Les affections bénignes des lymphocytes et plasmocytes, les syndromes mononucléosiques et les adénopathies réactionnelles Flashcards

1
Q

Quel est le rôle du thymus?

A

Le thymus joue un rôle essentiel dans le développement lymphoïde car il assure en tant qu’organe lymphoïde central le peuplement des organes lymphoïdes périphériques : ganglions, rate, plaques de Peyer.

L’ablation du thymus dès la naissance entraîne une lymphopénie périphérique et des déficits immunitaires graves. La greffe du thymus rétablit le peuplement lymphocytaire périphérique et les fonctions.

La moelle osseuse joue aussi un grand rôle dans le peuplement lymphoïde périphérique. Les lymphocytes médullaires migrent dans le thymus, acquièrent des fonctions immunocompétentes et peuplent en partie les organes périphériques. Chez l’homme, la moelle osseuse joue le rôle d’organe central de l’immunité humorale, les cellules B étant donc d’origine médullaire directe

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2
Q

D’où originent les cellules lymphocytes?

A

Chez l’homme, les cellules lymphoïdes sont toutes issues de la moelle osseuse. De là, elles vont aux organes périphériques directement (cellules B) ou par l’intermédiaire du thymus (cellules T).

Dans le sang normal, les lymphocytes T sont plus nombreux (80%) que les lymphocytes B (10-20%). Dans la moelle osseuse, les lymphocytes B sont les plus nombreux.

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3
Q

Quelle est l’apparence microscopique du lymphocyte?

A

Le lymphocyte est une cellule de petit diamètre, à noyau dense nucléolé, quoique le nucléole ne soit visible habituellement qu’au microscope électronique; son cytoplasme est peu abondant et contient peu d’organites.

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4
Q

Comment le lymphocyte se transforme-t-il en lymphocyte B ou T?

A

À l’état de repos, le lymphocyte a un noyau à chromatine condensée, entouré d’un cytoplasme de faible étendue.

Lorsque le lymphocyte est stimulé par un antigène ou par un agent d’immunostimulation non spécifique, on assiste à un éveil de sa vie interne qui se traduit par des transformations de son noyau et de son cytoplasme. En contact avec l’antigène, les cellules lymphoïdes entrent en synthèses actives avec divisions cellulaires, le lymphocyte étant transformé alors en grande cellule basophile ou immunoblaste.

Ces grandes cellules basophiles donneraient naissance à des lymphocytes effecteurs de l’immunité cellulaire (dans la lignée des cellules T) ou à des plasmocytes synthétisant les anticorps (lignée B).

En outre, les grandes cellules basophiles donnent naissance dans les deux cas à des lymphocytes “à mémoire” qui gardent le souvenir de cette stimulation antigénique spécifique. Ces lymphocytes à mémoire sont capables d’entrer en jeu promptement advenant un nouveau contact avec le même antigène : ils constituent le support de la réaction anamnestique (sécrétion accélérée et beaucoup plus importante d’anticorps lors d’un deuxième contact avec un antigène donné).

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5
Q

Quel est le rôle du lymphocyte dans l’immunité humorale?

A

Ce sont les plasmocytes qui synthétisent les anticorps, mais la mémoire de l’immunisation est gardée par des lymphocytes à vie très longue qui sont dispersés par la recirculation dans tout le tissu lymphoïde.

Aussi, pour certains antigènes, une coopération entre cellules T et B et les macrophages est nécessaire à la réponse immunitaire.

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6
Q

Quels sont les 3 rôles des lymphocytes dans l’immunité cellulaire?

A

1) Hypersensibilité retardée

Regroupe un grand nombre de réactions où l’intervention des anticorps in situ est absente ou très secondaire.

Exemple : la réaction tuberculinique.

2) Immunité de greffe

Les lymphocytes jouent un rôle fondamental dans cette immunité, même si le mécanisme du rejet de la greffe demeure encore en partie obscur.

Les lymphocytes « tueurs » interviennent en détruisant spécifiquement leurs cellules-cibles, de même qu’en secrétant divers facteurs solubles appelés lymphokines.

3) Réaction du greffon contre l’hôte

Si on injecte à un animal aux capacités immunitaires déprimées les cellules lymphoïdes (petits lymphocytes) d’un autre animal, l’hôte ne les détruira pas. Par contre, les cellules lymphoïdes du greffon se transforment en grandes cellules basophiles et attaquent les cellules de l’hôte qui entraînent un arrêt de la croissance chez le jeune animal, une perte de poids, une diarrhée, une atrophie des organes lymphoïdes, et une atteinte des téguments et de certains autres viscères.

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7
Q

Qu’est-ce qu’un plasmocyte?

A

Il s’agit d’une cellule dérivée des lymphocytes B.

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8
Q

Quel est le rôle des plasmocytes?

A

Les plasmocytes sécrètent les anticorps spécifiques de tous les antigènes introduits dans l’organisme. Leur rôle est donc essentiel dans l’immunité humorale, mais leur vie étant très courte, ils ne peuvent être les cellules à mémoire.

Au cours d’une immunisation, les follicules lymphoïdes s’hypertrophient par division active du centre germinatif riche en grandes cellules basophiles, puis des plasmocytes apparaissent en dehors du follicule, autour de lui, en même temps que les anticorps commencent à être décelables dans le sérum. Le cytoplasme du plasmocyte, abondant et très basophile, est une véritable usine de synthèse de protéines.

Les plasmocytes synthétisent les immunoglobulines, et les sécrètent ensuite.

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9
Q

Décrire l’immunostimulation spécifique en donnant des exemples

A

L’immunostimulation spécifique par un antigène est celle qui est la mieux connue et la plus fréquente. Elle provoque des réactions immunitaires spécifiques, par exemple l’entrée en action privilégiée des lymphocytes à mémoire qui ont le souvenir de cet antigène particulier, et ultérieurement la sécrétion d’anticorps à activité spécifique pour les déterminants antigéniques de l’antigène en cause.

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10
Q

Décrire l’immunostimulation non spécifique en donnant des exemples

A

Il existe des agents capables de provoquer une immunostimulation non spécifique, par des mécanismes moins bien connus.

Ainsi, l’injection intradermique d’extraits du bacille de Koch (tuberculine), de même que certains autres adjuvants, sont capables de provoquer une stimulation générale de l’appareil immunitaire, qui n’est pas dirigée uniquement contre les antigènes de la substance injectée.

De la même façon, il semble que certaines infections virales soient capables de stimuler de façon non spécifique le tissu lymphoïde et les lymphocytes. C’est peut-être le cas de la mononucléose infectieuse.

Enfin, il existe d’autres maladies au cours desquelles on observe une augmentation très importante et non sélective des immunoglobulines sériques : il en est ainsi très souvent dans la cirrhose du foie, et au cours de certaines collagénoses. Ces taux très augmentés des immunoglobulines semblent refléter une synthèse accrue des anticorps, ce qui suggère qu’une immunostimulation non spécifique intervient au cours de ces maladies, par des mécanismes inconnus.

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11
Q

Quelles sont les 4 grandes conséquences de l’immunostimulation?

A

1) Modifications anatomopathologiques

2) Modifications quantitatives de la masse lymphocytaire et plasmocytaire

3) Modifications qualitatives des lymphocytes

4) Modifications sérologiques

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12
Q

Quelles sont les modifications anatomopathologiques secondaires à l’immunostimulation? (2)

A

1) Hyperplasie

Se traduit par des adénopathies, l’hypertrophie des amygdales et du tissu adénoïdien, ou la splénomégalie.

2) Modifications histologiques

Les modifications histologiques du tissu lymphoïde traduisent essentiellement l’entrée en action des lymphocytes, des macrophages et des plasmocytes.

Par exemple, l’apparition dans les ganglions lymphatiques des follicules lymphoïdes secondaires comprenant une couronne lymphocytaire périphérique qui entoure un centre germinatif clair.

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13
Q

Quelles sont les modifications quantitatives de la masse lymphocytaire et plasmocytaire suite à une immunostimulation? Quelle en est la physiopathologie?

A

Le nombre des lymphocytes et des plasmocytes augmente.

Contrairement à la plupart des cellules, les lymphocytes ne sont pas attachés à un parenchyme, mais recirculent constamment, et se retrouvent en dehors des organes lymphoïdes proprement dits, par exemple dans le sang et dans la moelle osseuse. On observe donc, lors d’une immunostimulation:

  • une augmentation du nombre des lymphocytes dans les organes lymphoïdes, de même que dans la moelle osseuse et dans le sang : on parle alors de lymphocytose médullaire ou sanguine.
  • Quant aux plasmocytes, ils demeurent pratiquement absents du sang, mais une plasmocytose médullaire peut être observée.
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14
Q

Quelles sont les modifications qualitatives des lymphocytes suite à une immunostimulation?

A

Lorsque le lymphocyte est stimulé, son noyau et son cytoplasme se transforment :

  • Le noyau passe de la quiescence à l’activité, avec synthèse d’ADN et mitose (prolifération lymphocytaire réactionnelle). Ces changements nucléaires donnent la cellule appelée immunoblaste ou grande cellule basophile qui se retrouve principalement dans les follicules germinatifs à centre clair.
  • Le cytoplasme devient plus abondant, plus basophile, et plus riche en organites : polyribosomes avec ARN, etc. L’aspect du cytoplasme du lymphocyte stimulé est intermédiaire entre celui du lymphocyte non stimulé et celui du plasmocyte.

*** C’est habituellement à l’examen du sang, sur un frottis sanguin coloré, que l’on constate en pratique les modifications cellulaires des lymphocytes consécutives à une immunostimulation.

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15
Q

Définir ce qu’est un lymphocyte atypique

A

Ce terme a une connotation bénigne et réactionnelle, qui reflète essentiellement la constatation des modifications cytoplasmiques de lymphocytes observés dans le sang (ou plus rarement dans la moelle osseuse).

Il s’agit d’un lymphocyte dont le noyau demeure avec une chromatine bien condensée, mais dont le cytoplasme est plus abondant, et basophile de façon plus ou moins intense. Toutefois, le noyau présente parfois certaines modifications discrètes telles qu’un contour irrégulier, ou une chromatine un peu moins bien condensée.

Le lymphocyte atypique traduit la plupart du temps une affection lymphocytaire bénigne, mais il y a des exceptions.

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16
Q

Quelles sont les modifications sérologiques suite à une immunostimulation?

A

Elles consistent essentiellement en l’apparition d’immunoglobulines dans le sérum dans les jours et semaines qui suivent l’immunostimulation.

  • Lorsqu’il s’agit d’une immunostimulation spécifique, des méthodes sérologiques spécifiques sont nécessaires pour démontrer un titre élevé de l’anticorps produit.
  • Lorsqu’il s’agit d’immunostimulation non spécifique, les immunoglobulines peuvent être augmentées de façon appréciable et non sélective, et ceci peut se traduire par des modifications du profil électrophorétique du sérum (hypergammaglobulinémie) ou du dosage des immunoglobulines principales.
17
Q

Décrire les affections bénignes des lymphocytes et plasmocytes

A
  • Elles sont réactionnelles à une immunostimulation par un agent externe.
  • Elles sont transitoires, laissant peu ou pas de séquelles ultérieures. Cependant, il en restera habituellement des lymphocytes à mémoire.
  • Des adénopathies résiduelles permanentes s’observent, par exemple à la région cervicale moyenne en arrière des S.C.M., de même qu’aux régions inguinales et axillaires après une infection de la région drainée par ces régions ganglionnaires.
  • Elles demeurent sous le contrôle général de l’organisme, contrairement aux affections malignes qui sont anarchiques.
18
Q

Savoir classifier en 4 grandes classes les affections lympho-plasmocytaires bénignes. Quelles sont les causes de chacunes?

A

1) Lymphocytoses réactionnelles

  • Elles s’observent dans le sang et dans la moelle osseuse.
  • Les causes principales sont une infection ou une immunisation.

2) Lymphocytes atypiques

On les observe essentiellement dans le sang, lors d’une infection ou d’une immunisation.

3) Syndromes mononucléosiques

  • On observe un nombre important de lymphocytes atypiques dans le sang.
  • Les principales causes sont la mononucléose infectieuse, l’infection à cytomégalovirus, et d’autres infections, virale ou autres.

4) Plasmocytoses réactionnelles

  • Elles sont constatées dans la moelle osseuse seulement, jamais dans le sang périphérique.
  • On les observe dans l’arthrite rhumatoïde et lors d’autres maladies auto-immunes, en association avec une néoplasie maligne, dans la cirrhose du foie, et lors de certaines infections virales.
19
Q

Quelles sont les étapes diagnostiques de l’investigation d’une lymphocytose sanguine? (4 étapes)

A
  • Ne pas confondre la lymphocytose sanguine faite de lymphocytes apparemment normaux avec la présence de lymphoblastes dans le sang, ou celle de grands lymphocytes atypiques
  • Connaître la lymphocytose physiologique de l’enfant
  • Ne pas confondre lymphocytose relative et lymphocytose absolue.

Lorsque la lymphocytose est faite de lymphocytes apparemment normaux, le diagnostic différentiel se fait entre les causes de lymphocytose réactionnelle bénigne et celles de certaines lymphocytoses malignes associées aux syndromes lymphoprolifératifs chroniques.

20
Q

Définir ce qu’est un syndrome mononucléosique

A

Il s’agit d’une réaction immunitaire importante et complexe, ganglionnaire et sanguine, comportant principalement une lymphocytose réactionnelle à lymphocytes hyperbasophiles, prenant souvent l’aspect de grands mononucléaires atypiques.

21
Q

Quelles peuvent être les causes des syndromes mononucléosiques?

A

1) Infections

  • Virus d’Epstein-Barr (EBV) LE PLUS FRÉQUENT
  • Cytomégalovirus (CMV)
  • Virus d’Immunodéficience Humaine (VIH)
  • Hépatite
  • Toxoplasma gondii (un parasite)
  • Parasitoses exotiques (Leishmanioses, trypanosomiase, onchocercose)
  • Leptospirose (Leptospira sp., une bactérie),
  • Syphilis
  • La rubéole,

2) Certaines tumeurs (peuvent comporter des lymphocytes hyperbasophiles (sans grands mononucléaires))

  • Leucémie lymphoïde chronique
  • maladie de Waldenström

3) Certains médicaments (mode de présentation clinique très voisin)

4) Vasculites (mode de présentation clinique très voisin)

  • Lupus
  • PAN

*** Le recueil des données chez un sujet qui se présente pour un problème de polyadénopathies, devra tenir compte de cette liste, quel que soit son âge, son sexe, ou son origine ethnique.

La maladie choisie en exemple pour ce cours est la mononucléose infectieuse à EBV parce qu’elle est la plus répandue, parce que son étiologie est relativement facile à prouver, et parce qu’on véhicule souvent à son sujet des concepts plus ou moins “charriés”. ***

22
Q

Quelle est la prévalence du virus EBV?

A

Le virus EBV, un virus du groupe herpes, est répandu sur toute la planète d’une manière égale, et les infections cliniquement manifestes surviennent surtout chez les jeunes d’âge adolescent.

Les infections qui arrivent dans la petite enfance sont le plus souvent asymptomatiques, et passent inaperçues.

À vingt ans, près de 90% des gens possèdent des anticorps contre le virus EBV, le plus souvent sans notion antérieure d’un syndrome mononucléosique.

23
Q

Quelle est la période d’incubation de l’EBV?

A

La période d’incubation est d’environ un mois et le degré de contagiosité est peu élevé. L’infection nécessite un contact intime pour sa transmission.

24
Q

Donner des exemples de questionnaires pour discriminer les possibilités diagnostiques d’un syndrome mononucléosique

A
  • Y a-t-il un animal domestique dans l’environnement ? La présence d’un chat, surtout acquis récemment, peut faire soupçonner une toxoplasmose.
  • Y a-t-il eu changement au niveau des habitudes de vie ? Un(e) nouveau(elle) petit(e) ami(e). Un camp de vacances où la promiscuité est plus grande. Un(e) nouveau (elle) partenaire sexuel(elle) pour l’hépatite B, le VIH, ainsi que la syphilis. Si c’est un enfant, fréquente-t-il (elle) la garderie ?
  • Y a-t-il eu un voyage vers une destination exotique ou non ?
  • Y a-t-il eu introduction d’un nouveau médicament ? Celui-ci pourrait simuler une maladie infectieuse fébrile.
25
Q

Quelle est la présentation clinique de la mononucléose à EBV?

A

Le diagnostic se discute chez l’adolescent ou le jeune adulte, autour de la triade classique (80% des cas):

  • FIÈVRE
  • ADÉNOPATHIES CERVICALES POSTÉRIEURES
  • PHARYNGITE

Chaque symptôme ressenti au cours de la MI est peu spécifique et varié La présentation classique comprend les éléments suivants :

  • La fièvre est sans patron particulier, avec sueurs nocturnes et frissons; elle est souvent précédée de malaises généraux et “grippaux” pendant quelques jours.
  • Un mal de gorge avec difficulté à avaler, à parler et une toux sèche non productive.
  • Apparition d’une fatigue inexpliquée, imposant un accroissement du nombre d’heures de sommeil, et précédant souvent la fièvre.
  • Malaises généraux, myalgies, arthralgies, faiblesse, anorexie.
  • Douleur abdominale à l’étage supérieur de l’abdomen (foie et rate).
  • Rarement des complications neurologiques peuvent survenir (méningite aseptique, encéphalite, polynévrite, etc.)
26
Q

Que cherche-t-on à L’examen physique d’une mononucléose à EBV?

A

1) Examen des ganglions :

Ils seront augmentés de volume, symétriquement et parfois douloureux surtout aux aires cervicales postérieures et axillaires.

2) Sphère ORL:

Amygdalite: la mononucléose aiguë peut donner au niveau de la gorge tous les aspects, depuis une dysphagie très importante ne s’accompagnant que d’un ou deux petits points blanchâtres, jusqu’à la présence de larges fausses membranes sur les amygdales s’étendant parfois dans le pharynx et dans le nasopharynx. Les amygdales sont parfois géantes, gênant la déglutition et compromettant la respiration.

À l’inverse, l’amygdalite peut manquer.

On peut observer des pétéchies du palais mou, mais elles ne sont pas patho- gnomoniques.

3) Examen abdominal :

Dans la MI causée par EBV, la splénomégalie est presque toujours présente, mais peut tarder à apparaître
** PRUDENCE à la palpation: les ruptures spontanées ne sont pas une légende! La rupture spontanée a aussi été rapportée avec le CMV.

Le foie peut aussi être augmenté de volume, et un peu douloureux en raison de la distension de la capsule; à l’occasion on observera également de l’ictère.

4) Examen dermatologique :

On peut observer une éruption cutanée évanescente maculopapulaire dans un faible nombre de MI à EBV.

Si l’on donne de l’ampicilline, le sujet atteint de MI est pratiquement certain de faire une éruption du même type, laquelle passe souvent, À TORT, pour une allergie.

Ironiquement, certains parlent de test diagnostique… Le mécanisme d’action de cette réaction n’est pas connu.

27
Q

Quelles sont les 4 épreuves de laboratoire à effectuer dans l’investigation d’une mononucléose infectieuse?

A
  • Hémogramme
  • Biologie hépatique
  • Sérologie des anticorps (agglutinines) hétérophiles (AH)
  • Anticorps spécifiques à EBV

** Il est toujours pertinent de faire aussi une recherche de streptocoque à tous les sujets de moins de 25 ans au moyen d’un prélèvement pharyngé à cause du risque de RAA (rhumatisme articulaire aigu).

28
Q

Quels sont les anomalies à l’hémogramme lors d’une mononucléose infectieuse?

A

À la période d’état, on observe:

1) une hyperlymphocytose;

2) De nombreux lymphocytes et mononucléaires atypiques, soit plus de 20% de la formule leucocytaire.

En valeur absolue, l’hyperlymphocytose varie de 10,0 à 25,0 X 109/L, à son apogée.

*** Ces modifications quantitatives et qualitatives apparaissent précocement mais disparaissent après 21⁄2 à 3 semaines : elles peuvent déjà manquer lors du premier examen, s’il est tardif

*** Ces anomalies cytologiques ne sont pas spécifiques, puisque l’on peut les rencontrer dans la toxoplasmose et la plupart des infections virales. À signaler qu’au début de la maladie, on peut observer une légère neutropénie et leucopénie, puis une élévation des globules blancs aux dépens des polynucléaires avec une augmentation des formes jeunes (stabs).

29
Q

Quelles sont les anomalies à la biologie hépatique lors d’une mononucléose infectieuse?

A

Elle est souvent perturbée avec des signes de cytolyse (transaminases augmentées) et de choléstase légères (la MI s’accompagne presque toujours d’une légère hépatite, le plus souvent asymptomatique).

Rarement, il peut y avoir une hyperbilirubinémie suffisante pour causer un ictère cliniquement apparent

30
Q

Comment pose-t-on un diagnostic sérologique par les anticorps hétérophiles (AH) lors d’une mononucléose infectieuse?

A

Près de 90% des sujets atteints développeront en trois semaines des AH. Ce pourcentage est toutefois beaucoup moindre chez les jeunes enfants.

Les anticorps hétérophiles ne sont pas dirigés contre un antigène du virus EBV et n’agglutinent pas les érythrocytes humains (c’est pour cela qu’on les appelle “hétérophiles”). Il existe plusieurs techniques pour mettre en évidence ces anticorps non spécifiques: le Monospot sur lame, le Mono- test sur lame et, depuis quelques années, des méthodes de type ELISA.

Chez les jeunes adultes, on trouvera donc un Monotest positif dans 90% des cas. Cependant, il faut savoir que l’anticorps hétérophile spécifique de la mononucléose infectieuse apparaît entre la sixième et la dixième journée, atteint son titre maximum durant les deuxième et troisième semaines subséquentes, pour décroître progressivement pendant un à trois mois. Donc, si un premier test est négatif, il faudra le répéter durant un mois, pour ne pas rater un résultat positif.

31
Q

Décrire les anticorps spécifiques àl’EBV

A

Ce sont des épreuves coûteuses dont il faut se servir avec parcimonie, dans des situations où il est essentiel d’obtenir un diagnostic étiologique certain (chez les jeunes enfants en particulier).

Il existe trois structures antigéniques :

  • les antigènes précoces (Early Antigens, EA)
  • les antigènes nucléaires du virus Epstein-Barr (EB Nuclear Antigens, EBNA)
  • les antigènes de la capside virale (Viral Capsid Antigen, VCA). On détectera dans le sérum du sujet des anticorps dirigés contre ces protéines virales, selon le stade de la maladie.
32
Q

Savoir différencier les présentations cliniques des mononucléoses de celles à EBV

A

1) Le cytomégalovirus (CMV)

Cause une infection similaire à celle de la MI à EBV , assez souvent sans douleur pharyngée ni même d’adénomégalies cervicales; ce sont tous deux des virus du groupe Herpès.

Il se singularise par sa capacité de causer des malformations chez le fœtus lorsque l’infection survient pendant la grossesse.

Il constitue un problème de taille pour les hôtes immunodéficients, où il est synonyme de hautes morbidité et mortalité.

Le Monospot est négatif dans la mononucléose à CMV.

2) La toxoplasmose

Il s’agit d’une zoonose, une maladie infectieuse transmise à l’homme par les animaux. Dans ce cas, il s’agit le plus souvent de contact avec un chat (soins de la litière), ou de consommation de viande peu cuite contaminée.

La toxoplasmose est aussi impliquée dans l’initiation de malformations chez le fœtus, lorsque l’infection survient durant la grossesse. C’est une parasitose dont l’agent est le Toxoplasma gondii.

3) L’hépatite aiguë A, ou B

Peut se manifester comme un syndrome mononucléosique.

L’investigation biologique et sérologique révélera des perturbations typiques d’une atteinte hépatocellulaire et de l’infection virale.

4) La syphilis secondaire

Bon “mime” de la MI.

5) La primo-infection VIH

Donne le même tableau clinique, mais l’éruption cutanée est plus fréquente.

6) Maladie de Hodgkin: devant une fièvre persistante et des adénomégalies cervicales, le diagnostic différentiel peut être à faire avec un lymphome de Hodgkin. Auquel cas, la ponction-aspiration ou la biopsie ganglionnaire peut révéler une morphologie cellulaire troublante, puisqu’on a observé occasionnellement des cellules assez semblables aux cellules de Reed- Sternberg (soit celles qui permettent de diagnostiquer un Hodgkin) dans des mononucléoses à EBV.

33
Q

Quelles sont les complications possibles de la mononucléose infectieuse? (4)

A

1) Hématologiques

  • La rupture spontanée de la rate est à surveiller de près.
    • 55 cas de rupture de la rate ont fait l’objet de publications. La survenue de cette complication n’avait aucun rapport avec la sévérité clinique de la maladie.
    • 9 fois/10 la rupture splénique est survenue chez un homme, alors que l’incidence de la maladie est la même dans les deux sexes.
    • Dans 40% des cas, la rupture serait survenue à l’occasion de la pratique d’un sport violent; et les autres se produisirent sans raison apparente.
  • Anémie hémolytique à anticorps froids anti-i
  • Thrombopénie
  • Aplasie médullaire.
    2) La compression des voies respiratoires

Causée par l’inflammation pharyngée. Peut se développer rapidement et mettre la vie en danger.

3) Neurologiques:

  • Méningite aseptique
  • Encéphalite
  • Myélite,
  • Névrite périphérique ou optique
  • Syndrome de Guillain et Barré.

4) Myocardite ou péricardite

*** Complications rares dans la MI, mais parfois mortelles.

34
Q

Quel est le traitement de la mononucléose infectieuse?

A

Il n’existe pas de traitement spécifique de la mononucléose; on se limite à intervenir au niveau du support, si besoin.

En présence de splénomégalie : repos relatif. mettre en garde contre tout risque de traumatisme abdominal ou effort physique subi.

35
Q

Quel est le pronostic de la mononucléose infectieuse?

A

La mononucléose infectieuse est une affection à bon pronostic dans la plupart des cas.

Elle est habituellement de durée limitée (immunisation efficace) et la guérison survient normalement en 4 à 6 semaines.