Lecture 6 Flashcards
Qu’est qui es associé à l’émergence d’une “nouvelle pénologie” dans le texte ?
L’intervention correctionnelle englobe à la fois les évaluations cliniques et les activités thérapeutiques visant à réduire la propension des détenus aux comportements criminels.
Ces dernières décennies, ce secteur a subi des changements majeurs, notamment l’introduction d’outils actuariels, la responsabilisation accrue des détenus et la multiplication des programmes d’inspiration cognitiviste.
Ce texte aborde la prise en charge correctionnelle dans une perspective organisationnelle, où le parcours des détenus est jalonné de décisions prises par les intervenants.
Ceux-ci doivent gérer deux aspects clés : la sécurité et la réhabilitation.
Expliquez les;
- Sécurité : Les intervenants doivent réguler les individus considérés comme une menace pour la société. Ils prennent des décisions liées à la sécurité publique, telles que la détention préventive, les autorisations de sorties temporaires, ou la libération conditionnelle.
- Réhabilitation : Les intervenants évaluent le potentiel de réinsertion des détenus, prenant des décisions sur leurs besoins, l’élaboration de programmes de réinsertion, et les retours en communauté.
Sur quoi repose les décisions des professionnels ?
Le processus de décision repose sur un “système de prédiction”, soit un système de production et d’organisation des informations qui seront mises à la disposition des intervenants afin de les aider à mieux évaluer l’impact de leurs propres décisions.
Traditionnellement, ce système avait une double finalité :
Quel est la double finalité traditionnelle du système de prédiction ?
- Explicative : Il visait à mieux comprendre empiriquement et théoriquement les comportements humains, notamment la dangerosité potentielle.
- Prédictive : Il permettait de prévoir les comportements futurs des détenus, en combinant les données disponibles pour guider les décisions des intervenants.
Ces deux approches, explicative et prédictive, offraient une gestion organisée des détenus, facilitant une évaluation plus efficace de leurs comportements et besoins.
Expliquez le passage des techniques traditionnelles d’évaluation à des outils actuariels ou statistiques = virage actuariel
Depuis les années 1980, l’utilisation de ces outils a augmenté, visant à réduire l’arbitraire des décisions en standardisant les pratiques. Ces outils sont perçus comme plus objectifs et précis que le jugement clinique traditionnel, ce qui a entraîné une transformation majeure dans la manière d’évaluer les détenus au sein du système correctionnel canadien.
Le développement de ces outils a été encouragé par un groupe de chercheurs convaincus de leur supériorité, et leur adoption a redéfini le rôle des intervenants en réduisant leur marge de manœuvre. Bien que ces outils soient loués pour leur efficacité et leur capacité à uniformiser les pratiques, certains chercheurs remettent en question leur efficacité prédictive et soulignent des limites méthodologiques.
Cependant, le virage actuariel est présenté comme une révolution technique qui modifie les pratiques correctionnelles, tout en laissant ouverte la question d’une reconfiguration plus profonde des fonctions des agences correctionnelles.
Expliquez la monté de l’actuarialisme
La montée de l’actuarialisme s’inscrit dans un contexte plus large où le langage du risque redéfinit les problèmes sociaux traditionnels selon une logique statistique, au détriment du déterminisme social.
Cette logique actuarielle affecte non seulement les domaines de la criminalité, mais aussi ceux de la santé mentale, de la toxicomanie et de la pauvreté, transformant le rôle des professionnels et limitant leur autonomie.
Vrai ou faux: les outils actuariel sont vu comme inutile.
Faux:
Les outils actuariels sont vus comme bénéfiques pour le contrôle à la fois des délinquants et des intervenants, favorisant une gestion plus efficace des populations carcérales et des pratiques professionnelles.
L’efficacité de ces outils ne se mesure pas seulement par la précision des résultats, mais aussi par la standardisation des évaluations.
Quels les 3 étapes proposé par l’auteur (en se basant sur la système de prédiction de Monahan) qui forment le processus central de l’évaluation de la dangerosité et qui permettent de mieux comprendre les différences entre les outils cliniques et actuariels.
Cela consiste à prédire les comportements humains en trois étapes:
- Production et sélection des informations : recueillir les données pertinentes.
- Organisation et combinaison des informations: traiter ces informations pour en faire une évaluation cohérente.
- Prise de décision: utiliser les informations organisées pour prendre des décisions sur les comportements futurs.
Expliquez l’étape du processus de prédiction des conduites: 1. Production et sélection des informations
La première étape, consiste à établir la liste des informations qui seront retenues par le système de prédiction afin d’expliquer et de prédire les comportements futurs.
Il s’agit en fait de l’étape qui consiste à identifier les prédicteurs qui seront utilisés ultérieurement pour évaluer la dangerosité ou la probabilité de récidive de la clientèle correctionnelle.
Expliquez l’étape du processus de prédiction des conduites: 2. Organisation et combinaison des informations
La deuxième étape consiste à établir si les informations ainsi retenues sont associées à une plus grande propension en regard des conduites que l’on cherche à prédire.
Il s’agit en fait d’organiser les informations produites ou sélectionnées lors de la première étape, de façon à créer un savoir qui soit utile dans le cadre du processus décisionnel des intervenants correctionnels.
On combine selon certains critères bien précis les informations, afin de créer une certaine mise en ordre du savoir qui puisse mieux se prêter aux besoins institutionnels des agences correctionnelles.
C’est l’étape au cours de laquelle l’intervenant sera appelé à mesurer de façon précise la probabilité de récidive ou à estimer le niveau de dangerosité d’un détenu.
Expliquez l’étape du processus de prédiction des conduites : 3. Prise de décision
Cette étape consiste essentiellement à décider, en s’appuyant sur les résultats obtenus lors de la combinaison des informations, si le niveau de dangerosité ou la probabilité de récidive justifie la mise en place de mesures spécifiques.
Expliquer l’implication des étapes du processus de prédiction des conduites
Tandis que les deux premières étapes (la production et l’organisation des informations) sont des tâches techniques relativement neutres sur le plan politique, la troisième étape implique une prise de décision politique.
Cette étape consiste à fixer un seuil de risque ou de dangerosité à partir duquel des mesures préventives sont mises en place ou un retour en communauté est refusé.
Expliquez la distinction entre les techniques d’évaluation
La distinction entre les outils d’évaluation clinique traditionnelle (première génération) et les outils actuariels (seconde génération) repose sur la manière dont ces deux premières étapes sont exécutées.
Cela permet de proposer une catégorisation des outils d’évaluation basée sur la production et l’organisation des informations, servant de base à la prédiction des comportements futurs.
Expliquez que permet l’évaluation clinique traditionnelle ?
L’évaluation clinique traditionnelle offre à l’intervenant une grande flexibilité dans la conduite de l’évaluation prédictive.
Cette liberté varie selon les cas, allant d’une approche basée principalement sur l’expérience clinique de l’intervenant à des méthodes plus structurées fondées sur des données empiriques validées par la recherche.
Cette évaluation comprend deux étapes
Expliquez les deux étapes de Évaluation clinique traditionnelle
- La première étape de l’évaluation clinique traditionnelle consiste à produire et sélectionner les informations en fonction de chaque cas individuel. L’intervenant choisit les facteurs pertinents sans s’appuyer sur une liste préétablie de prédicteurs. Cette démarche repose sur l’expertise théorique et empirique de l’intervenant, plutôt que sur un simple jugement intuitif. Contrairement à ce que soutiennent les partisans de l’évaluation actuarielle, l’évaluation clinique peut être rigoureuse dans la sélection et la combinaison des informations.
- Lors de la deuxième étape de l’évaluation clinique traditionnelle, l’évaluateur combine les facteurs retenus en utilisant soit une grille théorique spécifique, soit sa propre expérience clinique. Il n’y a pas de méthode systématique de combinaison des facteurs appliquée uniformément à chaque cas. Les relations entre les prédicteurs et le comportement à prédire sont basées sur des prédispositions plutôt que sur des probabilités statistiques. À ce titre, l’évaluation clinique traditionnelle permet de se prononcer sur la propension de l’individu à passer à l’acte et implique un important pouvoir discrétionnaire, qui se manifeste à la fois dans le choix des informations retenues et dans la façon de combiner ces informations. La qualité des évaluations repose donc essentiellement sur l’expérience et les aptitudes cliniques de l’évaluateur.