INSUFFISANCE RESPIRATOIRE (Notes) Flashcards
L’acte de respirer est généralement inconscient mais repose néanmoins sur la coordination de plusieurs systèmes hautement intégrés.
Nommez les (3)
- les centres nerveux centraux de la respiration qui permettent la rythmicité
- l’appareil respiratoire effecteur, qui inclut le système nerveux efférent, la cage thoracique, les muscles respiratoires, les voies aériennes, le parenchyme pulmonaire et sa vascularisation qui permettent le flot aérien et la mise en contact de l’atmosphère avec le sang veineux
- la membrane alvéolaire qui réalise l’échange gazeux
L’insuffisance respiratoire est une cause de dyspnée sévère originant du système respiratoire. L’on distinguera à fins physiopathologiques : (4)
- obstruction des voies aériennes supérieures
- insuffisance respiratoire hypoxémique
- insuffisance respiratoire hypercapnique
- insuffisance respiratoire mixte
Afin de réaliser une insuffisance respiratoire, l’obstruction doit être haut située ou bas située? Expliquez. (2)
- haut située, au sein de la sphère ORL après le carrefour naso-buccal ( pharynx, larynx, glotte ) ou de la trachée.
- En l’absence d’autres pathologies concomitantes, l’obstruction distale à la carène n’amènera pas d’insuffisance respiratoire clinique, le poumon contralatéral étant considéré suffisant à assumer seul les fonctions oxygénatives et ventilatoires.
L’obstruction des voies aériennes supérieures peut être le résultat de quoi? (2)
- une lésion endoluminale ( corps étranger, tumeur, fermeture des cordes vocales )
- par compression extrinsèque des structures ( goître, thymome, syndrome compartimental secondaire à une brûlure cervicale ).
Expliquez les conséquences d’une obstruction SUBITE et COMPLÈTE des voies aériennes supérieures (6)
- un tableau clinique dramatique composé de
- panique
- agitation
- efforts respiratoires inefficaces
- cyanose
- perte de conscience
- convulsions.
- Ces symptômes sont la résultante de l’activation adrénergique associé avec la perception d’apnée et des insuffisances respiratoires hypoxémique et hypercapnique qu’elle engendre.
- En apnée, la pCO2 s’élève de 3- 5 mmHg à la minute.
- L’acidose résultante contribue à l’activation adrénergique et à la perception de mort imminente.
- L’hypoxémie s’installe plus graduellement, obéissant à la courbe de dissociation de l’hémoglobine.
- Si l’obstruction n’est pas levée, on estime que la perte de conscience et l’arrêt cardiaque surviennent en 4 minutes.
L’obstruction des voies aériennes supérieures est plus souvent :
- Complète
- Incomplète
Expliquez.
- L’obstruction n’est que rarement complète et immédiate.
- Le plus souvent elle s’installe progressivement et occasionne une symptomatologie faite de dyspnée d’effort, de respiration bruyante ( que l’on appelle stridor si inspiratoire ) et d’inconfort en position déclive.
- Les autres symptômes sont dépendants de la pathologie sous-jacente et leur discussion dépasse le cadre de ce texte.
On distinguera 3 situations obstructives hautes qui peuvent parfois cohabiter en clinique. Nommez les.
- obstruction variable intra-thoracique
- obstruction variable extra-thoracique
- obstruction fixe
Les obstructions variables des voies aériennes supérieures sont le résultats de quoi?
lésions dynamiques qui engendrent une obstruction partielle dépendante de la phase du cycle ventilatoire.
Décrire : Obstruction variable intra-thoracique
- En inspiration : les structures intra- thoraciques (situées au-dessus de la fourchette sternale) se retrouvent distendue , sous l’effet de la pression pleurale qui se négative. –> L’obstruction est donc réduite.
- En expiration : les voies aériennes intra-thoraciques voient leurs lumières se réduire à l’approche de pression intra-pleurale nulles.
Décrire : Obstruction variable extra-thoracique (3)
- Situées au-dessus de la fourchette sternale, ne sont pas soumises aux pressions pleurales.
- En inspiration, elles sont aspirées par le flot inspiratoire et l’obstruction s’accroît.
- En expiration, le flot expiratoire repousse l’obstruction et dilate les voies aériennes, réduisant l’effet de l’obstruction sur les débits expiratoires.
Vrai ou Faux
Tous les types d’obstructions des voies aériennes supérieures sont dépendentes du cycle ventillatoire
Faux
Les obstructions fixes sont indépendantes du cycle ventilatoire.
Caractériser le diagnostique des obstructions voies aériennes supérieures (4)
- Le diagnostic de ces obstructions est souvent difficile et retardé.
- Elles sont souvent assimilées à l’asthme, la MPOC ou l’hyperventilation.
- Souvent invisibles à la radiographie pulmonaire, ce qui retarde d’autant leur reconnaissance.
- Pourtant, l’examen des tracés de spirométrie permet de suspecter la présence d’une de ces pathologies. L’on y recourt trop rarement et l’on s’attarde souvent plus aux résultats numériques qu’aux tracés eux-mêmes.
Tracez les 4 tracés débit-volume classiques
- Normale
- Obstruction fixe
- Obstruction extra-thoracique variable
- Obstruction intra-thoracique variable
Par convention, le débit est représenté sur l’ordonnée, le volume sur l’abscisse. L’expiration se fait en débit positif et s’amorce à la gauche du graphe. L’inspiration se fait à débit négatif et débute à l’extrémité droite du graphe.
Si l’obstruction résulte de l’aspiration d’un corps étranger, comment traiter? (2)
- on peut d’abord s’assurer que celui-ci n’est pas atteignable par une exploration rapide de la bouche.
- Habituellement, celle-ci est peu fructueuse et associé à des risques de vomissements ou de réaction vagale.
- À défaut de pouvoir retirer le corps étranger manuellement, une tentative de libération pneumatique doit être tentée par une des variations de la technique de Heimlich,
- Controversée, cette manœuvre représente souvent la dernière chance d’un patient en- dehors du milieu hospitalier.
Comment lever une obstruction des voies aériennes à l’hôpital? (1)
une crycotomie peut être tentée.
Décrire : Crycotomie (5)
- En pratiquant une ouverture dans la membrane crycothyroïdienne, l’opérateur peut rétablir un flot aérien entre la trachée supérieure et l’espace alvéolaire, permettant une ventilation de secours.
- La technique n’est utile que si l’obstruction se situe au-dessus de la membrane crycothyroïdienne, toute obstruction plus distale ne pouvant être ainsi levée.
- À la rigueur, une approche percutanée au moyen d’un crayon bille à cartouche peut être utilisée.
- La technique n’est pas nécessairement difficile mais elle demande un minimum de repère anatomique et doit prendre en compte le très abondant apport sanguin de cette région du cou.
- Le trait entre héroïsme et témérité est parfois difficile à tracer.
Définir : hypoxémie
abaissement du contenu en oxygène du sang, généralement défini comme une PaO2 inférieure à 60 mmHg.
Définir : hypoxie
déficit oxygénatif au niveau tissulaire se traduisant par une dysfonction cellulaire et le passage en anaérobie.
L’hypoxémie est le résultat de l’un ou plusieurs des 4 mécanismes suivants :
- la réduction de la PAO2
- l’hypoventilation alvéolaire
- le shunt
- les anomalies ventilation/perfusion
Vrai ou Faux
L’hypoxie peut être la conséquence de l’hypoxémie.
Vrai
L’hypoxie peut se produire ne présence d’une PaO2 normale. Expliquez. (2)
- car, en plus d’être correctement oxygéné, le sang doit atteindre les tissus. c
- Ce concept est illustré par l’équation de Fick
Décrire : Équation de Fick simplifiée
La PaO2 est conditionnée par l’équation des gaz alvéolaires.
Nommez la.
Chez le sujet sain, le gradient entre la PAO2 et la PaO2 est estimé à combien? C’est le reflet de quoi?
10 mmHg
- reflet de la limitation diffusionnelle au niveau de la membrane alvéolo-capillaire et de la présence d’un shunt physiologique dont nous reparlons plus loin.
- Les maladies pulmonaires affecteront ce gradient à la hausse.
Le gradient PACO2 - PaCO2 est considéré nul. Pourquoi? (1)
La membrane alvéolo-capillaire étant beaucoup plus efficace à diffuser le CO2
La PaCO2 se mesurant aisément au moyen de quoi?
du gaz artériel, cette assomption facilite grandement la résolution de l’équation des gaz alvéolaires.
Dans les faits, la réduction de la PAO2 est rare et résulte de 3 mécanismes indépendants. Nommez les.
- réduction de la FiO2
- réduction de la Patm
- augmentation de la PACO2
En pratique, la FiO2 de l’atmosphère terrestre fluctue comment?
très peu là où l’homme s’aventure.
Les avions modernes sont pressurisés afin de reproduire une altitude en cabine variant de 2000 à 2500 m. Pourquoi? (6)
- La réduction de la Patm est une cause plus fréquente d’hypoxémie.
- Autrefois elle n’affectait que les populations des hautes montagnes et les alpinistes.
- Avec le développement des voyages aériens, 2 000 000 de personnes sont exposées chaque jour à une dépressurisation volontaire.
- Les avions modernes sont pressurisés afin de reproduire une altitude en cabine variant de 2000 à 2500 m, soit une Patm de 530 à 570 mmHg.
- Ceci a peu d’importance pour la majorité des gens.
- Cependant, pour des patients porteurs de maladies déjà hypoxémiantes, la réduction de la Patm peut contre-indiquer le voyage ou forcer la location d’une source d’oxygène supplémentaire qualifiée pour le vol, ce qui s’avère complexe et onéreux.
C’est quoi les précocitions à prendre, par rapport aux système pulmonaire) pour les plongeurs? (3)
- Se méfier de ces dépressurisations subites. L’azote accumulé dans leurs tissus en profondeur peut être relargué de façon subite et causé un accident de dépressurisation fatal.
- Il n’est pas recommandé de voler moins de 12 heures après la dernière plongée si elle était récréative ( moins de 140 m )
- Un délai d’au moins 18 heures si l’on a du faire des paliers de décompression ( plongée professionnelle ).
La PACO2 peut être augmentée comment? Expliquez (4)
- peut être augmentée en raison de maladies neuromusculaires ou obstructives.
- L’espace occupé dans l’alvéole par le CO2 réduit celui disponible pour l’O2. Il en résulte une réduction de la PAO2 maximale possible.
- Le facteur 0,8 de l’équation des gaz alvéolaire corrige la différence de volume entre les molécules des deux gaz.
- À l’opposé, un des premiers mécanismes de compensation de l’hypoxémie est l’augmentation de la ventilation alvéolaire. La réduction de la PACO2 permet de loger plus d’O2 dans l’alvéole et augmente la PAO2.
C’est quoi l’influence du PH2O sur PAO2 ? (1)
En pratique la PH2O ne fluctue pas assez, essentiellement en fonction de la température du mélange gazeux, pour affecter la PAO2.
C’est quoi les conséquence de la réduction de la ventilation ou l’augmentation de l’espace mort ? (3)
- augmente en directe proportionnalité la PACO2.
- Le résultat est à la fois une insuffisance respiratoire hypercapnique et, tel que décrit par l’équation des gaz alvéolaires, celle-ci entraine une réduction de la PAO2.
- La résultante est une insuffisance respiratoire dite mixte.
Décrire : Le shunt (3)
- le passage de sang directement du retour veineux droit à la circulation systémique.
- Il en résulte une dilution du sang oxygéné par du sang veineux.
- L’effet, en raison des équations de contenus et de la courbe de dissociation de l’hémoglobine, est beaucoup plus important sur le transport de l’oxygène que sur celui du dioxyde de carbone.
Le shunt, pour affecter l’oxygénation tissulaire doit être comment?
Important
Une communication veino-artérielle au sein d’organes (non-cardiaque et non-pulmonaire) résultera en quoi?
un passage de sang du circuit pressurisé ( artériel ) vers les vaisseaux de capacitance ( veineux ), entrainant une hausse du débit cardiaque et un remodelage vasculaire mais pas de désaturation.
Décrire : Shunt intracardiaque
- Les causes
- Influence sur l’hypoxémie
- Qu’est-ce qui confirme le dx
- met en communication les cavités droite et gauche, au niveau auriculaire ou ventriculaire.
- Des malformations congénitales peuvent réaliser un shunt par des voies embryologiques aberrantes ou par augmentation du débit et remodelage au sein de l’artère pulmonaire (syndrome d’Eisenmenger) mais elles ne seront pas traitées ici.
- Pour que le sang veineux passe aux cavités gauches pressurisées, il faut qu’un certain degré d’hypertension pulmonaire crée un gradient droit-gauche suffisante pour ouvrir un foramen ovale ou renversé le flot d’une communication inter-auriculaire ou inter-ventriculaire existante.
- Il s’agit de conditions rares, essentiellement des pathologies pulmonaires fibrosantes ou hypertensives avancées, aigues ou chroniques.
- Le shunt vient ici approfondir une hypoxémie déjà établie par la maladie de base.
- La suspicion clinique est confirmée par échographie cardiaque ou résonnance magnétique.
Un shunt intrapulmonaire est le résultat de quoi?
la dissociation complète d’une portion importante de la circulation pulmonaire de son lit alvéolaire.
Décrire : Shunt physiologique (2)
- Un certain degré de shunt intra-pulmonaire existe, avec le retour veineux des veines bronchiques et des veines coronariennes qui se drainent en partie dans le ventricule gauche et les veines pulmonaires.
- C’est ce que l’on appelle le shunt physiologique, et ce qui explique en partie le gradient PAO2-PaO2.
Nommez les causes de shunt intrapulmonaire (3)
- Sa principale incarnation est la malformation artério-veineuse pulmonaire.
- Celle-ci peut être isolée, idiopathique ou résultante d’un trauma ou d’une infection, se présentant comme une hypoxémie associée à une anomalie radiologique qui peut prendre l’aspect d’un nodule ou d’une masse.
- Elle peut également être associée à d’autres anomalies vasculaires au sein di syndrome de Osler-Rendu-Weber, une condition autosomale dominante qui entraîne des malformations artério-veineuses notamment au niveau du poumon (50%), du cerveau (30%) et du foie (10%).
Qu’est-ce qui confirme le dx de shunt intrapulmonaire?
La tomodensitométrie infusée montre les vaisseaux afférents et efférents, ce qui confirme le diagnostique.
C’est quoi les conséquences des shunts sur le système respiratoire? (2)
- Les différentes formes de shunt sont rarement suffisants à entraîner une insuffisance respiratoire par eux-mêmes.
- Ils sont cependant une source d’embolisation artérielle potentielle puisque le poumon ne peut exercer son effet de rétention dans sa circulation des embols formés dans le réseau veineux. Le risque emboligène est le plus souvent la motivation justifiant le recours à une intervention correctrice.