Pouvoir accessoire de fouille Flashcards
Qu’est-ce que le pouvoir de fouille accessoire à une arrestation?
C’est un pouvoir de fouille reconnu en common law pour les policiers, leur permettant de fouiller une personne lorsqu’ils procèdent à une arrestation, qu’elle soit avec ou sans mandat. Ce pouvoir est distinct de la fouille accessoire pour détention dans le cadre d’une enquête (arrêt Mann).
Dans quel arrêt la Cour suprême a-t-elle reconnu pour la première fois le pouvoir de fouille accessoire à une arrestation légale?
Dans l’arrêt Cloutier c. Langlois (1990). La Cour a établi que ce pouvoir existe en common law, sous certaines conditions, lors d’une arrestation légale.
Quelle est la condition préalable essentielle pour qu’une fouille accessoire à une arrestation soit autorisée?
L’arrestation doit être légale. Si l’arrestation est illégale (par exemple, si les motifs raisonnables de croire n’étaient pas atteints), la fouille est inconstitutionnelle et viole les articles 8 (fouille abusive) et 9 (détention arbitraire) de la Charte.
La fouille accessoire à une arrestation dépend-elle de l’urgence de la situation?
Non, elle ne dépend pas de l’urgence. Les policiers peuvent décider de fouiller une personne arrêtée, mais ils ne sont pas obligés de le faire dans une situation urgente pour justifier leur pouvoir.
Quelles sont les trois limites au pouvoir de fouille accessoire à une arrestation établies dans Cloutier c. Langlois?
- Pas obligatoire – La fouille est facultative; les policiers peuvent décider de ne pas fouiller.
- Objectif valable – La fouille doit poursuivre un but légitime, comme assurer la sécurité, prévenir la destruction de preuves ou découvrir des éléments de preuve pour le procès.
- Ne pas être abusive – La fouille doit être effectuée de manière non abusive, sans contraintes physiques ou psychologiques excessives.
Quels sont les objectifs légitimes pour lesquels une fouille accessoire à une arrestation peut être justifiée?
- Assurer la sécurité des policiers et du public.
- Empêcher la destruction de preuves par la personne arrêtée ou d’autres.
- Découvrir des éléments de preuve qui pourraient être utilisés lors du procès.
Que signifie une fouille abusive dans le contexte de la fouille accessoire à une arrestation?
Une fouille est considérée comme abusive si les policiers exercent des contraintes physiques ou psychologiques de manière excessive ou humiliante. Ce type de fouille viole l’article 8 de la Charte.
Que se passe-t-il si l’une des trois limites de la fouille accessoire à une arrestation n’est pas respectée?
Si l’une des conditions (facultative, objectif valable, non abusive) n’est pas respectée, la fouille devient inconstitutionnelle et pourrait être considérée comme abusive au sens de l’article 8 de la Charte.
Quelle est la condition essentielle pour qu’une fouille soit autorisée en tant que fouille accessoire à une arrestation?
La fouille doit être vraiment accessoire à l’arrestation, ce qui signifie que son but doit être lié directement à l’arrestation (arrêt R. c. Caslake, 1998).
Que signifie le principe selon lequel une fouille doit être “vraiment accessoire” à l’arrestation?
Cela signifie que les policiers doivent avoir un objectif clair et pertinent en lien avec l’arrestation pour procéder à la fouille. Si la fouille n’a aucun lien direct avec les motifs de l’arrestation, elle n’est pas autorisée en common law.
Donnez un exemple où une fouille serait jugée non accessoire à une arrestation.
Si une personne est arrêtée pour des amendes impayées, une fouille approfondie de cette personne serait sans objectif valable en lien avec l’arrestation et donc non autorisée.
Quelle est la limite temporelle et spatiale d’une fouille accessoire à une arrestation?
La fouille doit être proportionnelle et immédiatement liée à l’arrestation, en fonction de l’infraction pour laquelle la personne est arrêtée et des objectifs légitimes de sécurité ou de conservation de preuve.
Donnez un exemple où une fouille accessoire a été jugée partiellement justifiée mais a dépassé ses limites.
A: Dans Barrette c. Goulet, une fouille accessoire a été justifiée pour trouver les clés d’un véhicule dans un sac à dos. Cependant, ouvrir un thermos pour vérifier son contenu a été jugé excessif, car il n’était pas raisonnable de penser que les clés s’y trouveraient.
Pourquoi la fouille du thermos dans l’affaire Barrette c. Goulet a-t-elle été jugée déraisonnable?
Parce que la probabilité que les clés du véhicule se trouvent dans le thermos était faible, rendant cette fouille non liée à l’objectif initial et donc excessive par rapport aux motifs de l’arrestation.
Comment évaluer si une fouille est justifiée dans le cadre d’une arrestation pour un crime spécifique, comme l’exhibitionnisme?
Il faut se demander si la fouille poursuit un objectif légitime lié au crime en question, comme la sécurité ou la préservation de preuve. Par exemple, une fouille par palpation pourrait être justifiée, mais elle devrait rester proportionnelle et non intrusive.
Quels sont les critères d’une fouille accessoire légitime selon l’arrêt R. c. Caslake?
La fouille doit :
1. Poursuivre un but légitime lié à l’arrestation,
2. Respecter des limites temporelles et spatiales,
3. Être proportionnelle à l’infraction qui motive l’arrestation.
Les policiers ont-ils besoin de motifs raisonnables de croire (MRC) en plus de ceux requis pour l’arrestation afin de procéder à une fouille accessoire?
Non. Les MRC utilisés pour l’arrestation sont suffisants pour justifier la fouille accessoire. Les policiers n’ont pas besoin de MRC supplémentaires concernant la sécurité ou la destruction de preuves.
Quelle est la norme de certitude requise pour une fouille accessoire à une arrestation?
Les policiers doivent avoir des chances raisonnables de trouver quelque chose lié à l’infraction ou à la sécurité, mais pas nécessairement un niveau de certitude élevé comme les MRC.
En quoi la norme de certitude diffère-t-elle entre une fouille pour détention à des fins d’enquête et une fouille accessoire à une arrestation?
A: Pour une détention à des fins d’enquête, les policiers ont besoin de MRC qu’il y a un enjeu de sécurité en plus des soupçons raisonnables. Pour une fouille accessoire à une arrestation, ils doivent seulement avoir des chances raisonnables de trouver des preuves ou des objets liés à l’infraction.
Quelle est la présomption concernant les fouilles sans mandat en vertu de l’article 8 de la Charte canadienne?
A: Il existe une présomption de fouille abusive pour les fouilles sans mandat (arrêt R. c. Collins, 1987). C’est donc à la poursuite de démontrer que la fouille était justifiée en vertu des pouvoirs de common law.
Qui porte le fardeau de la preuve lorsqu’une fouille accessoire est contestée en vertu de l’article 8 de la Charte?
A: La poursuite doit prouver que les policiers ont respecté les limites de leur pouvoir de fouille accessoire en vertu de la common law.
Qu’est-ce que les policiers doivent démontrer pour que la fouille accessoire soit justifiée, même sans avoir un niveau élevé de certitude?
A: Les policiers doivent démontrer qu’ils avaient des chances raisonnables de trouver des preuves ou des objets liés à l’arrestation ou la sécurité, sans avoir besoin de MRC spécifiques.
Pourquoi les policiers n’ont-ils pas besoin de MRC spécifiques concernant la sécurité ou la destruction de preuves pour justifier une fouille accessoire?
A: Parce que le seul fait d’avoir des MRC pour l’infraction qui justifie l’arrestation permet déjà une fouille accessoire s’il y a des chances raisonnables de trouver des preuves pertinentes.
Que s’est-il passé dans l’affaire R. c. Stillman?
Dans l’affaire R. c. Stillman, un homme arrêté dans le cadre d’une enquête pour meurtre s’est vu prélever des échantillons corporels (dents, salive, cheveux) sans son consentement pour vérifier s’ils correspondaient aux marques de morsure sur la victime.
La Cour suprême du Canada a-t-elle reconnu aux policiers le pouvoir de prélèvement de substances corporelles en common law dans R. c. Stillman?
A: Non. La Cour suprême a jugé que les prélèvements corporels sont trop intrusifs et violent l’intégrité physique de la personne, ce qui les rend inacceptables sans mandat en vertu de la common law.
Pourquoi la Cour suprême a-t-elle estimé que les prélèvements corporels dans R. c. Stillman n’étaient pas autorisés par la common law?
A: Parce que ces prélèvements sont considérés comme une atteinte grave à la vie privée et à l’intégrité physique de la personne, un niveau d’intrusion que la common law ne permet pas sans mandat.