Feu d'habitation Flashcards
CARACTERISTIQUES
présence de gaz et d’électricité
propagation horizontale possible vers :
les autres cellules de l’appartement
les appartements voisins, les couloirs et les escaliers lorsque la porte de l’appartement en cause est restée ouverte ou n’a pas résisté
propagation verticale possible vers les étages par les escaliers, gaines, courettes, façades, balcons
dans les immeubles anciens, les appartements ouvrent généralement directement sur l’escalier. Celui-ci sert alors de voie pour le passage des gaz chauds et des fumées, qui s’élèvent vers les étages supérieurs et s’y accumulent
pour les personnes :
risque de ne pas pouvoir évacuer l’appartement
tentation de se réfugier sur les toits, balcons et corniches, voire de se jeter dans le vide
Il est donc nécessaire de rechercher toutes ces informations lors des premières reconnaissances, en gardant à l’esprit le risque permanent de l’accident thermique pour les intervenants.
LE FEU INTÉRESSE UN LOCAL DE PETIT VOLUME
Il s’agit de locaux exigus ne comportant qu’une seule pièce (chambre de bonne, débarras, etc.) et ne disposant que d’un seul accès, pourvus ou non d’une ouverture sur l’extérieur (fenêtre, lucarne, etc.).
On les trouve généralement aux niveaux supérieurs des immeubles d’habitation traditionnels. Ils sont
desservis par un ou plusieurs escaliers de service. Les cheminements sont souvent étroits, complexes et de
grande longueur. Un même niveau peut comporter un grand nombre de locaux de ce type.
1) Les occupants
Ce sont le plus souvent des étudiants, des personnels de service ou des personnes de condition modeste,
parfois non francophones. En cas d’incendie, leurs possibilités d’évacuation sont restreintes et il n’est pas
rare que ces personnes se réfugient sur les toits et/ou se jettent dans le vide.
2) Les installations techniques
Elles y sont souvent vétustes, ce qui explique la présence de systèmes précaires en matière d’éclairage et de chauffage (prises multiples, bouteilles de gaz, appareils de chauffage mobiles, etc.).
Le potentiel calorifique dans ces locaux est souvent disproportionné compte tenu du volume, car les
locataires y vivent parfois à plusieurs dans un espace restreint.
L’occurrence d’apparition d’un phénomène thermique, puis d’une propagation du feu à l’ensemble du
niveau, voire aux combles ou à la toiture, y est forte, même lorsque le potentiel calorifique y est limité.
Les reconnaissances et l’attaque sont très rapidement rendues difficiles en raison de l’envahissement des
circulations par les fumées et de l’augmentation de la température.
Dès l’arrivée sur les lieux, il importe d’identifier rapidement le bon escalier (de service le plus souvent) qui mène directement au niveau sinistré.
Au cours de l’extinction, le personnel doit se montrer particulièrement vigilant. Outre le strict respect des
devoirs généraux sur intervention, il convient de :
se renseigner sur l’occupation de l’étage concerné notamment auprès du concierge, souvent présent dans
ce type d’immeuble
n’engager que le personnel strictement nécessaire à l’attaque, disposant d’un moyen hydraulique lui
permettant de délivrer au minimum un débit de 500 l/mn, en ayant préalablement reconnu l’itinéraire de
repli
ne pas stationner dans la circulation horizontale du niveau sinistré, trajectoire fortement probable d’un
phénomène thermique
rechercher rapidement les possibilités de création de sortants et mettre en oeuvre la ventilation
opérationnelle d’attaque (escaliers encloisonnés)
s’appuyer sur l’existence de plans qui pourraient renseigner sur la configuration des lieux, toujours
différente, des niveaux courants
prendre les plus grandes précautions lors de l’ouverture des portes, afin de ne pas créer des modifications aérauliques brutales
lors de la reconnaissance de locaux enfumés, refermer la porte derrière les explorateurs
Une fois l’attaque commencée et les risques de phénomènes thermiques écartés, investir rapidement tous les volumes, qui sont autant de pièges pour les occupants, sans négliger les reconnaissances en toiture, dans les courettes et dans les puits de lumière.
LE FEU SE LIMITE A UNE SEULE PIÈCE DE L’HABITATION
extinction menée par l’intérieur en utilisant le volume d’eau strictement nécessaire et après avoir neutralisé le risque d’accident thermique
investissement des locaux ou volumes adjacents
reconnaissances dans la totalité de l’immeuble
LE FEU S’EST PROPAGE A PLUSIEURS PIÈCES
Lorsqu’il menace de s’étendre à un ensemble plus vaste ou aux étages, l’attaque est menée en trois temps, de préférence par l’intérieur et dans le sens du tirage :
1/ isoler le foyer principal dans son volume initial
2/ combattre les propagations dans toutes les directions autour du volume initial
3/ compléter le dispositif à l’intérieur de l’appartement, afin de faciliter la pénétration et d’achever l’extinction
LE FEU S’EST PROPAGE A PLUSIEURS PIÈCES
Lorsqu’il menace de s’étendre à un ensemble plus vaste ou aux étages, l’attaque est menée en trois temps, de préférence par l’intérieur et dans le sens du tirage :
1/ isoler le foyer principal dans son volume initial
2/ combattre les propagations dans toutes les directions autour du volume initial
3/ compléter le dispositif à l’intérieur de l’appartement, afin de faciliter la pénétration et d’achever l’extinction
Simultanément, de manière à créer une ventilation efficace, ouvrir un exutoire de fumées ou créer un sortant
en partie haute des escaliers, tout en s’assurant de l’existence d’un entrant en partie basse de l’immeuble.
LE FEU MENACE DE SE PROPAGER VERTICALEMENT EN FAÇADE
Lorsque le feu est violent et qu’il menace de se propager aux étages supérieurs par l’extérieur avant que les moyens hydrauliques établis par les communications existantes soient efficaces, le chef de garde peut exceptionnellement faire établir une lance de plain-pied ou sur échelle (cf. feu de façade), en étroite coordination avec les équipes d’attaque engagées par l’intérieur.
Cette manœuvre vise à enrayer la propagation par l’extérieur (fenêtre, façade1, stockage sur balcon, etc.) et à refroidir les gaz chauds qui menacent les étages supérieurs. Elle doit être de courte durée et cesser dès que le feu baisse d’intensité.
En aucun cas le porte-lance ne doit diriger son jet directement dans les locaux. Ceci risque en effet d’inverser le tirage et d’occasionner de graves brûlures
au personnel d’attaque qui manœuvre à partir des
communications existantes.
CAS PARTICULIER :
Devant l’impossibilité d’ouvrir la porte d’entrée de l’appartement sinistré dans des délais raisonnables (porte blindée, etc.) et afin d’éviter que le feu ne sorte de son volume initial ou ne se propage à la totalité de
l’appartement (propagation), le temps de forcer la porte, il y a possibilité d’attaquer le feu par l’extérieur (échelle, balcon, etc.) sans investir les locaux et en respectant scrupuleusement les mesures suivantes :
établir une lance en eau en attente devant la porte d’entrée
mettre la VO en manoeuvre (surpression au niveau de la porte d’entrée)
localiser tous les sortants par lesquels le feu est susceptible de se propager (fenêtre située à l’arrière, en courette, en puits de lumière)
ne pas se trouver face à la fenêtre (effet thermique)
ne pas pénétrer à l’intérieur de l’appartement pendant l’attaque par l’extérieur
s’il y a plusieurs fenêtres, créer un ouvrant afin de permettre l’expulsion des gaz chauds
Cesser toute attaque par l’extérieur dès que la porte d’entrée est forcée (liaison radio).
LE FEU SE PROPAGE A L’ENSEMBLE DE L’IMMEUBLE
En cas d’incendie dans des immeubles comprenant plusieurs étages au-dessus du sinistre et/ou plusieurs
cages d’escaliers (ex : immeubles haussmanniens, immeubles de grande longueur, escaliers de service), des reconnaissances, menées au moyen d’échelles si nécessaire, doivent être entreprises sans délai pour :
secourir au plus tôt les personnes les plus menacées par les manifestations du sinistre (gaz chauds et
fumées)
découvrir rapidement les éventuelles victimes, au besoin en employant rapidement la caméra thermique
dans les zones enfumées, mais encore froides
Il y a lieu, dans ce cas, de visiter en priorité les appartements du dernier étage et de redescendre étage par étage jusqu’au niveau le plus bas par le cheminement le plus adéquat. Ces missions de reconnaissances sont confiées aux équipes organiques des engins-pompe sur la base d’une à deux équipes par niveau.
Les moyens du « renfort habitation » permettent d’entreprendre rapidement et simultanément :
les missions de reconnaissances
la prise en charge des victimes et des personnes impliquées
les opérations d’extinction
Il répond donc à un engagement coordonné d’équipages par l’extérieur au moyen d’échelles lorsque la cage d’escalier enfumée, embrasée ou envahie par les gaz chauds n’est plus utilisable.
Il est destiné à secourir au plus tôt les personnes les plus menacées par les manifestations du sinistre (gaz
chauds et fumées) et à découvrir rapidement les éventuelles victimes, en commençant au plus tôt par les niveaux les plus élevés, puis dès que possible au niveau du feu, et enfin en direction des niveaux inférieurs.
Le COS s’appuie sur la base d’un MEA par face et d’une à deux équipes de reconnaissance par niveau pour mener ces opérations.
L’attaque s’effectuera généralement du bas vers le haut, le COS ayant en permanence le souci d’anticiper les relèves tant d’attaque que de reconnaissance en constituant des éléments de réserve chargés de poursuivre les actions débutées. Il doit s’assurer que les équipes d’attaque mènent les reconnaissances immédiates au fur et à mesure de leur progression. La prise en charge des victimes et des personnes ainsi mises en sécurité, est également une mission propre à ce concept.
PRÉCAUTIONS
L’eau peut créer des dégâts importants. L’attaque doit donc être conduite avec le volume d’eau strictement
nécessaire. Les mesures de protection sont prises au plus tôt, y compris durant la phase active.
DÉBLAI ET DÉGARNISSAGE
Ils sont entrepris systématiquement pour éviter les reprises de feu. Pour cette raison, les rondes peuvent être plus fréquentes. Le déblai et le dégarnissage sont conduits avec précaution. De surcroît, il faut qu’ils soient minimisés au strict nécessaire dans certains cas afin :
d’éviter la détérioration des objets, dont certains sont précieux ou ont une valeur affective et irremplaçable pour leur propriétaire (photos, bibelots, livres anciens, etc.)
d’optimiser les investigations, dans les meilleures conditions, de la garde RCCI et de la Cellule
Investigation Après Incendie (CIAI) qui est composée :
du Groupe de Recherche des Causes et des Circonstances des Incendies (GRCCI)
du Laboratoire Central de la Préfecture de Police (LCPP)
de préserver les scènes soumises à une éventuelle enquête (Retex, Police Judiciaire, etc.)