La médicalisation Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que la médication?

A

Processus par lequel des problèmes psychologiques, comportementaux ou sociaux sont définis comme des problèmes médicaux (maladies, pathologies) et traités par des moyennes médicaux, le plus souvent par des médicaments

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2
Q

Qu’est-ce qu’implique le processus de la médicalisation?

A

Le corps médical comme autorité suprême pour diagnostiquer et traiter

Les compagnies d’assurance qui exigent un Dx à des fins d’indemnisation, ce qui cause un plus grand dépendance du public envers le Dx et le corps médical

Une pression de la société pour que des conditions invalidantes soient considérées comme des troubles ou des maladies

Une centration sur l’individu comme cause de son problème peu importe l’influence (souvent causale) de l’environnement

Une centration sur la biologie de la personne plutôt que sur son environnement, et par le fait même, des traitements portant sur l’individu (sur la chimie de son cerveau) plutôt que sur son environnement

De vastes campagnes de lobbying des compagnies pharmaceutiques afin de trouver une niche pour leur médicament

Une fluctuation des conditions médicalisées au fil du temps

Certaines conditions ont été médicalisées, d’autres ont été “DÉmédicaliséesÉ

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3
Q

Nommer quelques exemples de conditions invalidantes étant soumises à la pression de la société pour être considérées comme des troubles ou maladies

A

Le syndrome de fatigue chronique : Le SFC commence à peine à être reconnu comme une maladie légitime par le corps médical.

Usage abusif des jeux sur internet : Il fait partie des affections proposées pour une future intégration dans la DSM

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4
Q

Pourquoi la société voudrait-elle un trouble de l’usage abusif des jeux sur internet et non un trouble de l’usage des médias sociaux?

A

Parce qu’il existe déjà une échelle appellée “The social media disorder scale”

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5
Q

Au cours du 20e siècle, qu’est-ce qui a été médicalisé?

A

L’adaptation

L’apprentissage

Le stress

Le syndrome pré-menstruel

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6
Q

Au cours de l’histoire, qu’est-ce qui a été DÉmédicalisé?

A

Drapétomanie

Homosexualité

Masturbation

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7
Q

Quels sont les bienfaits de la médicalisation?

A

La médecine étant une profession tenue en haute estime par la société, un Dx est la preuve irréfutable que cela n’est pas “seulement dans la tête”, qu’il y a quelque chose de biologique, de légitime.

Recevoir un Dx est parfois sécurisant pour la personne (“enfin on a trouvé ce que j’ai”).

Un Dx est souvent nécessaire pour recevoir une indemnisation financière (assurances).

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8
Q

Quels sont les méfaits de la médicalisation?

A

La nécessité d’obtenir un Dx pour valider son état de santé amène une pression accrue sur le système de santé, en particulier sur les médecins qui sont l’autorité quasi absolue pour poser un Dx.

Les médecins = $$$. Ainsi, chaque fois qu’on médicalise un problème, on augmente le fardeau financier de la société (nos impôts et nos taxes).

Puisqu’on dit que le problème se trouve dans la biologie de la personne, on cible des facteurs endogènes pour diminuer les symptômes, et on médicamente.

On néglige donc les autres facteurs contextuels alors que l’origine du problème peut se trouver dans l’environnement de la personne.

On cible donc la réductions des symptômes sans modifier les variables qui causent le problème.

Recevoir un Dx (surtout du trouble mental) peut être parfois stigmatisant. Surtout quand ce Dx reste dans le dossier médical et qu’il peut influencer (positivement ou négativement) les services de soins subséquents.

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9
Q

Vrai ou Faux : Il n’y a que des mauvais côtés à la médicalisation

A

Faux, il y a du bon et du mauvais dans la médicalisation des problèmes de santé mentale.

C’est à nous d’articuler une opinion à la fois critique et nuancée des bienfaits et des méfaits de la médicalisation.

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10
Q

Qu’est-ce que le DSM?

A

Un outil indispensable pour les cliniciens en santé mentale. Même si seuls les médecins peuvent poser un Dx, il est important pour les intervenants de comprendre cet outils, ses forces et ses limites.

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11
Q

Souligner 3 problèmes associés au DSM

A

Forte comorbidité entre certains Dx

Faible accord interjuge

Instabilité temporelle pour certains Dx qui devraient pourtant être durables

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12
Q

Qu’est-ce que la comorbidité?

A

Co-existence de 2 ou plusieurs troubles chez la même personne

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13
Q

Compléter la phrase suivante : Dans le cas des troubles mentaux, environ _____ des personnes qui se voient attribuer un Dx du DSM vont en recevoir un autre au cours de _____ _____ _____.

A

Dans le cas des troubles mentaux, environ 50% des personnes qui se voient attribuer un Dx du DSM vont en recevoir un autre au cours de LA MÊME ANNÉE.

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14
Q

Quels sont les troubles qui sont souvent comorbides avec un autre trouble?

A

Troubles anxieux (en particulier l’anxiété généralisée)

Troubles dépressifs (en particulier les troubles anxieux, les troubles liées à des traumatismes ou à des facteurs de stress)

Troubles dissociatifs (les dissociations sont un critère essentiel du trouble stress post-traumatique)

Troubles de la personnalité (vient rarement seul)

Troubles de l’usage (probablement la catégorie dx qui est la plus souvent observée avec un autre trouble)

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15
Q

Qu’est-ce qui pourrait expliquer la forte comorbidité des Dx psychiatriques?

A

Plus le nombre de Dx est grand, plus la probabilité d’en avoir plus d’un est élevée (Le DSM-I contenait 106 Dx tandis que le DSM-5 en contient 298)

Plus on abaisse le seuil diagnostique, plus c’est probable que les critères soient réunis pour un Dx

Le chevauchement de certains symptômes entre les Dx augmente la probabilité d’avoir plus d’un Dx.

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16
Q

De quelle manière est-ce qu’on peut abaisser le seuil?

A

Diminuer :
- Le nombre de critères nécessaires
- La sévérité des symptômes
- La durée minimale de la manifestation des symptômes

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17
Q

Quels sont les symptômes qu’on retrouve dans plusieurs Dx?

A

Difficultés de concentration ou d’attention

Difficultés de sommeil

Fatigue

Irritabilité

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18
Q

Qu’est-ce que l’accord interjuge?

A

La probabilité que 2 cliniciens qui sont exposés à la même situation posent le même Dx

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19
Q

Quels sont les troubles en ordre d’accord interjuge, en commençant par celui qui a le plus fort accord

A
  1. Trouble neurocognitif majeur
  2. Trouble stress post-traumatique
  3. Trouble bipolaire de type 1
  4. Trouble de la personnalité borderline
  5. Schizophrénie
  6. Trouble dépressif caractérisé
  7. Anxiété généralisée
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20
Q

Quel est un facteur de biais important dans le faible accord interjuge?

A

Le sexe des patients. Il peut biaiser le Dx chez les cliniciens.

On parle aussi de ce biais par rapport à la réticence des hommes à exprimer leur humeur.

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21
Q

Pourquoi les troubles anxieux et les troubles dépressifs sont-ils plus souvent diagnostiqués chez les femmes que chez les hommes?

A

Parce que les hommes ont plus de réticence à exprimer leur humeur.

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22
Q

Vrai ou Faux : Les troubles de la personnalité ne sont pas aussi stables qu’on le croirait

A

Vrai.

Cela est une raison pour peut-être laisser de côté l’approche catégorielle du DSM, du moins pour les troubles de la personnalité

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23
Q

Selon l’organisation mondiale de la santé, qu’est-ce que la santé?

A

La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité

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24
Q

Qu’est-ce qu’on dit de l’inflation diagnostique?

A

La science médicale a fait tellement de progrès qu’il n’y a quasiment plus personne en santé

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25
Q

Qu’est-ce que l’inflation diagnostique?

A

L’augmentation des Dx psychiatriques depuis les 20 ou 30 dernières années

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26
Q

Quels sont les principaux Dx ayant vu une augmentation (inflation Dx) particulière?

A

TDAH

Trouble bipolaire

Autisme

Anxiété sociale

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27
Q

Comment est-ce qu’on qualifie l’inflation Dx du TDAH?

A

On la qualifie d’épidémie

Au Qc, la prévalence a triplé entre 2000 et 2012 chez les garçons, et elle a presque quintuplé chez les filles

28
Q

Pourquoi y a-t-il eu une forte inflation Dx pour le TDAH?

A

Parce que les critères Dx du TDAG se sont assouplis dans le DSM-5 :
- Les symptômes doivent être présentes avant 12 ans et non avant 7 ans comme dans le DSM-IV
- Pour le TDAH des 17 ans et plus, le nombre de critères pour le DX est passé de 6 à 5

29
Q

Pourquoi y a-t-il eu une inflation diagnostique pour le trouble bipolaire?

A

Parce que le trouble bipolaire est plus susceptible d’être traité par des médicaments qu’un trouble des conduites ou qu’un trouble oppositionnel avec provocation

Il y a donc eu un vaste lobbying de la part des compagnies pharmaceutiques pour créer un Dx de bipolarité pour les enfants dans le DSM-5

30
Q

Vrai ou Faux : Aux USA, la prévalence du trouble bipolaire chez les enfants a augmenté par un facteur de 40 en moins de 10 ans

A

Vrai, cela a été la conséquence d’une poignée de chercheurs qui ont voulu faire la promotion de ce Dx chez les enfants

31
Q

L’équipe du DSM-5 a-t-elle accepté qu’un trouble bipolaire pour enfant soit ajouté à la liste des Dx?

A

Non, l’équipe a refusé, sur la base qu’il n’était pas souhaitable d’attribuer une telle étiquette à des enfants qui n’avaient pas fini de se développer

32
Q

Au lieu du trouble bipolaire pour enfant, quel autre trouble a vu le jour pour les enfants qui sont souvent en colère et de mauvaise humeur?

A

Trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle

Il s’agissait selon l’équipe du DSM-5 d’un compromis acceptable

33
Q

Comment expliquer l’inflation diagnostique de l’autisme?

A

Le changement des critères dans le DSM-IV, entre autres par un nouveau Dx : le syndrome d’Asperger (qui a été enlevé dans le DSM-5)

Une augmentation de la sensibilité du public envers l’autisme

Des services accrus pour les enfants autistes en comparaison d’autres Dx

34
Q

Vrai ou Faux : L’anxiété sociale était un très rare Dx avant que le Big Pharma s’en mêle dans les années 1990

A

Vrai.

Le Big Pharma a réussi à médicaliser la timidité.

35
Q

Quelle est la différence entre la médication et la médicamentation?

A

Médication : L’ensemble des médicaments utilisés pour le traitement d’une maladie

La médicamentation : L’acte de recourir à une médication pour tenter de réduire les symptômes d’une maladie (et possiblement d’en guérir)

On médicamente un trouble par une médication

36
Q

Dans la vidéo commerciale de Prozac : Everybody’s free!, qu’est-ce qu’on essaie de vendre?

A

On tente de vendre une pilule de liberté ou de bonheur, ou carrément une pilule divine

Prozac a été commercialisé comme une pilule de bonheur

37
Q

Pourquoi Prozac a-t-il été un des plus grands succès commerciaux?

A

Parce qu’on la disait capable d’apporter le bonheur (et non de sortir d’une dépression)

38
Q

Quel autre nom défini le Zoloft?

A

Sertraline

39
Q

Quelle est la différence entre le Zoloft et la sertaline?

A

Zoloft est le nom commercial. Il peut donc différer d’un pays à l’autre. Le nom commercial commence toujours par une majuscule.

Sertraline est le nom de la molécule. C’est le même d’un pays à l’autre et il commence par une lettre minuscule.

40
Q

Qu’est-ce que le Zoloft?

A

Comme Prozac, c’est un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS)

41
Q

Qu’est-ce que ça fait un ISRS?

A

Ça augmente l’activité de la sérotonine dans le cerveau

42
Q

Pour quoi les ISRS sont-ils utilisés?

A

Surtout utilisés pour traiter les troubles dépressifs et certains troubles anxieux

43
Q

Considérant qu’en 1991, aux USA, la “marché de l’humeur” était sous la domination de Prozac, le premier ISRS, comment le Zoloft a-t-il été popularisé?

A

Pour se trouver une nouvelle clientèle, Pfizer a élaborer une stratégie de lobbying et de marketing

Elle a ciblé un autre problème pour son médicament : L’anxiété sociale

44
Q

Lors de la commercialisation du Zoloft pour l’anxiété sociale, que c’est-il produit?

A

Les ventes de Zoloft ont rapidement dépassées celles de Prozac

En 2016, Zoloft était le médicament le plus vendu aux USA pour les troubles mentaux, alors que Prozac était au 7e rang

Les ISRS se sont alors popularisés

45
Q

Expliquer l’enjeu du Prozac pour les femmes

A

Le brevet d’exclusivité de Prozac s’est terminé en 2001.

C’est donc à partir de ce moment que les laboratoires indépendants ont pu fabriquer leur “propre” fluoxetine (le générique que nous avons en pharmacie et qui coûte moins cher)

Dans le but d’exploiter davantage son invention, on a trouvé une nouvelle cible dans la population et en réinventant son médicament sous un nouveau nom afin d’avoir un nouveau brevet d’exclusivité

On renomme le Prozac le Sarafem : On a fait 3 études pour savoir s’il pouvait améliorer l’humeur des femmes ayant de forts symptômes prémenstruels. On a publié les résultats des études qui démontraient des effets significatifs.

Il a fallu souligner les effets indésirables, puis on a fait du lobbying auprès des responsables du DSM-5 pour qu’un nouveau trouble psychiatrique soit ajouté dans le manuel : le trouble dysphorique prémenstruel.

Celui-ci était à l’étude dans le DSM-IIIR et dans le DSM -IV; c’Est devenu officiel avec le DSM-5

Ainsi, Sarafem seul est associé au traitement du trouble dysphorique prémenstruel –> Plusieurs années d’exclusivité = $$$$$

46
Q

Vrai ou Faux : Le monde pharmaceutique et le monde psychiatrique sont difficilement dissociables

A

Vrai, plus de la moitié des experts qui ont participé à la création du DSM-5 ont alors reçu de l’argent des compagnies pharmaceutiques

47
Q

Qu’est-ce que l’antipsychiatrie?

A

C’est un mouvement de contestation envers la psychiatrie qui considère que la psychiatrie n’est pas une discipline valide de la médecine

La psychiatrie agirait comme agent de “contrôle social”, c’est-à-dire que sa fonction est de forcer les gens à se conformer parce qu’ils “sortent de la normalité”

La psychiatrie est nuisible pour les patients qu’elle traite (preuve = les mauvais traitements du passé; lobotomie, électrochocs, coma induit, contention physique)

Aujourd’hui, les médicaments sont de dangereuses substances qui peuvent causer des torts irréparables, et même la mort

Il n’y a aucune preuve que la maladie mentale est la conséquence d’un déséquilibre chimique. Il n’y a aucun fondement biologique à ces “maladies” que l’on dit “mentales”. La maladie mentale, c’est n’existe tout simplement pas

48
Q

Qu’est-ce que le CCHR (Citizens commission on human rights)?

A

Un organisme fondé en 1969 par l’Église de scientologie.

C’est un mouvement sectaire religieux qui ne croit pas à la maladie mentale, mais qui prétend que l’homosexualité est une maladie.

49
Q

Qu’entend-on par “inflation diagnostique” et qui en est le principal responsable?

A

C’est la tendance au surdiagnostic

La psychiatrie n’est pas responsable, mais elle a suivie le mouvement.

Les laboratoires pharmaceutiques se sont saisis du DSM-IV et ont déployé de très astucieuses stratégies pour encourager ses abus.

50
Q

Quels sont les bénéfices souhaités et les effets pervers du dépistage systématique des maladies, pour les personnes et pour la société?

A

Promotion de l’idée que nous aurions besoin d’examens de routine réguliers pour faire le tour de ce qui pourrait aller de travers dans notre organisme y compris lorsque nous n’éprouvons pas de symptôme.

L’objectif : dépister la maladie avant même qu’elle gagne en apparence, soulager la souffrance et réaliser des économies.

Effets pervers : Les personnes qui se soumettaient volontairement à un examen radiologique annuel pour explorer les moindres coins et recoins de leur corps = on s’est aperçu que l’augmentation des risques de cancer dus à cette exposition répétée aux rayons X excédait les avantages que l’on pouvait escompter.
- La plupart des dépistages sont prescrits à des individus qu’on aurait mieux fait de laisser en paix

La publicité vante les avantages de la radiologie, si bien que la terreur de voir se développer un maladie prospère.
- Le dépistage n’est souvent pas bon pour les patients; pas d’améliorations sensibles, mais le plus souvent surcharge supplémentaire pour le malade, soumis à des traitements agressifs, inutiles et chers.

Pour la société, le coût de ces pratiques ce chiffre en centaines de milliards de dollars par an, des sommes qui seraient mieux dépensées si on les consacrait à soigner des gens vraiment malades, mais sans couverture maladie.

En attendant, on néglige les meilleures formes de prévention qui soient, comme faire de l’exercice, avoir une alimentation équilibrée, modérer sa consommation d’alcool, éviter le tabac et la drogue.

51
Q

À quoi serait dû cette épidémie de maladie mentale? Quelles sont les hypothèses réfutées?

A
  1. La prévalence de la maladie mentale serait imputable au caractère stressant et accéléré de nos sociétés, qui nous obligent à vivre sous une pression constante
    • Réfutation : Nous sommes les plus chanceux/privilégiés. Nos
      ancêtres étaient secoués à intervalles réguliers par des
      désastres aujourd’hui inimaginables. La majorité d’entre nous
      a justement la chance de pouvoir vivre sans s’inquiéter de son
      prochain repas ou sans craindre d’être dévoré par un tigre en
      traversant la rue.
  2. Stress physiologiques plutôt qu’émotionnels
    • Réfutation : Les seuls polluants environnementaux dont on ait
      prouvé l’impact sur la santé mentale = drogue et alcool. Par.
      contre, ces substances ne rendent compte qu’un faible part
      de l’inflation diagnostique. Aussi, la population concernée est
      peu touchée par l’alcool et les drogues.
  3. Nous serons plus aptes à repérer des maladies qui nous échappaient autrefois
    • On n’explique qu’un faible part de l’inflation diagnostique
    • Réfutation : L’élargissement des critères Dx a pour mérite
      d’identifier quelques rares individus réellement souffrante et
      jusque-là ignorés, mais aussi d’attraper dans les mailles du
      filet de nombreux sujets parfaitement sains.

Selon l’auteur, la nature humaine est fondamentalement stable et résilience. Nous ne sommes pas en pleine épidémie de maladie mentale, simplement une définition plus vague et plus relâchée de celles-ci, de sorte qu’il est de plus en plus malaisé de convaincre et de se convaincre soi-même qu’on va bien.

Cette tendance à la normalisation des comportements ne signifie par que nous serions plus malades qu’autrefois.

52
Q

Quelle est la différence entre la psychiatrie et les autres branches de la médecine?

A

La psychiatrie ne dispose pas de critères de vérification de leurs jugements cliniques, comme il en existe dans d’autres branches de la médecine. Les lignes entre les normal et le pathologique restent vagues et nos Dx reposent forcément sur des appréciations subjectives, donc perméables à l’air du temps.

53
Q

En quoi les médias alimentent-ils eux aussi les modes de surdiagnostic?

A

Les fausses épidémies peuvent se propager à la vitesse d’une traînée de poudre.

On peut amener le public à comprendre ou accepter la maladie psychique, mais d’innombrables articles ne font que gonfler la tendance inflationniste.

Les médias offrent aux personnes atteintes de symptômes psychiatriques un formidable soutien, la possibilité de s’informer, de dialoguer et de ses sentir moins seul. Par contre, certains en viennent à se présenter comme malade eux-mêmes pour jouir du confort que procure l’appartenance à un groupe.

54
Q

Comment les services et les ressources exercent un impact sur l’inflation Dx?

A

Le surdiagnostic se trouve encouragé chaque fois qu’un médecin pose un “Dx haut” pour aider son patient à bénéficier de services particuliers. Ce n’est que dans la mesure où l’autisme, la bipolarité ou l’hyperactivité sont officiellement reconnus que l’enfant aura le droit d’intégrer une école ou une classe plus adapté à son état.

Aussi, certaines personnes licenciées obtiennent un nouveau Dx parce qu’elles développent de nouveaux symptômes, d’autres parce que cela leur permet de bénéficier d’allocations.
- Par contre, vouloir aider en posant
certains diagnostics un peu trop
larges peut s’avérer fort
dommageable pour les patients.

55
Q

La prévalence des troubles rapportés dans les études épidémiologiques est-elle exacte? Qu’en pense l’auteur?

A

Non, les données épidémiologiques sont structurellement faussées.

Ces taux sont calculés par des épidémiologistes qui utilisent à cette fin des méthodes d’enquête dont les résultats sont systématiquement gonflés.
- Immenses échantillons de la population globale, des
personnes généralement interrogées par téléphone
- Trop $$$ de recourir à des cliniciens,
les sondages sont confiés à des enquêteurs sans
expérience clinique, incapables de juger si les
symptômes sont significatifs ou non. Leurs Dx sont
donc fondés sur la description des patients et ne
tiennent pas compte de leur intensité, de leur
fréquence ou de leur durée.

Auteur : Les épidémiologistes sont très compétents pour compter les haricots; ils ne sont pas cliniciens pour autant, même si, sans doute, ils font de leur mieux.

56
Q

Comment l’avancée des médicaments a-t-elle influencé la surconsommation de médicaments et le surdiagnostic?

A

La deuxième vague, dans les années 1970, a modifié la donne et initié un changement de ton au sein des laboratoires pharmaceutiques qui mettront alors l’accent sur le développement de molécules dépourvues d’effets indésirables trop intrusif et moins susceptibles d’entrainer la mort par overdose.

La focale s’est déplacée des malades très sévères au vaste monde des biens portants anxieux. Les gens se sont mis à raffoler de ces comprimés en apparence anodins et faciles à prendre.

Se soigner aux benzodiazépines ne demandait pas un grande expertise, alors ce sont les médecin généralistes qui se sont mis à les prescrire. Grand succès –> A fait partie intégrante du American way of life.

L’industrie pharmaceutique comprend qu’elle vient de mettre la main sur une véritable mine d’or.

Entre 80-90, arrivée des antidépresseurs (ISRS, on peut penser au Prozac)

Ainsi, l’inflation diagnostique survient comme la conséquence inévitable d’un marketing agressif et sans scrupule en faveur de ces prétendues pilules miracles.

Des pilules trop faciles à prescrire et trop faciles à prendre font chaque fois l’objet d’une consommation excessive, surtout quant de gros intérêts financiers sont en jeu.

57
Q

Quelles sont les différentes stratégies des CIEs pharmaceutiques pour augmenter leur profit?

A

Recycler et exploiter les mêmes filons en bricolant un peu les molécules de mises sur le marché. En procédant à ce genre de modifications, souvent infimes ou triviales, les laboratoires parviennent à multiplier par deux la durée de vie de leurs brevets.

Trouver de nouvelles cibles pour les médicaments déjà en circulation : on commandera alors des recherches qui permettront de prescrire ces comprimés aux enfants ou de détourner l’indication diagnostique initiale pour qu’ils puissent s’appliquer à d’autres troubles. C’est alors le génie publicitaire et la communication qui guident la recherche.

Le ratio risque/bénéfice n’est jamais présenté de manière honnête, les avantages sont exagérés, les inconvénients minimisés et la cherté ignorée. La façon dont est fixé le prix des médicaments n’a aucun rapport avec leur coût de production réel : elle reflète la situation de monopole dont jouit l’industrie pharmaceutique et son habileté à convaincre les responsables politiques.

Se tourner vers les enfants : ce sont des consommateurs idéaux, il resteront probablement fidèles au médicaments à vie. On s’est aussi tourné vers les personnes âgées en distribuant les antipsychotiques dans les maisons de retraite.
- Le moyen le plus efficace de vendre des médicaments est de vendre des maladies

58
Q

Comment l’industrie pharmaceutique a-t-elle tiré profit de l’effet placebo?

A

Le plus sûr moyen d’obtenir des résultats spectaculaires grâce à un médicament est de l’administrer à des individus qui n’en ont pas vraiment besoin : la meilleur réactivité au placebo a été enregistrée parmi des patients dont les symptômes auraient disparu tout seuls.
- On a donc voulu convaincre les médecins d’administrer des placebos à des parents qui n’étaient pas réellement malades, tout en persuadant ces derniers qu’ils l’étaient. Ainsi, on ne récolte que des usagers satisfaits, ravis de constater une nette amélioration de leur état de santé.

Les individus qui répondent bien à un placebo lui deviennent souvent très loyaux, même s’il s’avère qu’il ne sert à rien : ils n’ont aucun moyen de savoir s’ils vont mieux et le placebo est dépourvu d’effets secondaires déplaisants.

Le marketing autour des médicaments placebos est devenu une machinerie commerciale terriblement efficace à l’échelle planétaire.

Aussi, il faut désormais avoir un Dx DSM pour se faire prescrire des comprimés chers qui n’auront pas plus d’effet qu’un placebo. Il se trouve que les médicaments les plus chers seraient les plus efficaces.

59
Q

Quels sont les défis des médecins généralistes et comment l’industrie pharmaceutique a-t-elle profité de cette situation?

A

Les généralistes on une formation minimale en psychiatrie. Le moyen le plus rapide de faire sortir un patient de son cabinet reste encore d’attraper son bloc d’ordonnances ou de puiser dans le tiroir où sont rangés les échantillons gratuits fournis par les labos.

Le surdiagnostic et la surmédicalisation deviennent alors inévitables. Un Dx précis demande une une fine évaluation du patient, évidemment impossible à réaliser en 7 minutes de consultation.

Le généraliste est le principal pourvoyeur de soins, celui qu’on vient voir en premier et parfois en dernier recours, quand on ne peut pas prendre rendez-vous chez un spécialiste, débordé ou trop cher.

Le généraliste se voit confronté à un éventail de problèmes, y compris psychiatriques ou chirurgicaux. Un défi de taille.

60
Q

Quel est le type de médicament qui connait une popularité dérangeante? Selon l’auteur, qui en est responsable?

A

Les antipsychotiques.

Ils ne sont utiles que pour traiter les symptômes de la schizophrénie et de la bipolarité, mais il sont aussi été recommandé par les laboratoires pour aider quiconque ayant des troubles du sommeil, d’anxiété, de déprime, un comportement un peu original, l’état d’esprit rebelle d’un jeune ou l’irritabilité d’une personne âgée.

Selon l’auteur, relève de la faute collective. Il n’en reste pas moins que lâcher la bride aux laboratoires qui profitent de la faiblesse humaine relève de la faute collective.

61
Q

Comment une personne peut-elle parvenir elle-même à traiter ses symptômes et quel est le risque de le faire?

A

De trop nombreux produits se trouvent en vente libre, même s’ils ne devraient pas l’être : un médicament délivré sur ordonnance pourra avoir son équivalent masqué, mais disponible sans ordonnance, une ruse qui tend à encourager la polymédication via l’automédication.

Un patient en pharmacie peut alors faire son marché et ajouter à son panier tel antalgique ou tel équivalent du Xanax qu’un proche lui aura conseillé et qui viendra compéter de manière sauvage son propre traitement, déjà trop lourd.

Si les doses prescrites peuvent être suffisamment élevées pour provoquer de graves complications, on imagine le résultat quand le patient prend l’initiative de pousser le bouchon un peu plus loin, ajoutant quelques pilules supplémentaires par ici, un ou deux joints de cannabis par là, le tout éventuellement arrosé d’alcool.

Il arrive donc que les prescripteurs les plus exacerbants accumulent un certain nombre de décès de patients au fil des ans, sans faire objet d’une surveillance accrue et sans que ce piètre bilan ne bride pour autant leur frénésie diagnostique.

Polymédication : plusieurs médicaments prescrits

62
Q

Quels sont les avantages de la psychothérapie comparativement à la médication?

A

Elle se révèle tout aussi efficace que les médicaments chez les individus souffrant de troubles légers à modérément sévères.

Effets bénéfiques plus durables et à plus long terme.

Plus appropriée et finalement moins onéreuse qu’un traitement médicamenteux de longue durée.
- Quand on prend un comprimé, on est
passif
- Quand on entreprend une psychothérapie,
c’est qu’on décide au contraire de faire
activement face à ses difficultés et c’est
également ce à quoi le psy vous incite en
vous suggérant de nouveaux schémas de
pensée, une attitude différente et plus
adaptée face aux problèmes de la vie, par
quoi il vous aide du même coup à
développer de nouvelles aptitudes

Le rapport coût/bénéfices s’avère plus avantageux

63
Q

Comment l’étiquetage peut-il affecter la personne et son devenir?

A

L’évolution a appris aux humains à se méfier et à manifester un manque de compassion assez peu charitable envers ceux qui sont différents et non conformes aux normes de la tribu.

Peut entraîner de lourds dommages collatéraux.
- Le stigmate revêt de nombreuses formes :
remarque cruelle, petit sourire méchante
mise à l’écart du groupe, l’interaction de
souscrire une assurance-vie, l’impossibilité
d’adopter un enfant, attendre moins de
vous, proposer leur aide alors qu’on ne l’a
pas demandé et ne la désir pas…

Regard différent qu’on porte sur soi-même, le sentiment de n’avoir aucune valeur, d’être devenu un déchet ou un citoyen de seconde zone.

Si on nous annonce qu’on est malade, il y a de fortes chances que nous nous conduisions comme si on l’Était et que les autres se mettent à leur tour à renvoyer cette image.

64
Q

Selon l’auteur, la psychiatrie a-t-elle sa place dans les tribunaux?

A

Non, elle ne devrait pas faire son entrée dans les tribunaux où, sauf exception, le mal doit l’emporter sur la maladie.

Tenir ces individus pour fous ou par malfaisants relève en dernière instance d’un choix politique et non médical.

65
Q

Selon l’auteur, quel est l’effet pervers de l’inflation diagnostique sur la personne et sur la société?

A

Coût financier global = gigantesque
- Coût des médicaments inutiles et
surprescrits + la visite chez les médecin,
requise pour s’en procurer.
- Coûts des innombrables complications
dues à la consommation excessive de
psychotropes.
- Coût induit par la baisse de productivité au
travail/absentésime/démission

Le fait de délivrer des arrêts maladie pour les gens souffrant d’un trouble dit psychiatrique avait pour effet de faire grimper le nombre de jours non travaillés à l’échelle nationale. Le fait d’être déclaré invalide a souvent des effets irrévocables sur la vie d’une personne (obtenir une pension = d’abord vécu comme soulagement, mais cela tend à fabriquer des candidats à l’invalidité chronique)

Coûts de la personne : multiplication des visites médicales, écoles spécialisées, programmes psycho-éducatifs, etc.