Les pouvoirs policiers et leurs fondements légaux Flashcards
Quel est le but des garanties en droit pénal?
Elles visent à remédier au déséquilibre de pouvoir entre l’État omnipotent et le citoyen, afin d’éviter les abus de l’État.
Quelle est la définition de l’État selon Max Weber?
L’État détient le « monopole de la contrainte physique légitime » sur un territoire donné, c’est-à-dire le contrôle des actes de violence légitime.
Quelles sont les trois conditions pour qu’un policier puisse recourir à la force en vertu de l’art. 25 C.cr.?
(1) Autorisation légale, (2) Motifs raisonnables (subjectifs et objectifs), (3) Force raisonnablement nécessaire.
Quelle est la différence entre les motifs subjectifs et objectifs dans l’analyse de l’usage de la force par la police?
Motifs subjectifs: le policier croyait subjectivement que l’usage de la force était raisonnable.
Motifs objectifs: une personne raisonnable dans la même situation aurait estimé que l’usage de la force était justifié.
Que prévoit l’art. 25.2 C.cr. concernant les mandats de perquisition illégaux?
Un policier agissant de bonne foi bénéficie de la défense, même si le mandat de perquisition est par la suite jugé illégal.
Que prévoit l’art. 26 C.cr. concernant l’usage excessif de la force par un policier?
Un policier peut être tenu responsable s’il utilise une force excessive, qui doit toujours être proportionnelle, nécessaire et raisonnable.
Quand l’usage de la force mortelle peut-il être justifié selon l’art. 25.3 C.cr.?
Lorsque le policier a des motifs raisonnables de croire qu’il fait face à un danger important pour lui-même ou autrui.
Quel est l’exemple donné pour illustrer l’usage de la force mortelle par un policier?
Dans l’affaire Gilbert, un policier a été acquitté d’homicide involontaire car il croyait raisonnablement que les individus dans l’appartement étaient armés.
Quand l’usage de la force, y compris mortelle, est-il autorisé pour empêcher une fuite?
Pour arrêter une personne qui tente de fuir après avoir commis une infraction pouvant entraîner une arrestation sans mandat.
Que permet l’art. 27 C.cr. en matière de recours préventif à la force?
Toute personne peut recourir à la force pour empêcher une infraction susceptible de causer des dommages graves et immédiats à une personne ou à des biens.
Qu’est-ce qu’une interaction policière?
Un échange réciproque entre un policier et une personne, souvent pour dialoguer, informer ou participer à des activités communautaires et sociales.
Qu’est-ce qu’une interpellation policière?
Une tentative de la part d’un policier d’identifier une personne et de collecter des informations, sans être une interaction ordinaire ni une forme de détention.
Sur quoi doit se fonder une interpellation policière?
Sur des faits observables ou des informations précises, et elle doit être liée à la mission policière (maintenir la paix, sécurité publique, prévenir le crime, etc.).
Est-on obligé de collaborer avec un policier lors d’une interpellation?
Non, il n’y a pas d’obligation de collaboration ni d’obligation de s’identifier, sauf exceptions prévues par la loi.
Quelles sont les exceptions où une personne est obligée de s’identifier lors d’une interpellation?
- Art. 72-74 du Code de procédure pénale : si le policier a des soupçons raisonnables d’infraction.
- Art. 495(2)d)(i) C.cr. : pour identification lors d’une arrestation.
- Dans les bars : obligation de s’identifier.
Quelle est la différence entre une interpellation et une interception?
Une interpellation concerne une tentative d’obtenir des informations sans détention, tandis qu’une interception concerne la détention d’un automobiliste, qui est légalement obligé de s’arrêter.
Quelle est la différence entre interpellation et profilage?
L’interpellation repose sur des faits ou informations spécifiques, tandis que le profilage repose sur des distinctions illicites comme la race, l’âge ou le genre.
Que souligne l’affaire Ligue des Noirs du Québec c. Ville de Montréal 2024?
L’importance pour les policiers de fonder leurs interpellations sur des motifs légitimes et non sur des distinctions illicites comme la race.
Quels sont les trois grands devoirs des agents de police reconnus par la common law?
- Maintenir la paix, l’ordre et la sécurité
- Prévenir le crime et rechercher les auteurs
- Protéger la vie des personnes et la propriété
Pourquoi les policiers reçoivent-ils des pouvoirs spécifiques?
Afin de leur permettre de remplir leurs devoirs, le législateur et les tribunaux confèrent aux agents de police des pouvoirs spécifiques.
Que se passe-t-il lorsqu’il n’existe pas de loi spécifique pour encadrer l’action d’un policier?
En absence de loi, un pouvoir peut être exercé légalement s’il est reconnu par la common law. Les tribunaux peuvent reconnaître a posteriori un principe de common law pour justifier le comportement des policiers.
Quel rôle joue la common law dans la reconnaissance des pouvoirs policiers?
La common law sert de source légale permettant aux policiers d’agir en l’absence de législation spécifique. Les tribunaux ne créent pas de nouveaux pouvoirs, mais constatent ceux reconnus dans des décisions antérieures.
Qu’est-ce que la doctrine des pouvoirs accessoires?
C’est une doctrine qui permet de découvrir si un principe de common law permet aux policiers d’agir légalement dans une situation où il n’existe pas de loi spécifique.
Qu’est-ce que la doctrine des pouvoirs accessoires?
C’est une doctrine qui permet de justifier certaines actions policières en l’absence de lois spécifiques, en les rattachant à un devoir statutaire ou de common law.
Quand applique-t-on le test de Waterfield (ou test de Dedman/Waterfield)?
Le test s’applique lorsque les actes policiers ne se fondent sur aucune loi spécifique.
Quelle est l’étape préliminaire du test de Waterfield?
- Définir le pouvoir policier invoqué
- Vérifier si une liberté (constitutionnelle ou civile) est affectée.
Quelle est la première étape du test de Waterfield?
« La conduite policière en cause s’inscrit-elle dans le cadre général d’un devoir policier statutaire ou de common law? » (Ex: maintien de la paix, prévention du crime).
Quelle est la deuxième étape du test de Waterfield?
« La conduite constitue-t-elle un exercice justifiable des pouvoirs policiers afférents à ce devoir? » Trois facteurs sont évalués :
1. Importance de l’accomplissement du devoir pour l’intérêt public
2. Nécessité de l’atteinte à la liberté pour accomplir le devoir
3. Ampleur de l’atteinte à la liberté individuelle.
Que se passe-t-il si les trois facteurs du test de Waterfield sont réunis?
Si les trois facteurs indiquent que l’intervention policière était raisonnablement nécessaire, la conduite ne sera pas considérée comme un « emploi injustifiable » du pouvoir policier.
En cas de violation d’un droit, applique-t-on le test de Oakes ou le test de Waterfield?
Le test de Oakes ne s’applique pas. On applique la doctrine des pouvoirs accessoires, qui ressemble à l’analyse de l’article 1 mais vise à équilibrer les fonctions policières et les atteintes aux libertés.
Quels étaient les faits dans l’affaire Dedman c. La Reine (1985)?
Les policiers en Ontario ont mis en place le programme R.I.D.E. pour décourager la conduite avec facultés affaiblies. Dedman a été arrêté au hasard, et lorsqu’il a parlé aux policiers, ils ont détecté une odeur d’alcool. Il a été accusé d’avoir omis de faire un alcootest sans motifs raisonnables.
Quelle était la question en litige dans Dedman c. La Reine?
La question était de savoir si les policiers pouvaient arrêter et détenir des conducteurs au hasard sans motif afin de vérifier leur alcoolémie.
Quelle était la conclusion initiale du juge dans Dedman c. La Reine?
Le juge de la cour provinciale a acquitté Dedman, jugeant que les policiers n’avaient pas de base légale pour l’arrêter et effectuer l’alcootest, car il n’existait aucune loi autorisant une telle action.
Comment s’est déroulée l’étape préliminaire dans l’application de la doctrine des pouvoirs accessoires en Dedman?
La Cour a examiné :
1) Le pouvoir des policiers d’intercepter des conducteurs sans motifs raisonnables.
2) L’atteinte à une liberté au sens large, car les citoyens ont le droit de conduire librement sur la route.
Quelle a été la première étape du test dans Dedman c. La Reine?
La Cour a déterminé que l’action policière était liée à leurs devoirs de prévenir le crime et de protéger la vie des personnes, en lien avec la lutte contre la conduite en état d’ivresse.
Qu’a conclu la Cour lors de la deuxième étape du test de Waterfield dans Dedman?
1) Intérêt public : La prévention de la conduite en état d’ivresse est d’une importance cruciale.
2) Nécessité de l’atteinte : Le caractère aléatoire des contrôles est nécessaire pour la dissuasion.
3) Atteinte limitée : Conduire est un privilège réglementé, et l’arrêt était de courte durée, donc l’atteinte à la liberté était mineure.