Irruption du Digital dans les Démocraties Médiatiques – Pratiques de Réception Médiatique Flashcards

1
Q

Théorie de l’encodage/décodage (Cultural Studies, Hall) + sous-cultures

A

Fiche Développée sur la Théorie de l’Encodage/Décodage de Stuart Hall (Cultural Studies)

  1. Contexte : Stuart Hall et les Cultural Studies
    • Biographie de Stuart Hall : Stuart Hall (1932-2014) était un sociologue et théoricien culturel britannique, reconnu comme l’une des figures centrales du mouvement des Cultural Studies. Ses travaux ont contribué à définir une nouvelle manière de comprendre la culture, notamment à travers le prisme des médias, des représentations et des rapports de pouvoir.
    • Contexte historique et intellectuel : Dans les années 1970, Hall s’inscrit dans une tradition d’études critiques des médias, influencées par les travaux de l’École de Francfort, tout en intégrant des perspectives marxistes, féministes et post-coloniales. Il cherche à comprendre comment les messages des médias sont produits, reçus, et interprétés dans une société marquée par des rapports de pouvoir.
  2. Théorie de l’Encodage/Décodage
    • Principes généraux : Stuart Hall introduit la théorie de l’encodage/décodage dans son essai “Encoding and Decoding in the Television Discourse” (1973). Cette théorie met en lumière le processus complexe par lequel les messages médiatiques sont produits, transmis et reçus par différents publics.
      • Encodage : La production des messages dans les médias, c’est-à-dire la manière dont les producteurs (journalistes, réalisateurs, publicitaires, etc.) “encodent” leurs valeurs, significations et idéologies dans les contenus qu’ils créent.
      • Décodage : Le processus par lequel les spectateurs interprètent ces messages. Hall soutient qu’il n’existe pas une relation directe et univoque entre ce que les producteurs souhaitent communiquer et ce que les récepteurs comprennent.
    • Les relations entre producteur et récepteur : Hall insiste sur l’importance du conflit dans la relation entre le producteur d’un message et son récepteur. Le sens du message n’est pas “transmis” de manière neutre ; il y a toujours un écart entre l’intention de l’encodeur (le producteur) et la réception du message par le décodeur (le spectateur).

Hall définit trois principales manières dont un message médiatique peut être décodé par les spectateurs, chacune représentant une position sociale ou idéologique différente.

  • Décodage dominant (ou hégémonique) :
    • Description : Le spectateur interprète le message médiatique selon le code et les valeurs dominantes véhiculées par le producteur. Cette lecture correspond à la manière dont le message a été encodé, il n’y a donc pas d’écart significatif entre le sens prévu par le producteur et la signification que le spectateur en retire.
    • Exemple : Un programme télévisé qui présente un message sur les normes de beauté, et un spectateur qui accepte cette vision sans critique, acceptant les normes sociales comme étant naturelles ou légitimes.
    • Caractéristiques : Ce type de décodage soutient les valeurs dominantes, généralement celles de la classe sociale et des institutions en pouvoir (comme l’État, les médias ou les entreprises).
  • Décodage oppositionnel :
    • Description : Le spectateur interprète le message médiatique en partant d’un cadre de référence opposé aux valeurs dominantes. Il rejette ou conteste les significations dominantes qui lui sont proposées.
    • Exemple : Un spectateur qui regarde une publicité pour un produit de beauté et la critique en dénonçant les stéréotypes véhiculés sur l’apparence physique et les attentes sociales.
    • Caractéristiques : Ce décodage marque une forme de résistance, où le spectateur interprète activement le message en fonction de ses propres valeurs ou d’une idéologie alternative, souvent en conflit avec le message dominant.
  • Décodage négocié :
    • Description : Le spectateur adopte une position hybride, où il accepte certains aspects du message tout en en rejetant d’autres. Il n’accepte pas le message dans son ensemble, mais il fait une lecture plus nuancée qui combine éléments d’adhésion et d’opposition.
    • Exemple : Un spectateur peut regarder un programme de téléréalité et accepter le divertissement offert, tout en étant critique envers la manière dont les stéréotypes sont renforcés.
    • Caractéristiques : Ce type de décodage est le plus courant dans les sociétés contemporaines, où les individus sont souvent influencés par plusieurs discours et où les significations sont négociées en fonction des expériences personnelles.
  1. Le Rôle des Conflits dans la Production et la Réception
    • Conflit culturel et social : Selon Hall, la production et la réception des messages médiatiques sont marquées par des conflits culturels. Les producteurs cherchent à encadrer et à orienter l’interprétation des messages selon leurs propres valeurs, tandis que les récepteurs, influencés par leur propre contexte social et leurs propres expériences, peuvent résister ou négocier ces significations.
    • Hégémonie et contre-hégémonie : Hall fait un lien direct entre ces processus de décodage et les théories de l’hégémonie (Antonio Gramsci). Il souligne que la lecture hégémonique des médias contribue à maintenir l’ordre social dominant, mais que des formes de contre-hégémonie émergent à travers les lectures oppositionnelles et négociées.
  2. Les Sous-Cultures et la Diversité des Lectures
    • Sous-cultures et communautés marginalisées : Hall soutient que les sous-cultures et les communautés marginalisées jouent un rôle crucial dans l’interprétation des messages médiatiques. Ces groupes peuvent avoir des codes et des systèmes de valeurs distincts de ceux de la culture dominante, ce qui leur permet de décoder les messages médiatiques d’une manière différente, souvent en opposition avec la norme.
    • Pluralité des lectures : L’un des points essentiels de la théorie de l’encodage/décodage est que la réception des messages médiatiques est ouverte et multiple. Il n’y a pas de réponse univoque ou de lecture “correcte” des messages. La signification dépend largement des contextes sociaux et individuels des récepteurs.
  3. Conclusion : Une Approche Critique et Dynamique
    • Vision réversible de la domination médiatique : Hall ne voit pas la lecture hégémonique comme une forme de domination absolue et inaltérable. Bien que les médias dominants jouent un rôle dans l’imposition de certaines significations, il existe toujours des possibilités de résistance, de déviation et de négociation des messages.
    • Pertinence de la théorie aujourd’hui : La théorie de l’encodage/décodage reste d’une grande pertinence dans l’analyse des médias contemporains, en particulier avec la diversité des plateformes médiatiques (réseaux sociaux, télévision, internet) qui permettent à chaque individu ou groupe de négocier les significations des messages à leur manière.

En résumé, la théorie de l’encodage/décodage de Stuart Hall propose une analyse dynamique et conflictualiste des rapports entre producteurs et récepteurs des messages médiatiques, montrant que la réception des contenus médiatiques est toujours une interprétation active, marquée par les différences sociales, culturelles et idéologiques des individus.

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Literacy (Hoggart)

A

Fiche Développée sur la Notion de “Literacy” de Richard Hoggart

  1. Contexte : Richard Hoggart et la Culture Populaire
    • Origines et Parcours de Richard Hoggart : Richard Hoggart est un sociologue britannique, principalement connu pour son ouvrage “La culture du pauvre” (The Uses of Literacy, 1957), dans lequel il analyse les pratiques culturelles des classes populaires. Issu d’un milieu ouvrier, Hoggart a connu lui-même un parcours scolaire difficile, ce qui lui permet d’approcher la culture des classes populaires avec une perspective personnelle et intime.
    • Contexte Historique : Dans les années 20-30, Hoggart observe la vie des familles ouvrières dans la banlieue de Leeds (nord de l’Angleterre), une époque marquée par la Grande Dépression et les transformations sociales liées à l’industrialisation.
    • Objectifs de l’ouvrage : L’ouvrage vise à déconstruire les stéréotypes élitistes et bourgeois qui considèrent la culture des classes populaires comme triviale ou dénuée de valeur. Hoggart cherche à révéler la richesse et la diversité de la culture populaire tout en critiquant les présupposés des classes dominantes sur les habitudes culturelles des plus modestes.
  2. La Critique de la Culture Populaire
    • Approche humaniste : Hoggart n’adopte pas une approche purement politisée ou dénonciatrice, mais s’inscrit dans une démarche humaniste. Il cherche à comprendre et à valoriser les pratiques culturelles des classes populaires sans les réduire à de simples objets de critique sociale.
    • Focus sur la vie domestique : L’auteur privilégie l’étude des pratiques culturelles domestiques (lecture, musique, télévision) plutôt que celles liées directement au travail, ce qui marque une différence importante avec d’autres analyses sociologiques de l’époque qui se concentraient davantage sur les conditions de travail des ouvriers.
    • Pratiques culturelles des classes populaires : Il s’intéresse à la manière dont les individus des classes populaires consomment les produits culturels médiatisés, soulignant que leur rapport à la culture est complexe et actif, et ne doit pas être perçu comme une simple forme de passivité.
  3. La Notion de Literacy
    • Définition de “Literacy” : Dans son analyse, Hoggart introduit la notion de “literacy”, qui va au-delà du simple fait de savoir lire et écrire. Le “literacy” fait référence à un ensemble de compétences culturelles et cognitives liées à la manière dont les individus utilisent l’écrit et l’information dans leur vie quotidienne.
      • Impact sur la consommation des médias : Le niveau de “literacy” (comprenant des compétences de lecture, de compréhension et de filtrage des informations) influence directement la manière dont les individus consomment les contenus médiatiques. Hoggart montre qu’il existe des capacités particulières dans les milieux populaires qui modèlent leur posture d’écoute et de réception des messages médiatiques.
  4. La Consommation Active des Médias dans les Milieux Populaires
    • Consommation non passive : Contrairement à l’idée reçue selon laquelle les classes populaires sont passives et manipulables par les médias de masse, Hoggart montre que la consommation des produits médiatiques dans ces milieux est active et complexe.
      • Attention oblique : Les classes populaires développent ce que Hoggart appelle une “attention oblique” – une forme de distance critique face aux médias. Cette posture consiste à écouter ou regarder les programmes médiatiques tout en restant détaché et en filtrant les messages de manière sélective. Les individus ne sont pas nécessairement influencés de manière directe par ce qui est diffusé, mais leur posture vis-à-vis des médias inclut des stratégies de gestion de l’information, telles que l’ironie ou l’inattention.
      • Critique implicite et ironie : Hoggart note que, dans les milieux populaires, il existe des formes d’ironie et de méfiance vis-à-vis des médias. Les individus ne croient pas aveuglément en ce qu’ils voient ou entendent à la télévision ou dans la presse. Cette ironie, souvent sous-jacente, permet aux individus de développer une forme de critique implicite des représentations médiatiques.
  5. L’Influence de la Culture de Masse sur les Classes Populaires
    • Standardisation et homogénéisation : Hoggart critique également le rôle des médias dans l’uniformisation des goûts et des comportements, soulignant que l’industrie culturelle a tendance à produire des contenus qui visent à être consommés de manière uniforme par un large public.
      • Toutefois, il ne réduit pas cette influence à un processus purement négatif. Plutôt que de considérer la culture populaire comme une simple imitation de la culture bourgeoise, il montre comment les individus des classes populaires font preuve d’une capacité de filtrer et de résister à la massification de la culture.
  6. Critique des Idées Bourgeoises sur la Culture Populaire
    • Précautions sur l’effet de classe : Hoggart se montre prudent vis-à-vis des analyses qui réduisent la culture populaire à un simple produit de l’effet de classe. Il refuse de considérer les classes populaires comme de simples récepteurs passifs des messages culturels. Au contraire, il montre que ces classes développent des stratégies de lecture et d’interprétation des médias qui leur permettent de maintenir leur autonomie culturelle, malgré l’omniprésence des médias de masse.
    • Leurs stratégies de résistance : La consommation des médias dans les milieux populaires est marquée par des stratégies de “consommation nonchalente”, une manière de consommer les contenus culturels avec une certaine distance critique, plutôt que d’en être totalement influencé.
  7. Conclusion : Une Vision Nuancée de la Culture Populaire
    • Réflexion sur l’autonomie culturelle : Hoggart propose une vision nuancée et respectueuse des pratiques culturelles des classes populaires. Il refuse de les considérer comme un simple produit de la domination médiatique ou comme un groupe culturel dénué de valeur. Au contraire, il met en lumière l’autonomie et la créativité des individus, même dans un contexte de massification culturelle.
    • Héritage de la pensée de Hoggart : Sa réflexion sur le “literacy” et la manière dont les classes populaires consomment les médias a marqué une avancée dans les études culturelles et sociologiques, en mettant l’accent sur la complexité des rapports sociaux et culturels. Il a posé les bases d’une analyse plus profonde et plus respectueuse de la culture populaire, qui a influencé de nombreux chercheurs par la suite.
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Q

Théories de la réception

A

Fiche Développée sur les Théories de la Réception : David Morley, Ien Ang, Katz & Liebes, et Josiane Jouet

  1. Contexte et Développement des Théories de la Réception
    • Origines et enjeux : Les théories de la réception sont nées en réponse aux théories des effets des médias qui privilégiaient une vision déterministe de l’influence des médias sur les spectateurs. Au contraire, les théories de la réception insistent sur l’interprétation active des contenus médiatiques par les récepteurs. Elles cherchent à comprendre comment les individus, en fonction de leurs contextes sociaux et culturels, interprètent les messages médiatiques de manière différente.
    • Approche centrée sur l’acte de réception : Ces théories mettent l’accent sur l’acte de réception et d’interprétation des messages médiatiques, en soulignant la variabilité des interprétations en fonction des expériences sociales, culturelles et personnelles des spectateurs.
  2. David Morley : Complexification du Modèle de Stuart Hall
    • Critique du modèle de Hall : Dans Television Audiences and Cultural Studies, David Morley propose de complexifier le modèle de Stuart Hall sur l’encodage et le décodage des messages médiatiques. Morley considère que la réception des messages ne peut pas se limiter aux seuls facteurs de classe sociale, mais qu’il faut également prendre en compte le cadre domestique de la perception.
    • Poids du cadre domestique : Morley met en avant le rôle de la famille et des relations intra-familiales dans la manière dont les individus perçoivent et interprètent les messages médiatiques. Par exemple, il s’intéresse à la place de la femme dans la famille et à son rapport à la télévision.
    • Rapport négocié à la culture populaire : Morley propose une vision plus nuancée de la réception des médias, où la culture populaire n’est pas simplement subie. Bien que les milieux dominants aient un certain pouvoir d’influence, les récepteurs ne sont pas passifs et peuvent négocier activement les significations des contenus médiatiques.
  3. Ien Ang : La Reception de Dallas et la Diversité des Interprétations
    • Etude sur Dallas : Ien Ang, dans Watching Dallas, s’intéresse à la manière dont les spectatrices interprètent la série télévisée Dallas. Elle mène une enquête en demandant à des téléspectatrices de lui expliquer pourquoi elles aiment ou détestent la série, en recueillant leurs lettres et analyses.
    • Interprétations multiples : Son étude montre qu’il n’y a pas une seule manière de recevoir l’idéologie véhiculée par la série. Elle déconstruit l’idée d’une réception homogène et met en lumière la diversité des lectures possibles d’un même message. Certaines femmes, par exemple, peuvent apprécier la série tout en ayant une lecture critique de l’idéologie féminine qui y est propagée.
    • Auditoire actif et distancié : L’enquête d’Ien Ang invalide la notion d’auditoire passif. Elle montre que les spectateurs, même s’ils sont influencés par les messages médiatiques, les reçoivent activement et souvent de manière distanciée, parfois avec une forme d’ironie ou de critique.
  4. Katz & Liebes : Reception et Contextes Sociaux Diversifiés
    • Etude de Dallas en Israël : Katz et Liebes poursuivent les travaux d’Ien Ang en étudiant la réception de Dallas dans un contexte culturel différent, en Israël. Leur étude, The Export of Meaning, explore comment différents groupes sociaux, tels que les Arabes israéliens, les immigrants russes et les habitants de kibboutz, interprètent la série.
    • Communautés interprétatives : Les résultats montrent qu’il n’existe pas une seule manière de lire Dallas. Par exemple, les Israéliens d’origine russe y voient une critique du capitalisme américain, tandis que les Arabes israéliens s’intéressent principalement aux dynamiques familiales de la série. Ainsi, Katz et Liebes soulignent la notion de « communautés interprétatives », c’est-à-dire que les groupes sociaux, en fonction de leur contexte historique et culturel, développent des lectures spécifiques des contenus médiatiques.
    • Limites de l’étude : Bien que pertinente, cette enquête est critiquée pour ne pas suffisamment prendre en compte le contexte socio-culturel d’interprétation des différents groupes. Les différences de réception sont aussi influencées par des rapports de pouvoir, des inégalités socio-économiques et des contextes politiques.
  5. Le Passage du Paradigme des Effets au Paradigme des Usages
    • Passage d’un paradigme de l’effet à un paradigme de l’usage : Cette évolution théorique se traduit par un déplacement de l’intérêt des effets des médias (comment les médias influencent les individus) vers les usages des médias (comment les individus consomment et interprètent les médias). Dans ce cadre, les récepteurs sont vus comme des “co-producteurs actifs” des significations des contenus médiatiques.
    • Appropriation des médias : L’usage des médias n’est pas passif ; il s’agit d’un processus d’appropriation actif où les spectateurs sélectionnent, filtrent, et réinterprètent les contenus en fonction de leurs propres valeurs, croyances et besoins. Ce processus d’appropriation est influencé par des facteurs sociaux, culturels et individuels.
  6. Josiane Jouet : L’Appropriation et la Critique du Déterminisme Technologique
    • La notion d’appropriation : Dans son article Retour critique sur la sociologie des usages, Josiane Jouet s’intéresse à la manière dont les individus approprièrent les technologies et les médias. Elle reprend la notion d’appropriation de Michel de Certeau, qui soutient que la consommation n’est pas un simple acte passif, mais un acte actif de “rendre le contenu semblable à ce que l’on est”.
    • La relation conflictuelle entre producteurs et usagers : De Certeau distingue entre producteurs qui contrôlent l’accès et les consommateurs qui agissent comme des “braconniers”, sélectionnant et réinterprétant les significations. Ce processus de négociation souligne la tension entre les producteurs qui cherchent à orienter la consommation des médias et les consommateurs qui s’approprient ces médias selon leurs propres besoins.
    • Limites du concept d’autonomie des usagers : Tout en soulignant l’autonomie des consommateurs, cette vision critique du déterminisme technologique peut parfois surestimer l’indépendance des récepteurs par rapport aux structures médiatiques qui influencent encore fortement leurs pratiques et leurs perceptions.
  7. Exemple des Fake News et Pratiques Informationnelles
    • Pratiques informationnelles des jeunes en ligne : Dans ses travaux, Julien Boyadjian analyse les pratiques informationnelles des jeunes, particulièrement sur les réseaux sociaux. Il critique l’idée reçue selon laquelle les jeunes seraient les plus exposés aux fake news, suggérant que la consommation d’informations, même erronées, varie fortement en fonction des profils sociaux.
    • Fake news sur Facebook : Des études, comme celle de Grinberg et al. sur les fake news lors de l’élection présidentielle américaine de 2016, montrent que les utilisateurs de Facebook les plus susceptibles de consommer des informations erronées sont souvent des individus âgés, politisés et proches du camp républicain. Cela remet en question l’idée d’une consommation uniforme des médias et des fake news, en soulignant l’importance des profils sociaux et des communautés interprétatives.
  8. Conclusion : Un Acteur Social Actif dans la Réception des Médias
    • Une réception complexe et différenciée : Les théories de la réception, à travers les travaux de Morley, Ang, Katz & Liebes et Jouet, montrent que les récepteurs des médias ne sont pas passifs. Leur interprétation des messages médiatiques dépend de nombreux facteurs sociaux, culturels et personnels, ce qui donne lieu à une diversité d’interprétations et à des relations actives et parfois conflictuelles avec les contenus médiatiques. Ces théories ont permis de comprendre que les récepteurs sont des co-créateurs de sens, et non de simples récepteurs des messages médiatiques.
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Political Junkies (Bond Potter)

A

Le terme “political junkies” désigne des individus profondément engagés dans la politique, souvent au point de développer une dépendance à l’égard des informations politiques. Dans son ouvrage Political Junkies: From Talk Radio to Twitter, How Alternative Media Hooked Us on Politics and Broke Our Democracy, l’historienne Claire Bond Potter explore l’évolution des médias politiques alternatifs et leur impact sur l’engagement politique des citoyens américains.

Résumé de l’ouvrage :

Dans Political Junkies, Claire Bond Potter retrace l’histoire des médias politiques alternatifs aux États-Unis, depuis les bulletins d’information indépendants des années 1950 jusqu’aux plateformes numériques contemporaines. Elle examine comment ces médias ont contribué à rendre la politique plus populaire tout en la rendant également plus partisane. L’auteure souligne que, bien que l’engagement politique n’ait jamais été aussi élevé, la confiance dans les institutions politiques est en déclin, attribuant en partie ce phénomène à l’évolution des médias alternatifs.

Réception critique :

L’ouvrage a été salué pour sa capacité à contextualiser les dynamiques politiques actuelles en les situant dans une histoire plus longue des médias alternatifs. Les critiques apprécient la manière dont Potter met en lumière les racines historiques des dysfonctionnements politiques contemporains, en particulier en ce qui concerne la polarisation et la méfiance envers les institutions démocratiques.

À propos de l’auteure :

Claire Bond Potter est professeure d’histoire à The New School à New York. Elle est également co-rédactrice en chef du journal Public Seminar et a contribué à divers médias tels que The New York Times, The Washington Post et The Guardian. En plus de son travail académique, elle écrit la newsletter Political Junkie, qui couvre la politique, la culture, les médias et l’éducation supérieure.

Pour ceux qui souhaitent approfondir la compréhension de l’évolution des médias politiques et de leur influence sur l’engagement civique, Political Junkies offre une analyse détaillée et historique de ces dynamiques.

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