des allophones = anglais à 98,5%
- Français est peu adopté en famille ou au travail
- Question de l’intégration des immigrants francophones
– Exemple de l’Acadie (deux francophonies)
— N’ont pas l’impression de faire partie, mais plutôt d’être des clients
Exogamie : « Mariage entre sujets n’appartenant pas au même groupe de parenté (famille, lignage, clan, etc.). » (Larousse)
- Dans le cas de la francophonie on parlera des langues maternelles ou de groupes linguistiques (opposé = endogamie)
- Risque de non transmission – Même les couples francophones transmettent l’anglais à leurs enfants (milieux minoritaires)
- 2006 : taux d’exogamie était de 45% (40% avec des anglophones, 5% avec des allophones)
– Pratique beaucoup plus répandue chez les jeunes
- Taux de transmission selon certaines situations :
– Couple français-français = 93%
– Couple exogame = 25% (un seul parent français)
- 88% des enfants de couples endogames (fr) fréquentent l’école francophone
– 34% des enfants de couples exogames
- Exogamie n’est pas un facteur causal – C’est plutôt la dynamique choisie par les parents
– Stratégie « 1 parent, une langue »
- Moins de 20% des foyers exogames utilisent le français à la maison
Éducation post-secondaire
- Futur leadership des communautés francophones en dépend
– Immersion en anglais à ce niveau est une étape vers l’anglicisation
- 44% d’ayants droit fréquentent une école secondaire francophone
- Parmi eux, 64% songeaient à fréquenter une institution collégiale/universitaire francophone
Raisons évoquées pour ne pas les fréquenter
1. Faible rendement
2. Peu d’intérêt pour le français
3. Préférence pour l’anglais
4. Distance
5. Manque de bourses
Vieillissement de la population
- Solde naturel est actuellement excédentaire en raison de l’espérance de vie élevée
- Francophones surreprésentés dans les 45 ans et plus (encore davantage chez les 65 ans et plus)
- Ratio de francophones de 65 ans et plus = 1,15 par rapport aux francophones de 15 ans ou moins
– Plus de francophones âgés que de jeunes
- Anglophones : ratio est de 0,49
Urbanisation et exode des régions rurales
- Raisons économiques
- Affaiblissement des institutions
- Affaiblissement des communautés (concentration diminuée)
Qu’est-ce que la vitalité communautaire?
Vitalité communautaire : « le résultat de l’action d’un certain nombre de facteurs structuraux, influençant la probabilité qu’un groupe se comporte comme une entité distincte et active dans des situations de contacts intergroupes » (Gilbert et al., 2010)
- Le fait d’exister par rapport aux autres groupes
Trois catégories de variables
1. Statut de groupe
- Prestige social, économique, socioéconomique et linguistique
2. Variables démographiques
- Taille, importance relative, répartition
- Fertilité, endogamie, mobilité
3. Variables relatives au soutien institutionnel
- Degré et étendue
- « plus un groupe contrôle ses institutions ou exerce du pouvoir dans des organisations sociales importantes, plus élevée sera la vitalité du groupe et plus grande la probabilité que sa langue soit utilisée » (Gilbert et al., 2010)
Québec est aujourd’hui la seule province qui réunit les 3 conditions de la vitalité
- Pour le Nouveau-Brunswick : caractère bilingue est en jeu
– Vieillissement de la population
– Peu d’immigrants s’y établissent
Vie sociale demeure une question de proximité
- Malgré toutes les technologies
Concentration + Autonomie économique = plus de garanties qu’une reconnaissance institutionnelle
Complétude institutionnelle
Favoriser des emplois qui nécessitent sa maîtrise
- Marginal en milieu de travail
– Provinces anglophones : 2,1% des travailleurs utilisent le français (vs 87,1% au Québec)