NATION ET NATIONALITÉ Flashcards
« Tu dois aimer la France, parce que la nature l’a faite belle et l’Histoire l’a faite grande ».
E. Lavisse,
Histoire de France, cours élémentaire
(Identité nationale)
« depuis 89, la constitution administrative est toujours restée debout au milieu des ruines des constitutions politiques. […] ; car, si à chaque révolution l’administration était décapitée, son corps restait intact et vivant ».
A. de Tocqueville
L’Ancien Régime et la Révolution, (1856)
(Identité nationale)
l’identité nationale, qui façonne la nation, est une constru°
l’origine des nations européennes ne remonte pas à la nuit des temps, comme le racontent leurs histoires officielles : leur véritable naissance, leur invention n’est pas antérieure au XVIIIe siècle. Loin d’être le fruit d’un long processus historique, elles sont nées quand une poignée d’hommes déclara qu’elles existaient et entreprit de le prouver selon plusieurs étapes :
chercher des ancêtres communs à une population vivant sur un même territoire et postuler une continuité historique jusqu’à l’époque moderne.
créer un patrimoine symbolique commun : d’abord par la recherche de héros (Saint Louis, Bayard, d’Artagnan, Louis XIV, Napoléon pour la France ; Bach, Luther, Frédéric II de Prusse ou Goethe pour l’Allemagne) pour symboliser la nation et élire une langue nationale ; puis par l’établissement de monuments culturels, d’un folklore, des emblèmes, une mentalité particulière.
→ a écrit sur la création des identités nationales et s’est intéressée à la whig history → T. Macaulay, History of England → propose la vision d’une angleterre libérale avec monarchie faible et un Parlement fort
Ainsi se créèrent des « lieux de mémoire », comme le soulignent l’ouvrage éponyme, ouvrage collectif d’historiens français rédigés sous la direction de Pierre Nora, et les Mémoires allemandes, son équivalent (plus récent) rédigé sous la direction d’Etienne François et Hagen Schulze
Anne-Marie Thiesse
La création des identités nationales (1999)
(Identité nationale)
l’historien britannique corrobore la thèse d’Anne-Marie Thiesse :
le sentiment populaire ne préexiste pas à la société industrielle moderne
le principe de communauté ethnique ne repose sur aucune analyse sérieuse
Eric Hobsbawm,
Nations and nationalisms (1991)
(Identité nationale)
la nation correspond à une forme récente, puisque moderne, des sociétés. Les sociétés industrielles se caractérisent par 3 traits : une connaissance universelle de l’écriture, une compétence technique très développée et la mobilité sociale des individus. De ces 3 traits découle l’homogénéité culturelle, commune à l’ensemble de la nation et à l’origine du nationalisme : selon lui, c’est donc le naturalisme qui est l’origine de la nation et non l’inverse et la nation s’analyse comme un « mythe »
Ernest Gellner
Nations et nationalismes (1985)
(Identité nationale)
« Dans le cas spécifique du national-socialisme, nous sommes en présence d’un mensonge élevé à la puissance, qui plonge les racines de l’affabulation dans les tréfonds du passé le plus lointain. (…) Le national-socialisme propose une fable. Ce récit imaginaire est crédité, par un État et par ses institutions, universitaires et artistiques notamment, de réalité. Le mensonge est présenté comme vérité : à l’adéquation du discours à la chose, définition classique de la vérité, se substitue la simple adéquation, interne et autoréférentielle, du discours aux postulats du discours. »
Johann Chapoutot,
Le nazisme et l’Antiquité (2012)
(Totalitarisme et nationalisme)
Il propose de penser l’identité politique en rupture avec toute idée de communauté de destin historique et en référence exclusivement morale et juridique à des principes démocratiques énoncées par la Constitution.
Jürgen Habermas et le patriotisme constitutionnel
Identité post nationale
propose une identité post-nationale fondée sur un principe d’identification juridique, morale et politique, mais non culturel, géographique ou historique, à ce titre, l’UE constitue un ordre juridique cosmopolitique propice à la formation d’une identité collective transnationale.
Jean-Marc Ferry
La question de l’Etat européen (2002)
(Identité post nationale)
