Protection sociale Flashcards
A partir de quand la puissance publique va commencer à prendre en charge les risques sociaux ?
18ème siècle
En Angleterre, le Speenhamland Act (1795-1834) :
→ protection des ouvriers allocation complémentaire si diminution du salaire
→ première assistance publique
On parle d’assistance publique car la société anglaise se donne le devoir de porter secours aux “indigents” et aux victimes d’un aléa
Définition protection sociale
Protection sociale : ensemble des institutions et dispositifs mis en œuvre pour assurer et aider les individus face aux risques économiques et sociaux de l’existence. Elle prendra ainsi en charge collectivement les conséquences pour les individus de la réalisation d’un risque.
Définition risque
vient de l’italien “rischio”
Probabilité d’occurrence d’un événement considéré comme dommageable
Pour une société d’assurance, c’est un préjudice ou un sinistre éventuel
Quels sont les différents types de risques ?
- Economique : perte du capital ou d’argent engagé dans une opération commerciale
- Social : impossibilité d’assurer ses moyens d’existence par son seul travail → François Ewald, « L’assurantialisation de la société française », 2011
- Economique et sociale : Événement aléatoires et incertains et facteurs d’insécurité pouvant affecter à la baisse le niveau de vie d’un ménage en provoquant soit une augmentation de ses besoins et/ou dépenses et/ou une diminution de ses revenus
François Ewald, « L’assurantialisation de la société française », 2011, Un événement devient un risque si on le représente comme tel. Un risque social est le résultat d’un consensus qui est variable selon les époques et lieux
Quelles sont les causes que les risques entrainent une baisse du niveau de vie ?
- Causes exogènes : catastrophes naturelles (incendie de 2022, crise covid…)
- Causes endogènes : risque généré par le progrès technique (accident nucléaire de tchernobyl de 1986)
Dans tous les cas, caractère aléatoire et incertain → Franck Knight
Qui cherche à faire la différence entre l’aléatoire et l’incertain ?
Franck Knight, Risk, uncertainty and profit, 1921 :
- Risque : événement probabilisable
- Incertitude : événement improbabilisable
Exemple : entrepreneur, l’entreprise évolue dans un monde incertain ou la prise de décision releve de l’intuition plutôt que du raisonnement rationnel. Ils sont plus doués pour prendre des décisions en situation d’incertitude
Quel sont les deux types de risques ?
David Le Breton, Sociologie du risque, 2017
- Risque d’incertitude : impossibilité de calculer les chances d’occurence par impossibilité de calcul ou manque d’information Les économistes ne peuvent pas prédire la date et l’ampleur des crises économiques
- Risque de probabilité : possibilité de calculer les chances que l’événement se produise. Si 2000 billets sont vendus dans une loterie, chaque billet à une chance sur 2000
Défintion économie comportementale
Economie comportementale : tout les questionnements autour du modèle de l’homo economicus qui questionne la rationalité des individus.
Quel est le rapport des individus au risque ?
Daniel Kahneman et Amos Tversky, « Prospect theory : an analysis of decisions under risk» , 1979
Les individus ont une forte aversion à la perte de capital ce qui les pousse à ne pas privilégier les configurations liées au risque
Les individus ont des attitudes différentes s’ils s’exposent à des gains ou des pertes. Ils sont récalcitrants aux risques concernant de potentiels gains mais sont plus enclins face à de potentielles pertes
L’appétence au risque est une fonction décroissante de la richesse → décroissance de l’utilité marginale du revenu
Quels facteurs peuvent entrainer des changements de perception du risque ?
Genre : Baudelot et Establet, Allez les filles !, 1992, culture de l’agon, les garçons sous estiment le risque d’échec scolaire et les filles le surestiment malgré de meilleures résultats
Milieu social : Les catégories favorisées font confiance au progrès et en acceptent les risques → capital culturel. Les défavorisés se sentent victimes d’un risque qui les dépasse. Ex : antivax
Conditions d’existence : Luc Boltanski « Les usages sociaux du corps », 1971
- Rapport instrumental : classe pop → corps outil
- Rapport réflexif : classe favorisée → corps comme fin en soi
Quelles sont les 4 cultures et leur rapport au risque ?
Mary Douglas, Risk and Culture, 1982 :
- Hiérarchique et bureaucratique des services d’état : respecte la science institutionnel mais craint la perturbation de l’ordre social
- Individualiste et compétitive : entreprenneur, font confiance au progrès et prennent des risques et estiment pouvoir les maîtriser
- Égalitaire et communautaire : mouvement environnementaux ou antinucléaire, grande méfiance vis à vis de la science institutionnel et peur des risques liés au PT et scientifique
- Fataliste : les exclus et les dominés qui vivent avec une posture de déni des risques et de soumission aux menaces
Quels facteurs influent sur l’exposition au risque à l’échelle individuelle ?
- Classe sociale : espérance de vie
- Genre : inégalités consécutives à un divorce
- Age : consommation excessive d’alcool
- Niveau de diplome : chômage
- Génération : précarité
Qu’est ce que la société du risque ?
Ulrich Beck, La société du risque, 1986
On produit plus, ce qui produit plus de risques
Passage d’une société traditionnelle (idéal d’égalité et objectif d’aller vers mieux). Remplacé par un idéal de sécurité , le but est d’éviter le pire. Les sociétés ont évolué de “j’ai faim” à “j’ai peur”
→ Le PT est perçu de façon croissante comme source de risque
Anthony Giddens, Les conséquences de la modernité, 1994
S’inscrit dans le prolongement de Beck
Les facteurs de modernité (globalisation, délocalisation…) engendrent des risques → nucléaire, inégalités, réchauffement climatique…
Ce n’est plus l’individu qui est le facteur de risque et la science qui est facteur de sécurité mais c’est maintenant l’inverse. L’individu est devenu sa propre source de sécurité avec les institutions
A quoi s’opposent les sociétés du risques ?
Pierre Bourdieu, « La société traditionnelle ; attitude à l’égard du temps et conduite économique », 1963
Etude des sociétés paysannes en Algérie
Dans les sociétés traditionnelles, le risque n’a pas de sens. Chercher à prévoir et calculer un risque est condamné moralement. Tout événement s’inscrit dans un dessein supérieur (spirituel).
→ Dans la société kabyle, le hasard n’existe pas.
Sur quels principe repose la gestion collective du risque ?
Pierre-André Chiappori, Risque et assurance, 1997
La gestion du risque est une préoccupation universellement partagée qui repose sur :
- La prévention
- La mutualisation
- La division
- Le transfert.
Si cette couverture est souvent souhaitable, c’est l’Etat en intervenant qui doit prendre en charge ce rôle et décider des principes d’équité entre les individus