DEMOCRATIE ET CITOYENNETE Flashcards
la République comme un « corps d’associés vivant sous une loi commune et représenté par un même législateur »
E. J. Sieyès,
Qu’est-ce que le tiers Etat ?, 1789
(3 composantes de la citoyenneté i) Grec = droit, i) Romaine = civile, iii) politique)
« Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. »
Article 3 de la DDHC
3 composantes de la citoyenneté i) Grec = droit, i) Romaine = civile, iii) politique
le citoyen jouit d’un certain nb de droit, d’une légitimité politique car détenteur d’une part de la souveraineté politique. La citoyenneté est aussi source de lien social
D. Schnapper Qu’est-ce que la citoyenneté ?
3 composantes de la citoyenneté i) Grec = droit, i) Romaine = civile, iii) politique
« Le citoyen au sens strict, aucun caractère ne le définit mieux que la participation à l’exercice des pouvoirs de juge et de magistrat »
Aristote,
Politique
Aristote distingue 3 régimes selon l’origine du pouvoir :
→ la monarchie (concentration du pouvoir dans les mains d’un seul) ;
→ l’aristocratie (partage du pouvoir entre quelques-uns) ;
→ gouvernement constitutionnel (partage du pouvoir entre tous) ;
La démocratie est donc le régime politique dans lequel le peuple participe librement et directement aux affaires de la Cité
→ La démocratie est justifiée puisque la masse prise dans son ensemble est plus susceptible d’avoir raison que les individus, y compris les plus compétents, puisqu’elle agrège tous les avis possibles.
→ Les citoyens n’ont pas forcément de connaissance politique, mais ont une connaissance d’usage ; or, la politique, comme les autres arts, doit être jugée par l’usager et non le producteur.
→ Si chaque individu n’est pas une parcelle de la souveraineté, alors mécaniquement la cité est remplie d’ennemis de la démocratie ; pour éviter la guerre civile, chacun doit participer à la décision publique.
« Nous sommes tous des citoyens romains »
Claude Nicolet
3 composantes de la citoyenneté i) Grec = droit, i) Romaine = civile, iii) politique
« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. »
art 3C° 1958
3 composantes de la citoyenneté i) Grec = droit, i) Romaine = civile, iii) politique
« Le suffrage universel dit à tous, et je ne connais pas de plus admirable formule de la paix publique : « soyez tranquilles, vous êtes souverains »
V. Hugo
3 composantes de la citoyenneté i) Grec = droit, i) Romaine = civile, iii) politique
« Le droit incarné, c’est le citoyen »
V. Hugo,
Actes et paroles. Pendant l’exil, (1875)
(3 composantes de la citoyenneté i) Grec = droit, i) Romaine = civile, iii) politique)
accorde la citoyenneté à tous les hommes libres de l’antique mais selon une conception hiérarchique et différenciée
Edit de Caracalla, 212.
Limites et paradoxes de la citoyenneté antique et universelle
« tout en n’étant pas citoyen, l’indigène est français » jusqu’à l’ordonnance du 7 mars 1944
D. Colas, C. Emeri, J. Zylberberg,
Citoyenneté et nationalité. Perspectives en France et au Québec, (1991 – Cour d’Alger)
(Limites et paradoxes de la citoyenneté antique et universelle)
analyse 4 figures de femmes françaises entre le début et la fin du XXe, qui reflètent la tension propre au républicanisme français qui selon elle fait prévaloir l’universalisme de la différence sexuelle malgré l’affirmation de la DDHC.
Chacune des ces figure incarne un paradoxe de la citoyenneté française :
- Olympe de Gouges
- la st simonienne Jeanne de rouen
- hubertine auclert
- la médecin Pelletier
J. W. Scott
La citoyenne paradoxale, (1998)
(Limites et paradoxes de la citoyenneté antique et universelle)
Estime que le principe républicain de la citoyenneté est précisément de ne pas admettre de borne à la citoyenneté
→ ex: l’extension toujours plus grande du corps politique français → 45 femmes, 74 jeunes de 21 ans
D. Schnapper
L’esprit démocratique des lois, (2014)
(Limites et paradoxes de la citoyenneté antique et universelle)
Estime que la citoyenneté trahi sa citoyenneté originelle en ne traitant pas de la même manière les personnes en fonction de leurs caractéristique antérieures individuelles → crée en retour des revandications liées à un besoin de reconnaissance de la part de personnes qui s’estiment privée de citoyenneté (femme et indigene au usa)
Cette conception est liée à un changement après révolution :
ordonnancement du social par l’honneur remplacé aujourd’hui par le concept de dignité dont le principe sous jacent est de dire que chacun est investi d’une égale dignité
l’individualisme = fidélité à soi même : “si je ne suis pas fidèle à moi-même je manque l’essentiel de ma vie, non seulement je ne dois pas modeler ma vie sur les exigences du conformisme extérieur, mais sinon je manquerais ce que être humain signifie pour moi”
C. Taylor,
Multiculturalisme : différence et démocratie, (1992)
(Limites et paradoxes de la citoyenneté antique et universelle)
« Enfin quand une de ces associations est si grande qu’elle l’emporte sur toutes les autres, (…) alors il n’y a plus de volonté générale, et l’avis qui l’emporte n’est qu’un avis particulier. Il importe donc pour avoir bien l’énoncé de la volonté générale qu’il n’y ait pas de société partielle dans l’Etat, et que chaque Citoyen n’opine que d’après lui. »
J.-J. Rousseau
Du contrat social, (1762)
(Citoyenneté et individualisme)
« la forme communautaire des sociétés composées d’individus tenus pour libres et égaux »
D. Schnapper
La communauté des citoyens, (1994)
→ la citoyenneté n’est donc pas un donné mais un idéal-type qui englobe l’ensemble des individus, les classes sociales en leur donnant de droits et des devoirs
(Citoyenneté et individualisme)
il existe à côté de la citoyenneté politique un ensemble d’institutions et d’objectifs sociaux qui ont l’avantage de faire passer les citoyens aux travers de ce qu’ils sont:
les progrès de l’etat providence accroît la solidarité organique mais affaiblit la solidarité civique républicaines en multipliant les citoyenneté sociales en créant des usagers de droit public indifférents de l’interet general et de toutes les institutions sacré a commencer par l’école
l’école devient un service aux personnes pendant que les personnalités politiques sont des prestataires d’un service public au usagers
l’émergence juridique de la notion de personne et non citoyen n’est pas étrangère de ce mouvement : retour au droit naturel avec des textes juridiques qui garantissent aux citoyens et à toute personne le droit de réunion et de liberté d’association
D. Schnapper,
La démocratie providentielle, (2002)
(Citoyenneté et individualisme)
« un corps choisi de citoyens dont la sagesse est le mieux à même de discerner le véritable intérêt du pays et dont le patriotisme et l’amour de la justice seront les moins susceptibles de sacrifier cet intérêt à des considérations éphémères et partiales »
→ par le biais de l’élection, le peuple donne mandat au meilleur de lui-même
J. Madison
Citoyenneté et représentation
« La défense du pays ne repose plus sur la conscription ; les contributions aux charges publiques sont affectées par les évolutions de la fiscalité et la thématique de l’évasion fiscale ; le civisme tourné vers le respect de l’intérêt général de la Nation est estompé par des solidarités communautaires renforcées par les nouveaux réseaux sociaux numériques et par une montée des comportements individualistes »
Conseil d’Etat,
La citoyenneté. Etre (un) citoyen aujourd’hui,
étude annuelle de 2018
(Nouvelles formes de citoyenneté)
« plus on intègre les jeunes de façon précoce dans un apprentissage de la vie civique et politique, plus les chances sont grandes pour que leur participation soit durable »
Anne Muxel
Nouvelles formes de citoyenneté
Alexandre le Grand qui projette de construire une ville en Egypte rêva qu’Homère lui parlait de l’île de Pharos
→ Au réveil il parti inspecter l’île et commença à tracer les contours de la cité : la future Alexandrie d’Egypte
Plutarque,
Vie d’Alexandre : une nuit en 331 av. J.-C.
(Rêve et politique)
René Girard,
La Violence et le sacré, (1972)
Affirme que la fonction 1ère du mythe est d’organiser un « ordre symbolique » permettant de distinguer la violence sacrée (sacrifice) de la violence impie (vengeance).
En l’absence d’une telle distinction survient la « crise artificielle » = cycle de violences, successions d’interminable vendettas
Thomas More, Utopia 1516 (début Renaissance) et le genre utopie en général
Marque la sécularisation du millénarisme, sortie de l’éternité médiévale pour adopter une conception de l’histoire comme processus orienté (début des “grandes découvertes”)
Le genre utopie (étymologie d’utopie = a-topos : lieu qui n’existe pas) a trois fonctions :
i) divertir le lecteur : récit de voyage d’un monde perdu décrivant des réalités radicalement différentes de celles que nous connaissons
ii) fonction normative : société parfaite, règles parfaites
iii) fonction critique sociale : satire, dénonciation de la réalité de son temps
(ex: T. More → île divisée en 54 cités comme l’Angleterre de l’époque divisée en 54 comtés, capitale = Amaurote qui signifie brouillard cf Londres, More dénonce le mouvement des enclosures caractéristique (appropriation de terrains collectifs par des propriétaires privés au détriment des plus pauvres) du capitalisme du début du siècle)
Francis Bacon,
La nouvelle Atlantide (1623)
Première utopie scientiste qui présente une société où la technique règle tous les problèmes et où la nature est entièrement maîtrisée par l’homme
« les utopies ne sont que des véritées prématurées »
Alphonse Lamartine
Utopie et politique
« les utopies sont les vérités de demain »
Victor Hugo
Utopie et politique