Rôle de l'intervenant

Question 1

Quels sont les principaux outils à la disposition de l’intervenant en milieu correctionnel?

Answer 1

1. Savoir. La formation adéquate, les connaissances.
2. Savoir-faire. La dimension plus pratique des connaissances acquises. S’acquière majoritairement sur le terrain.
3. Savoir-être. Comment on se définit nous-mêmes comme intervenant pour mieux mobiliser nos forces. On s’attarder sur cela et y réfléchir, ça ne s’acquière pas. Il faut partir de notre propre personnalité, voir quel type d’intervenant on est et composer avec cela.

Question 2

Quelles sont les trois motivations insconscientes de l’intervenant en milieu correctionnel, selon Casoni?

Answer 2

1. Guérir. Référence au médical (maladie), traiter le mal chez la personne, dimension bon/mauvais. Lutte contre le mal (récidive, rechute, etc.). Objectifs thérapeutiques dictés par l’institution (ou la société), par exemple protéger le public. L’intervenant s’identifie à la société (société = victime du délinquant). L’intervenant peut lui-même être victime du délinquant donc se donne le rôle de lutter contre la criminalité (comme une maladie). Pièges possibles de cette approche :
    L’intervenant peut faire face à l’impossibilité de satisfaire à l’idéal de l’intervention thérapeutique (peut être démoralisant pour l’intervenant, peut être vu comme un échec si on n’atteint pas l’objectif).
    Peut conduire l’intervenant à exercer abusivement des mesures thérapeutiques pour répondre à un idéal institutionnel (utilisation de séduction)
    Réduire le client à ses gestes criminels (met l’accent sur le criminel, vision de méchant/ennemi).
2. Soigner. Prendre soin, réconforter, soulager. Objectifs thérapeutiques dictés par le délinquant. Le client va dire l’inconfort qu’il a et l’intervenant répondre à cette souffrance. Intervenant s’identifie à la société (délinquant = victime de la société). L’intervenant se voit comme responsable en partie des conditions du délinquant. Un mouvement se dessine depuis quelques années –» Éthique du Care (soucis). On essaie de concevoir que l’intervention doit se faire dans un contexte de compassion, cela nous permet de mieux intervenir, vision plus humaniste et ouverte. Utilisé auprès des clientèles vulnérables (itinérance, jeunes). Pièges possibles :
    Le fait que l’intervenant s’identifie trop à a souffrance peut le faire perdre de vue son rapport clinique. Perte de distance avec la clientèle, moins de neutralité.
    Devient difficile de définir et délimiter le cadre de son intervention. Peut perdre de vue qu’on a un mandat si on est trop dans le souffrance (soulager), risque de s’éparpiller et de se perdre dans cela. Nous empêche de délimiter notre rôle.
    Peut amener l’intervenant à se tenir responsable de la condition du délinquant (participé inconsciemment à sa souffrance).
    Réduire le client à sa souffrance et à sa détresse, favorise une déresponsabilisation par rapport à ses gestes, peut devenir contre-productif.
3. Aider. Relation d’aide, favoriser, épauler, soutenir, supporter, accompagner. Bien évaluer les besoins du délinquant, et tenter d’articuler ces besoins au mandat institutionnel. Pas de piège, c’est le modèle idéal pour éviter les pièges des autres postures. Relation d’aide dans un contexte particulier (contrainte).

Question 3

Quel est un outil important mobilisé en intervention, selon Landry?

Answer 3

La notion de l’intuition.

S’oppose à a notion de la raison (pas suffisant, chercher piste de solution qui relève de l’intuition). Pour qu’une intervention soit adéquate et utile il faut être dans un rapport entre l’intuition et la raison.

Principaux avantages de l’intuition :

1. Favorise la créativité et l’innovation. À la place de reproduire des pratiques déjà faites, permet d’émerger de nouvelles pratiques. Laisser court à son intuition. Essayer des pistes, mais sortir des sentiers battus peut être positif.
2. Permet de saisir une situation complexe sans avoir à en comprendre tous les éléments constitutifs. Normalement on évaluer longuement la situation pour prendre une bonne décision (logique rationnelle). Par contre, en intervention on travaille « on the spot », il faut agir maintenant, sans avoir toutes les informations et l’évaluation. Dans des cas pratiques sur le terrain, l’intuition est importante.
3. Permet à l’intervenant de développer sa confiance en ses propres forces. Il faut laisser aller son intuition puisqu’on va développer sa confiance.