Le Roi Se Meurt 2 Flashcards
I.DIALOGUE QUI REND COMPTE DE L’ECART DE CLASSE ENTRE LE ROI ET JULIETTE
A. LES CONDITIONS DE VIE DE JULIETTE
- Le roi n’a jamais posé de questions a Juliette:
- “ou habites-tu?” “Au grenier…”, elle est logée sous les toits–> distance avec le roi logé dans des pièces nobles–> classe sociale maltraitée par les puissants
- Mauvaises conditions, jamais clémentes. Même l’été est blême: froid, décoloré. “Je suis glacée”-> Tout est pénible dans son quotidien. “La vie n’est pas belle” résume son existence.
- le roi répond au présent d’habitude de Juliette avec un présent d’énonciation pour se sentir proche d’elle mais aussi pour revenir à lui: “ce n’est pas le même froid” –> la mort: il parle a Juliette pour vivre ce moment d’agonie
I.
B. DES TACHES INGRATES
- “je lave le linge.. Je vide..” Présent d’habitude qui devient un présent de servitude: esclave exploitée par ses maitres. Opposition entre le singulier “je lave” et la collectivité :”le linge de tout le monde” -> exploitation, taches ingrates, succession de corvées.
- quantité de travail écrasante: femme de ménage infirmiere, cuisiniere, jardiniere…+ succession de verbes
- grande souffrance comme conséquence. Répétition anaphorique “j’ai mal” que la comédienne claironne comme un instrument mal accordé, ce qui empêche tout apitoiement-> Ionesco ne cherche pas à émouvoir le spectateur
- A chaque replique, le roi répond “avec ravissement”: il s’émerveille de sa chance d’être vivante
I.
C. COMIQUE BURLESQUE ET DE L’ABSURDE
- tel Sisyphe qui pousse son rocher, travail repetitif: “je balaye, je balaye…” Elle ne voit aucune trêve: “ça n’en finit pas”, le roi trouve ça positif
- décalage comique entre le ravissement pour l’épicier et le contraste avec “il est affreux…” , l’image de cet épicier épouvantail est pleine de vie pour le roi -> écart croissant: elle se plaint, il s’émerveille
- anachronisme: “plat du jour”qui brouille le spectateur sur l’époque
- dialogue de sourds entre 2 classes sociales, pas de machine a laver laissée en gages-> c’est Juliette la perdante.
- -> Ionesco utilise ce dialogue à des fins sociales et politiques: l’échange entre les 2 persos créé un fossé entre 2 classes et le jeu d’acteurs ne produit aucune émotion
II. DERNIERS MOMENTS D’UN MOURANT QUI CHERCHE A REVIVRE ARTIFICIELLEMENT UN MOMENT DE VIE
A. L’IMPERATIF
- Le roi est en position de demandeur, il a besoin de Juliette: “dis moi ta vie”: il se réchauffe en écoutant les paroles de Juliette, il demande un supplément d’existence, prolongation de sa vie, les acteurs créent un dialogue intériorisé.
II.
B. IL REVIT DES FRAGMENTS/ SENSATIONS
- visuelles: la lumière, les couleurs, les didascalies insistent sur son émerveillement, la vue lui est rendue avec le mot Lumière comme un “Fiat lux”
- perception de la douleur
- il se réapproprie des parties de son corps que la mort a pris. Le nous de “nous avons un dos” incite le spectateur a se réjouir d’avoir un corps qui fonctionne
- les saveurs réapparaissent avec les couleurs, synesthésie entre le visuel et le gustatif, le comédien répète les mots avec gourmandise: il savoure chaque syllabe. Imparfait: temps révolu: les saveurs jouent le rôle de la mémoire involontaire de Proust
- le roi renait, revit par le langage il admire le miracle de se reveiller, comme Montaigne dans Les Essais.
- -> paroles gelées : grâce au langage il vit un moment magique
III. UN HYMNE A LA VIE
A. CHANT AMEBEE A LA VIE
-chant fondé sur un dialogue , ici, échanges de répliques aux tonalités opposées qui chantent un hymne a la vie, chant qui rapproche pour la première fois le roi et Juliette
III.
B. REGRET DE LAISSER LA VIE
- eloge de la vie qui passe par le regret de la quitter, il constate qu’il n’a pas vécu “c’est vrai…” Prise de conscience de forme négative qui montre de manière absurde que le roi découvre qu’il n’a pas été un dieu.
- conditionnel passé: caractère irrévocable de la situation : il ne peut pas remonter le temps
III.
C. PLAISIRS MINUSCULES IRREMPLAÇABLES: IL EST CONSCIENT DU TRESOR QU’IL A PERDU
-Le jeu de Michel Bouquet créent un personnage enfant qui s’émerveille façon ingénue des moments de merveilleux, des petits rien actes minuscules qui font le charme de la vie on sort. “On cherche la lumière. On la trouve” les actions les plus simples “marcher, sortir, tourner clef” Apparaissent pour le roi qui en est privé une comme une merveille c’est un miracle “tu descends une marche, encore une marche.. “La répétition de marche fait apparaitre un escalier “encore une” et la marche évoque le fait d’avancer un pas après l’autre, la première autonomie d’un enfant.
-Les pronoms on et tu associent le spectateur à cette expérience, le roi s’adresse à nous et nous fait prendre conscience du privilège de vivre” tu ne penses jamais que tu respires. Penses-y. Rappelle-toi” ->l’impératif incite le spectateur à gouter tout ce qui le constitue le privilège d’être vivant+Carpe diem: prends ta vie entre tes mains, cueille-la et goute-la.
“La vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie” (André Malraux) Juliette incarne la première partie de cet aphorisme en forme de chiasme “la vie n’est pas belle” qui fait référence aux conditions déplorables de sa vie. Il répond par une tautologie “la vie est la vie” ce qui sous entend la 2eme partie de l’aphorisme avec on ne peut pas vivre mal mais c’est contradictoire car la vie est un privilège humain irremplaçables, ce trésor ne peut être mauvais puisqu’il est ce qu’il ya de meilleur
CONCLUSION
Le Roi ne s’intéresse pas à Juliette comme individu ils n’habitent pas le même monde le tyran n’a fait que l’exploiter et profiter de ses services. Mais elle lui est utile, elle lui sert de caisse de résonnance ou de miroir pour voir, ressentir ce qu’il a perdu et qu’il goute pour une dernière fois. Il nous communique le privilege inestimable de la vie sans grande puissance d’évocation comme le discours d’Hector dans La guerre de Troie n’aura pas lieu ou il prononce un discours aux morts avant de refermer la porte sur la guerre il le fait en rappelant la réalité de la mort et insiste sur le privilege insolent des vivants face aux pauvres morts qui est de jouir de a chaleur et du ciel
INTRODUCTION
Eugene Ionesco, dramaturge français et roumain est le grand représentant du théâtre de l’absurde, il compose Le Roi se meurt, une réflexion sur la mort en 1962. Dans cette pièce sans division en acte ou en scène, nous assistons aux derniers moments du roi qui se meurt Ce verbe signifie être sur le point de mourir mais aussi être sur le point de mourir ce qui met l’accent sur l’aspect progressif et invasif de la mort. Nous assistons donc à l’agonie, étirée pendant1h30 car le Roi a été prévenu parla reine Marguerite qu’il« va mourir à la fin du spectacle Dans extrait, au 2eme tiers de la pièce, Bérengera pris conscience qu’il était entrain de m son corps ne lui obéit plus il se tourne vers servante Juliette et l’interroge sa sur sa vie il veut ressentir les échos de la vie en demandant à une vivante des questions. Qu’est ce que le roi attend de Juliette Qu’est qu’onesco révèle dans ce dialogue entre une servante ce etson maitre conscient qu’il n’a plus qu’une demi-heure à vivre