La réforme grégorienne Flashcards

1
Q

Quelle était la question théologique et morale posée par la réforme de l’Église ?

A

L’Église était perçue comme corrompue par divers péchés, notamment le simonisme et le nicolaïsme. Ces termes, qui trouvent leur origine dans des personnages des Actes des Apôtres, dénoncent respectivement l’achat de pouvoirs spirituels et la rupture de la chasteté cléricale.

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2
Q

Qu’est-ce que le simonisme, et comment ce terme est-il apparu ?

A

Le simonisme, qui vient de Simon le Magicien, décrit l’achat de choses sacrées, comme le pouvoir de faire des miracles, à travers l’argent. Dans l’Église, le terme désigne spécifiquement le commerce des sacrements, tel que les ordinations, permettant à quelqu’un de devenir prêtre ou évêque par des moyens financiers.

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3
Q

Quels enjeux juridiques et institutionnels soulève la simonie ?

A

La simonie pose le problème de l’appropriation privée de l’Église par l’achat de charges ecclésiastiques. Elle expose l’Église au risque d’être dominée par des laïcs capables d’acheter des fonctions sacrées.

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4
Q

Quelle est l’origine du nicolaïsme, et quels problèmes soulève-t-il ?

A

Le nicolaïsme, lié au diacre Nicolas des Actes des Apôtres, fait référence à une rupture avec la chasteté cléricale. Ce phénomène conduit à une dynastie au sein de l’Église, où les enfants de prêtres ou d’évêques héritent de charges ecclésiastiques, assimilable à une appropriation privée des biens de l’Église.

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5
Q

Quel clergé est principalement affecté par la simonie et le nicolaïsme, et qui impulse les réformes ?

A

Le clergé séculier est le plus touché par ces pratiques, tandis que le clergé régulier (les moines) en est moins affecté. Les réformes sont initiées par le clergé régulier, notamment par les monastères clunisiens, qui sont indépendants des évêques et dépendent directement du pape.

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6
Q

Quel était l’objectif des réformes impulsées par les monastères clunisiens ?

A

Les réformes visaient à rendre l’Église autonome vis-à-vis des puissances laïques, en empêchant celles-ci de la contrôler par l’achat de charges ecclésiastiques. Cette volonté d’indépendance cherchait à rétablir l’autorité du pape.

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7
Q

Quel événement marque le point de départ de la réforme grégorienne ?

A

L’élection de Léon IX en 1049 initie la réforme grégorienne, avec pour objectif de rendre la papauté indépendante et de renforcer son autorité, notamment face à l’Église d’Orient, qui s’est progressivement éloignée, jusqu’au schisme de 1054.

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8
Q

En quoi la réforme grégorienne a-t-elle influencé l’organisation de l’Église ?

A

La réforme grégorienne vise à rendre l’Église plus hiérarchisée et placée sous un contrôle strict du pape, inspirant ainsi les structures politiques des royaumes laïques en construction.

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9
Q

Quel changement majeur dans la désignation du pape se produit au 13e siècle ?

A

Avant le 13e siècle, le pape était choisi par le clergé de son diocèse, sous l’influence de puissants locaux et souvent de l’empereur. À partir de 1059, les cardinaux, membres du clergé de Rome, deviennent les seuls à pouvoir élire le pape, ce qui autonomise l’Église des interférences laïques.

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10
Q

Qui sont les cardinaux, et comment se structure leur rôle dans l’Église ?

A

Les cardinaux se divisent en trois catégories : les évêques de Rome, les cardinaux prêtres et les serviteurs (inférieurs aux prêtres). Ils deviennent des membres essentiels de l’Église, responsables de l’élection du pape, en formant un corps autonome au sein de l’Église.

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11
Q

Comment se déroule l’élection papale à partir du 12e siècle ?

A

L’élection papale se précise avec la pratique du conclave : les cardinaux sont enfermés sans communication avec l’extérieur jusqu’à ce qu’ils élisent un pape. Une fumée noire signifie qu’aucune majorité n’a été obtenue, tandis qu’une fumée blanche indique qu’un pape a été élu.

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12
Q

Quel est le rôle de la fumée dans le processus de conclave ?

A

La fumée sert de moyen de communication durant le conclave. La fumée noire signale qu’aucune majorité n’a été atteinte, et la fumée blanche indique qu’une élection papale a eu lieu.

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13
Q

Quelles sont les conséquences de la réforme de 1059 pour l’Église ?

A

À partir de 1059, l’Église devient autonome au niveau de sa direction (le pape), supprimant ainsi l’influence des puissants laïcs dans son fonctionnement interne.

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14
Q

Comment se caractérise la période grégorienne dans l’Église ?

A

La période grégorienne est marquée par le contrôle renforcé du pape sur l’Église et son indépendance vis-à-vis des laïcs, affirmant ainsi l’autorité spirituelle du pape sur l’Église et excluant toute ingérence laïque.

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15
Q

Pourquoi la réforme grégorienne entraîne-t-elle des conflits avec l’empereur allemand ?

A

L’empereur allemand n’accepte pas de perdre son influence sur l’Église, et la réforme grégorienne, en excluant les laïcs de la gestion ecclésiastique, le prive du pouvoir qu’il exerçait auparavant sur le clergé. Cela provoque un conflit entre le pape et l’empereur, connu sous le nom de querelle des investitures.

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16
Q

. Qui est Grégoire VII, et quel rôle joue-t-il dans la querelle des investitures ?

A

Grégoire VII, ancien moine Hildebrand, est élu pape en 1073. En 1075, il interdit aux ecclésiastiques de recevoir des biens des mains des laïcs, établissant ainsi que l’Église ne doit pas être investie par des seigneurs laïcs, mais rester autonome, comme le serait un fief dans le contexte féodal.

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17
Q

Quel rôle l’Église joue-t-elle depuis l’époque carolingienne dans le pouvoir impérial ?

A

Depuis l’époque carolingienne, l’Église agit comme un relais de la souveraineté impériale, l’empereur considérant les membres du clergé comme ses vassaux, soumis à son autorité dans une relation féodale.

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18
Q

Qu’est-ce que les “Dictatus Papae” rédigés par Grégoire VII en 1075, et que revendiquent-ils ?

A

Les “Dictatus Papae” sont un document de 27 propositions rédigé par Grégoire VII, exprimant la volonté d’exclure totalement les laïcs de toute influence sur l’Église et affirmant la suprématie du pouvoir spirituel (Église) sur le pouvoir temporel (État).

19
Q

. Comment réagit l’empereur à ces revendications, et quelles en sont les conséquences

A

L’empereur, en conflit avec le pape, est excommunié, se retrouvant ainsi exclu de la communauté chrétienne. Cette situation devient insoutenable pour lui, le forçant à se rendre à Canossa pour une humiliation publique afin de se réconcilier avec l’Église.

20
Q

Qu’est-ce que le Concordat de Worms, et comment résout-il la querelle des investitures ?

A

Le Concordat de Worms, signé en 1122, est un accord entre le pape et le Saint-Empire romain germanique. Il établit un compromis en distinguant les aspects spirituels et temporels de la charge ecclésiastique : l’Église conserve le pouvoir de consécration (aspect spirituel), tandis que l’empereur peut investir dans le temporel, c’est-à-dire les biens matériels associés à la charge.

21
Q

Quelle distinction le Concordat de Worms établit-il dans les fonctions de l’Église ?

A

Le Concordat de Worms distingue deux éléments dans les fonctions ecclésiastiques : la charge sacrée (être évêque ou curé, liée à un sacrement, uniquement sous contrôle de l’Église) et le temporel (les biens matériels de la charge), où un laïc peut intervenir sans pour autant influencer le spirituel.

22
Q

Comment la papauté continue-t-elle d’affirmer son autorité après la querelle des investitures ?

A

La papauté poursuit sa revendication de suprématie sur le pouvoir laïque à travers la théorie pontificale, selon laquelle le pape gouverne par mandat divin. Cette théocratie affirme que les rois sont en quelque sorte les vassaux du pape, comme l’illustre Jean sans Terre au XIIIe siècle, qui reconnaît tenir le royaume d’Angleterre du pape.

23
Q

Quel est le symbole de la revendication de suprématie de la papauté sur les pouvoirs temporels et spirituels ?

A

Le pape porte la tiare, un bonnet surmonté de deux couronnes symbolisant sa domination sur le spirituel et le temporel, renforçant l’image de la papauté comme autorité suprême.

24
Q

Comment le roi de France répond-il à la théorie pontificale ?

A

Le roi de France ne reconnaît pas le pape comme son seigneur et refuse cette théocratie. Il se présente comme le “lieutenant de Dieu sur Terre,” titre équivalent à celui de “vicarius” (vicaire) utilisé par le pape pour affirmer son propre rôle de représentant de Dieu sur Terre.

25
Q

Qui est Boniface VIII et quelle est sa vision du pouvoir papal ?

A

Boniface VIII, pape de 1294 à 1303, est un fervent défenseur de la théocratie pontificale. Il revendique la suprématie de la papauté au moment où les royaumes européens, comme la France, se consolident en États plus structurés.

26
Q

Avec qui Boniface VIII entre-t-il en conflit et pourquoi ?

A

Boniface VIII entre en conflit avec Philippe IV le Bel, roi de France, car Philippe défie l’autorité du pape et s’entoure de légistes, des experts en droit romain, qui renforcent le pouvoir laïque et contestent les prétentions théocratiques de la papauté.

27
Q

Qu’est-ce que les décimes et dans quel contexte sont-elles levées ?

A

Les décimes sont un impôt équivalent à un dixième des revenus du clergé, généralement prélevé par le roi pour financer les croisades. Le pape autorise cette taxe sur le clergé pour soutenir les croisades.

28
Q

Pourquoi Philippe le Bel décide-t-il de lever des décimes en 1295, et comment le clergé réagit-il ?

A

En 1295, Philippe le Bel, en guerre contre l’Angleterre, décide de lever des décimes pour financer ses campagnes. Cependant, le clergé, notamment les moines de l’ordre de Cîteaux, proteste, arguant qu’il n’y a aucune raison de les taxer dans ce contexte.

29
Q

Quelle est la bulle Clericis Laicos et quelles règles y sont rappelées ?

A

La bulle Clericis Laicos, rédigée par le pape en 1296, est un document officiel dans lequel Boniface VIII rappelle qu’aucun impôt ne peut être levé sur l’Église de France sans l’accord préalable du pape, même si elle ne mentionne pas spécifiquement le roi de France.

30
Q

Comment réagit Philippe le Bel à la bulle Clericis Laicos ?

A

Philippe le Bel répond en interdisant toute exportation d’or et d’argent hors de France, mettant ainsi le pape dans une situation financière difficile car ce dernier tire des revenus importants du royaume. Par ailleurs, les légistes du roi rappellent l’indépendance du roi de France.

31
Q

Quelle concession Boniface VIII finit-il par accorder au roi de France concernant la levée d’impôts ?

A

Boniface VIII ajoute une exception à la règle d’autorisation papale, permettant au roi de lever des impôts sur le clergé en cas de nécessité, ce qui accorde au roi une certaine marge de manœuvre en cas de besoin urgent.

32
Q

Quel incident déclenche le conflit entre Philippe le Bel et l’Église en 1300 ?

A

L’évêque de Panier, Bernard Saisset, exprime des propos offensants envers le roi Philippe le Bel après un repas d’ecclésiastiques. Informé de ces paroles, le roi décide de l’emprisonner et souhaite le juger.

33
Q

Quel problème se pose à Philippe le Bel avec l’arrestation de Bernard Saisset ?

A

Les ecclésiastiques bénéficient du privilège du for, un droit selon lequel les membres du clergé, y compris les évêques, doivent être jugés par les tribunaux ecclésiastiques et non par les autorités laïques. En emprisonnant un évêque, Philippe le Bel va donc à l’encontre de ce privilège.

34
Q

Quelle est la réaction de Boniface VIII face à l’arrestation de l’évêque ?

A

En décembre 1301, le pape Boniface VIII envoie à Philippe le Bel la bulle Ausculta Fili (« Écoute, fils »). Dans ce document, il rappelle au roi son devoir de soumission en tant que « fils de l’Église » et réaffirme la supériorité du spirituel (pape) sur le temporel (roi). Boniface VIII liste également des reproches envers le roi : saisie illégale de biens de l’Église, non-respect du privilège du for et falsification de la monnaie.

35
Q

Qu’annonce Boniface VIII dans la bulle Ausculta Fili ?

A

Boniface VIII annonce qu’il va lancer une enquête en convoquant les évêques français pour examiner la gouvernance de Philippe le Bel. Cette action représente une affirmation de la théocratie pontificale, indiquant que le roi doit rendre des comptes au pape.

36
Q

Comment Philippe le Bel réagit-il à la bulle Ausculta Fili ?

A

Philippe le Bel refuse de se soumettre et, en guise de réponse, diffuse une version falsifiée et volontairement plus violente de la lettre de Boniface VIII. En avril 1302, il présente cette fausse version lors d’une assemblée réunissant des représentants de la noblesse, du clergé et du Tiers État, afin de dénoncer les prétentions papales. Par cette assemblée, il obtient le soutien des différents ordres du royaume contre l’autorité du pape.

37
Q

Qu’est-ce que la bulle Unam Sanctam et quel en est le contenu ?

A

En novembre 1302, Boniface VIII réplique en publiant la bulle Unam Sanctam. Ce texte, rappelant un passage du credo catholique (« Je crois en l’Église une, sainte »), affirme la primauté de l’Église sur toute autorité terrestre, en désignant implicitement le roi comme une menace pour l’unité de l’Église.

38
Q

Comment la crise entre Philippe le Bel et Boniface VIII évolue-t-elle après la publication de Unam Sanctam ?

A

Philippe le Bel choisit une approche non juridique pour contester l’autorité du pape en annonçant son intention de convoquer un concile (assemblée d’évêques) pour juger Boniface VIII. En 1303, une confrontation a lieu, au cours de laquelle le pape Boniface VIII est giflé en présence du chancelier de France. Cet incident, qualifié d’attentat d’Anagni, est un choc symbolique qui conduit à la mort du pape peu de temps après.

39
Q

Quelles sont les conséquences immédiates de la mort de Boniface VIII ?

A

Son successeur, Clément V, s’empresse d’annuler les décisions de Boniface VIII. En 1304, l’archevêque de Bordeaux, d’origine française, est élu pape. En 1309, il s’installe à Avignon, renforçant ainsi les relations avec le roi de France, car Avignon est alors un territoire pontifical indépendant du royaume de France.

40
Q

Comment le transfert de la papauté à Avignon influence-t-il les relations entre la papauté et la royauté française ?

A

La proximité géographique permet des relations plus fluides entre le roi de France et le pape. Cependant, le choix d’Avignon mécontente les Romains et entraîne une crise qui aboutit, en 1378, à l’élection de deux papes : un à Avignon et un à Rome, créant le Grand Schisme d’Occident.

41
Q

Quelles sont les répercussions du Grand Schisme d’Occident sur l’Église de France ?

A

Durant le schisme (1378-1415), l’Église de France prend l’habitude de ne pas obéir à un pape spécifique, ce qui mène à une « soustraction d’obédience » (une suspension d’obéissance). En conséquence, l’Église de France se soumet de moins en moins à l’autorité papale et se rapproche davantage de la royauté française.

42
Q

Comment le schisme influence-t-il l’autonomie de l’Église gallicane ?

A

L’Église gallicane, en raison de son affaiblissement des liens avec la papauté, acquiert des libertés importantes. En France, les décisions et la législation pontificale ne sont plus valables sans le relais et l’approbation du roi, renforçant ainsi le contrôle royal sur l’Église nationale.

43
Q

Citation: la réforme grégorienne

A

Une citation pertinente en lien avec la question du pouvoir papal et de l’indépendance royale vient de Jean Bodin, un théoricien du droit et de la souveraineté au XVIe siècle, qui a traité de la relation entre l’autorité religieuse et l’autorité temporelle :

“La souveraineté est absolue et perpétuelle ; elle ne dépend d’aucune autorité, ni divine ni humaine.”
— Jean Bodin, Les Six Livres de la République (1576)

Cette citation illustre la conception de la souveraineté étatique selon laquelle le pouvoir royal doit être indépendant de toute autorité extérieure, notamment de l’autorité religieuse. Elle résonne particulièrement avec les tensions entre Philippe le Bel et Boniface VIII, où le roi de France revendiquait son autorité souveraine face à l’ingérence papale.