Cours 9 - Psychologie du comportement criminel Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que le Nothing Works et quand arrive-t-il?

A

• Dans les années 1970, la plupart des auteurs considèrent que le traitement visant à diminuer la récidive des délinquants est inefficace
o Nothing Works (Robert Martinson)
o Normalement, risque de récidive du délinquant qui est traité diminue de 50-60% des cas
• L’idéologie du Nothing Works s’empare du milieu de la justice pénale, en particulier aux États-Unis
o Châtiment et dissuasion
o Peines sévères, emprisonnement
o Après 30 ans, on se rend compte que les populations carcérales ont atteint des sommets (tout comme le nombre de personnes en probation) et que le risque de récidive n’a pas diminué (dans certains cas, s’est même aggravé)
 Punition fonctionne mal, voire pas du tout
• Mais un petit groupe d’auteurs et chercheurs s’oppose à cette vision-là
o Développement de la Psychologie du Comportement Criminel (Andrews & Bonta)
o Idée : plus de rigueur dans les évaluations et les traitements

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2
Q

Qu’est-ce que la PCC?

A

Psychologie du comportement criminel.

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3
Q

Quels sont les objectifs de la PCC?

A

La PCC a pour objectif de comprendre les variations dans les manifestations criminelles chez les individus
o Différences individuelles
 Pourquoi certains commettent des crimes et d’autres non?
 Pourquoi certains en commettent plus que d’autres?
o Différences intra-individuelles
 Pourquoi la commission de crime varie dans le temps et dans les situations?
 Une même personne peut changer son comportement à travers le temps et le contexte dans lesquels elle se trouve

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4
Q

Quel type de compréhension des comportements délinquants vise la PCC?

A
  • Empirique: basé sur la recherche
  • Théorique: organise les connaissances
  • Utile: utilité pratique
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5
Q

Sur quelles perspectives est fondée la PCC?

A

o Psychodynamique
 Peu de culpabilité, peu d’empathie
 Non-respect des normes sociales
 Surmoi laxiste (contraire de stricte)
 Failles du Moi et les défenses
 Recherche de gratification immédiate
 Prise de décision hédoniste (toujours à la recherche de plaisir)
 Incapacité à composer avec adversité
 Faible contrôle de soi
o Sociologique
 Notion d’association différentielle (comportement criminel appris par l’interaction avec pairs criminels, apprentissage de techniques délinquantes)
o Psychosociologique – base de la PCC
 Idée de perception des récompenses via le crime
 L’agir criminel se fonde sur rapport entre récompenses et punitions perçues (plus il y a de récompenses, plus il y a de risque de comportement criminel)

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6
Q

Quelle sorte d’approche la PCC valorise-t-elle?

A

• Valorise une approche holistique et interdisciplinaire
o Approche globale
 Individu dans sa globalité, dans son ensemble
o Prise en compte des contributions de toute discipline permettant d’expliquer les différences individuelles
 Pour mieux comprendre l’individu dans son ensemble

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7
Q

Peut-on dire que la PCC respecte la diversité humaine et la complexité du comportement humain? Explique.

A

Oui, car c’est une théorie multifactorielle, donc elle considère toutes variables pour comprendre l’étendue et la nature des variations criminelles et permettre d’expliquer pourquoi la personne agit de X manière.
- On regarde plusieurs facteurs pour expliquer comportement criminel
- On doit considérer chacun des facteurs au cas par cas
- Facteurs communs à tous les criminels
Oui, car elle rejette les modèles unifactoriels.
 Elle n’utilise pas un comportement en fonction d’une seul idée, d’un seul facteur
 Au contraire, la PCC prend tous les facteurs possibles

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8
Q

Quels sont les facteurs de la PCC?

A
  • Facteurs de protection
  • Facteurs de risque
    • Facteurs de risque statiques
    • Facteurs de risque dynamiques (modifiables)
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9
Q

Quels sont les facteurs de risque statiques?

A
  • Anamnèse : tous les points historiques ou descriptifs de la personne (toutes les choses non modifiables)
  • Ex : nombre de victimes dans le passé, âge, etc.
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10
Q

Quels sont les facteurs de risque dynamiques?

A

 Facteurs de risque dynamiques stables

 Facteurs de risque dynamiques aigus

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11
Q

Quels sont les facteurs de risque dynamiques stables?

A
  • Traits ou états psychologiques
  • Éléments de l’environnement social de la personne
  • Caractéristiques durables du délinquant, mais modifiables avec une intervention qui demande temps et efforts
  • Ex : travailler sur personnalité antisociale ou distorsions cognitives ou habiletés émotionnelles, etc.
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12
Q

Quels sont les facteurs de risque dynamiques aigus?

A
  • Traits ou états psychologiques contextuels, passagers
  • Éléments de l’environnement social de la personne qui ne durent pas
  • Ex : contexte d’accès à des victimes
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13
Q

Comment fonctionne l’évaluation du délinquant avec les facteurs de risque?

A

Effet additif : plus tu en as, plus tu as de risques de commettre des crimes
- Tout à gagner, rien à perdre

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14
Q

Quels sont les 8 grands facteurs de la PCC?

A
  1. Historique des comportements antisociaux
  2. Personnalité antisociale
  3. Attitudes pro-délinquantes
  4. Pairs délinquants
  5. Relations familiales et maritales
  6. Problèmes scolaires et au travail
  7. Oisiveté
  8. Abus de substance
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15
Q

Comment expliquer le premier facteur de la PCC, l’historique des comportements criminels?

A
  • Seul facteur statique (pas dynamique)
  • Participation précoce à des activités criminelles dans un éventail de contextes
  • On regarde s’il a eu une arrestation à un jeune âge, s’il a un grand nombre d’infractions antérieures, s’il a des bris de conditions lors de libération conditionnelle
  • Gravité des crimes commis auparavant n’est pas un facteur de risque (personne qui a commis crimes graves n’est pas plus à risque de récidive)
  • Très bon prédicteur au niveau du risque de récidive (plus on a un historique important, plus on a de risque de récidive)
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16
Q

Comment expliquer le deuxième facteur de la PCC, la personnalité antisociale?

A
  • Impulsivité (prendre des décisions sans réfléchir aux conséquences à court et long terme)
  • On regarde agressivité et manque d’empathie et manque de considération des droits d’autrui et recherche de sensations fortes
17
Q

Comment expliquer le troisième facteur de la PCC, les attitudes pro-délinquantes?

A
  • Pensées, croyances, valeurs, rationalisations favorables au crime
  • Identification à d’autres criminels
  • Attitudes négatives envers la loi et le système judiciaire
  • Croyances que le crime rapportera plus que d’autres activités
  • Rationalisations qui permettent de justifier comportement criminel dans tout un tas de contextes
18
Q

Comment expliquer le quatrième facteur de la PCC, les pairs délinquants?

A
  • Association avec individus délinquants

- Éloignement de personnes prosociales

19
Q

Comment expliquer le cinquième facteur de la PCC, les relations familiales et maritales?

A
  • Incapacité à s’investir dans des relations satisfaisantes à long terme
  • Parents ou partenaires (amoureux) criminels
  • Absence de lien social protecteur (s’il y a des gens qui protègent l’individu de tomber dans criminalité)
20
Q

Comment expliquer le sixième facteur de la PCC, les problèmes scolaires et au travail?

A
  • Décrochage scolaire
  • Fréquemment sans emploi
  • Mauvais rendu à l’école ou bien au travail
  • Conflits à l’école ou au travail
21
Q

Comment expliquer le septième facteur de la PCC, l’oisiveté?

A
  • Activités récréatives prosociales, loisirs (en a-t-elle?)

- Temps libre qui fait que la personne s’ennuie

22
Q

Comment expliquer le huitième facteur de la PCC, l’abus de substances?

A
  • Évaluation de la consommation antérieure (très bon prédicteur)
  • Difficile de se sortir d’une dépendance
  • Consommation excessive d’alcool et de drogues
  • Emphase sur consommation actuelle
23
Q

Comment les 8 grands facteurs mènent à la décision de faire un comportement criminel?

A

Tous ces facteurs mènent à la décision, c’est-à-dire l’analyse des coûts/bénéfices ou bien la situation immédiate et cette décision mène ensuite au comportement criminel.

24
Q

Quelle a été l’évolution de l’évaluation du risque?

A

Il y a eu 4 générations de méthodes d’évaluation du risque.

25
Q

Quelles sont les 4 générations de méthodes d’évaluation du risque?

A

1e génération: Jugement clinique non structuré
2e génération: Évaluation actuarielle (facteurs statiques)
3e génération: Évaluation actuarielle avec facteurs statiques et dynamiques
4e génération: Évaluation intégrée des risques et des besoins, principes RBR

26
Q

Quelles sont les générations de méthodes de risque basées sur la recherche scientifique?

A

2e, 3e, 4e

27
Q

Quelle est la procédure de la 1e génération (jugement clinique non structuré)?

A

o Personnel correctionnel et/ou professionnels cliniques
 Employés de prison, psychologues, psychiatres, travailleurs sociaux
o Basé uniquement sur jugement professionnel pour déterminer si personne plus à risque ou non et si avait besoin de plus d’encadrement/restrictions
o Entrevue
 Aucun outil à la disposition du professionnel
 Change d’un professionnel à un autre
 Deux professionnels n’arrivent pas à la même conclusion
 Difficulté à prédire si individu va récidiver
o Dossier consulté au besoin

28
Q

Quelles sont les avantages de la 1e génération (jugement clinique non structuré)?

A

o Permet de saisir les enjeux dynamiques et les structures psychologiques chez les délinquants
o Permet de comprendre comment personne fonctionne
o Permet de mettre en place des stratégies adaptées
o Prend en compte la réceptivité spécifique

29
Q

Quelles sont les limites de la 1e génération (jugement clinique non structuré)?

A

o Approche idiosyncrasique
 Basé sur le feeling voire l’intuition (évaluation subjective)
 Facteurs de risque évalués varient selon les cas
 Validité prédictive (à peine supérieure au hasard)
 Évaluation dichotomique (dangereux ou pas)

30
Q

Quelle est la procédure de la 2e génération (évaluation actuarielle des facteurs statiques)?

A

• Fondée sur des relations statistiques entre des facteurs de risques identifiés et des niveaux de risque de récidive
o Cotation de facteurs de risque statiques (historiques, non modifiables)
o Nature et poids relatifs des items ne dépendent plus de l’évaluateur

31
Q

Quels sont les avantages de la 2e génération (évaluation actuarielle des facteurs statiques)?

A

o Rapide et facile à coter (pas besoin d’entrevues avec délinquant)
o Possibilité de coter l’instrument sur dossier
o Peut être complétée avec formation minimale (pas besoin de formation professionnelle)
o Ne nécessite pas de compétences professionnelles spécifiques
o Validité prédictive hautement supérieure au jugement clinique non structuré
o Permet de différencier les délinquants selon leurs niveaux de risque de récidive

32
Q

Quelles sont les limites de la 2e génération (évaluation actuarielle des facteurs statiques)?

A

o Ne contient que des facteurs immuables
 Ne permet pas d’estimer la fluctuation du risque de récidive dans le temps (ne considère pas évolution dynamique)
 Fournit peu ou pas de pistes d’intervention (besoins criminogènes)
 Ne permet pas d’identifier les périodes à plus haut risque de récidive
o Nature athéorique
 Pas pertinent théoriquement, ne permet pas d’expliquer
o Permet de prédire, mais pas comprendre

33
Q

Quelle est la procédure de la 3e génération (évaluation actuarielle des facteurs statiques et dynamiques)?

A
  • Incorporation des facteurs dynamiques (besoins criminogènes) aux facteurs statiques pour une utilité clinique (on intègre les 8 grands facteurs de la PCC)
  • Appelés instrument « du risque et des besoins »
34
Q

Quel est le problème avec la 3e génération (évaluation des facteurs statiques et dynamiques)?

A

o Pratiques d’évaluation des délinquants n’étaient pas en synchronie avec les pratiques d’intervention (on travaillait des points qui n’étaient pas en lien avec le risque de récidive, donc ne permettaient pas de le diminuer)
o Besoin d’unifier évaluation et intervention

35
Q

Quelle est la 4e génération (évaluation intégrée des risques et des besoins)?

A

• Les apports sont au niveau de l’intervention et du traitement
o Basée sur les 8 grands besoins criminogènes (8 facteurs de la PCC)
• On utilise les méthodes d’évaluation des facteurs de risque statiques et dynamiques et on y incorpore les principes RBR (risque-besoin-réceptivité)

36
Q

Qu’est-ce que le modèle RBR?

A

Modèle de prévention de la récidive dominant au Canada.

Risque - Besoin - Réceptivité

37
Q

Qu’est-ce que le principe du risque (R) dans le modèle RBR?

A

Intervenir auprès de qui?
• Adapter l’intensité de l’intervention au niveau de risque du délinquant
• Une intervention trop intense sur un délinquant à faible risque peut augmenter son risque de récidive (en plus d’être perte de temps et d’argent)
o Inverse : pas ou très peu efficace
• Allouer en priorité les ressources en matière de surveillance, d’intervention et de programmes spécialisés aux délinquants présentant un niveau de risque plus élevé

38
Q

Qu’est-ce que le principe de besoin (B) dans le modèle RBR?

A
Évaluer et intervenir sur quoi?
• Centrer l’intervention sur les besoins criminogènes
	o S’occuper des besoins criminogènes ayant obtenu les cotes les plus élevées à l’évaluation
	o Ne pas intervenir au niveau des besoins criminogènes que le délinquant ne présente pas
	o Lorsque c’est nécessaire ou pertinent, traiter les besoins non criminogènes afin de favoriser le travail sur les besoins criminogènes
• Besoins criminogènes
	o Personnalité antisociale
	o Attitudes pro-délinquantes
	o Pairs délinquants
	o Relations familiales et maritales
	o Problèmes scolaires et au travail
	o Oisiveté
	o Abus de substances
• Besoins non criminogènes *liste non exhaustive*
	o Dépression
	o Déni/minimisation
	o Habiletés interpersonnelles
	o Faible estime de soi
	o Forme physique
	o Etc.
39
Q

Qu’est-ce que le principe de la réceptivité (R) dans le modèle RBR?

A

Intervenir comment?
• Principe de réceptivité générale
o Utiliser des stratégies comportementales, cognitivo-comportementales et propres à l’apprentissage sociale
o On fonde l’intervention sur ces principes
• Principe de réceptivité spécifique
o Adapter le mode de traitement aux caractéristiques du délinquant
o On fait attention à ses caractéristiques (on ajuste intervention selon qui est cette personne)
o Ex : degré de motivation, style d’apprentissage, niveaux de psychopathie, genre, groupe ethnique, culture, troubles mentaux, etc.