Cours 9 (neuropsychologie de l’enfant) Flashcards
Quand sont parus les premiers manuels de neuropsy de l’enfant?
début des années 2000.
Quels sont les principaux troubles neurodéveloppementaux qui occasionnent des atteintes
cognitives chez les enfants?
autisme et le TDAH
Lussier et al. (2017) dans la 3e édition de l’ouvrage intitulé Neuropsychologie de
l’enfant et de l’adolescent propose de distinguer quoi?
Les troubles neurodéveloppementaux: les troubles du langage oral et dysphasies, les troubles praxiques et visuospatiaux, le syndrome des fonctions non verbales, les troubles du spectre de l’autisme, le syndrome dysexécutif, le syndrome Gilles de la Tourette, le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité
Les troubles spécifiques des apprentissages: Les troubles spécifiques du langage écrit (dyslexie et dysorthographie), Les troubles spécifiques du calcul et la dyscalculie
Les troubles neuropsychiatriques : Les troubles déficitaires de l’attention complexes avec ou sans hyperactivité, Les problèmes de comportement, Les troubles disruptifs du contrôle des impulsions et des conduites (DSM-5), Les troubles dépressifs, Les troubles anxieux, Les troubles obsessionnels compulsifs, Les troubles liés à des traumatismes ou à des facteurs de stress, Les troubles du spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques, Les autres troubles du développement (syndrome d’alcoolisation fœtale, neurofibromatose ou syndrome de Turner)
Chez l’enfant, l’étude des lésions acquises et de leurs conséquences sur la cognition
soulève un certain nombre de difficultés, lesquelles?
Les lésions pré- et périnatales
(liées par exemple aux anoxies de la naissance et à la prématurité) et celles dues aux encéphalites bactériennes sont les plus fréquentes et occasionnent des dommages diffus
et/ou étendus.
L’interprétation des données est plus complexe chez l’enfant car…?
L’interprétation des données est plus complexe chez l’enfant car la lésion survient
dans un contexte de grandes capacités de plasticité cérébrale et de récupération
fonctionnelle:
* D’une part, la formulation d’hypothèses sur le niveau d’acquisition fonctionnelle
antérieure de l’enfant est confrontée au problème de la variabilité interindividuelle « des
rythmes et des niveaux de développement atteints ».
* D’autre part, les lésions cérébrales précoces ont des conséquences comportementales
qui peuvent n’apparaître que longtemps après leur survenue.
Aphasie acquise chez l’enfant?
a. L’aphasie acquise chez l’enfant– Il s’agit d’« un trouble du langage consécutif à une atteinte du système nerveux
central et survenant chez un sujet ayant déjà acquis un certain niveau de
connaissance verbale » (Van Hout et Seron, 1983). – Le tableau clinique est caractérisée par:
* Une compréhension du langage relativement préservée
* Des troubles prédominent sur le versant de l’expression : la fluence est réduite,
la perturbation pouvant aller de troubles articulatoires jusqu’au mutisme
* Un discours agrammatique (les troubles syntaxiques sont les plus persistants)
* Les jargons ou les loghorrées sont rares
– Étude de cas de Patterson et al. (1989):
* N.I. est une jeune patiente chez qui une hémisphérectomie gauche avait été
pratiquée à l’âge de 15 ans, deux années après l’installation des crises
d’épilepsie.
* Après l’opération, N.I. est décrite comme aphasique, ses performances en
lecture sont très faibles et ressemblent à celles de patients adultes qui
présentent une dyslexie profonde (acquise).
* Elle reconnaît parfaitement les lettres, mais les dénomme avec difficulté et ne
peut réaliser des tâches phonologiques.
* Elle discrimine bien les mots fréquents et les non-mots mais ses performances
de décision lexicale chutent pour des mots moins fréquents.
* Dans des épreuves d’appariement mot-image, compréhension des mots
préservée seulement pour les plus familiers et concrets.
L’hémisphérectomie est une opération chirurgicale où un hémisphère cérébral (une
moitié du cerveau) est enlevé ou désactivé.
Étude de cas de Vargha-Khadem et al. (1985):
* Anna est une patiente qui a subi une hémisphérectomie gauche à l’âge de 10
ans et montre des capacités langagières remarquablement préservées.
* L’atteinte neurologique (AVC gauche) est prénatale et s’est manifestée à l’âge
de six mois.
Ce n’est pas tant l’âge auquel intervient l’hémisphérectomie qui compte, que
l’âge de début des lésions cérébrales (dans l’épilepsie, l’âge de début des
crises) et « le temps laissé à la réorganisation du langage dans l’hémisphère
droit ». Plus ce temps est long, meilleures seraient la réorganisation
anatomo-fonctionnelle et les performances.
Les troubles développementaux du langage chez l’enfant?
« sans cause apparente » et peuvent perturber les acquisitions
scolaires et les apprentissages fondamentaux.
écart aux normes de développement cognitif
(dysphasie, dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, trouble attentionnel…).
Le diagnostic = déficit durable des
performances dans un domaine particulier.
– La perturbation n’est pas liée à un déficit sensoriel primaire (par exemple de l’acuité
visuelle), à une insuffisance intellectuelle, à une lésion cérébrale acquise au cours
de l’enfance, ni à des carences affectives ou éducatives graves.
– Les enfants qui sont identifiés comme « dys » le sont parce que leur profil
développemental apparaît normal, ou presque, dans tous les domaines sauf dans le domaine de dysfonctionnement considéré.
Par exemple, la dyslexie développementale se définit comme un trouble sévère et durable de l’apprentissage de la lecture, pour lequel aucune cause particulière ne
peut être mise en évidence.
* L’enfant a été normalement scolarisé, dans un milieu socioculturel propice à
ces apprentissages, ne présente ni retard mental, ni déficit sensoriel, et a un
trouble durable du langage écrit, avec un retard de lecture d’au moins 18 mois
par rapport à l’âge scolaire.
– Dans le DSM-5, les troubles développementaux du langage sont classée dans la catégorie des « troubles spécifiques des apprentissages »
Cette catégorie regroupe les troubles spécifiques et durables de développement:
1. du langage oral ou « dysphasies »
2. du geste et/ou des fonctions visuospatiales ou « dyspraxies ou troubles de
l’acquisition de la coordination »
3. du langage écrit ou « dyslexies et dysorthographies »
4. des activités numériques ou « dyscalculies »
5. des processus attentionnels et des fonctions exécutives ou « TDAH »
Trouble de la mémoire chez l’enfant?
La mémoire
a) Le syndrome amnésique de l’enfant – L’appellation de syndrome amnésique de l’enfant est préférable à celle d’amnésie
développementale car la présence de lésions cérébrales est clairement
documentée dans la plupart des observations publiées.– Les études de cas de Vargha-Khadem et al. (1997):
* 3 enfants dont les lésions étaient survenues à la naissance chez deux d’entre
eux ont en commun d’avoir développé un syndrome amnésique en relation
avec des lésions précoces de la formation hippocampique.
* Découverte vers l’âge de 5 ans par les parents et les enseignants, du
syndrome amnésique alors que les lésions étaient néonatales dans 2 des cas. – Les études de cas de Vargha-Khadem et al. (1997)
* Les parents se sont alors étonnés de l’incapacité de leur enfant à retrouver son
chemin dans un environnement familier ainsi que d’une désorientation
temporelle et de la nécessité d’un rappel fréquent des rendez-vous.
* De plus, ces enfants étaient incapables de faire des récits détaillés des activités
de la journée et des vacances.
Les déficits de la mémoire épisodique constatés dans la vie courante,
comme dans les examens neuropsychologiques, constituent le cœur du
syndrome amnésique de l’enfant.
Les autres éléments notables du syndrome amnésique sont les capacités
préservées chez ces enfants qui concernent l’efficience intellectuelle, les
compétences langagières (langage oral et écrit) et les connaissances
générales sur le monde.
* Le point le plus remarquable dans ces descriptions est la possibilité, pour ces
enfants, d’acquérir de nouvelles connaissances sémantiques alors que leur
mémoire épisodique était très déficitaire.
Trouble de l’attention chez les enfants?
a) Les troubles visuo-attentionnels – La perception visuelle et l’orientation de l’attention dans l’espace visuel jouent un
rôle fondamental dans le développement cognitif. – Les liens entre les difficultés de perception visuelle ou les troubles de l’attention
visuospatiale et le risque de retard scolaire ou la survenue de véritables difficultés
d’apprentissage de la lecture sont pourtant maintenant établis
Quelques tests pour l’évaluation:
* La batterie du TEA-Ch (pour Test of Everyday Attention Children, Manly et al.,
2006) procure une évaluation standardisée de l’attention (sélective focalisée,
soutenue et divisée) et des fonctions exécutives (mémoire de travail, inhibition,
flexibilité) et comporte une version parallèle pour le re-test.
Le Test de barrage des nounours (Laurent-Vannier et al., 2003), analogue au
Test de barrage des cloches présent dans toute évaluation de l’attention
visuospatiale chez l’adulte, il permet la mise en évidence et la mesure de
troubles d’héminégligence chez l’enfant dès 2 ans.
Trouble des fonctions exécutives chez l’enfant?
Ces troubles sont étudiés dans le contexte de lésions consécutives à un
traumatisme crânien, en lien avec l’épilepsie ou encore dans le trouble déficitaire de
l’attention.
– 3 catégories de difficultés cognitives sont distinguées, selon les modèles de
référence pour le fonctionnement exécutif les difficultés:
* de planification
* de flexibilité mentale
* d’inhibition
Quelques tests écologiques pour l’évaluation:
* La BADS-children (Emslie et al. , 2003) a été élaborée pour solliciter ces
différentes composantes des fonctions exécutives dans des situations qui
miment celles de la vie quotidienne de l’enfant et en privilégiant l’aspect
ludique.
Quelques tests écologiques pour l’évaluation:
* Dans le test du ZOO issu de la BADS-C (Allain et al. 2018), l’enfant doit tracer
un trajet sur un plan de zoo dans le but de visiter six lieux sur les douze
possibles en respectant des règles (restrictions sur le nombre de fois que
certains chemins peuvent être empruntés et points de départ et d’arrivée
déterminés). L’enfant doit prévoir l’ordre dans lequel il va se rendre dans les
différents lieux pour limiter les erreurs.
Trouble du calcul chez l’enfant?
a) La dyscalculie développementale – La dyscalculie développementale (ou « trouble spécifique des apprentissages avec
déficit de calcul », selon le DSM-5) se définit comme un trouble de l’apprentissage
de l’arithmétique (calcul et traitement des nombres) qui apparaît chez un enfant
ayant une intelligence normale et qui a bénéficié d’une scolarité appropriée ainsi
que d’un contexte social équilibré, sans trouble sensoriel pouvant expliquer le
trouble d’acquisition. – On rencontre une dyscalculie développementale, associée ou non à d’autres
troubles cognitifs (du langage, du traitement de l’espace, de l’attention…), dans
différentes pathologies d’origine génétique comme le syndrome de Williams, le
syndrome de l’X fragile ou le syndrome de Turner
La Batterie pour l’évaluation du traitement des nombres et du calcul chez l’enfant de
von Aster (Zareki-R: Dellatolas et von Aster, 2006, pour la version française) est un
outil de dépistage conçu à partir de la batterie adulte EC301.
* L’objectif est d’établir un « profil mathématique » chez l’enfant de 6 à 11 ans et
demi.
* Un ensemble d’épreuves permet de couvrir tout le champ de la capacité à
utiliser les nombres et à effectuer des calculs élémentaires : dénombrement,
comptage oral, dictée et lecture de nombres, calcul mental, positionnement de
nombres sur une échelle, mémorisation et répétition orale de chiffres,
comparaison de deux nombres à l’oral et à l’écrit, estimation de quantités,
problèmes arithmétiques présentés oralement.
Praxies chez l’enfant?
a) La dyspraxie développementale – La dyspraxie est un trouble de la conceptualisation, de la planification et de la
coordination volontaire des séquences de gestes orientées vers un but.– Comme pour les autres troubles neurodéveloppementaux, le diagnostic doit exclure
l’existence de troubles moteurs ou sensoriels élémentaires, de déficience
intellectuelle, de troubles de la relation ou communication, d’une lésion cérébrale,
ou de carence éducative. – L’évaluation repose sur des tests des praxies gestuelles motrices (imitation de
séquences de mouvements), idéomotrices (imitation de postures digitales ou
manuelles), idéatoires (manipulation d’objets) et constructives (reproduction de
modèles avec cubes, reproduction graphique de figures).
Épilepsie chez l’enfant?
L’épilepsie recouvre plusieurs formes mais qui ont toutes un même mécanisme
sous-jacent, qu’elles soient associées ou non à des lésions structurales : une
anomalie du fonctionnement d’une population de neurones (décharge épileptique)
provoque une crise épileptique.– On distingue classiquement 3 principales formes d’épilepsie chez l’enfant :
* L’épilepsie symptomatique, qui se définit par la présence de lésions mises en
évidence par la neuro-imagerie (accident vasculaire cérébral, tumeur, dysplasie
corticale…)
* La forme cryptogénique, où une lésion peut être suspectée sur la base de la
présence de troubles cognitifs et autres manifestations cliniques mais n’est pas
objectivée
* L’épilepsie idiopathique, qui concerne plus d’un tiers des épilepsies de
l’enfant puis disparaît à l’adolescence, serait d’origine génétique
– Les troubles cognitifs les plus fréquents intéressent la mémoire
Caractéristiques du TDA(H) chez l’enfant?
Les premiers signes cliniques apparaissent aux environs de la 4e année, mais c’est
au début de la scolarité que les comportements « perturbateurs » deviennent
patents. – 3 principaux sous-types de TDA/H étaient distingués dans le DSM-IV:
- Un tableau clinique où prédominent l’impulsivité et l’hyperactivité
- Un tableau où le trouble de l’attention est prédominant
- Un tableau mixte avec hyperactivité et inattention – auxquels le DSM-5 (APA, 2013) ajoute une « présentation inattentive
restrictive »
L’approche neuropsychologique se révèle indispensable pour rechercher d’une part,
un déficit de l’attention et son éventuel retentissement sur d’autres fonctions
cognitives, en particulier sur la mémoire et, d’autre part, l’association à des troubles
des apprentissages, en particulier du langage écrit.
* En effet, 30 % des enfants chez qui le diagnostic de TDA/H est établi ont des
troubles spécifiques de l’apprentissage associés, parmi lesquels près d’un sur
quatre souffre d’une dyslexie-dysorthographie.
Caractéristiques de l’autisme et des troubles du spectre autistique chez l’enfant?
D’un point de vue clinique, l’autisme se définit par la présence chez l’enfant de
signes, plus ou moins nombreux, se rattachant selon le DSM-5 (2013) à :
- « restriction des comportements sociaux »
- « restriction de la communication »
- « comportements répétitifs et intérêts restreints ».
Laurent Mottron (2009) souligne la grande hétérogénéité des profils cliniques que
recouvre ce diagnostic, et qui se manifeste sur plusieurs dimensions, en particulier
le niveau intellectuel et le degré d’autonomie atteints par ces personnes.– Il faut donc parler de « spectre de l’autisme », plutôt que d’autisme, et distinguer 5
sous-types qui selon l’auteur relèveraient d’une continuité : autisme de bas niveau,
autisme de haut niveau, syndrome d’Asperger, autisme savant et enfin « trouble
envahissant du développement non spécifié ». Aucune classification n’est
consensuelle et le DSM-5 ne distingue plus l’autisme de haut niveau du syndrome
d’Asperger.
Des revues ou méta-analyses récentes permettent aujourd’hui de préciser les
profils de perturbation cognitive dans l’autisme, concernant:
* Les fonctions exécutives (Lai et al., 2017)
* La mémoire de travail (Wang et al., 2017)
* La mémoire autobiographique (Wantzen et al., 2016)
* La théorie de l’esprit (Wantzen et al., 2018)– Les particularités des traitements perceptifs, notamment dans la modalité visuelle,
sont maintenant au centre de la neuropsychologie des TSA