Cours 5 - cognitivisme et béhaviorisme

Question 1

Qu’est-ce que l’approche cognitivo-comportementale?

Answer 1

Béhaviorisme + Cognitivisme

Question 2

Qu’est-ce que le béhaviorisme?

Answer 2

• C’est une opposition aux approches introspectives (ex: psychanalyse) qui sont considérées subjectives
• C’est un rejet des méthodes d’introspection (ex: moi, ça, surmoi difficiles à mesurer)
• C’est régi par une logique empirique (expériences, observations, faits mesurables/observables/vérifiables)
• Pas de référence à la conscience
• Principes de stimulus-réponse
• Met l’emphase sur l’effet de l’environnement, sur le comportement et la nécessité d’étudier le comportement objectivement
• Considère que tous les comportements sont appris, donc problématiques à désapprendre
• Pas de référence à la boîte noire (conscience/monde interne où il y a les pensées, fantasmes, etc.)

Question 3

Qui est Pavlov et qu’a-t-il fait?

Answer 3

• Médecin physiologiste russe
• Prix Nobel de la médecine (1904)
• Étude de la salivation chez les chiens
  
  • Découvre par hasard le conditionnement classique
  • Apprentissage dû à l’association entre des stimuli de l’environnement et les réactions automatiques de l’organisme

Question 4

Qu’est-ce que le conditionnement classique?

Answer 4

• Le conditionnement classique s’effectue lorsqu’un stimulus neutre est associé à un stimulus inconditionnel.
• Le stimulus inconditionnel déclenche automatiquement une certaine réponse : la réponse inconditionnelle.
• Puis, en présentant de façon régulière et fréquente un stimulus neutre en présence du stimulus inconditionnel, une association habituellement inconsciente se crée entre les deux stimuli.
• Ainsi le stimulus neutre se transforme en stimulus conditionnel et déclenche une réponse similaire/identique à celle du stimulus inconditionnel.
• Cette réponse est alors la réponse conditionnelle.

Question 5

Quels sont les phénomènes liés au conditionnement classique?

Answer 5

Extinction:
- La réponse conditionnelle s’estompe si on présente trop souvent le stimulus conditionnel sans le stimulus inconditionnel

Récupération spontanée:
- Réapparition soudaine de la réponse conditionnelle malgré un processus d’extinction (on ne sait pas pourquoi, 1 seule fois et pouf ça revient)

Discrimination du stimulus:
- Lorsqu’une réponse conditionnelle à un certain stimulus n’apparaît pas suite à un stimulus similaire (ex : chat discrimine bruits de moteur suite à s’être fait frappé par auto, n’a peur que des moteurs d’autos)

Généralisation du stimulus:
- Lorsque la réponse conditionnelle se généralise à d’autres stimulus similaires au stimulus conditionnel (Albert)

Question 6

Qui est Watson et qu’a-t-il fait?

Answer 6

• Psychologue américain, fondateur du béhaviorisme
• Le comportement est socialement conditionné
  
  • Instincts, hérédité, apprentissage
• Nous sommes le résultat d’apprentissages
• On peut devenir qui on veut en fonction de comment on est conditionné
• Expérience avec le petit Albert

Question 7

Quelle est l’expérience de Watson avec le petit Albert?

Answer 7

• Cherche à prouver le conditionnement classique chez l’humain
• Expérience conduite sur un bébé de 9 mois (le petit Albert)
• Questions d’éthique (bang chaque fois qu’il y a un lapin)
• Problèmes avec l’expérience
  
  • N’a pas pu faire la 2e partie de l’expérience
  • Hydrocéphalie?
  • Faible échantillon
  • Résultats non généralisables

Question 8

Comment traiter les phobies selon Watson? (expérience du petit Albert)

Answer 8

Désensibilisation systématique:
- Faire disparaître graduellement la réponse conditionnelle de peur en présentant, au rythme de la personne, des représentations du stimulus conditionnel, de la moins phobique à la plus phobique

Immersion:
- Affronter directement le stimulus conditionnel (ex : réalité virtuelle)

Question 9

Qui est Skinner et qu’a-t-il fait?

Answer 9

• Auteur, philosophe et inventeur américain
• Selon lui, la volonté est une illusion, tout n’est que conditionnement
• Père du conditionnement opérant
  
  • Le conditionnement n’est plus lié à des réponses réflexes de l’organisme (Pavlov), mais à l’influence de l’environnement qui renforce positivement ou négativement le conditionnement
  • Les conséquences du comportement sont plus importantes que le stimulus qui les déclenche
• La boîte de Skinner

Question 10

Qu’est-ce que le conditionnement opérant?

Answer 10

• Processus par lequel un comportement devient plus ou moins probable selon les conséquences associées
• Repose 2 éléments
  
  • Renforcement: conséquence agréable d’un comportement qui le rend plus probable d’être reproduit de nouveau
  • Punition: conséquence désagréable d’un comportement qui le rend moins probable d’être reproduit de nouveau
• Le renforcement et la punition peuvent être chacun :
  
  • Positif : par l’ajout d’un stimulus
  • Négatif : par le retrait d’un stimulus
• Le renforcement fonctionne beaucoup plus que la punition

Question 11

Donne des exemples de renforcements et punitions négatifs et positifs.

Answer 11

• Renforcements positifs : prime/bonus de paie
• Renforcements négatifs : privilège de ne pas faire de ménage
• Punitions positives : choc électrique quand on essaye de passer par-dessus la barrière
• Punitions négatives : retirer le wifi

Question 12

Quel est le lien à faire entre le béhaviorisme et la délinquance?

Answer 12

• Les comportements antisociaux sont acquis et maintenus de la même manière que les autres comportements
  
  • Par renforcement positif (argent, encouragement des pairs, etc.) ou négatif (tromper l’ennui, l’inconfort)
  • Par punition positive (honte d’avoir été pris, peur) ou négative (retrait de privilèges liées à l ’incarcération, perte du support des proches)
• Ce qui détermine le maintien ou l’abandon des comportements antisociaux, c’est la proportion relative des renforcements et des punitions

Question 13

Quel est le lien entre le béhaviorisme et le traitement d’auteurs d’agressions sexuelles?

Answer 13

Thérapie aversive:

• Pairage entre stimuli désagréable et fantaisie sexuelle
  
  • Ex : choc électrique avec pédopornographie

Thérapie olfactive:

• Pairage entre différentes étapes du processus de passage à l’acte avec un stimulus olfactif
  
  • Ex : odeur ammoniac (quand contrevenant à risque de passer à l’acte, sent ammoniac, donc signal pour arrêter)

Sensibilisation volée:

• Pairage entre fantaisie sexuelle et conséquences négatives qui peuvent en découler (technique plus douce)
  
  • Ex : impacts sur victime, incarcération, etc.

Reconditionnement masturbatoire:

• Pairage de renforçateurs à des fantaisies sexuelles adaptées (éjaculation)
• Pairage de punitions à des fantaisies sexuelles déviantes (pas éjaculation)

Question 14

Qu’est-ce qu’on peut retenir des thérapies béhavioristes pour les auteurs d’agressions sexuelles?

Answer 14

• Thérapies inefficaces et peu éthiques
  
  • Inapproprié de demander à son client de se masturber
  • Conditionnement pas permanent
• Ne s’applique peut-être pas à tous scénarios
• Si on arrête conditionnement, réponse conditionnelle s’estompe
  
  • Récupération spontanée

Question 15

Quelles sont les critiques du béhaviorisme?

Answer 15

• Vision réductrice de la réalité humaine
  
  • Ignore complexité humaine
  • On ne prend pas en compte l’intelligence de la personne
  • On met de côté les différences individuelles
  • Postulat de la boîte noire jugé trop restrictif
  • Nécessite de prendre en compte le fonctionnement psychique
• Les bénéfices du conditionnement sont à court-terme
• Accusé de véhiculer un modèle policier et inhumain
  
  • L’homme comme une machine
  • Éthique
  • Normes sociales

Question 16

Qu’est-ce que le cognitivisme (ou psychologie cognitive)?

Answer 16

• Né par opposition avec le béhaviorisme dans les années 50
• Étudie la pensée, l’esprit humain comme un ordinateur (on ouvre la boîte noire, on va voir plus loin, on prend en compte les différences individuelles et la complexité de l’être humain)
• Examine comment les individus perçoivent, apprennent, se souviennent et pensent l’information

Question 17

Qu’est-ce que la cognition?

Answer 17

• Ensemble des processus cognitifs qui se rapportent à la fonction de connaissance
• Mémoire, langage, raisonnement, apprentissage, intelligence, résolution de problème, prise de décision, perception ou attention

Question 18

Qu’est-ce que les schémas cognitifs?

Answer 18

• Représentations mentales inconscientes des évènements, des objets, des situations ou des expériences
  
  • Connaissances, croyances et attentes qui constituent la compréhension qu’a une personne d’elle-même, du monde et des autres
  • S’élaborent et se développent au cours de la vie
  • Sortes de modèle, de cadre, de guide pour traiter l’information et guider le comportement
• Permettent de comprendre
  
  • Comment nous percevons notre environnement
  • Comment les informations sont organisées en mémoire
  • Comment nous mobilisons des connaissances implicites pour agir sur le monde
• Tendent à être stables, même en présence d’informations nouvelles
• Spécifiques à chaque personne
• Peuvent être adaptés ou inadaptés, ils se manifestent par des biais cognitifs ou des distorsions cognitives

Question 19

Qu’est-ce que des biais cognitifs?

Answer 19

• Distorsions dans le traitement cognitif d’une information, qui dévie de la pensée logique ou rationnelle
• Erreurs de jugement, d’appréciation, de raisonnement, de perception, etc.
• Inconscients, mais inévitables
• Fonction
  
  • Permettre à notre cerveau d’économiser du temps et de l’énergie en développant des raccourcis cognitifs/mentaux
• Tendance à être systématiquement utilisées dans diverses situations
• S’expliquent par différents facteurs
  
  • Ressources cognitives limitées
  • Facteurs motivationnels, émotionnels ou moraux

Question 20

Quels sont les principaux exemples de biais cognitifs?

Answer 20

Biais de confirmation:
- Tendance à privilégier les informations confirmant ses idées ou ses hypothèses et/ou à accorder moins de poids aux informations jouant en défaveur de ses idées et de ses conceptions

Biais de représentativité:
- Considérer un ou certains éléments comme représentatifs d’une population

Biais de disponibilité
- Ne pas chercher d’autres informations que celles immédiatement disponibles

Biais d’auto-complaisance:
- Tendance à attribuer la causalité de leur réussite à leurs qualités propres (causes internes) et leurs échecs à des facteurs ne dépendant pas d’eux (causes externes)

Erreur fondamentale d’attribution:
- Accorder une importance disproportionnée aux caractéristiques internes d’un agent (caractère, intentions, émotions, connaissances, opinions) au détriment des facteurs externes et situationnels (faits) dans l’analyse du comportement ou du discours d’une personne dans une situation donnée

Biais d’attribution hostile:

• Tendance à percevoir des intentions hostiles de la part des autres, même en l’absence de faits allant dans ce sens
• Discours de parents maltraitants et autres délinquants

Question 21

Qui est Beck et qu’a-t-il fait?

Answer 21

• Psychiatre et professeur américain
• Père de la thérapie cognitive
• Introduit le terme de distorsion cognitive

Question 22

Qu’est-ce que des distorsions cognitives?

Answer 22

• Façons de traiter/filtrer l’information qui résultent en erreurs de pensée prévisibles ayant souvent pour conséquences d’entretenir des pensées et des émotions négatives
  
  • Provoquent constamment émotions négatives et souffrance
  • Distorsions extrêmes (appliquées à 100%)
  • Ex : couple se sépare et du jour ou lendemain, le gars déteste la fille de tout son âme (pensée tout ou rien)
• Schémas cognitifs exagérés ou irrationnels impliqués dans l’apparition et la perpétuation d’états psychopathologiques
  
  • On n’est plus adapté à notre environnement/équilibré
• Deviennent systématiques et envahissantes pour le sujet qui en souffre, au point qu’elles prennent le pas sur une vision lucide du monde et deviennent automatiques

Question 23

Quelles sont les distorsions cognitives de Beck (exemples)?

Answer 23

La pensée « tout ou rien » ou « noir ou blanc »:
- Pensée dichotomique (sans nuance, division précise entre 2 idées)

L’inférence arbitraire (conclusion hâtive):

• Conclusions basées sur 1 ou très peu d’éléments
• Ex : il n’a pas répondu à mon appel, il a qqchose contre moi
• Ex : mon patron est bête, il va me virer

La surgénéralisation:

• Conclusions basées sur 1 ou très peu d’éléments
• On définit des règles en fonction de cette conclusion
• Ex : après une date, le gars ne m’a pas rappelé, donc je ne trouverai jamais l’amour de ma vie, donc je vais arrêter de parler à tout garçon ça ne sert à rien

L’abstraction sélective (ou filtre):

• Tendance à s’attarder sur des détails qui sont toujours négatifs au lieu de voir la situation dans son intégralité
• Ex : joueur de tennis a super bien joué son match et a gagné, mais se concentre sur les petites erreurs qu’il a fait au lieu de se réjouir de sa victoire

La dramatisation et la minimisation:

• Amplifier importance de ses erreurs/lacunes ou considérer un événement pas si grave de façon catastrophique
• Ex : j’ai commis une petite erreur au travail, donc tout le monde va savoir que c’est moi et je vais me faire licencier
• Considérer un gros événement heureux comme seulement banal (TROP humble, provoque émotion négative)
• Ex : j’ai trouvé la solution à un gros problème, mais ce n’était qu’un coup de chance

La personnalisation:

• Se sentir responsable des comportements des autres ou d’événements hors de son contrôle
• Ex : si mon fils a une retenue à l’école, c’est ma faute

Question 24

Quelles sont les distorsions cognitives de Burns (exemples)?

Answer 24

Le raisonnement émotionnel:

• Prendre pour acquis ses émotions comme des preuves de la réalité
• Ex : je me sens désespérée, donc mes problèmes ne pourront jamais se résoudre
• Ex : si j’ai peur, c’est qu’il doit y avoir un danger
• Ex : si je me sens dégoûtée de ce monde, c’est qu’il n’a rien à m’offrir

Les croyances sur ce qui devrait être fait (fausses obligations):

• Avoir des attentes à ce qu’on devrait faire et ce que les autres devraient faire sans évaluer les ressources disponibles et le réalisme de la situation
• Ex : prévoir de faire un ménage de printemps en revenant de sa grosse journée de travail et donc se sentir mal (crée culpabilité)
• Ex : avec tout ce que j’ai fait pour cette personne, elle me doit au moins ça (crée rancœur)

L’étiquetage:

• Utiliser un qualificatif négatif et puis l’utiliser de manière que ce soit généralisé
• Ex : cette personne est un monstre (au lieu de voir que c’est un homme qui voulait sauver sa fille, donc il a tué la personne qui était en train de la violer)
• Ex : l’étiquette de sortie de prison aux É-U qui fait en sorte que trouver un travail est une tâche ardue

Le blâme (focus sur émotions, pas comme personnalisation):

• Tenir à tort les autres de nos propres émotions
• Ex : si je suis déçue, c’est complètement à cause de lui
• Ex : si je me sens sexuellement désiré, c’est à cause de l’enfant
• Se blâmer pour les émotions des autres
• Ex : s’il est triste, c’est juste à cause de moi

Question 25

Quel est le lien entre le cognitivisme et la délinquance?

Answer 25

• Le comportement criminel est soutenu et maintenu par des schémas cognitifs et des distorsions cognitives qui influencent la façon dont les délinquants perçoivent les événements et y réagissent
• Exemples de distorsions cognitives chez les agresseurs sexuels employées pour justifier les actes perpétrés
  
  • Accroire la légitimité des gestes faits
  • Accroire leur acceptabilité
  • Soutenir l’aspect non pathologique de la sexualité entre un adulte et un enfant
  • Ex : Pédagogie pour apprendre sexualité aux enfants

Question 26

Quels sont les thérapies cognitives pour les distorsions cognitives chez les agresseurs sexuels?

Answer 26

• Restauration cognitive
  
  • Explorer les distorsions cognitives du client supportant ou rationnalisant ses comportements de violence sexuelle, puis les confronter afin de les remplacer par des schémas cognitifs plus adaptés
• Sensibilisation aux conséquences pour les victimes
  
  • Sensibilisation aux conséquences pour les gestes de violence sexuelle pour les victimes, de sorte à confronter les distorsions cognitives minimisant les conséquences de ces gestes