exercices cours Flashcards
Restituez les principaux moments de l’évolution historique des tests en psychologie clinique et en psychopathologie depuis la fin du 19ième siècle jusqu’à notre époque. Vous citerez les auteurs de référence pour chacune des périodes, identifiées historiquement, et vous rédigerez une introduction, un développement et une conclusion.
Introduction
La création des premiers instruments du dépistage en psychologie remontent à la fin du 19ième siècle (Derogatis et Dellapietra, 1994). On distinguera les premiers tests d’évaluation des grandes fonctions en psychologie (intelligence, mémoire, perception, attention, etc.), des premiers inventaires des symptômes des troubles psychopathologiques et des premiers tests projectifs. (1 point pour la distinction des trois grands domaines de l’évaluation en psychologie, à sa création fin 19ième siècle).
Développement
Les premiers tests psychologiques – des épreuves standardisées destinées à un groupe de personnes, remontent aux travaux allemands de psychologie expérimentale de Weber, Fechner ou Wundt, étudiant les caractéristiques psychosensorielles. L’évolution consistera à développer ces mesures périphériques à des mesures plus générales. Par exemple, H. Ebbinghaus (1850-1909) utilise, lors de recherches sur la mémoire, les précurseurs des tests d’intelligence. Puis James Mc Keen Cattell (1860-1944) élabore un ensemble de 10 épreuves évaluant la mémoire et l’attention. Les premiers tests factoriels découlent véritablement des méthodes statistiques développées par Spearman (1863-1945) et Thurstone (1887-1955) concernant l’analyse des corrélations l’analyse factorielle. Ces méthodes ont joué un rôle déterminant pour valider l’hypothèse de recherche principale concernant l’intelligence : elle serait composée (selon Oléron, 1957, Reuchlin, 1964), d’une composante générale et de composantes spécifiques. (2 points pour la restitution des principaux auteurs (et les dates) des tests psychologiques concernant les caractéristiques psychosensorielles, l’attention et la mémoire.)
En France, on doit la création du premier test d’évaluation de l’intelligence à Binet et Simon en 1905, sous l’influence du Ministère français de l’Instruction Publique au sujet de l’enseignement à procurer aux enfants “en difficultés”, et de l’intérêt d’Alfred Binet (187-1911) pour le fonctionnement intellectuel des enfants dit « normaux » et « anormaux ». Binet et Simon élaborent un test ayant pour objectif de mesurer les processus mentaux « supérieurs » chez les enfants à partir de 3 ans (et jusqu’à l’âge adulte), à l’aide d’un indice de « niveau intellectuel », qui deviendra ensuite ce qu’on appelle « l’Âge Mental » (A.M.). (1 point pour avoir citer la création du test de Binet et Simon en 1905).
A peu près à la même époque, aux Etats-Unis, en 1914, le psychiatre Adolphe Meyer (1866-1950) construit la première échelle d’évaluation psychiatrique – le « Classement des Comportements » de Philips (The “Philipps Behavior Chart”). En 1918, le premier inventaire des symptômes sous la forme d’un auto-questionnaire –la “Personnal Data Sheet” est développé par R. Woodworth, afin de dépister les troubles psychopathologiques des soldats américains qui revenaient de la guerre. Puis Moor (1930) élabore une échelle d’observation psychiatrique, pour identifier expérimentalement la structure de la symptomatologie des psychoses. (1 point pour avoir citer la création des premiers inventaires de psychopathologie aux USA, entre 1914 et 1930.)
Parallèlement, en Suisse, en 1921, Hermann Rorschach, psychiatre, publie son ouvrage “Le Psychodiagnostic”, dans lequel il développe un test de tâches d’encre – le test de Rorschach – qui permet, selon lui, non plus d’étudier les grandes fonctions psychologiques mais le fonctionnement de la personnalité de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte. Rorschach travaillait sur l’imagination, la projection et la création artistique, et orientait alors ses recherches sur l’approche thérapeutique de la schizophrénie, et l’interprétation psychanalytique des peintures des patients schizophrènes. Il utilisa des tâches d’encre comme moyen d’investigation avec les patients et observa que les patients diagnostiqués schizophrènes répondaient différemment au jeu des tâches d’encre que les autres patients. Cette observation clinique fondamentale lui fit poursuivre ses recherches pour développer son test et le valider empiriquement. Le Psychodiagnostic: Test diagnostique basé sur la perception (1921), est issu de cette validation empirique. (2 points pour avoir citer la création du test de Rorschach (1921) et ses conditions empiriques.)
Quinze ans plus tard, en 1935 aux Etats-Unis, Mugan et Murray publient la première version du TAT dans leur ouvrage commun – Thematic Apperception Test. Puis en 1938, Henry Murray en utilise les résultats pour asseoir sa théorie de la personnalité dans son ouvrage “Exploration de la personnalité”, et en 1943, il publie la version définitive de son test dans son Manuel d’application. Le TAT se compose de 31 planches, des reproductions d’aquarelles ou de dessins, destinées à stimuler la production imaginaire. Les années 70 voient apparaître de nombreuses critiques concernant les tests projectifs, critiques dues à l’absence de méthodologie efficace et objective. En France, Vica Shentoub (1970-1971) s’intéresse à la situation projective du TAT, et essaye de dégager une méthodologie spécifique. C’est grâce à ses travaux et à ceux de ses collègues – L’Ecole Française du TAT – de 1955 à 1974, que la codification de la méthodologie de cotation du TAT a été construite. Shentoub et Debray élaborent une méthode de cotation, d’analyse et d’interprétation du matériel recueilli, fondée sur des postulats théoriques de la métapsychologie freudienne. Les auteurs français retiennent 16 planches sur les 31 (évaluées comme les plus pertinentes et les significatives cliniquement). Ces travaux s’inscrivent dans une approche psychanalytique du fonctionnement et du développement de la personnalité. Parallèlement, Nina Rausch de Traubenberg (1970) s’engage sur la même voie, en développant les recherches méthodologiques et en précisant les fondements théoriques du test de Rorschach, dont les travaux seront poursuivis ultérieurement, notamment par Catherine Chabert. (2 points pour avoir citer les principaux auteurs et les conditions de création de l’évaluation psychologique par les tests projectifs, en France, entre les années 1950 et 1970).
Conclusion
Le développement des tests d’évaluation en psychologie clinique et en psychopathologie a donc pris deux grandes directions de recherches, en fonction des méthodes utilisées: d’une part, les méthodes statistiques (en référence au béhaviorisme, par comparaisons de comportements) qui fondent les tests psychométriques, et d’autre part, les méthodes analytiques qui fondent les tests projectifs (en référence au fonctionnement psychique théorisé par la psychanalyse). (1 point pour expliquer, par exemple, les deux grands courants méthodologiques de recherches des tests et des échelles en psychologie clinique).
Comment construit-on un test en psychologie clinique ? Pour répondre à la question, vous définirez d’abord la méthode des tests, puis les deux principes psychométriques généraux qui président à la création d’un test.
Introduction
La définition la plus consensuelle de la méthode des tests est due à Delay et Pichot (1965) pour lesquels la méthode psychométrique est « l’ensemble des procédés aboutissant à une description quantitative des lois psychologiques », la méthode des tests n’étant qu’une partie de la méthode psychométrique. Delay et Pichot (1965) précisent que, même si les méthodes psychométriques pouvaient permettre de découvrir « les lois de la vie psychologique », en réalité, ces lois seraient aussi diverses que les bases théoriques qui fondent la multitude des méthodes psychométriques. Pour qu’un stimulus devienne un test ou une échelle, il est nécessaire de le standardiser et de l’étalonner. C’est ce que nous allons définir. (2 points)
Développement
Un test a une valeur prédictive de comportements d’un sujet dans diverses situations de la vie. Il fournit également des informations précises sur le psychisme d’un sujet et apporte des résultats quantitatifs permettant une finesse de discrimination entre les comportements.
Delay et Pichot précisent que le test psychométrique est une situation expérimentale standardisée qui va servir de stimulus à un comportement, verbal ou non verbal. Ce comportement est évalué par comparaison statistique avec celui d’autres sujets placés dans la même situation. Cette évaluation permettra ensuite de classer le sujet, soit quantitativement (dans quel groupe de « mêmes » caractéristiques, par âge, par groupe de population, etc.), soit typologiquement (à partir d’une dimension psychologique spécifique). (3 points)
La définition générale des tests montre que pour qu’un stimulus quelconque (par exemple une série de questions, des tâches d’encre, des images, la consigne d’un dessin, etc.), devienne un test ou une échelle en psychologie clinique, il devra être standardisé, c’est-à-dire rigoureusement identique à lui-même pour tous les sujets, dans de conditions invariables. C’est la standardisation des tests, condition nécessaire à la validation de la méthode des tests. La standardisation est donc l’un des deux critères nécessaires à la transformation d’un stimulus en item de test psychologique. (2 points)
De plus, il est nécessaire que deux observateurs différents, observant la même réponse, la notent de manière univoque – identique. Cette notion de mesure en psychologie clinique est un repérage sur une échelle et se nomme l’étalonnage. Un test, pour être valide, doit être étalonné, et donc permettre de repérer la position du sujet sur une échelle en fonction des autres sujets du groupe d’étalonnage. Cette échelle est elle-même constituée à partir de l’analyse des résultats d’un groupe de sujets de référence. Tous les tests, projectifs et psychométriques, sont validés ainsi. L’étalonnage est donc le deuxième critère de transformation d’un stimulus en item de test psychologique. (2 points)
Conclusion
Les principes qui sous-tendent l’évaluation psychologique sont différents de ceux qui président aux autres formes de mesures scientifiques. En effet, en psychologie, l’objet des mesures est toujours une construction hypothétique (par exemple, l’anxiété, la dépression, le stress, l’estime de soi , etc.), à l’opposé des mesures en sciences physiques, par exemple, qui concernent des entités plus tangibles (le poids, la distance, etc.). En quantifiant ces constructions hypothétiques, les mesures se font sur des échelles dont les marges d’erreurs sont plus grandes. Les mesures en psychologie sont donc simplement moins précises, mais tout autant scientifiques lorsque les critères de standardisation et d’étalonnage ont été validés.
Définissez précisément les quatre qualités métrologiques d’un test qui permettent de le valider scientifiquement. Vous rédigerez une introduction pertinente, un développement et une conclusion.
Introduction
Le test psychométrique est une situation expérimentale standardisée qui va servir de stimulus à un comportement, verbal ou non verbal. Ce comportement est évalué, par comparaison statistique, avec celui d’autres sujets placés dans la même situation. Pour être un instrument de mesure fiable, un test doit donc posséder les qualités de tout instrument de mesure scientifique, c’est-à-dire qu’il doit être fidèle, sensible, valide et généralisable. Nous allons donc définir ces quatre notions, qu’on appelle des « qualités métrologiques ». (1 point)
Développement
La fidélité désigne le degré de reproductibilité inhérent au fait de mesurer. C’est la stabilité du résultat au cours de mesures répétées. Pour être fidèle, un test, appliqué à deux reprises dans les mêmes conditions et au même sujet, doit pouvoir donner le même résultat. On parlera de fidélité inter-juges si le même test est appliqué au même sujet par les mêmes cotateurs, et de stabilité temporelle lorsque le test donne les mêmes résultats lorsque les mesures sont éloignées dans le temps. On dit également que c’est le rapport entre la vraie variation de la cotation, et la variation totale des mesures. Elle représente la précision des mesures et impose la limite théorique de la validité des mesures. (2 points)
La sensibilité est la proportion de sujets obtenant un score supérieur au seuil parmi un groupe de sujets malades. C’est la finesse de discrimination permise par l’outil d’évaluation. Elle est liée au nombre d’items et à leur nombre de degré de cotation. Plus il y a d’items, plus l’outil est sensible, mais plus il est difficile à appliquer. Certains auteurs (Fombonne E. et Fuhrer R., 1991) rajoutent à la sensibilité d’un test la spécificité, c’est-à-dire le taux de vrais négatifs de l’échelle, ou la proportion de personnes non malades ayant un score inférieur au seuil. (2 points)
La validité reflète le degré jusqu’où un outil d’évaluation peut aller pour mesurer ce pour quoi il est conçu. Pour qu’un test soit valide, il doit donc prédire effectivement ce qu’il est censé prédire. Les auteurs parlent généralement de trois sortes de validité. La validité prédictive dépend de son degré de corrélation avec la validité du groupe d’étalonnage. La validation de construction est relative à la formulation d’hypothèses, testées ensuite avec des méthodes statistiques. Les validités, externe et interne, sont relatives au test lui-même. La validité externe et interne repose, pour la première sur la comparaison des réponses de sujets présentant des caractéristiques avec celles de sujets ne les présentant pas ; et pour la seconde, sur l’homogénéité des items (le fait que les items mesurent tous la même dimension). (3 points)
La généralisation est une qualité métrologique établie empiriquement, et ne peut pas reposer sur des hypothèses de recherche faites sur des groupes de populations différentes du groupe étudié. En effet, de nombreuses conditions et manifestations cliniques changent en fonction de paramètres tels que l’âge, le genre, l’origine culturelle ou la présence ou l’absence de maladies somatiques. Les coefficients de validité (validité et spécificité) d’un test peuvent varier de manière considérable si les paramètres pour lesquels ils ont été établis ont changé. (1 point)
Conclusion
En psychologie, contrairement aux mesures des objets physiques, l’objet des mesures est toujours une construction hypothétique (par exemple, la dépression, l’anxiété, le stress…). En quantifiant ces hypothèses, les mesures se font sur des échelles dont les marges d’erreurs sont plus grandes, ce qui ne signifie pas plus « fausses ». Les mesures en psychologie clinique sont donc simplement moins précises, ce qui ne préjuge en rien de leur caractère scientifique, qui se vérifie avec leurs qualités métrologiques.
A quelles fins utilise-t-on les tests et les échelles en psychologie clinique ?
Objectifs de l’évaluation, du dépistage et de la recherche
Les objectifs de l’évaluation en psychologie clinique sont doubles : ils peuvent répondre à des questions cliniques que se pose le psychologue clinicien praticien pour un patient ; ils peuvent répondre à des questions de recherche que se pose le psychologue clinicien chercheur pour un groupe de patients. (1 point)
L’utilisation des échelles d’évaluation, des questionnaires ou des tests projectifs concerne donc d’une part, les pratiques cliniques professionnelles. La méthode des tests est utilisée à des fins d’évaluation et de dépistage de troubles intellectuels, affectifs et/ou psychopathologiques. Le choix d’un (ou plusieurs) outil intervient donc dans la situation du psychologue clinicien confronté à la confirmation ou à l’infirmation des hypothèses cliniques qui ont été formulées au cours du recueil des faits cliniques (et ce, quelque soit la méthode de recueil).
D’autre part, l’utilisation des échelles et des tests est pertinente dans le domaine des recherches cliniques ou épidémiologiques dans le champ de la psychologie clinique. Le choix d’un ou plusieurs outils d’évaluation est intervient dans la pratique du psychologue clinicien chercheur, confronté à des besoins de précisions théoriques et/ou méthodologiques, et donc à la confirmation ou à l’infirmation de ses hypothèses théorico-cliniques. (2 points)
Le choix des outils découlera donc de ces deux types de questionnements. Dans le premier cas de confirmation ou d’infirmation des hypothèses cliniques du psychologue clinicien, le bénéficiaire direct est le patient, en termes de spécificité de la prise en charge, de finesse du diagnostic, de pertinence des traitements – médicamenteux, psychothérapeutiques. Dans le second cas de confirmation ou d’infirmation des hypothèses théorico-cliniques de recherche, les bénéficiaires directs en sont les psychologues cliniciens chercheurs, en termes de publication de résultats de recherche, d’adaptation de dispositifs thérapeutiques, de précisions quant à la définition de concepts ou de notions de psychopathologie, et les bénéficiaires indirects, les patients, une fois les résultats de recherche validés pour leur application en pratiques cliniques. (2 points)
En fonction de quels critères choisit-on les outils d’évaluation ?
Quelque soit le questionnement, évaluatif ou de recherche, le choix des outils se fait en fonction de plusieurs spécificités de construction des outils.
1. Le dépistage, le diagnostic et l’étude de la psychopathologie peuvent nécessiter un ou plusieurs outils, soit en critère principal (comme pour le diagnostic, par exemple), soit comme critère secondaire (pour la description fine d’un trouble, par exemple). Il s’agira donc d’opérer un choix, en fonction des faits cliniques recueillis antérieurement.
2. L’échelle ou le questionnaire peuvent être utilisés seul ou en complément d’autres outils d’évaluation, comme par exemple, des méthodes de recueil de faits cliniques moins standardisées, telles que l’observation clinique, l’entretien clinique, l’anamnèse clinique.
3. Le psychologue clinicien devra s’assurer de la capacité d’adhésion et de compréhension du patient, en particulier lors de la passation d’échelles ou de questionnaires sous forme d’auto-évaluations. Par exemple, les outils d’évaluation utilisant uniquement la méthode verbale doivent être pertinent eu égard au niveau de compréhension dans la langue du patient.
4. Le niveau des troubles à évaluer est également un choix à faire, une symptomatologie très générale (par exemple celle de l’anxiété) ou bien un symptôme plus spécifique (par exemple, l’étude de l’agitation ou du
ralentissement psycho-moteur) ; dans ce cas, les échelles seront différentes.
5. Il faut décider s’il s’agit d’une évaluation ponctuelle (en pratique clinique) le plus souvent) ou longitudinale (dans des protocoles de recherche par exemple). Dans le cas des évaluations longitudinales, il faudra choisir le nombre de cotations et l’écart dans le temps entre les évaluations. En général, les manuels des échelles et des tests indiquent ces écarts dans le
temps.
6. A partir de la formulation de l’hypothèse (clinique ou de recherche), le
psychologue clinicien devra se documenter sur les ouvrages regroupant des outils cliniques étalonnés et validés en langue française ; dans le cas contraire, il devra traduire et valider lui-même des outils de langue étrangère, ce qui se fait généralement dans le cadre de recherches cliniques en psychologie clinique.
Restituez les principaux niveaux de mesure en psychologie clinique et en psychopathologie, en les illustrant. Qu’en concluez-vous ? Vous ferez une introduction, un développement et une conclusion.
Introduction
L’évaluation standardisée en psychologie clinique et en psychopathologie, comme toute méthode d’évaluation, mesure trois niveaux différents, calqués sur les méthodes de classifications des troubles psychopathologiques. Il s’agit du niveau syndromique (on évalue la présence et l’intensité des symptômes pour les regrouper en syndromes), du niveau comportemental (on évalue la présence et l’intensité des conduites et des comportements observables) et du niveau étiologique (on évalue la présence et l’intensité des mécanismes psychiques en fonction des trois organisations psychiques, psychose, névrose et états-limites). Nous allons donc préciser ce que recouvrent ces trois niveaux de mesure. (1,5 point)
Développement
Le niveau syndromique est représenté par le classement d’entités psychopathologiques consensuelles et répertoriées par la communauté scientifique, telles que les grandes classification internationales comme le DSM (Diagnostic Statistical Manuel) ou la CIM (“Classification Internationale des Maladies”) dans leurs différentes versions réactualisées. Le consensus entre psychologues est homogène pour des troubles tels que la dépression et l’anxiété décrits chez l’adulte, à partir de l’une ou l’autre des deux classifications. Le consensus entre professionnels est moins évident pour des populations d’enfants, par exemple pour des entités psychopathologiques telles que l’hyperactivité, l’hyper-anxiété, l’autisme infantile et les TDHA. Du fait des caractéristiques spécifiques liées au vieillissement normal, les classifications de l’adulte présente présentent des limites méthodologiques, puisqu’elles n’ont pas été validées spécifiquement pour ces populations. De plus, l’évaluation syndromique est toujours source de difficultés lorsque le patient (quelque soit son âge) présente des atteintes neurobiologiques conjointement à un trouble psychopathologique. Ce niveau relèverait d’une approche dite athéorique, selon, certains auteurs. (2,5 points)
Le niveau comportemental correspond, par définition, à ce qui est directement observable. Il est fondé sur l’étude et l’observation des conduites, des comportements et des attitudes du sujet. Il distingue les comportements externalisés (par exemple, agitation ou ralentissement moteur) des comportements internalisés (par exemple, attitude de repli). Bouvard (1996) émet une réserve quant à l’utilisation de ce niveau de mesure : selon l’auteur, le niveau comportemental n’est pas superposable au niveau syndromique décrit plus haut. En effet, s’il est censé être plus « objectif » (ce qui reste encore à démontrer), il manque de spécificité : en effet, un même type de comportements peut correspondre à des entités syndromiques différentes. Il préconise donc que les outils cliniques privilégiant l’étude du niveau comportemental ne doivent pas être utilisés comme critères diagnostiques. Ce ne peut être que des aides au diagnostic psychiatrique et/ou psychopathologique. (2,5 points)
Le niveau étiologique est représenté, à l’heure actuelle, par un seul référentiel théorique, la psychanalyse. Il permet de formuler, seulement à partir du discours explicite et implicite du patient, des hypothèses cliniques sur son fonctionnement « mental », interne, c’est-à-dire son fonctionnement psychique. Il a été élaboré par Freud et ses successeurs. La théorie psychanalytique est une théorie étiologique des troubles psychopathologiques. Elle a donné lieu à un classement spécifique des troubles en trois grandes catégories : la psychose, la névrose (décrites comme des structures psychiques) et les états-limites (décrits comme des organisations psychiques). Ce classement est représenté essentiellement par les psychologues cliniciens européens, opposés à la description comportementale des troubles, plutôt d’origine nord-américaine. (2,5 points)
Conclusion
Ces trois niveaux de mesure décrivent et recensent les outils les plus communément utilisés par les psychologues cliniciens en Occident. On peut remarquer que les fondements théoriques de chacun des trois niveaux de mesure sont différents, le niveau syndromique affichant une volonté d’exhaustivité en tentant de décrire la totalité des troubles (y compris les troubles culturellement dépendants). C’est également le cas pour le niveau étiologique représenté par la psychanalyse, qui propose d’étendre sa classification à tous les âges de la vie (y compris les âges de développement extrême que sont l’enfance et la vieillesse). Ces deux dernières propositions posent des problèmes de méthode de construction et de validation des outils de mesure en psychologie clinique, encore non résolus.
Quelles sont les limites méthodologiques individuelles de l’évaluation standardisée ? Vous ferez une introduction, un développement et une conclusion.
Introduction
L’évaluation standardisée en psychologie clinique, comme toute méthode d’évaluation, a ses biais et ses limites. Les deux sources de biais de l’évaluation standardisée, hormis les limites culturelles, sont le choix du référentiel théorique du psychologue et le choix des sujets. Nous allons développer ces deux points (1 point)
Développement
La plus importante, au delà des différences individuelles dues à la personne même du psychologue, est la formation théorique et pratique du psychologue évaluateur, qui influence d’une part le choix et l’expérience des outils d’évaluation, donc le choix des concepts théoriques et d’autre part, l’observation et l’identification des symptômes. Ces constatations auront pour conséquences de modifier la description des troubles psychopathologiques faite par le psychologue.
Le choix des sujets est également source de biais au cours de l’évaluation des troubles. L’étalonnage des groupes de sujets est l’une des variables importantes à prendre en compte. La validité des résultats peut être modifiée en fonction du choix des groupes de sujets. Si le groupe n’a pas été étalonné pour le fonctionnement du sujet évalué, l’outil ne sera pas pertinent.
Par ailleurs, les résultats peuvent également varier chez un même patient en fonction des variations nycthémérales. On observe également des erreurs de contraste (notamment lors de passation et cotation entre deux patients), des surestimations ou des sous-estimations de la gravité des symptômes, des effets de halo (note similaire), de proximité (note voisine) ou des tendances centrales (note moyenne donnée à l’ensemble des symptômes).
Enfin, la méthode d’évaluation elle-même peut influencer la sémiologie des troubles, puisqu’on sait que chaque méthode produit des catégories spécifiques de symptômes ou de syndromes : c’est une sorte de « point aveugle » de chaque méthode d’évaluation. (4 points)
Conclusion
La formation technique et théorique des psychologues cliniciens à la pratique des outils d’évaluation, l’attention portée aux biais méthodologiques en termes d’équivalence culturelle ou non, la réflexion en amont sur les éventuels bénéfices pour un patient d’une évaluation standardisée sont des préalables indispensables à l’utilisation des méthodes (ou des outils, des techniques) d’évaluation en psychologie clinique.
D’autre part, c’est la situation d’évaluation elle-même qui produit ces biais : une situation d’évaluation standardisée ne serait donc pas plus objective qu’une situation d’évaluation non standardisée. Cette dernière est simplement moins reproductible à l’identique. C’est donc bien le référentiel théorique du psychologue qui lui impose de standardiser, ou non, la situation d’évaluation clinique d’un patient, la relation clinique étant le paramètre le moins sujet à une standardisation quelconque. (2 points)
Restituez l’évolution historique et conceptuelle du concept d’intelligence en fonction de la notion d’Age Mental (Binet-Simon, 1905-1911) et du QI (Terman, 1916-1937) et ses révisions ultérieures (Zazzo,1949). Vous ferez une introduction, un développement et une conclusion.
Introduction
Le concept d’intelligence a beaucoup évolué depuis les premières théorisations de Binet-Simon (qui créent la notion d’Age Mental et construisent l’Echelle métrique de l’intelligence) jusqu’aux propositions les plus récentes, qui conçoivent l’intelligence comme étant composée (selon Oléron, 1957, Reuchlin, 1964) d’une composante générale et de composantes spécifiques. (1 point pour la restitution de l’évolution générale de la notion « d’intelligence », référencée aux auteurs.)
Développement
Le test de Binet et Simon (1905-1911) est un test qui mesurait les processus mentaux « supérieurs » chez les enfants à partir de 3 ans jusqu’à l’âge adulte, au moyen de l’indice de niveau intellectuel, qui devient ensuite « l’Âge Mental ». Les épreuves sont variées et reprennent des situations de la vie quotidienne ou de la vie sociale et des problèmes de type scolaire. Le niveau intellectuel d’un enfant correspond donc à un âge de développement pour lequel l’enfant a réussi l’ensemble des épreuves à l’exception d’une. En comparant l’Âge Mental (A.M.) et l’Âge Réel (A.R.) du sujet, on peut estimer son avance et/ou son retard intellectuel : c’est le principe connu sous le terme « d’échelle métrique de l’intelligence ».
Au début du 20ième siècle, on conçoit donc l’intelligence comme une notion très large, une « intelligence globale », multiforme. Pour Binet, quatre processus sont à l’œuvre dans le fonctionnement intellectuel : la compréhension, l’invention, la direction et la censure. L’intelligence n’étant pas unidimensionnelle, sa mesure ne peut donc pas être réduite à une variable quantitative mathématique et/ou physique. Ainsi « l’Âge Mental » défini par Binet et Simon permet simplement d’apprécier l’intelligence et d’effectuer un classement. Ce refus de quantifier l’intelligence de façon fixiste tient sans doute à la formation clinique des auteurs. Binet et Simon insistent déjà sur le caractère clinique des épreuves et soulignent que la qualité du résultat dépend de la compétence de l’utilisateur. (3 points pour la définition précise du concept “d’Age Mental” de Binet-Simon)
Aux USA, en 1916, Terman (1877-1956) publie la Stanford Revision, une version adaptée du test Binet-Simon. Terman modifie l’indice « d’Âge Mental », qui devient alors un « Quotient Intellectuel » (Q.I.). L’auteur propose une modification de l’indice, de sorte qu’elle permette de comparer des sujets d’âges différents, ce que le Binet-Simon ne pouvait pas faire. Ainsi, le Q.I. correspond au Quotient Mental (A.M./A.R.) défini par William Stern (1871-1938) en 1912, et multiplié par 100 par Terman.
Cette modification de l’indice de l’Âge Mental par Terman n’était pas justifiée par des considérations d’épistémologie clinique comme pour Binet et Simon. L’élaboration du Q.I. par Terman a été motivée par des questions de discriminations raciales et sociales. Les tests d’intelligence constituent pour Terman une méthode pour démontrer l’existence d’un lien entre race, classe sociale, « vices » et intelligence. En 1937, Terman propose une nouvelle révision, le « Terman-Merrill », qui étend les épreuves aux deux extrémités d’âge, précoce et adulte. (3 points pour la restitution précise de l’évolution du concept « d’Age Mental » de Binet- Simon en « QI » de Terman-Merril).
Enfin, en 1949, en France, René Zazzo réalise un nouvel étalonnage du « Terman- Merrill », nommé « Révision Zazzo », qui sera utilisé dans le milieu scolaire. Puis, en 1966, Zazzo R., Gilly M. et Verba-Rad M. publient la “Nouvelle Echelle Métrique de l’Intelligence” – la N.E.M.I. – qui comporte 74 items pour 13 niveaux (3 ans à 14 ans et plus). Elle combine les épreuves du test Binet-Simon avec certaines du Terman- Merrill (répétition des chiffres à l’envers), et certaines de l’échelle de Wechsler (une partie du vocabulaire). (2 points pour la restitution de l’évolution du QI en NEMI par Zazzo).
Conclusion
Le test Binet-Simon (1911) et ses dérivés, le Terman-Merrill (Terman et Merrill, 1937) et la NEMI (Zazzo, 1966) sont liés aux acquisitions scolaires. C’est D. Wechsler aux USA en 1939, qui propose la première échelle qui investigue les différentes composantes de l’intelligence, en faisant part égale aux épreuves verbales et non- verbales. Elle est connue sous le nom de Wechsler-Bellevue. Il s’agissait, pour l’auteur, de compléter la mesure de l’intelligence globale par la mesure d’une intelligence non-verbale. En cela, l’auteur développe le concept d’intelligence en le complexifiant. (1 point pour la rédaction d’une conclusion qui articule entre elles les différentes conceptions de l’intelligence telle qu’elle est conçue actuellement).
Expliquez les fondements théoriques de l’Echelle de Développement de la Pensée Logique, E.PL., de Longeot (1967), son contenu, son interprétation, ses apports et ses limites. Vous rédigerez une introduction, un développement et une conclusion.
Introduction
L’Echelle de développement de la Pensée Logique – EPL – de Longeot (1967) se fonde théoriquement sur la notion de « stade » élaborée par Piaget (1918-1972), défini comme une séquence nécessaire de comportements à un moment donné du développement de l’enfant. Les fondements théoriques de l’EPL sont donc de l’ordre de la psychologie développementale. Nous allons les expliquer et en préciser les apports et les limites. (1 point pour la restitution des fondements théoriques piagétiens à l’origine de la création de l’EPL de Longeot, 1967).
Développement
L’EPL est étalonnée pour des enfants de 9 à 15 ans et a pour objectif l’évaluation de la forme du raisonnement acquis par le sujet. Piaget conçoit le développement intellectuel de l’enfant selon trois grandes périodes, découpées en stades et en sous- stades. Ainsi, concernant l’EPL, la période de 2 (à partir de 9 ans pour l’EPL) à 12 ans est la période de préparation et d’organisation des opérations concrètes de « classe », de « relations » et de « nombre », et comprend les stades «préopératoire» et «concret». La période au-delà de 12 ans est celle des opérations formelles et comprend le stade « formel ».
Longeot a repris cinq des expériences de Piaget concernant les différents stades du développement intellectuel de l’enfant de 9 à 15 ans, c’est-à-dire relevant théoriquement des stades préopératoire, concret et formel.
L’EPL se compose donc de 5 épreuves de raisonnement :
l’épreuve de conservation du poids, du volume et de la dissociation poids-volume. L’épreuve de permutation, qui met en œuvre des opérations combinatoires.
L’épreuve de quantification des probabilités, qui fait référence aux notions de proportion et de probabilité.
L’épreuve d’oscillation du pendule, qui fait appel à la logique des propositions.
L’épreuve des courbes mécaniques, qui évalue la coordination de deux systèmes de référence distincts dans la représentation de l’espace.
(3 points au total. Comptez 1,5 points si vous avez défini précisément les fondements théoriques des stades piagétiens. Rajoutez 1,5 point si vous avez défini les 5 épreuves de raisonnement utilisées par Longeot).
L’interprétation des scores de l’EPL permet d’évaluer les “structures de raisonnement” du sujet, c’est-à-dire les stratégies logiques qu’il emploie. Gibello (1984) a poursuivi les travaux de Longeot sur l’EPL, et a identifié deux syndromes chez des sujets dont l’efficience intellectuelle est normale, voir supérieure (Q.I. > 81), qu’il a nommé DCN et DCP, et un syndrome pathologique, le ROR (QI EPL).
Restituez la construction et le contenu communs à toutes les échelles de Wechsler: Que peut-on déduire quant à la définition du concept d’intelligence ?
David Wechsler a théorisé et défini l’intelligence comme une notion globale qui peut se manifester sous plusieurs formes. Selon lui, l’intelligence serait la somme des compétence d’un sujet à agir dans un but déterminé, à penser rationnellement et à entrer efficacement en relation avec son environnement. Nous allons expliquer ce qui caractérise ses échelles, en développant leurs points communs. (1 point pour la définition de l’intelligence selon Wechsler).
Développement
L’auteur élabore donc une échelle verbale et pratique en reprenant et en adaptant des épreuves utilisées auparavant pour la mesure de l’intelligence pratique (notamment le test des cubes de Kohs, créée en 1920 et réétalonné par G. Arthur, 1933). Wechsler contestait la notion « d’Âge Mental » élaborée par Binet et Simon. A l’aide de la méthode statistique, il propose un type d’évaluation en écarts-réduits (basé sur la moyenne et l’écart-type) et en classes normalisées. Il propose une évaluation en trois temps: le fonctionnement intellectuel global – le Q.I., l’intelligence verbale – le Q.I.V., et l’intelligence pratique – le Q.I.P. Le Q.I. de Wechsler, ainsi décomposé en trois notions, propose une nouvelle définition de l’intelligence (2 points pour avoir expliqué comment Wechsler obtient la décomposition du QI en 3 notions).
Le Q.I. standard est calculé par comparaison avec la performance de sujets de même âge. Ainsi, les Q.I. ont une moyenne de 100 et un écart-type de 15. Un Q.I. de 100 représente donc une performance moyenne. Des Q.I. de 84 et 115 se situent respectivement à un écart-type en dessous et au dessus de la moyenne (plus ou moins 15). Des Q.I. de 70 et 130 se situent respectivement à deux écarts-types en dessous et au dessus de la moyenne. Environ 60% des sujets de Wechsler obtiennent des Q.I. compris entre 85 et 115. 95% des sujets obtiennent des Q.I. compris entre 70 et 130. 99% obtiennent des Q.I. entre 55 et 145 (à 3 écarts-types de la moyenne).
De plus, Wechsler propose une évaluation spécifique (des notes standard) pour chacun des subtests de l’échelle. Ainsi, les notes standards obtenues aux différents subtests ont une moyenne de 10 et un écart-type de 3. Cette méthode d’évaluation est commune à toutes les échelles de Wechsler et présente trois avantages : elle permet de comparer les performances verbales et les performances pratiques d’un sujet ; elle permet de comparer les scores d’un enfant avec sa population de référence (en fonction de son âge réel) ; elle permet de comparer les scores d’un enfant avec des enfants d’âges différents. (3 points : comptez 1,5 point pour l’explication de la distribution du QI dans une population, et 1,5 point pour l’explication de la méthode statistique commune à toutes les échelles de Wechsler).
Dans une perspective développementale, Wechsler a conçu trois catégories d’échelles pour évaluer :
l’intelligence de l’adulte : la Wechsler-Bellevue (adaptation française, 1954) et sa dérivée actuelle, la W.A.I.S. – Wechsler Adulte Intelligence Scale (adaptation française, 1968) et la W.A.I.S-R (adaptation française, 1989).
l’intelligence des enfants d’âge scolaire : la W.I.S.C. – Wechsler Intelligence Scale for Children (1949-1958) et ses dérivées, W.I.S.C.-R (1982), W.I.S.C. III (1991) et W.I.S.C. IV (2006).
l’intelligence des enfants d’âge pré-scolaire : la W.P.P.S.I. – Wechsler Preschool ans Primary Scale of Intelligence (1967-1972) et sa dérivée la W.P.P.S.I.-R (1989, adaptation française 1995).
L’échelle de Wechsler-Bellevue mesure donc l’intelligence adulte. Elle a été très utilisée dans les années 50 dans les milieux hospitaliers pour évaluer la détérioration intellectuelle des adultes souffrant de pathologies somatiques. La W.A.I.S, publiée en français en 1968, puis sa révision, la W.A.I.S.-R en 1989, s’applique à des sujets âgés de 13 à 64 ans. (1 point pour avoir cité les trois grandes catégories des échelles de Wechsler, et leur perspective développementale) ;
L’échelle comporte 11 sous-tests répartis en deux catégories - 6 épreuves verbales et 5 épreuves de performance non verbales. Cette structure générale des épreuves verbales et non-verbales se retrouve dans toutes les échelles de Wechsler construites et/ou ré-étalonnées ultérieurement, pour adultes et pour enfants.
Les 6 épreuves verbales sont : L’“Information”, une épreuve de connaissances générales. La “Compréhension”, une épreuve de raisonnement sur des situations de la vie pratique et sociale. La “Mémoire immédiate des chiffres”. Les “Similitudes”, une épreuve pour trouver la ressemblance essentielle entre deux termes. Le “Raisonnement arithmétique”. Le “Vocabulaire”.
Les 5 épreuves non verbales sont : Le “Classement d’images”, dans l’ordre de succession temporelle. Le “Complément d’images”, désigner la partie manquante dans une image. Les “Cubes”, ceux de Kohs, avec des problèmes différents. L’“Assemblage d’objets”, sous forme de puzzles. Le “Code”, associer des chiffres et des symboles. (2 points pour avoir citer le contenu des échelles de Wechsler).
Conclusion
La définition de l’intelligence par D. Wechsler se complexifie donc par rapport à celle proposée par Binet. Binet proposait une “Echelle métrique de l’intelligence”, comparant l’Age Mental à l’Age Réel, et permettant seulement d’estimer l’avance ou le retard intellectuel du sujet dans un groupe d’étalonnage. Les recherches de Wechsler suggèrent que l’intelligence, initialement conçue globalement par Binet, soit plutôt le résultat final de trois catégories “d’intelligence” : globale, verbale et pratique. (1 point si vous avez expliqué en quoi la conception de l’intelligence de Wechsler diffère de celle de Binet).
Expliquez le développement de la WAIS et son évolution en WISC, et les
raisons pour lesquelles cette évolution a été nécessaire.
Evolution de la WAIS en WISC :
Devant le succès de la WAIS, Wechsler publie en 1949 une version pour les enfants d’âge scolaire, la W.I.S.C. applicable de 5 à 15 ans. En 1958, elle est adaptée et étalonnée pour une population d’enfants français.
Révisée en 1981, elle prend le nom de W.I.S.C.-R. L’échelle permet d’évaluer l’intelligence des enfants âgés de 6 ans et 4 mois à 16 ans et 8 mois révolus. En 1995, une nouvelle version a été publiée sous le nom de W.I.S.C. III, pour évaluer l’intelligence des enfants âgés de 6 ans à 16 ans, 11 mois et 30 jours.
Cette évolution de l’étendue du test est directement liée à celle de la W.P.P.S.I., le test pour les enfants d’âge préscolaire. En effet, les premières tranches d’âge de la W.I.S.C. III chevauchent celles de la W.P.P.S.I.-R, et les dernières, celles de la W.A.I.S-R. Ainsi, l’examinateur peut choisir, pour ces âges limites, l’instrument le plus adéquat.
(2,5 points pour avoir restitué l’évolution de l’étendue du test, de la WAIS à la WISC).
Applications :
Il est plus judicieux d’utiliser la W.P.P.S.I.-R pour un enfant entre 6 ans et 7 ans 3 mois dont les aptitudes sont en dessous de la moyenne.
Parallèlement, la W.I.S.C. III est plus adaptée que la W.A.I.S-R pour des sujets âgés de 16 ans qui ont des aptitudes plutôt faibles.
Inversement, il est recommandé d’utiliser la W.I.S.C. III pour des enfants de 6 ans dont les aptitudes sont au dessus de la moyenne.
De même, il est plus adéquat de choisir la W.A.I.S-R lorsque les aptitudes d’un sujet de 16 ans sont au dessus de la moyenne. (2,5 points pour avoir restitué les choix d’outils en fonction de l’âge du sujet et de ses aptitudes).
Quelles sont les deux grandes catégories de changements entre les deux
versions, WISC-R et WISC III ? Expliquez-les en quelques lignes.
La baisse des normes du QI :
La W.I.S.C-R est utilisée actuellement en France, parallèlement à la WISC III. Les psychologues cliniciens travaillant en institution peuvent en effet être amenés à consulter le dossier d’un enfant ayant été évalué auparavant avec la W.I.S.C-R. Le psychologue doit alors se souvenir que le Q.I. évalué avec des normes anciennes est généralement plus élevé que celui évalué avec les normes actuelles. Ceci peut donner l’impression que la W.I.S.C. III est plus sévère que la W.I.S.C-R. Ce décalage pose des problèmes particuliers pour les sujets dont les notes sont dans des zones extrêmes. En effet, un sujet dont le Q.I. est de 80 à la W.I.S.C-R est en fait surévalué, car le Q.I. qu’il obtiendrait à la W.I.S.C. III serait moindre. Par conséquent, la note obtenue à la W.I.S.C-R, en apparence supérieure, peut donner lieu à des prévisions erronées. Le psychologue doit donc rester très vigilant quant à la norme utilisée. Il convient de rappeler ici que l’étalonnage régulier et constant des outils psychométriques est une nécessité, eu égard à l’évolution de la société, de l’environnement et des modes de vie.
(2 point si vous avez restitué le décalage du QI entre l’évaluation par la WISC-R et l’évaluation par la WISC III. Rajoutez 0,5 point si vous avez précisé que les normes évoluaient dans le temps).
Un nouveau subtest de la WISC III par rapport à la WISC-R : “Symboles”
Les recherches de Kaufman (1979) ont montré qu’il existait un facteur supplémentaire d’attention/concentration (« Freedom from Distractibility »), représenté par les subtests “Code”, “Arithmétique” et “Mémoire des chiffres”.
Les auteurs ont donc rajouté dans la W.I.S.C. III un nouveau subtest, optionnel, qu’on nomme « Symboles ». L’ajout de cette nouvelle épreuve a fait émerger trois indices factoriels dans la version française (quatre pour la version américaine). Ainsi, on identifie un Indice de Compréhension Verbale - ICV, un Indice d’organisation Perceptive - IOP et un Indice de Vitesse de Traitement - IVT.
Enfin, la W.I.S.C. III comprend également des changements au niveau du matériel : une modernisation culturelle, graphique et visuelle et des procédures d’administration plus détaillées.
Restituez la méthode clinique de la W.IS.C. III : vous préciserez les indications de l’échelle, les conditions cliniques nécessaires à l’administration du test, et les aménagements possibles de la passation. Vous ferez une introduction, un développement et une conclusion.
Introduction
On rappellera ici, pour un bilan psychologique, la nécessité pour les psychologues de considérer l’histoire de vie d’une personne (son histoire individuelle, sociale, médicale et familiale, son bagage linguistique et culturel) comme faisant partie du processus d’évaluation, et comme étant l’une des composantes du choix des tests. La WISC III n’échappe pas à cette rigueur du bilan psychologique. Par ailleurs, les indications, les conditions cliniques et les aménagements de la passation font également partie de la rigueur du bilan psychologique. (1 point si vous avez introduit le sujet et rappelé que le bilan psychologique n’est pas jamais équivalent à un outil).
Développement
Les indications pour une passation de WISC III peuvent être de 5 ordres : un projet d’orientation scolaire, une évaluation psychopédagogique, une suspicion de diagnostic de retard du développement, une évaluation neuropsychologique, une hypothèse de recherche. (2 points)
De manière générale, les notes aux aptitudes intellectuelles et cognitives sont influencées par le comportement du sujet. L’administration du test est individuelle et doit s’effectuer dans un cadre rassurant et flexible, car des déterminants de l’intelligence qualifiés de « non intellectifs » interviennent dans les modalités d’expression intellectuelle. Ces facteurs incluent des caractéristiques psychologiques telles que la conscience du but, l’enthousiasme, la dépendance/l’indépendance à l’égard du champ du test, l’impulsivité, l’anxiété et la persévérance. Ils influencent la réussite du sujet à ces mesures.
Wechsler précise que si les procédures standardisées doivent être rigoureusement suivies, la W.I.S.C. III ne doit pas être administrée de manière trop rigide. Pour que la passation soit cohérente, agréable et bien structurée, le psychologue adoptera un ton naturel, encouragera l’intérêt pour les tâches demandées et renforcera les efforts du sujet, . En revanche, l’examinateur ne doit jamais donner les réponses au sujet. (3 points pour avoir préciser les modalités cliniques indispensables à la passation du test).
Lorsque le sujet souffre d’un trouble psychopathologique ou d’un handicap (moteur, auditif, visuel, etc.) des aménagements de la passation peuvent être nécessaire, car la psychopathologie et les handicaps influencent également le niveau des résultats et peuvent ne pas rendre compte des capacités réelles du sujet. (1,5 point pour les aménagements de la passation dus à des questions de psychopathologie).
Bien que les subtests « Verbaux » et « Performance » soient administrés alternativement afin de maintenir l’intérêt de l’enfant, le psychologue doit parfois fractionner l’administration du test. Par exemple, les enfants présentant des troubles de l’apprentissage montrent souvent une faible résistance, et mettent en place des mécanismes défensifs (distraction, agitation, etc.) afin de mettre fin à la situation d’examen. Il est alors préférable de différer la situation d’examen, car l’évaluation du potentiel intellectuel serait faussée. La durée entre deux sessions ne doit pas excéder plus d’une semaine. Le psychologue tiendra compte de cette fragmentation lors de l’interprétation des résultats. (1,5 point pour les aménagements de passation dus à des troubles de l’apprentissage).
Conclusion
Compte-tenu de la complexité de l’administration et de l’interprétation du test, les psychologues qui utilisent la W.I.S.C. III doivent posséder une bonne expérience de l’examen psychologique de l’enfant, et une formation spécifique aux techniques psychométriques. Par ailleurs, la WISC III est un outil suffisamment consensuel qui permet la discussion avec les équipes soignantes. (1 point pour avoir rappeler l’expérience professionnelle indispensable à l’utilité de l’outil).
Restituez les trois temps de la méthode d’interprétation du WISC III (3
points) et la méthode du compte-rendu des résultats. (2 points)
La méthode d’interprétation s’effectue en trois temps :
Le premier temps est un temps d’interprétation quantitative : il vise à situer le sujet par rapport à ses pairs.
Le second temps est un temps d’interprétation qualitatif : il formule des hypothèses cliniques à partir de la problématique psychologique et/ou psychopathologique rencontrée, dans une perspective de remédiation cognitive.
Le troisième temps est un temps d’interprétation générale : il compare le niveau intra-individuel du sujet avec le niveau inter-individuel, c’est-à-dire il situe les notes standard par rapport à celles de la population générale.
(3 points pour la restitution précise de la méthode d’interprétation).
La communication des résultats s’effectue à l’écrit et à l’oral :
La rédaction des résultats du test doit être précise. Dans ce document devront figurer aussi bien les trois temps de l’interprétation que les faits cliniques relevés au cours de la passation. D’autre part, le compte-rendu écrit est un élément important dans le dossier du sujet, afin de permettre une continuité des différentes prises en charge, éducative, sociale, psychopédagogique, voire médicale. Les résultats d’épreuves psychologiques sont des faits cliniques nécessaires à figurer dans le dossier de chaque patient.
La restitution aux parents et à l’enfant est nécessaire, tant d’un point de vue clinique que pour envisager un diagnostic positif, un pronostic, des conseils éducatifs ou éventuellement l’étiologie des troubles cognitifs. La plupart des psychologues cliniciens recommandent une restitution orale, car une prise de contact directe permet de nuancer les explications. En outre, la restitution permet au sujet de s’engager dans un processus thérapeutique.
(1 point pour chaque mode de communication, écrite et orale, 2 points au total).
En quoi la W.I.S.C. IV (2006) est-elle innovante par rapport à la W.I.S.C. III (1995) ? Vous ferez une introduction, un développement et une conclusion.
Introduction
La nécessité d’actualiser l’échelle d’évaluation de l’intelligence des enfants de Wechsler a conduit les psychologues à proposer, après la version III de 1995 encore très utilisée, la WISC IV (2006 pour l’adaptation française). Cette actualisation a été rendue nécessaire en raison des apports théorico-cliniques de la psychopathologie développementale. La sensibilité et la variabilité de l’échelle ont augmenté : ces deux facteurs permettent d’intégrer des nuances dans la passation et les résultats de populations d’enfants plus spécifiques, par exemple, porteurs de handicaps, de déficiences ou à haut potentiel. Par ailleurs, l’actualisation de l’échelle se justifie pour éviter la surévaluation des performances qui augmentent en fonction du niveau de vie dans la population générale. (1,5 point pour une introduction qui précise la nécessité d’actualisation de la WISC).
Développement
Par rapport aux versions précédentes, l’échelle a donc intégré de nouveaux fondements théoriques. L’intelligence générale est conçue selon un modèle multifactoriel, composée d’une intelligence fluide indépendant de l’environnement ou du traitement intellectuel verbal, d’une mémoire de travail (à l’œuvre dans les problèmes d’apprentissage comme la dyscalculie ou la dyslexie), de la vitesse de traitement des informations, et du rapport entre processus mentaux et performances (les apports de l’Echelle K-ABC de Kaufman, 1993).
La notion d’intelligence globale regroupe la manière dont les différents domaines de l’intelligence s’organisent entre eux. Les deux composantes les plus importantes qui ressortent sont l’intelligence fluide et l’intelligence cristallisée. L’intelligence fluide est définie comme étant le traitement des informations, qui diminue au cours de la vie, et l’intelligence cristallisée comme étant des stocks de connaissances qui augmentent au début de la vie et se stabilisent (Horn et Cattel, 1966). L’association ou la dissociation de ces deux types d’intelligence dépend de la présence de pathologies somatiques ou de psychopathologies, et du contexte d’apprentissage. La notion d’intelligences indépendantes se fonde sur les conséquences de l’histoire développementale de l’enfant. Mais cette notion d’intelligences indépendantes ne fait pas consensus chez les professionnels : seule la diversité des intelligences est admise par tous. (4 points si vous avez restitué précisément les nouveaux fondements théoriques de la WISC IV, et donc la nouvelle définition de l’intelligence selon un modèle multifactoriel).
Le passage de la WISC III à la WISC IV a montré de très faibles corrélations entre les deux versions. En effet, les formes d’intelligence évaluées sont différentes, en particulier pour la notion d’intelligence fluide : seuls 6 enfants sur 10 auront la même variance d’une version à l’autre.
De nouveaux subtests ont donc été intégrés à la W.I.S.C. IV., les épreuves « Identification de concepts », les épreuves des « Matrices », de la « Séquence Lettres-Chiffres », du « Barrage aléatoire et structuré » (avec un nouvel indice sur le contexte d’apprentissage adéquat pour l’enfant). Le test est plus sensible, par exemple pour l’épreuve des « Cubes », qui, selon le niveau de stress, peut être passé sans bonification de temps. Plusieurs stratégies de résolution de problèmes peuvent être identifiées : séquentiel-simultané, ascendant-descendant, synthétique- analytique, passage du global au détail et inversement.
Le QI reste globalement stable et les variations de l’évaluation du QI s’interprètent à partir des résultats concernant l’agencement des Processus Mentaux pour un sujet donné. La notion de « compétences du sujet » a été introduite dans les réponses aux items, et la notion de « retard mental » a été supprimée, l’échelle évaluant le QI de « très faible » à « très supérieur ». (3 points si vous avez expliqué les différences entre la WISC III et la WISC IV).
Conclusion
La W.I.S.C. IV présente cependant des limites méthodologiques, dont la plus importante est celle du passage d’une culture à l’autre. Dans les populations souffrant de troubles, les hommes sont plus représentés que les femmes, et les enfants de migrants obtiennent encore des résultats inférieurs à la population d’enfant français (de 15 points en moyenne). Cette question de l’adaptation d’une culture à l’autre n’est donc pas encore résolue. D’une manière plus générale, les échelles de Wechsler, en raison de la théorisation du QI comme une « simple » accumulation de connaissances et d’utilisation fréquente, sont souvent peu adaptées à des enfants souffrant de troubles de l’apprentissage scolaire du fait de carences sociales, de handicaps, de troubles neuropsychologiques et/ou affectifs. (1,5 point si vous avez conclu en expliquant les principales limites méthodologiques de la WISC IV).