Lectures - TAG et anxiété de séparation Flashcards
Le trouble d’anxiété généralisée (TAG) est devenu un des troubles anxieux de l’enfance et de l’adolescence seulement avec la parution de quelle édition du DSM ?
Avec la parution de la quatrième édition
Quelle est la différence dans les critères du DSM-VI et des DSM précédents ?
Dans les versions antérieures du DSM, les inquiétudes excessives, qui caractérisent le TAG, constituaient un critère possible, mais non nécessaire, pour poser un diagnostic d’hyperanxiété. Ce dernier diagnostic a cependant été éliminé de la nomenclature des troubles anxieux de l’enfance étant donné le manque de spécificité de ses symptômes.
Vrai ou faux, les travaux sur le TAG chez les jeunes ont par conséquent commencé plus tardivement, comparativement à ceux chez l’adulte.
Vrai
Quel bénéfice apporte le fait de considérer le TAG à l’enfance ?
Le fait de le considérer dès l’enfance, plutôt que seulement à l’âge adulte, traduit plus adéquatement qu’il se développe souvent tôt chez l’individu.
Selon la cinquième édition révisée du DSM, quel est l’élément central du TAG ?
Les inquiétudes excessives à propos de plusieurs événements ou activités
Quels sont les critères du TAG ?
Selon la cinquième édition révisée du DSM, les inquiétudes excessives à propos de plusieurs événements ou activités constituent l’élément central du TAG. Celles-ci doivent être présentes depuis au moins six mois et entraîner une détresse significative ou interférer avec le fonctionnement social, familial ou scolaire de l’enfant.
– Chez l’enfant et l’adolescent, le diagnostic nécessite aussi que les inquiétudes s’accompagnent d’au moins un symptôme (au lieu de trois chez l’adulte) parmi les six suivants:
* Agitation,
* Fatigue,
* Difficultés de concentration,
* Irritabilité,
* Tension musculaire
* Difficultés de sommeil.
Quel serait un des symptômes les plus présents à l’enfance ?
L’irritabilité serait un des symptômes les plus présents.
Qu’est-ce qu’une inquiétude ?
Les inquiétudes constituent un enchaînement de pensées, à prédominance verbale, concernant des événements négatifs futurs. L’enfant les exprime généralement sous la forme de questions comme «Et si…?» ou «Tout à coup que….», résumant les conséquences appréhendées.
– Il essaie alors de résoudre mentalement une variété de problèmes potentiels ou d’attirer l’attention des autres sur les risques possibles en centrant son attention sur les conséquences plutôt que sur les solutions.
Vrai ou faux, le contenu des inquiétudes serait sensiblement le même chez les enfants souffrant d’un TAG que chez les autres enfants.
Vrai
Quel serait le contenu des inquiétudes chez les jeunes ?
- La santé (la leur et celle des membres de leur famille),
- Leur performance,
- Des choses mineures de leur vie (p. ex. la ponctualité),
- L’issue de leurs relations avec les autres, des problèmes familiaux (p. ex. le divorce et les finances),
- Des événements majeurs (p. ex. la maladie, un incendie),
- Ce qui se passe dans le monde (p. ex. les catastrophes naturelles ou la guerre)
Vrai ou faux, le nombre d’inquiétude prédirait l’interférence clinique du TAG chez l’enfant.
Faux, il s’agit de l’intensité perçue des inquiétudes et non du nombre.
Quelles sont les caractéristiques générales d’un jeune qui a un TAG ?
- Les jeunes ayant un TAG sont souvent considérés comme étant plus matures, consciencieux et perfectionnistes en raison de leurs préoccupations constantes.
- Plusieurs se fixent des standards de réussite élevés non nécessaires et irréalistes.
- Typiquement, l’enfant souffrant d’un TAG a une image négative de lui-même et doute de sa capacité à faire face à des situations difficiles. Il peut alors adopter divers comportements visant à se rassurer sur le futur appréhendé et ses conséquences comme questionner son entourage de façon excessive (« Qu’arrivera-t-il si je n’ai pas assez lu? Est-ce que je vais réussir? Et si j’échoue? ») ou s’investir excessivement dans une activité (p. ex. dans un travail à remettre, dans une discipline sportive).
Vrai ou faux, la présence concomitante d’autres troubles anxieux ou de psychopathologies fréquemment associées (p. ex. dépression) est reliée à un moins grand nombre d’atteintes fonctionnelles.
Faux, la présence concomitante d’autres troubles anxieux ou de psychopathologies fréquemment associées (p. ex. dépres-ion) est également reliée à un plus grand nombre d’atteintes fonctionnelles.
Vrai ou faux, le TAG seul est aussi associé globalement à plus d’atteintes fonctionnelles chez des enfants de 6 à 11 ans.
Vrai, le TAG seul est donc aussi associé à des conséquences non négligeables sur le fonctionnement.
Les symptômes du TAG chez l’enfant et l’adolescent sont liés à des problèmes, lesquelles ?
– Une faible estime de soi
– Une altération de la performance à l’école
– Des difficultés dans les relations sociales
– De l’absentéisme scolaire
– Des difficultés sur le plan des relations familiales
- Les enfants de 6 à 13 ans ayant un TAG ne présenteraient pas nécessairement un déficit de compétence (p. ex. pour se faire des amis ou maintenir leur relation), mais qu’ils auraient moins d’amis, comparativement à des enfants sans diagnostic.
- La présence d’un trouble anxieux, majoritairement le TAG, prédit la présence d’idéations suicidaires chez des jeunes âgés de 7 à 14 ans, même lorsque les effets des symptômes dépressifs et du niveau de fonctionnement sont contrôlés.
- Des enfants de 9 à 13 ans présentant les symptômes du TAG sont plus prédisposés à la consommation d’alcool quatre ans plus tard.
- À l’adolescence, les symptômes du TAG sont aussi liés à des risques deux à quatre fois plus élevés de consommation ultérieure fréquente d’alcool et nocive
- La présence d’inquiétudes à l’adolescence et de troubles anxieux, dont le TAG, est associée à une plus grande apparition de troubles anxieux, de dépression et d’échecs scolaires à l’âge adulte.
Vrai ou faux, parmi les troubles anxieux, le TAG est l’un des plus répandus chez les enfants et les adolescents.
Vrai
Selon diverses études, quelle serait la prévalence du TAG ?
Sa prévalence se situe entre 0,16% et 11,1% selon les études.
Quelles sont les différences sexuelles dans la prévalence et pourquoi ?
Les garçons semblent présenter des taux plus élevés de TAG à l’âge de 6 ans, alors que les filles présentent des taux trois fois supérieurs à 14 ans.
– Ces différences pourraient être attribuables à des facteurs biologiques (p. ex. puberté) et psychologiques.
– Par exemple, des travaux montrent que les filles présentent des niveaux plus élevés de sensibilité à l’anxiété, c’est-à-dire une crainte de leur anxiété et de leurs sensations physiques, et d’évitement de leurs inquiétudes comparativement aux garçons.
Vrai ou faux, le TAG se présente rarement seul.
Vrai, environ 90% des enfants qui en souffrent ont une autre psychopathologie, le plus souvent la dépression majeure ou un autre trouble anxieux. Outre les phobies spécifiques (42%), l’anxiété de séparation (32%), la phobie sociale (28%) et le trouble panique (17 %) sont les troubles anxieux les plus souvent reliés.
– Jusqu’à 21% des enfants atteints de TAG souffrent aussi de troubles extériorisés comme d’un déficit de l’attention/hyperactivité, du trouble oppositionnel avec provocation et du trouble des conduites.
Vrai ou faux, qu’il soit clinique ou sous-clinique, le TAG chez les jeunes (enfants et adolescents) demeure relativement chronique et il est associé à une interférence significative et à des taux élevés de comorbidité
Vrai
Nommer des conséquences d’une comorbidité incluant le tag.
– La présence de comorbidité augmente la détresse des enfants souffrant de TAG.
– Elle a aussi un impact négatif sur le traitement des troubles anxieux des enfants et des adolescents, par exemple un taux de rémission plus bas et des symptômes résiduels plus sévères.
Le TAG serait un des troubles anxieux apparaissant le plus tôt dans l’enfance, à partir quelle âge ?
6 ans
Pourquoi le TAG n’apparaît pas avant 6 ans ?
Pour s’inquiéter, l’enfant doit avoir atteint un niveau de développement cognitif lui permettant d’anticiper ce qui est possible et de conceptualiser les événements futurs. Des travaux sur le sujet montrent que la fréquence, la variété et la complexité des inquiétudes augmentent avec l’âge et avec le développement du raisonnement abstrait et formel.
o À partir de 7 ou 8 ans, la conception du futur devient moins vague et les inquiétudes deviennent donc plus élaborées. Le TAG prend alors forme et devient plus chronique et symptomatique
– À ce sujet, Steinsbekk et al. (2022) ont récemment observé que le TAG augmente graduellement en prévalence chez l’enfant, à partir de la transition du préscolaire au primaire, et qu’il devient le trouble anxieux le plus répandu vers 14 ans.
Quels sont des facteurs situationnels dans l’étiologie du TAG ?
Plusieurs travaux suggèrent l’existence d’un lien entre l’occurrence d’événements stressants et aversifs pendant l’enfance et le développement ultérieur d’un TAG ou des principaux symptômes du TAG à l’âge adulte. Il est donc possible que les symptômes du trouble soient en partie attribuables à un conditionnement direct ou vicariant découlant d’un ou d’événements précis.
Quels sont des facteurs familiaux dans l’étiologie du TAG ?
– Des études montrent notamment que les peurs et les inquiétudes des enfants semblent liées aux inquiétudes exprimées par les mères. –>les enfants de parents anxieux présentent effectivement un niveau plus élevé d’anxiété. Cela serait particulièrement le cas lorsque les parents manifestent beaucoup d’évitement.
- Les enfants ayant un TAG sans comorbidité rapportent de moins bonnes relations avec les membres de leur famille comparativement à ceux d’un échantillon contrôle sans diagnostic.
- D’autres travaux établissent aussi un lien entre d’une part, des comportements parentaux comme le rejet, la surprotection et le contrôle, et d’autre part, les inquiétudes excessives et le TAG du jeune –>Ces comportements peuvent créer un contexte de vie insécurisant ou freiner l’enfant dans le développement de son autonomie, de sa capacité à s’ouvrir à la nouveauté et de sa confiance en lui-même à faire face aux problèmes.
- Des patients adultes ayant un TAG rapportent parfois avoir perçu un renversement des rôles pendant leur enfance, comme prendre soin d’eux-mêmes et de leurs parents. –> L’attribution hâtive de responsabilités de soutien pourrait expliquer que certains enfants en arrivent à anticiper constamment les dangers et à appréhender le pire.
Quels sont des facteurs cognitifs dans l’étiologie du TAG ?
- L’inhibition comportementale chez l’enfant, traduisant un tempérament caractérisé par l’évitement des situations ou des personnes non familières, constitue un fort prédicteur de l’anxiété à l’enfance.
- Conformément au modèle adulte de l’inquiétude pathoogique de Hirsch et Mathews (2012), des biais cognitifs liés au traitement de l’information et des difficultés sur le plan des fonctions exécutives contribueraient à expliquer les inquiétudes des enfants et des adolescents. –> Les jeunes ayant un TAG ou de grandes inquiétudes interprètent davantage les situations ambiguës (p. ex. les expressions du visage) comme étant menaçantes lors de diverses tâches. –> De même, des difficultés à contrôler leur attention et une moins bonne mémoire de travail sont associées à une tendance à s’inquiéter plus marquée chez les enfants, notamment chez les préadolescents et les plus jeunes.
- L’intolérance à l’incertitude est définie comme une tendance excessive à considérer comme inacceptable la possibilité qu’un événement négatif puisse se produire. –> Des enfants affichent ainsi un seuil de tolérance plus faible par rapport au fait de ne pas être certains de ce qui va se passer. Ils trouvent alors difficile de faire une activité sans que tout soit prévu et considèrent plusieurs situations comme dangereuses et risquées, d’où l’apparition des inquiétudes.
- L’attitude négative face aux problèmes est définie quant à elle par une vision pessimiste des problèmes et de ses habiletés personnelles pour les résoudre. –> Chez l’enfant, elle se traduit essentiellement par une tendance à voir davantage de dangers au quotidien, à douter d’être capable de résoudre ses problèmes ou de prendre des décisions seul, et à fuir devant les problèmes.
- L’évitement cognitif, traduit l’utilisation de stratégies comportementales et cognitives d’évitement visant à chasser les pensées dérangeantes.
–> Les stratégies que les enfants utilisent semblent moins diversifiées que celles employées par les adultes, possiblement en raison de leur niveau de développement cognitif.
–>Le fait de recourir à la substitution de pensées (p. ex. penser à quelque chose de plus agréable) et le fait d’éviter tout ce qui fait penser aux inquiétudes semblent être les stratégies les plus liées à la sévérité des inquiétudes des adolescents.
–> Par ailleurs, les enfants et les adolescents ont une forte tendance à chercher du réconfort auprès de leurs proches lorsqu’ils s’inquiètent afin de se faire confirmer que ce qu’ils appréhendent n’arrivera pas. - Entretenir des croyances erronées
- Selon la théorie de Borkovec (1994), lorsque quelqu’un s’inquiète, le contenu de sa pensée prend la forme d’un enchaînement verbal, laissant peu de place aux images mentales. –> Suivant ce rationnel, un enfant qui perçoit une conséquence négative possible ou un danger se mettrait à s’inquiéter excessivement, c’est-à-dire à générer des questionnements et à voir plusieurs conséquences sous forme verbale dans sa tête, pour éviter que les images représentant sa pire peur ne se forment.
–> L’inquiétude serait toutefois privilégiée en réaction aux dangers, puisqu’elle permettrait l’évitement d’images et une activation physiologique moindre.
Quels sont les 2 types de croyances erronées ?
- Les croyances négatives concernant la nature incontrôlable et dangereuse des inquiétudes (p. ex. «Je vais toujours trop m’inquiéter», «Je ne peux pas penser à mes problèmes, car mes peurs vont m’envahir», «Je ne suis pas bon pour gérer mes inquiétudes », «Si je m’inquiète, ma journée/nuit sera terrible», «Mes inquiétudes vont me rendre folle et je ne pourrai pas faire mes examens »)
- Les croyances positives traduisant les bienfaits et l’utilité des inquiétudes (p. ex. « M’inquiéter m’aide à penser à tout», «Je dois penser à tout pour tout garder sous contrôle», «Si je pense au pire, il n’arrivera peut-être pas»). Selon Wells (1995), l’individu souffrant du TAG entretient ces croyances de façon rigide, ce qui, combiné aux comportements associés (p. ex. évitement), mène au développement et au maintien des inquiétudes pathologiques du TAG et nuit à la résolution des problèmes.
Qu’est-ce que l’éducation sur l’inquiétude et l’anxiété ?
o Cette étape vise essentiellement à présenter à l’enfant une explication du trouble en s’inspirant des éléments tirés de l’évaluation: comment distinguer l’inquiétude et l’anxiété normales des inquiétudes et de l’anxiété excessives? Ou encore comment se développent les inquiétudes excessives?
o L’interaction entre les pensées (incluant les inquiétudes), les émotions et les comportements est un élément important à approfondir à cette étape.
Qu’est-ce qu’une méta-inquiétudes selon Wells ?
o Les enfants et les adolescents ayant un TAG ont souvent l’impression que leurs inquiétudes sont hors de contrôle ou attribuables à des facteurs externes.
o Cette perception entraîne parfois des inquiétudes propres au fait de s’inquiéter, ce que Wells (1999) nomme des méta-inquiétudes. Celles-ci découleraient notamment des croyances négatives concernant la nature incontrôlable et dangereuse des inquiétudes décrites précédemment.
À quoi sert le fait de planifier une période pour s’inquiéter ?
o En planifiant une période pour s’inquiéter, l’enfant développe un meilleur sentiment de contrôle sur ses inquiétudes. Avec l’aide du clinicien, il peut apprendre à restreindre ses comportements de recherche de réconfort survenant à divers moments de la journée. Il peut aussi « tester » ses croyances.
o En d’autres mots, il s’agit d’un premier pas vers la diminution de ses comportements anxieux et pour apprendre à se centrer davantage sur le moment présent.
Quelle est la différence entre planifier une période pour s’inquiéter et l’évitement cognitif ?
o Cela peut sembler paradoxal étant donné que l’évitement cognitif, abordé précédemment, contribue au maintien du TAG. Or, il ne s’agit pas d’inciter l’enfant à toujours chasser ses soucis pour qu’il se sente mieux, mais de les regrouper dans une période unique qu’il décide lui-même de fixer d’avance. Cette méthode favorise graduellement le recours à la visualisation des images dérangeantes utile aux stratégies d’exposition décrites plus loin.
o La planification d’une telle période nécessite de bien prévoir le moment pour s’inquiéter et de trouver une façon de faire qui soit acceptable pour retenir les inquiétudes jusque-là ou « bloquer » leur expression.
Quel est le meilleur moment pour céduler une période pour s’inquiéter ?
Le meilleur moment se situe souvent après l’heure du souper et des devoirs. Il ne doit pas être trop près du coucher, pour ne pas nuire au sommeil, mais plutôt libérer l’esprit avant la nuit.
La période planifiée pour s’inquiéter devrait durer combien de temps ?
Pour les plus vieux, 20 à 30 minutes par jour suffisent habituellement à approfondir les inquiétudes, alors qu’une dizaine de minutes, en compagnie des parents, sont suffisantes pour les plus jeunes.
Quel autre principe est important à suivre pour la planification d’une période d’inquiétudes avec les plus jeunes enfants ?
Chez les enfants plus jeunes, la période choisie pour les inquiétudes ne doit pas remplacer un moment réservé à une activité plaisante (p. ex. pendant le temps permis pour jouer sur la tablette), afin d’éviter que l’exercice ne soit associé à une punition, et ainsi, mieux favoriser leur participation.
Qu’est-ce qu’un «journal personnel des inquiétudes » et à quoi sert-il ?
Le «journal personnel des inquiétudes » constitue un bon moyen d’apprendre à l’enfant à regarder graduellement les conséquences appréhendées et à les regrouper à un endroit. Cela a généralement pour effet de limiter peu à peu le tourbillon des inquiétudes (va-et-vient consistant à les chasser puis à y repenser) et aide à les reporter jusqu’à la période réservée à cette fin (elles sont là et ne sont pas oubliées).
Quelle est la meilleure façon de cibler l’intolérance à l’incertitude et l’attitude négative face aux problèmes chez l’enfant ?
Utiliser l’exposition in vivo.
L’exposition graduelle aux incertitudes et à la nouveauté vise et cible quoi ?
Elle vise à l’aider à s’habituer à son anxiété et à diminuer ses inquiétudes par rapport à l’objet appréhendé.
Elle cible directement sa tolérance à l’incertitude à travers l’exposition à plusieurs situations incertaines et non à une seule situation de vie plus anxiogène pour lui.
Quelles sont les étapes de l’exposition graduelle aux incertitudes et à la nouveauté ?
- La première étape consiste à dresser, avec l’enfant, une liste de situations comportant un risque ou pour lesquelles la nouveauté crée un inconfort, aussi minime soit-il. Cette étape peut aussi être introduite en faisant référence à quelqu’un que l’enfant connaît et qui est moins dérangé par les risques (p. ex. un ami, un héros de film). Il peut alors jouer le rôle de cette personne pour déterminer des choses qu’il ferait à sa place.
- L’étape suivante consiste à préciser les risques perçus pour chaque élément et à évaluer la peur ou le malaise associé (p. ex. sur une échelle de 0 à 10). Cela permet de préparer une hiérarchie d’exposition aux incertitudes, afin d’aider l’enfant à se fixer un but à atteindre et de diminuer les risques d’évitement. La mise en place de sous-étapes facilite l’atteinte d’un but et permet de renforcer rapidement les efforts.
Qu’est-ce que la prévention de la réponse ?
o Une étape préalable ou conjointe à l’exposition consiste à cibler les réactions ou comportements automatiques visant à diminuer l’inconfort en situation incertaine.
o La prévention de la réponse s’apparente ici à ce qui est utilisé dans le traitement des compulsions découlant des pensées obsessionnelles.
Chez les enfants atteints d’un TAG, à quoi servent les comportements rassurants ?
Ces comportements visent surtout à diminuer la perception ou la conviction qu’un danger pourrait survenir. Ces comportements découlent d’inquiétudes ou de doutes concernant leur propre sécurité ou celle des autres (« Va-t-il m’arriver quelque chose de négatif ou arriver quelque chose à mes proches? »).
Quelles sont les étapes de la prévention de la réponse ?
- La première étape consiste à déterminer avec l’enfant quelles sont ses réactions en situation incertaine ou à définir celles qui illustrent son besoin d’être rassuré.
- Ensuite, le travail a pour but de créer une hiérarchie visant à exposer l’enfant à une situation précise en diminuant ses réactions ou ses comportements rassurants.
Quelle est l’objectif de la prévention de la réponse ?
L’objectif initial n’est pas nécessairement d’éliminer tous les comportements rassurants, ce qui reviendrait à couper d’un coup toutes les sources de réconfort en présence d’un nombre toujours élevé d’inquiétudes. Il s’agit plutôt de diminuer graduellement leur occurrence afin d’en arriver à un niveau acceptable pour l’enfant et pour son entourage, tout en favorisant l’habituation au malaise engendré par l’apprentissage d’un meilleur sentiment de contrôle sur la situation.
Qu’est-ce qu’un comportements de neutralisation cognitifs ?
Se rassurer soi-même dans sa tête, par exemple en se répétant que la conséquence appréhendée n’arrivera pas
Vrai ou faux, les comportements de neutralisation cognitifs (c’est-à-dire se rassurer soi-même dans sa tête, par exemple en se répétant que la conséquence appréhendée n’arrivera pas) constituent une cible de premier ordre chez les enfants ou les jeunes adolescents.
Faux, les comportements de neutralisation cognitifs (c’est-à-dire se rassurer soi-même dans sa tête, par exemple en se répétant que la conséquence appréhendée n’arrivera pas) constituent rarement une cible de premier ordre chez les enfants ou les jeunes adolescents étant donné leur complexité, à moins qu’ils n’interfèrent avec les exercices d’exposition.
Ces comportements peuvent même aider l’enfant à affronter une situation difficile. S’il s’expose comme prévu à une nouvelle situation in vivo et qu’il ressent un certain niveau d’anxiété, nécessaire au processus d’habituation, il importe surtout de renforcer ses efforts et, au besoin, de cibler ultérieurement ce type de comportements de neutralisation.
Qu’est-ce que l’exposition cognitive à l’inquiétude ?
Cibler précisément l’objet d’inquiétude et la tendance à s’inquiéter.
L’exposition cognitive consiste à franchir une étape de plus: amener l’enfant à s’exposer mentalement, non pas à une situation qui lui fait peur, mais aux conséquences imaginées de ses inquiétudes qu’il considère comme possibles.
Quelle est la différence entre l’exposition cognitive à l’inquiétude et l’exposition en imagination traditionnelle?
Elle se distingue donc de l’exposition en imagination traditionnelle du fait qu’elle consiste à exposer l’enfant à un scénario catastrophique hypothétique représentant les conséquences ou une conséquence centrale de ses inquiétudes, comme si elles se produisaient.
Que vise l’exposition cognitive à l’inquiétude ?
L’exposition cognitive vise à permettre à l’enfant de demeurer graduellement en présence des images reliées à ses peurs, afin de favoriser l’habituation émotionnelle nécessaire à la diminution de la tendance à s’inquiéter.
Elle représente une façon d’apprendre à tolérer ses craintes, ce qui permet d’y penser moins souvent et en étant moins dérangé.
Quelles sont les étapes de l’exposition cognitive à l’inquiétude ?
- La première étape consiste à inventer une histoire précise décrivant l’inquiétude de l’enfant. L’analogie de la bande dessinée est utile avec plusieurs enfants pour préciser que le but consiste à créer une histoire courte (p. ex. l’équivalent d’une page de bande dessinée) pour voir la situation avec le plus de détails possible, comme elle se produirait selon eux.
- Une fois les éléments de l’histoire établis, l’enfant rédige un court scénario de film effrayant, mais réaliste, au présent, en utilisant le plus de sens possible (ce qu’il voit, ce qu’il ressent, etc.). Un texte de huit à dix lignes est généralement suffisant.
o Les premières lectures du scénario se font en présence du clinicien. Cela peut se dérouler sur plusieurs séances pour maximiser les gains et pouvoir corriger certains aspects (p. ex. maintien de stratégies de réassurance pendant l’exposition, correction de croyances négatives qui interfèrent).
Ensuite, selon son âge, l’enfant peut être invité à le lire seul de 15 à 30 minutes chaque jour en prenant soin de noter son niveau de peur. Selon l’évaluation du clinicien, l’enfant peut aussi être invité à le lire à répétition à ses parents. Lorsque l’enfant dit ressentir très peu ou pas du tout de peur à la visualisation d’un scénario, généralement après plusieurs jours ou semaines d’exposition, le temps est venu d’en construire un nouveau à partir des inquiétudes les plus grandes.