D - Chiffres Flashcards
Relation niveau d’étude-chômage
I. En 2014 en France, 60 % des chômeurs au sens du BIT n’avait pas dépassé le secondaire court.
Pour rappel, c’était alors le cas :
- de 23 % des 15-64 ans en France ;
- contre seulement 10 % aux États-Unis et 9 % en Pologne.
France Stratégie, 2016, « Quels leviers pour l’emploi »
Relation salaire minimum-chômage
Sur la période 1990-1998, une hausse de 1 % du salaire minimum en France, induisait une augmentation de 1,5 points de la probabilité de perte d’emploi des salariés directement concernés.
Les salariés au smic ne représentent qu’entre 3 et 4 % de l’ensemble des personnes en emploi.
⚠️ Aujourd’hui, 17 % des salariés.
Kramarz et Philippon, 2000
Bilan de la relation emploi-automatisation
I. Le secteur agricole américain employait :
en 1900, 41 % de la main-d’œuvre américaine ;
en 2000, 2 %.
II. Pour autant, depuis la crise des Luddites, les deux derniers siècles d’automatisation n’ont pas empêché le taux d’activité de croître (entrée des femmes sur le marché du travail).
Autor, 2015, “Why are There Still So Many Jobs ? The History and Future of Workplace Automation”
Projection de la relation emploi-automatisation
Les théories néo-luddites les plus alarmistes tablent sur la disparition d’un emploi sur deux dans les vingt prochaines années.
L’industrie allemande, qui est une des plus robotisée au monde, emploie 100 000 salariés de plus qu’il y a vingt ans.
En adoptant une approche par compétences requises, seuls 15 % des emplois français sont susceptibles de faire l’objet d’une automatisation.
Le Ru, 2016
La main-d’œuvre potentielle supplémentaire
Les personnes non actives, qui ne satisfont pas les trois critères du BIT pour être comptées comme chômeurs, mais qui souhaiteraient travailler.
Par exemple, Eurostat identifiait en 2014 près de 12 M de personnes dans cette situation.
Écarts salariaux hommes femmes dans l’OCDE
En 2021 (en part du salaire médian des hommes) :
31,1 % en Corée du Sud ;
14,2 % en Allemagne ;
14,1 % en France ;
11,9 % en moyenne dans l’OCDE ;
1,2 % en Belgique.
(OCDE)
Relation hausse du salaire minimum-emploi aux États-Unis
Les hausses du salaire minimum aux Etats-Unis se sont donc faites sans dommage pour l’emploi.
Mais tandis qu’en France, le smic net était à 60 % du salaire médian, il était à 40 % aux États-Unis.
Dube, Lester et Reich, 2010
Relation allègements de cotisations sociales-emploi
I. Les allégements de cotisations sociales antérieures à 1997 :
- ont accru l’emploi de 200 000 à 400 000 unités ;
- pour un coût net par emploi de l’ordre de 8000 à 28 000 €.
II. Ce type de mesure entraîne un « effet de substitution et d’assiette » :
la baisse du coût relatif du travail par rapport au capital conduit à une nouvelle combinaison des facteurs de production favorable à l’emploi.
Nouveau et Ourliac, 2012
Relation cotisations sociales-emploi qualifié
L’auteur estime que des allégements de cotisations sociales sur le travail qualifié sont plus favorables à l’emploi que ceux sur le travail non qualifié. Cette thèse est répandue dans les milieux industriels, mettant en avant un effet de compétitivité.
Ce fut l’argument principal sous-tendant l’extension en avril 2016 du Pacte de responsabilité au-delà de 1,6 SMIC et jusqu’à 3,5 SMIC dont le fondement se trouvait dans le rapport Gallois.
Koléda, 2015
Effet des réformes des retraites conduites dans la plupart des pays avancés à partir des années 1990
I. Ces réformes ont conduit des salariés à prolonger leur durée d’activité, avec pour conséquence un relèvement très net du taux d’emploi des 55-64 ans, qui est passé de 48 % en 2000 à 59 % en 2016 dans l’ensemble de l’OCDE.
II. En Allemagne, ce taux est passé dans le même temps de 38 % à 69 %. Ce choc sur l’offre de travail ne s’est pas traduit par une réduction des taux d’emploi aux autres âges : ceux-ci ont également augmenté.
Dubois et Koubi, 2016
La réforme des retraites de 2010 en France a procédé à un relèvement de 2 ans en seulement 5 ans de l’âge d’ouverture des droits (de 60 à 62 ans).
Elle entraîné une hausse du taux d’activité des personnes de 60 ans (+24 points pour les hommes, +22 points pour les femmes), qui s’est répartie en 2/3 d’emploi et 1/3 de chômage.
Il y a donc eu, à court terme, une hausse simultanée du taux d’emploi et du taux de chômage des seniors.
Anne et L’Horty, 2002
Comparaison dans dix villes françaises, au début des années 2000, du revenu net d’un ménage payé au SMIC et des transferts sociaux dont il bénéficiait s’il ne travaillait pas. Étaient pris en compte :
- les transferts locaux (logement, restaurant scolaire, crèche, etc.) ;
- Les transferts nationaux (revenu minimum d’insertion, allocation sous conditions de ressources).
→ Dans le cas d’un couple avec deux enfants, le cumul des aides nationales et locales aboutissait à un revenu net de 19 200 € par an pour un ménage sans revenus d’activité.
Pour obtenir par le travail un revenu identique, ce ménage aurait dû dégager un revenu d’activité d’au moins 15 550 €, soit 44,5 heures par semaine au SMIC.
Un emploi à temps plein au smic fournissait donc un revenu inférieur aux revenus de transfert au chômage.
L’Earned Income Tax Credit (EITC)
Créé aux États-Unis en 1975.
En 2015, pour un coût annuel de 67 Md$, il profite à 27 M de personnes, en procurant notamment un gain important (jusqu’à + 40 % du revenu) aux ménages avec enfants à faible revenu.
La prime d’activité
I. Créée en 2015 par la fusion du RSA-activité et de la prime pour l’emploi, deux dispositifs qui souffraient :
- Pour le premier, d’un faible taux de recours (un tiers seulement des bénéficiaires faisaient valoir leur droit) ;
- Pour le second, d’un ciblage insuffisant.
II. A. Elle apporte un complément de revenu mensuel aux personnes de plus de 18 ans dont le revenu d’activité est compris entre 0,8 et 1,3 SMIC, constituant ainsi une incitation à l’emploi.
B. En 2017, elle bénéficiait à 2,5 M de foyers soit 5 M de personnes. Son montant moyen était de 156 €/mois.
Clark et Oswald, 2002
I. Enquête auprès de 5500 ménages britanniques montrant sans ambiguïté que le passage du chômage à l’emploi améliorait un indice de bien-être, noté sur 36, de 2,6 points, tandis que le passage de l’emploi au chômage le dégradait de 1,7 point.
II. En comparaison, un mariage améliorait le bien-être de 0,3 point et un divorce le dégradait de 1,5 point.
III. Enfin, une variation du revenu était sans effet sensible.
Malgouyres, 2016
Quelle que soit la cause de leur disparition ou de leur création, les activités exposées jouent fortement sur l’évolution de l’emploi local.
Les coefficients estimés supposent que chaque emploi détruit dans le secteur manufacturier par les délocalisations en Chine a induit la destruction en France, entre 1995 et 2007, de 1,5 emploi supplémentaire au niveau local.
Selon d’autres études, le coefficient varierait de 0,6 à 1,5 en France.
A l’inverse, les bassins d’emploi locaux portent très longtemps la trace des sinistres industriels.
→ L’emploi exposé exerce un effet d’entraînement sur l’emploi abrité, mais la relation opposée n’est pas observée.
Flamand, 2016
Entre 2006-2007 et 2008-2009 (avant/après la crise) :
- Le taux de perte d’emploi* des CDI est passé de 1,4 % à 2,2 % pour les CDI ;
- De 12 % à 26 % pour les intérimaires.
* Indicateurs auxquels le rapport <em>Plein emploi </em>de 2000 du Conseil d’Analyse Economique (CAE) sur le plein emploi fait référence. Le taux de perte d’emploi mesure la probabilité mensuelle de perdre son emploi pour une personne en emploi ; le taux de sortie du chômage mesure la probabilité de retrouver un emploi dans le mois qui vient pour une personne au chômage.
Les réformes Hartz
Trois volets de réformes en Allemagne, mis en œuvre par quatre paquets législatifs (Hartz I à Hartz IV) entre 2003 et 2005 :
1° Amélioration des services de l’emploi : gestion axée sur les résultats ou la concurrence ouverte entre les fournisseurs de services publics privés et publics ;
2° Réforme de l’indemnisation du chômage, qui a introduit des sanctions pour inciter à la recherche et à l’acceptation d’emploi. La durée d’indemnisation a été réduite : après un an, les allocations chômage sont fusionnées avec les prestations sociales et ne sont plus liées à l’ancien salaire ;
3° Déréglementation des marchés du travail pour encourager la demande de main-d’oeuvre, notamment grâce à l’expansion des contrats de travail temporaires (mini-jobs) et aux emplois à contributions sociales réduites (midijobs).
→ Entre 2005 et 2008, le taux de chômage a diminué de 3,5 points et a continué de se réduire après l’épisode de la crise financière.
Pesenti et Tille, 2000
Lors de la crise asiatique de 1997, les sorties nettes de capitaux :
- provenant des cinq pays les plus touchés, en l’occurrence la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines et la Corée ;
- ont dépassé en quelques mois les 100 Md$, soit environ 10 % de leur PIB agrégé.
Shimer, 2007
Sur longue période, les variations trimestrielles du chômage américain sont justifiée :
1° aux trois quarts par les fluctuations du taux de sortie ;
2° contre un quart seulement par le taux d’entrée.
B. Durant les crises de 1991 et de 2007, 95 % des chômeurs supplémentaires sont dus à une réduction de l’offre de travail.
Krebs et Scheffel, 2013
La réforme Hartz IV (portant sur l’indemnisation du chômage) a réduit le taux de chômage structurel de 1,4 point, tandis que les réformes I à III l’ont abaissé de 1,5 points.