Les lois criminelles de nature procédurales Flashcards
Qu’est-ce que le principe de présomption d’application immédiate en droit pénal canadien ?
Le principe de présomption d’application immédiate, tel qu’énoncé aux alinéas 44c) et d) de la Loi d’interprétation, signifie que les lois de procédure s’appliquent immédiatement, sauf si elles portent atteinte aux droits substantiels des accusés.
Comment distingue-t-on les lois de pure procédure des lois substantielles ?
Les lois de pure procédure se limitent aux aspects du déroulement des procédures pénales qui n’affectent pas directement les droits substantiels des accusés. Elles concernent par exemple le déroulement du litige ou la collecte de la preuve.
Quels faits sont associés à l’affaire R. c. Chouhan (2021) ?
Dans R. c. Chouhan, le gouvernement a aboli l’article 634 du Code criminel qui permettait des récusations péremptoires. Chouhan souhaitait récuser un juré sans justification, mais la loi ne le permettait plus. Il a fait valoir que cela portait atteinte à ses droits fondamentaux.
Quelle a été la décision de la Cour suprême dans l’affaire R. c. Chouhan (2021) ?
La Cour suprême a jugé que l’abolition des récusations péremptoires était une modification de procédure qui ne portait pas atteinte aux droits substantiels de l’accusé, rejetant ainsi son argument.
Quel était l’enjeu de l’affaire R. c. Rodgers (2006) ?
L’enjeu portait sur l’application rétroactive de l’article 487.055 1d) du Code criminel, qui permettait de prélever des substances corporelles à des fins d’analyse génétique sur les délinquants sexuels déjà emprisonnés, ce que Rogers contestait en affirmant que cela constituait une aggravation de sa peine.
Quelle a été la décision de la Cour suprême dans l’affaire R. c. Rodgers (2006) ?
La Cour suprême a conclu que l’article 487.055 1d) n’était pas une peine, mais une mesure de collecte de preuve pour des enquêtes futures, et qu’il ne violait pas l’article 11 i) de la Charte. Il n’y avait donc pas de problème de rétroactivité.
Quelle distinction entre lois substantielles et procédurales a été soulevée dans l’affaire Archambault c. R. (2022) ?
Dans Archambault c. R., la Cour a affirmé que la distinction entre dispositions substantielles et procédurales est moins importante que la question de savoir si des droits substantiels sont touchés. Dans cette affaire, la limitation de l’enquête préliminaire touchait des droits substantiels.
Quels faits sont associés à l’affaire Archambault c. R. (2022) ?
Archambault, accusé d’un crime dont la peine maximale était de 10 ans, a vu sa demande d’enquête préliminaire rejetée à cause des modifications apportées par le projet de loi C-75. La nouvelle loi limitait l’accès à une enquête préliminaire aux crimes passibles de plus de 14 ans de prison.
Quelle a été la décision de la Cour d’appel dans l’affaire Archambault c. R. (2022) ?
La Cour d’appel a jugé que, bien que la loi soit procédurale, elle touchait des droits substantiels, car une enquête préliminaire pouvait potentiellement permettre à l’accusé de se libérer plus tôt. La loi n’était donc pas rétroactive, et Archambault avait le droit à une enquête préliminaire selon les anciennes règles.
Quels étaient les faits principaux de l’affaire R. c. KRJ ?
En 2010, l’accusé a commis un acte d’inceste avec un mineur. En 2012, des interdictions ont été ajoutées à l’article 161 du Code criminel, incluant l’interdiction pour un délinquant sexuel de communiquer avec des personnes de moins de 16 ans et l’accès à Internet. L’accusé a contesté l’application rétroactive de ces nouvelles interdictions à son cas.
Quelle disposition de la Charte est invoquée par l’accusé dans l’affaire R. c. KRJ concernant l’interdiction de contact avec des mineurs ?
L’accusé a invoqué l’article 11g) de la Charte canadienne des droits et libertés, qui protège contre la rétroactivité des lois créant des infractions ou des peines plus sévères.
Quelle a été la décision de la Cour suprême concernant l’interdiction de contact avec des mineurs dans R. c. KRJ ?
La Cour suprême a jugé que l’interdiction de contact avec des mineurs constituait une violation de l’article 11g) de la Charte, non justifiée par l’article 1, car il n’y avait pas de changements sociaux significatifs qui auraient justifié son application rétroactive.
Quelle était la décision de la Cour suprême sur l’interdiction d’utiliser Internet dans R. c. KRJ ?
La Cour suprême a jugé que l’interdiction d’utiliser Internet était justifiée en vertu de l’article 1 de la Charte. La rétroactivité de cette mesure était nécessaire pour protéger contre les nouveaux préjudices liés aux progrès technologiques, en particulier l’augmentation du nombre de jeunes utilisant Internet.
Quelle est la présomption générale en droit pénal canadien concernant la rétroactivité des lois créant des infractions ?
Il existe une présomption de non-rétroactivité pour les lois créant des infractions ou des peines plus sévères, conformément à l’article 11g) de la Charte canadienne des droits et libertés.
Quelles sont les conditions permettant de justifier la rétroactivité d’une loi en vertu de l’article 1 de la Charte canadienne des droits et libertés ?
Une loi peut être rétroactive si elle est justifiée en vertu de l’article 1 de la Charte, c’est-à-dire si elle impose des limites raisonnables aux droits protégés, dans le cadre d’un objectif social important, et si la rétroactivité est proportionnée à cet objectif.
Comment la Cour suprême a-t-elle justifié la rétroactivité de l’interdiction d’accès à Internet dans R. c. KRJ ?
La Cour suprême a justifié la rétroactivité de l’interdiction d’accès à Internet en raison des progrès technologiques et de l’augmentation du risque de préjudices pour les jeunes en ligne, ce qui constituait un objectif social important de protection.
En matière de procédure pénale, comment s’applique la présomption d’application immédiate ?
Les lois de pure procédure sont présumées s’appliquer immédiatement, sauf si elles affectent les droits substantiels des accusés. Dans ce cas, une présomption de non-rétroactivité peut s’appliquer.
Quelle est la différence entre les dispositions procédurales pures et celles qui affectent des droits substantiels concernant leur application rétroactive ?
Les dispositions procédurales pures s’appliquent immédiatement, mais celles qui affectent des droits substantiels sont soumises à une présomption de non-rétroactivité, sauf si le législateur manifeste clairement une intention contraire.
Que dit l’article 11i) de la Charte concernant la rétroactivité des peines ?
L’article 11i) de la Charte interdit l’imposition de peines plus sévères qu’au moment où l’infraction a été commise, interdisant ainsi la rétroactivité de peines plus sévères à moins d’une justification en vertu de l’article 1 de la Charte.
Quels sont les 2 grandes catégories de questionnements sont soulevé par le problème des frontières territoriales du droit pénal ?
1) Quelle est la portée spatiale du droit pénal canadien ? = sur le plan territoriale, esk le drt canadien s’applique au-delà des limites du pays ?
2) Quelle est l’étendue de la compétence des tribunaux canadiens ?
Quels sont les 2 grandes approches quant à la portée spatiale du droit criminel ?
1) Les systèmes fondés exclusivement (ou quasi-exclusivement) sur le principe de territorialité des lois
= C’est le cas des pays de common law comme le Canada
2) Les systèmes qui adhèrent en plus au principe de nationalité
Quelle est la définition générale du principe de territorialité en droit pénal ?
Le principe de territorialité stipule que seules les infractions commises sur le territoire national sont soumises à la loi pénale du pays. Cela découle des considérations de courtoisie internationale et de souveraineté nationale.
Quelles sont les deux considérations principales à l’origine du principe de territorialité ?
- Les États ont un intérêt limité à surveiller et régir ce qui se passe en dehors de leur territoire, par courtoisie internationale, en laissant les autres pays gérer leurs affaires juridiques.
- L’importance de la souveraineté, chaque État ayant le pouvoir de régir les infractions sur son propre territoire.
Quel article du Code criminel canadien consacre le principe de territorialité ?
Le paragraphe 6(2) du Code criminel canadien stipule que nul ne doit être déclaré coupable d’une infraction commise à l’étranger, sauf exception prévue par la loi.