La seigneurie Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que la seigneurie ?

A

La seigneurie est la manière dont une autorité s’exerce sur les terres et les personnes. Elle représente un cadre où l’autorité est appliquée non seulement aux terres possédées mais aussi aux individus qui les exploitent. La seigneurie est une structure de pouvoir établie autour de l’élite militaire et s’applique à l’ensemble de la population rurale.

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2
Q

Pourquoi la seigneurie implique-t-elle une perspective militaire et hiérarchique ?

A

La seigneurie est principalement liée à l’élite militaire et repose sur une hiérarchie de pouvoir. Dans cette hiérarchie, chaque seigneur est à la fois un suzerain pour ses vassaux et un vassal pour un seigneur de rang supérieur. Cette double fonction permet à un même individu de cumuler plusieurs rôles dans l’organisation féodale.

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3
Q

Comment les historiens distinguent-ils les différents types de seigneurs ?

A

Les historiens utilisent des distinctions terminologiques, mais le terme “seigneur” peut désigner différentes fonctions selon le contexte. En effet, un individu appelé “seigneur” peut être, dans un autre contexte, désigné comme “vassal” en fonction de son rang dans la hiérarchie féodale. Le même individu peut ainsi endosser le rôle de seigneur et de vassal en fonction de sa position relative dans la structure de pouvoir.

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4
Q

Comment s’établit le lien entre le seigneur et son vassal ?

A

La relation entre un seigneur et son vassal est une relation vassalique, qui est un lien personnel (intuitu personae) fondé sur l’octroi d’un fief. Ce fief représente souvent une seigneurie, et il est attribué au vassal en échange de services (principalement militaires) rendus au seigneur.

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5
Q

Quelle est la différence entre le “seigneur du vassal” et le “seigneur de la seigneurie” ?

A

Le “seigneur du vassal” est celui qui bénéficie des services d’un jeune homme, son vassal, dans le cadre de la relation vassalique. Cette relation est centrée autour du fief, qui constitue généralement la seigneurie confiée au vassal.

Le “seigneur de la seigneurie” est le maître de la seigneurie, exerçant un pouvoir judiciaire et territorial. Il peut s’agir du vassal qui, en recevant un fief, devient seigneur de ce territoire.

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6
Q

Comment la seigneurie se manifeste-t-elle concrètement ?

A

La seigneurie se matérialise sous la forme de structures spécifiques comme la châtellenie, qui comprend un château fort entouré de campagnes et de populations rurales qui viennent s’y réfugier en cas de danger. Certaines seigneuries peuvent être beaucoup plus vastes, incluant même des provinces entières.

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7
Q

Qu’est-ce que le “ban seigneurial” et d’où vient ce pouvoir ?

A

Le ban seigneurial trouve son origine dans le pouvoir franc de commander, punir et contraindre. Ce pouvoir se traduit par une autorité juridique et militaire exercée par le seigneur sur les terres et les individus relevant de sa juridiction. Le terme “banlieue” en est un vestige : à l’époque franque, le “ban” incluait des individus qui, s’ils étaient exclus de la protection de la loi (comme des criminels), pouvaient être tués impunément, étant hors du “ban” et donc “forbans”.

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8
Q

Comment le ban seigneurial s’est-il adapté avec le redéveloppement des villes ?

A

Avec le redéveloppement urbain, les villes commencent à s’organiser en seigneuries collectives, se dotant de murailles et exerçant des prérogatives similaires à celles du seigneur sur la campagne environnante. Le ban permet ainsi de régir la ville fortifiée ainsi que les terres agricoles qui l’entourent, créant une structure de pouvoir étendue aux zones sous influence urbaine.

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9
Q

Quelles sont les principales manifestations du pouvoir du ban dans la gestion de la ville et des terres ?

A

Le pouvoir du ban s’exerce par diverses décisions que prend le seigneur, telles que :

Le ban des moissons et des vendanges : Le seigneur fixe les dates pour récolter ou vendre les produits agricoles (ex. vin), permettant ainsi de prioriser la récolte de ses propres terres.

Les monopoles d’exploitation : Le seigneur impose l’utilisation de certaines infrastructures comme les fours ou les moulins, qu’il a lui-même financées, garantissant ainsi un retour sur investissement via les redevances (ex. laisser une miche de pain au seigneur pour l’utilisation du four banal).

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10
Q

Comment le ban sert-il les intérêts économiques du seigneur ?

A

En contrôlant les activités économiques de la seigneurie, le seigneur peut maintenir une main-d’œuvre disponible pour ses terres et percevoir des redevances sur des services essentiels. Par exemple, il peut interdire l’utilisation de moulins ou fours autres que ceux qu’il possède, contraignant ainsi les paysans à payer pour leur utilisation. Ce mélange d’intérêts privés (revenus pour le seigneur) et de régulations publiques (imposées à tous) est caractéristique du pouvoir banal.

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11
Q

Quelle est la fonction des animaux reproducteurs dans le cadre du ban ?

A

Les animaux reproducteurs, tels que les boucs ou les chevaux, peuvent appartenir au seigneur, qui interdit aux paysans de se tourner vers d’autres sources. Cela lui permet de contrôler l’élevage tout en générant des revenus supplémentaires en imposant l’achat ou la location de ses animaux reproducteurs.

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12
Q

Comment les prérogatives du seigneur banal se distinguent-elles entre pouvoir foncier et prérogatives publiques ?

A

Les prérogatives du seigneur banal incluent à la fois des droits liés à la propriété des terres (perception de redevances sur les paysans qui exploitent les terres du seigneur) et des prérogatives publiques (réglementation de l’activité économique et des obligations militaires). Cette dualité renforce l’autorité du seigneur sur ses terres et ses sujets.

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13
Q

Comment certains seigneurs ont-ils pu accéder à des prérogatives régaliennes ?

A

Les seigneurs les plus puissants ont parfois pu s’approprier certaines prérogatives régaliennes, normalement réservées à la souveraineté de l’État. Par exemple, certains avaient le droit de battre leur propre monnaie, ce qui leur donnait un pouvoir économique supplémentaire au sein de leur seigneurie.

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14
Q

Comment le seigneur mobilise-t-il les hommes pour la guerre ?

A

Le seigneur peut mobiliser ses vassaux en “levant le ban”, c’est-à-dire en appelant ses propres vassaux ainsi que ceux de ses vassaux (appelés “arrière-ban”) à participer aux opérations militaires. Cette obligation de service militaire constitue une autre facette de l’autorité seigneuriale et renforce la structure hiérarchique de la société féodale.

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15
Q

Comment est rendue la justice dans la seigneurie ?

A

Dans la seigneurie, ce n’est pas le seigneur lui-même qui rend justice, mais un juge seigneurial désigné. Ce juge peut être assisté d’assesseurs, qui sont choisis parmi les notables locaux appelés “prud’hommes”. Ces hommes sont des individus respectés, chargés d’aider le juge dans sa prise de décision.

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16
Q

Comment l’évolution de la justice seigneuriale reflète-t-elle la complexité croissante du droit ?

A

Au fil du temps, le droit devient plus technique, entraînant un recul du jugement par les pairs. Les paysans, autrefois jugés par leurs égaux, sont désormais jugés par des professionnels, souvent des juristes. Le jugement des pairs devient ainsi un privilège réservé à la noblesse, marquant une distinction sociale dans l’accès à la justice.

17
Q

Quelles sont les différentes formes de justice féodale qui apparaissent avec la structuration de la société féodale ?

A

À mesure que la société féodale se structure, plusieurs niveaux de justice émergent :
La haute justice : Elle concerne les crimes graves, souvent liés à des effusions de sang (homicides, blessures graves). Les peines corporelles ou capitales relèvent de cette justice, exercée par le seigneur supérieur, qui a autorité sur les affaires importantes impliquant ses vassaux.

La basse justice : Elle traite des infractions mineures, qui se soldent généralement par des amendes. Cette forme de justice est souvent déléguée aux vassaux de rang inférieur.

La moyenne justice (apparue au XIIIe siècle) : Elle se situe entre la haute et la basse justice et concerne des infractions d’importance intermédiaire. Par exemple, un vassal ayant constitué un arrière-fief peut avoir la moyenne justice sur son domaine, tandis que le vassal de ce dernier détient la basse justice.

18
Q

D’où vient la distinction entre haute, moyenne et basse justice ?

A

La distinction entre haute, moyenne et basse justice trouve probablement ses origines au Xe siècle, époque où certains subordonnés de comtes ont acquis une autonomie propre, emportant avec eux le “Mallus” (tribunal) qu’ils présidaient. Cette hiérarchisation de la justice reflète la structure féodale et la fragmentation des pouvoirs entre seigneurs et leurs vassaux.

19
Q

Pourquoi la justice est-elle une prérogative importante pour le seigneur ?

A

La justice seigneuriale n’est pas seulement un moyen de résoudre les conflits, mais aussi un instrument de maintien de la paix et de l’ordre dans la seigneurie. En exerçant ce pouvoir, le seigneur renforce son autorité et assure une cohésion sociale dans son domaine.

20
Q

Comment la justice devient-elle une source de revenus pour le seigneur ?

A

Le seigneur utilise la justice comme un moyen de revenu, notamment en tirant profit des amendes infligées pour des infractions mineures. Cette préférence pour des sanctions pécuniaires permet au seigneur de générer des revenus réguliers sans avoir à engager des poursuites coûteuses et parfois risquées. Ainsi, la justice seigneuriale n’est pas seulement une fonction judiciaire mais aussi un moyen économique d’assurer la rentabilité de la seigneurie.

21
Q

En quoi la théorie de la seigneurie banale s’adapte-t-elle aux différentes régions ?

A

Le schéma de la seigneurie banale varie selon les régions et la nature des sols, ce qui influence la répartition et l’utilisation des terres. La gestion des terres prend en compte les particularités locales, et cette diversité régionale entraîne des différences dans les pratiques seigneuriales.

22
Q

Quels sont les différents statuts des terres dans la seigneurie ?

A

Dans la seigneurie, les terres sont divisées en plusieurs catégories :

La réserve seigneuriale : Ce sont les terres exploitées directement par le seigneur, sans intermédiaires paysans. Leur exploitation est assurée soit par des corvées imposées aux paysans, soit par des salariés.

Les terres vacantes ou non cultivées : Elles incluent les pâturages, les prés, les forêts et les étangs, essentiels à l’économie rurale pour l’élevage et les ressources comme le bois. Les forêts revêtent une importance symbolique, la chasse étant une activité noble marquant la domination du seigneur sur ses terres.

Les tenures roturières : Ce sont des terres cultivées par les paysans en échange de redevances et corvées. Le paysan jouit du “domaine utile” de ces terres, mais doit des redevances, souvent en nature (comme le champart, une part de la récolte) ou en argent (le cens). Ces tenures deviennent peu à peu héréditaires et peuvent être vendues avec des droits de mutation payables au seigneur.

23
Q

Qu’est-ce que la “réserve seigneuriale” et comment est-elle exploitée ?

A

La réserve seigneuriale est la portion de terre que le seigneur conserve pour sa propre exploitation. Il ne la cède pas aux paysans et l’exploite grâce au travail fourni par les paysans sous forme de corvées ou par des travailleurs salariés.

24
Q

Pourquoi les terres vacantes sont-elles importantes ?

A

Les terres vacantes, telles que les forêts, pâturages et étangs, jouent un rôle crucial pour l’économie rurale. Elles fournissent des ressources essentielles (bois, pâture pour le bétail) et servent à des activités de subsistance comme l’élevage de porcs dans les forêts. Ces espaces sont également source de conflits entre seigneurs, chacun cherchant à en monopoliser l’exploitation. En outre, la chasse, en tant qu’activité nobiliaire, symbolise le pouvoir du seigneur.

25
Q

Quelles obligations reposent sur les paysans exploitant les tenures roturières ?

A

Les paysans ayant des tenures roturières doivent s’acquitter de diverses charges envers le seigneur :

Les corvées : Travaux obligatoires sur la réserve seigneuriale.

Les redevances en nature : Par exemple, le champart (une part de la récolte destinée au seigneur).

Le cens : Redevance monétaire, dont la valeur reste fixe et qui devient symbolique avec le temps.

26
Q

Qu’est-ce que l’alleu et quelles sont ses particularités ?

A

L’alleu est une terre possédée librement par un paysan sans lien de dépendance vis-à-vis d’un seigneur, contrairement aux tenures roturières. L’alleutier, propriétaire de l’alleu, est toutefois soumis à certaines obligations communautaires (ex. utiliser le four banal pour cuire son pain) mais ne doit ni corvée ni redevance pour la terre elle-même. L’alleu est moins documenté car souvent absent des archives écrites par les seigneurs ; il tend à disparaître progressivement entre le Xe et le XIIe siècle.

27
Q

Comment la répartition de l’alleu varie-t-elle selon les régions ?

A

La répartition et la reconnaissance de l’alleu diffèrent suivant les régions, avec trois grandes zones schématiques :

Au Midi : La tradition romaine favorise la propriété allodiale, et l’alleu est plus fréquent. L’adage “Nul seigneur sans titre” signifie que le seigneur doit prouver son autorité sur une terre.

Dans l’Ouest (ex. Bretagne, Normandie) : La féodalité est plus marquée et l’adage “Nulle terre sans seigneur” indique que l’alleu y est quasiment inexistant.

Dans d’autres régions : L’alleu existe, mais il revient à l’alleutier de prouver qu’il n’est pas sous l’autorité d’un seigneur, autrement, il est présumé dépendant d’une seigneurie.

28
Q

Quelle est la base sociale de la société de la fin de la période carolingienne ?

A

La société, à cette époque, est majoritairement composée de paysans. En dehors des ecclésiastiques et des élites, les hommes libres constituent la base sociale. Toutefois, parmi eux, certains se spécialisent dans la guerre, formant peu à peu la noblesse, tandis que la condition des autres hommes libres se dégrade, les rapprochant de la soumission seigneuriale.

29
Q

Comment la dégradation de la condition paysanne influence-t-elle l’habitat ?

A

Les paysans se regroupent de plus en plus autour des châteaux et des abbayes, ce qui leur permet une protection rapide en cas de danger tout en facilitant le contrôle par le seigneur. Cette proximité physique symbolise leur dépendance au seigneur et reflète la centralisation du pouvoir seigneurial.

30
Q

Que signifie le terme “poesté” dans ce contexte ?

A

Les paysans de la seigneurie, anciens hommes libres ou esclaves affranchis, sont appelés “poesté”. Ils sont sous la puissance directe du seigneur et doivent lui verser la taille, un impôt direct. Cette taille est fixe et peut être réglée à intervalles réguliers, voire sous forme de paiement unique annuel.

31
Q

Comment évolue la condition des paysans avec la croissance démographique ?

A

La croissance de la population stimule la production agricole et entraîne un besoin accru de main-d’œuvre, ce qui pousse les seigneurs à défricher et à attirer des paysans. Au XIIe siècle, face à cette concurrence entre seigneuries, les contraintes sur les paysans s’allègent, ce qui améliore leur condition.

32
Q

Quelles sont les principales catégories de paysans et leurs statuts ?

A

Les vilains : Paysans relativement libres, leur condition s’améliore avec le temps.

Les serfs : Leur statut provient d’une fusion entre l’esclavage antique et le colonat. Les serfs jouissent de libertés limitées et sont attachés à la terre, mais peuvent racheter leur liberté en payant une somme au seigneur.

33
Q

Quelles limitations juridiques et obligations spécifiques s’appliquent aux serfs ?

A

Les serfs subissent des incapacités particulières :

Formariage : Ils ne peuvent se marier hors de leur seigneurie sans payer une taxe.

Mainmorte : À leur décès, leurs biens ne sont pas transmis à leurs héritiers mais reviennent au seigneur.

Chevage : Un impôt annuel reconnaissant leur statut de serf.

Taille et corvée “à merci” : Ces charges, imposées à la discrétion du seigneur, peuvent être rachetées, améliorant ainsi leur statut.

34
Q

Quelles sont les deux autres catégories de personnes dont les biens reviennent au seigneur ?

A

Les aubains : Étrangers à la seigneurie, comme les marchands en déplacement, dont les biens reviennent au seigneur s’ils décèdent dans la seigneurie (droit d’aubaine).

Les bâtards : Enfants illégitimes qui, n’étant pas dans la chaîne de succession, voient leurs biens hérités par le seigneur.