GUERRE ET VIOLENCE Flashcards
Recense les lignes de « conflits et partages » divisant la société française : catholiques et laïcs, jésuites et jansénistes, catholiques et protestants, rouges et blancs, armagnacs et bourguignons, droite et gauche, Paris et province, gaullistes et communistes, résistants et collaborateurs etc
Nora,
Les Lieux de mémoire
(Divisions de la société)
Pendant la République romaine, les pauvres firent sécession, quittèrent Rome et se retirèrent sur l’Aventin. Le Sénat envoya en ambassade Ménénius Agrippa qui prononça une fable mettant en scène les différents organes du corps humain se rebellant contre l’estomac, qui pourtant distribue la nourriture aux autres organes
Tite-Live et Plutarque
Divisions de la société
« Point de vie hors de l’unité »
→ l’intégration de la classe ouvrière qui alimente la crainte d’un déchirement de la société
→ l’alliance du peuple et de la bourgeoisie est une nécessité
Michelet,
Histoire de la Révolution française
(Divisions de la société)
« Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles »
→ En dépit de leur renoncement au rêve impérial, les sociétés européennes craignent toujours pour leur solidité.
→ Elles portent une longue histoire qui leur rappelle leur fragilité.
Paul Valéry
Divisions de la société
→ Dans son projet visant à rendre l’homme « comme maître et possesseur de la nature » la modernité a initié une rationalisation du monde et assigné une nouvelle finalité à la science
→ Celle-ci n’est plus la sagesse (théorie contemplative désintéressée menant à la connaissance du Bien) mais la puissance de domination.
Descartes,
Méditations métaphysiques, 1641
(Domination)
La science moderne est fondée sur l’idée que le savoir est pouvoir (et non chemin de sagesse comme chez les classiques)
Bacon
Novum Organum et du Progrès et de la promotion des savoirs, 1605
→ Cette rationalité technique, orgueil moderne, a montré toute sa potentialité destructrice au XXe siècle
(Domination)
a pu voir dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 et l’ordre libéral qui en a découlé l’expression d’une idéologie bourgeoise propre à assurer sa domination
Marx
Domination
« La France a fermé son théâtre politique de l’exceptionnel et elle est entrée dans le droit commun des démocraties »
→ Les dissensions politiques s’expriment désormais dans le cadre d’institutions démocratiques favorisant la recherche du consensus et conjurant les risques de révolution
Rosanvallon, François Furet et Jacques Julliard, La République du Centre. La fin de l’exception française
(Monopole institutionnel de la violence)
L’Etat détient désormais le monopole de la violence légale
Max Weber
Le Savant et le politique (1919) et Economie et société (1922)
(Monopole institutionnel de la violence)
Souligne que l’Etat résulte d’un lent processus de monopolisation de diverses ressources (économiques, fiscales, guerrières) par les rois, disputées dans la violence aux seigneurs féodaux, et d’interdiction progressive de formes violence privées (le duels sont interdits par Richelieu sous Louis XIII)
→ l’issue de cette lutte voit une concentration de la violence et de la domination dans les mains de l’Etat
Norbert Elias,
La dynamique de l’Occident (1969)
(Monopole institutionnel de la violence)
« un mur invisible de réactions affectives se dressant contre les corps, les repoussant et les isolant »
→ Le processus de civilisation conduit à réprimer la violence + disparition consacrée de la société féodale au profit de la société de cour : autocontrôle, maîtrise des pulsions dans la haute société puis ces normes se diffusent
→ Rôle des manuels de savoir vivre, notamment celui d’Erasme rédigé « à l’usage des jeunes gens » en 1530
Norbert Elias,
La civilisation des mœurs :
(Monopole institutionnel de la violence)
Le sociologue réduit la violence symbolique à une forme de domination de classe
→ L’Etat, appareil idéologique aux mains des dominants, est le 1er acteur de la violence symbolique imposant aux dominés sa propre perception du monde.
Pierre Bourdieu,
La reproduction
(Monopole institutionnel de la violence)
Montre que l’on passe de la punition publique (gibet, roue) au règne, quasiment invisible, de la surveillance et de la discipline via un ensemble d’institutions normatives et de procédés statistiques (école, armée, hôpital notamment)
→ D’où une violence douce/pacification de la société
Michel Foucault,
Surveiller et punir, 1975
(Monopole institutionnel de la violence)
« l’assurance de l’Etat affranchit les individus des communautés intermédiaires, l’Etat devient son principal pourvoyeur de protections ».
→ Mais quand cette protection se fissure, l’individu « devient à la fois fragile et exigeant parce qu’il est habitué à la sécurité et rongé par la peur de la perdre. »
Robert Castel,
L’Insécurité sociale. Qu’est ce qu’être protégé ?
(Monopole institutionnel de la violence)
Souligne le rôle des convention sociales
→ Montre qu’une société « s’élève de la brutalité jusqu’à l’ordre » par le passage de l’ « ère du fait » à l’ « empire des fictions », « car il n’y a point de puissance capable de fonder l’ordre sur la seule contrainte des corps par les corps. Il faut des forces fictives ».
→ La société est un « édifice d’enchantements », le règne des « choses vagues ».
→ Rôle de l’intériorisation : « Il est indispensable à l’ordre qu’un homme se sente sur le point d’être pendu quand il est sur le point de mériter de l’être ».
Paul Valéry,
Préface des Lettres persanes,
(Monopole institutionnel de la violence)