Lecture 6 Flashcards

1
Q

Qu’est qui es associé à l’émergence d’une “nouvelle pénologie” dans le texte ?

A

L’intervention correctionnelle englobe à la fois les évaluations cliniques et les activités thérapeutiques visant à réduire la propension des détenus aux comportements criminels.

Ces dernières décennies, ce secteur a subi des changements majeurs, notamment l’introduction d’outils actuariels, la responsabilisation accrue des détenus et la multiplication des programmes d’inspiration cognitiviste.

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2
Q

Ce texte aborde la prise en charge correctionnelle dans une perspective organisationnelle, où le parcours des détenus est jalonné de décisions prises par les intervenants.

Ceux-ci doivent gérer deux aspects clés : la sécurité et la réhabilitation.

Expliquez les;

A
  • Sécurité : Les intervenants doivent réguler les individus considérés comme une menace pour la société. Ils prennent des décisions liées à la sécurité publique, telles que la détention préventive, les autorisations de sorties temporaires, ou la libération conditionnelle.
  • Réhabilitation : Les intervenants évaluent le potentiel de réinsertion des détenus, prenant des décisions sur leurs besoins, l’élaboration de programmes de réinsertion, et les retours en communauté.
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3
Q

Sur quoi repose les décisions des professionnels ?

A

Le processus de décision repose sur un “système de prédiction”, soit un système de production et d’organisation des informations qui seront mises à la disposition des intervenants afin de les aider à mieux évaluer l’impact de leurs propres décisions.

Traditionnellement, ce système avait une double finalité :

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4
Q

Quel est la double finalité traditionnelle du système de prédiction ?

A
  1. Explicative : Il visait à mieux comprendre empiriquement et théoriquement les comportements humains, notamment la dangerosité potentielle.
  2. Prédictive : Il permettait de prévoir les comportements futurs des détenus, en combinant les données disponibles pour guider les décisions des intervenants.

Ces deux approches, explicative et prédictive, offraient une gestion organisée des détenus, facilitant une évaluation plus efficace de leurs comportements et besoins.

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5
Q

Expliquez le passage des techniques traditionnelles d’évaluation à des outils actuariels ou statistiques = virage actuariel

A

Depuis les années 1980, l’utilisation de ces outils a augmenté, visant à réduire l’arbitraire des décisions en standardisant les pratiques. Ces outils sont perçus comme plus objectifs et précis que le jugement clinique traditionnel, ce qui a entraîné une transformation majeure dans la manière d’évaluer les détenus au sein du système correctionnel canadien.

Le développement de ces outils a été encouragé par un groupe de chercheurs convaincus de leur supériorité, et leur adoption a redéfini le rôle des intervenants en réduisant leur marge de manœuvre. Bien que ces outils soient loués pour leur efficacité et leur capacité à uniformiser les pratiques, certains chercheurs remettent en question leur efficacité prédictive et soulignent des limites méthodologiques.

Cependant, le virage actuariel est présenté comme une révolution technique qui modifie les pratiques correctionnelles, tout en laissant ouverte la question d’une reconfiguration plus profonde des fonctions des agences correctionnelles.

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6
Q

Expliquez la monté de l’actuarialisme

A

La montée de l’actuarialisme s’inscrit dans un contexte plus large où le langage du risque redéfinit les problèmes sociaux traditionnels selon une logique statistique, au détriment du déterminisme social.

Cette logique actuarielle affecte non seulement les domaines de la criminalité, mais aussi ceux de la santé mentale, de la toxicomanie et de la pauvreté, transformant le rôle des professionnels et limitant leur autonomie.

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7
Q

Vrai ou faux: les outils actuariel sont vu comme inutile.

A

Faux:
Les outils actuariels sont vus comme bénéfiques pour le contrôle à la fois des délinquants et des intervenants, favorisant une gestion plus efficace des populations carcérales et des pratiques professionnelles.

L’efficacité de ces outils ne se mesure pas seulement par la précision des résultats, mais aussi par la standardisation des évaluations.

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8
Q

Quels les 3 étapes proposé par l’auteur (en se basant sur la système de prédiction de Monahan) qui forment le processus central de l’évaluation de la dangerosité et qui permettent de mieux comprendre les différences entre les outils cliniques et actuariels.

A

Cela consiste à prédire les comportements humains en trois étapes:

  1. Production et sélection des informations : recueillir les données pertinentes.
  2. Organisation et combinaison des informations: traiter ces informations pour en faire une évaluation cohérente.
  3. Prise de décision: utiliser les informations organisées pour prendre des décisions sur les comportements futurs.
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9
Q

Expliquez l’étape du processus de prédiction des conduites: 1. Production et sélection des informations

A

La première étape, consiste à établir la liste des informations qui seront retenues par le système de prédiction afin d’expliquer et de prédire les comportements futurs.

Il s’agit en fait de l’étape qui consiste à identifier les prédicteurs qui seront utilisés ultérieurement pour évaluer la dangerosité ou la probabilité de récidive de la clientèle correctionnelle.

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10
Q

Expliquez l’étape du processus de prédiction des conduites: 2. Organisation et combinaison des informations

A

La deuxième étape consiste à établir si les informations ainsi retenues sont associées à une plus grande propension en regard des conduites que l’on cherche à prédire.

Il s’agit en fait d’organiser les informations produites ou sélectionnées lors de la première étape, de façon à créer un savoir qui soit utile dans le cadre du processus décisionnel des intervenants correctionnels.

On combine selon certains critères bien précis les informations, afin de créer une certaine mise en ordre du savoir qui puisse mieux se prêter aux besoins institutionnels des agences correctionnelles.

C’est l’étape au cours de laquelle l’intervenant sera appelé à mesurer de façon précise la probabilité de récidive ou à estimer le niveau de dangerosité d’un détenu.

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11
Q

Expliquez l’étape du processus de prédiction des conduites : 3. Prise de décision

A

Cette étape consiste essentiellement à décider, en s’appuyant sur les résultats obtenus lors de la combinaison des informations, si le niveau de dangerosité ou la probabilité de récidive justifie la mise en place de mesures spécifiques.

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12
Q

Expliquer l’implication des étapes du processus de prédiction des conduites

A

Tandis que les deux premières étapes (la production et l’organisation des informations) sont des tâches techniques relativement neutres sur le plan politique, la troisième étape implique une prise de décision politique.

Cette étape consiste à fixer un seuil de risque ou de dangerosité à partir duquel des mesures préventives sont mises en place ou un retour en communauté est refusé.

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13
Q

Expliquez la distinction entre les techniques d’évaluation

A

La distinction entre les outils d’évaluation clinique traditionnelle (première génération) et les outils actuariels (seconde génération) repose sur la manière dont ces deux premières étapes sont exécutées.

Cela permet de proposer une catégorisation des outils d’évaluation basée sur la production et l’organisation des informations, servant de base à la prédiction des comportements futurs.

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14
Q

Expliquez que permet l’évaluation clinique traditionnelle ?

A

L’évaluation clinique traditionnelle offre à l’intervenant une grande flexibilité dans la conduite de l’évaluation prédictive.

Cette liberté varie selon les cas, allant d’une approche basée principalement sur l’expérience clinique de l’intervenant à des méthodes plus structurées fondées sur des données empiriques validées par la recherche.

Cette évaluation comprend deux étapes

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15
Q

Expliquez les deux étapes de Évaluation clinique traditionnelle

A
  1. La première étape de l’évaluation clinique traditionnelle consiste à produire et sélectionner les informations en fonction de chaque cas individuel. L’intervenant choisit les facteurs pertinents sans s’appuyer sur une liste préétablie de prédicteurs. Cette démarche repose sur l’expertise théorique et empirique de l’intervenant, plutôt que sur un simple jugement intuitif. Contrairement à ce que soutiennent les partisans de l’évaluation actuarielle, l’évaluation clinique peut être rigoureuse dans la sélection et la combinaison des informations.
  2. Lors de la deuxième étape de l’évaluation clinique traditionnelle, l’évaluateur combine les facteurs retenus en utilisant soit une grille théorique spécifique, soit sa propre expérience clinique. Il n’y a pas de méthode systématique de combinaison des facteurs appliquée uniformément à chaque cas. Les relations entre les prédicteurs et le comportement à prédire sont basées sur des prédispositions plutôt que sur des probabilités statistiques. À ce titre, l’évaluation clinique traditionnelle permet de se prononcer sur la propension de l’individu à passer à l’acte et implique un important pouvoir discrétionnaire, qui se manifeste à la fois dans le choix des informations retenues et dans la façon de combiner ces informations. La qualité des évaluations repose donc essentiellement sur l’expérience et les aptitudes cliniques de l’évaluateur.
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16
Q

Expliquez que permet l’évaluation actuarielle + nommez un exemple typique d’outil

A

L’évaluation actuarielle repose sur l’utilisation d’une grille de calcul statistique pour évaluer la probabilité de récidive des détenus.

Un exemple typique est le Violence Risk Appraisal Guide (VRAG), développé au Canada dans les années 1990, qui évalue la probabilité de récidive violente des détenus.

17
Q

Expliquez les deux étapes de l’évaluation actuarielle

A
  1. Lors de la première étape, la grille définit strictement les informations à recueillir, limitant la marge de manœuvre de l’intervenant au choix des prédicteurs. Ces prédicteurs sont basés sur des études statistiques de larges échantillons, établissant des corrélations entre certains facteurs et le risque de récidive, sans tenir compte des particularités individuelles.

La production d’informations suit une liste préétablie de prédicteurs validés statistiquement, ce qui rend l’évaluation a-théorique et axée uniquement sur le calcul des probabilités, plutôt que sur des explications théoriques du comportement criminel.

  1. Lors de la seconde étape, les prédicteurs sont combinés selon une logique mathématique et automatisée pour déterminer la probabilité de récidive, souvent à l’aide d’outils tels que des grilles de calcul.
18
Q

Expliquez que permet les outils hybrides

A

Les outils hybrides combinent des éléments des évaluations cliniques traditionnelles et des évaluations actuarielles, tout en conservant certaines caractéristiques de chaque approche. Ces outils utilisent souvent des grilles d’évaluation rigides et automatisées, mais les informations sélectionnées ne sont pas toujours basées sur une logique probabiliste.

Outils Hybrides: Ces outils combinent des méthodes mécaniques et quantitatives pour organiser les informations, mais les prédicteurs sont choisis selon des critères cliniques et théoriques, plutôt qu’uniquement statistiques.

19
Q

Donner deux exemples d’outils hybrides

A
  • Level of Service Inventory – Revised (LSI-R) : Utilisé principalement en Amérique du Nord, cet outil mélange des éléments actuariels et cliniques. Bien qu’il utilise une méthode mécanique pour combiner les informations, il ne mesure pas directement la probabilité de récidive.
  • Psychopathy Checklist – Revised (PCL-R) : Sert à évaluer les traits de personnalité antisociale. Bien qu’il utilise une grille quantitative, ses items sont basés sur une analyse empirique et clinique. Le score obtenu au PCL-R est souvent utilisé dans des outils actuariels pour mesurer la probabilité de récidive, grâce à des corrélations statistiques trouvées dans la recherche.

Ces outils hybrides permettent de créer un portrait clinique tout en utilisant des méthodes d’évaluation structurées.

20
Q

Vrai ou faux: La distinction entre les évaluations cliniques traditionnelles et actuarielles repose principalement sur le niveau de liberté laissé aux intervenants dans le processus d’évaluation. Précisez

A

Vrai

  1. Évaluation Clinique Traditionnelle:
    * Liberté Discrétionnaire: Les intervenants ont une grande latitude dans la sélection et la combinaison des informations. Leur jugement clinique joue un rôle crucial à chaque étape de l’évaluation.
    * Critères: Les critères peuvent varier d’un cas à l’autre, et le jugement clinique est essentiel pour déterminer quels facteurs sont pertinents.
  2. Évaluation Actuarielle:
    * Réduction de la Liberté : Les outils actuarielles limitent considérablement le pouvoir discrétionnaire des intervenants. Les informations à recueillir et leur combinaison sont fortement standardisées.
    * Processus : Les évaluations reposent sur des grilles rigides et des calculs statistiques, réduisant le rôle des évaluateurs à une application mécanique des outils.
21
Q

Quels sont les avantages de de l’Évaluation Actuarielle

A
  • Uniformité : La standardisation permet d’uniformiser les pratiques d’évaluation, ce qui est perçu comme un avantage par ses promoteurs pour éviter des décisions disparates dans le système correctionnel.
  • Reconnaissance du Jugement Clinique, en complémentarité: Certains défenseurs des outils actuarielles reconnaissent l’importance du jugement clinique, mais suggèrent qu’il devrait être utilisé de manière parcimonieuse et en complément des outils actuarielles.
22
Q

Il existe une hypothèse selon laquelle les intervenants pourraient utiliser le jugement clinique pour ajuster les résultats des évaluations actuarielles, surtout lorsqu’ils trouvent les outils trop rigides (résistance des intervenants)

Une recherche menée auprès de professionnels du Service correctionnel du Canada (SCC) a exploré cette hypothèse.

-Expliquer l’étude préliminaire et les limites de cette étude

A
  • Étude Préliminaire: Les résultats préliminaires indiquent que les intervenants pourraient continuer à s’appuyer sur leur expertise clinique, malgré l’utilisation croissante des outils actuarielles.

Limites de l’Étude:
* Contexte Spécifique : L’étude a été limitée aux intervenants travaillant avec des délinquants sexuels, un groupe particulièrement sensible, ce qui peut influencer leur attitude envers les outils actuarielles. Une recherche plus large pourrait offrir une vue plus complète sur l’impact de ces outils dans le système correctionnel canadien.

23
Q

Expliquez la catégorie de résultats de l’étude effectué auprès de 12 professionnels SCC: L’évaluation du risque

A

Les intervenants trouvent que l’évaluation du risque est utile à la fois pour expliquer et prédire le comportement des détenus, et ils apprécient la précision et l’objectivité des résultats obtenus grâce aux grilles d’évaluation.

Ils soulignent que les résultats peuvent attribuer une étiquette aux détenus, influençant de manière significative les décisions prises à leur égard. Ils recommandent d’utiliser les résultats comme des indicateurs plutôt que comme des données absolues, afin d’éviter une étiquette injuste.

L’évaluation du risque aide les intervenants à gérer les délinquants en tenant compte à la fois de la sécurité publique et des besoins thérapeutiques.

En somme, malgré l’orientation des politiques du Service correctionnel du Canada vers la gestion des risques, les témoignages montrent que l’évaluation du risque reste centrale dans la pratique des intervenants et que le langage et la logique du risque sont bien intégrés dans les agences correctionnelles fédérales.

24
Q

Expliquez la catégorie de résultats de l’étude effectué auprès de 12 professionnels SCC: Les évaluations actuarielles

A

Les intervenants correctionnels interrogés estiment largement que le passage aux outils actuariels représente un progrès majeur dans leur domaine.

Ils valorisent la supériorité technique des outils actuariels par rapport aux évaluations cliniques traditionnelles, notant leur objectivité et la précision des résultats.

Beaucoup considèrent que les évaluations cliniques basées sur l’intuition comportent un risque élevé d’erreur, comparant parfois leur fiabilité à celle d’une décision aléatoire.

Les outils actuariels, introduits au cours des 20 dernières années, ont reçu un large soutien des intervenants, car ils surmontent les limites des méthodes cliniques traditionnelles et offrent des résultats plus fiables.

***Cependant, certains intervenants soulignent que ces outils peuvent manquer de flexibilité et craignent qu’ils soient parfois appliqués de manière trop rigide.

En général, les participants se montrent satisfaits des évolutions techniques récentes et montrent peu de résistance face à l’adoption de ces nouvelles méthodes d’évaluation du risque.

25
Q

Expliquez la catégorie de résultats de l’étude effectué auprès de 12 professionnels SCC: Le pouvoir discrétionnaire

A

Les intervenants correctionnels interrogés expriment en général une satisfaction quant à la marge de manœuvre que leur permettent les grilles actuarielles, malgré la réduction apparente de leur liberté professionnelle. Ils estiment que ces outils, tout en étant soumis à des standards précis, offrent une certaine indépendance dans la prise de décision.

Globalement, les intervenants jugent que le passage aux outils actuariels représente un progrès important qui, loin de restreindre leur marge de manœuvre, leur offre davantage de sécurité dans leur pratique tout en permettant l’intégration de leur propre jugement clinique. Ils ne voient donc pas le virage actuariel comme une réduction significative de leur pouvoir discrétionnaire.

26
Q

Quel est la conclusion du texte ?

A

L’étude préliminaire a testé l’hypothèse selon laquelle les intervenants correctionnels résisteraient à l’utilisation des grilles actuarielles en raison de la restriction de leur liberté d’utiliser le jugement clinique traditionnel.

Cependant, les résultats montrent que les intervenants estiment que les outils actuariels ne réduisent pas leur pouvoir discrétionnaire. Au contraire, ils voient ces outils comme complémentaires à leur jugement clinique, qu’ils utilisent pour ajuster les résultats et améliorer la précision des évaluations.

Les outils actuariels sont donc bien intégrés dans la pratique correctionnelle, notamment auprès des délinquants sexuels, et sont perçus comme offrant plus d’avantages que d’inconvénients.

Cette acceptation rapide des outils actuariels dans les institutions correctionnelles canadiennes suggère qu’ils n’ont pas rencontré une résistance significative de la part des intervenants. Toutefois, il reste à déterminer si ces outils affecteront de manière plus profonde les pratiques correctionnelles au Canada.