Cours 9 - Développement socio-affectif durant la période préscolaire Flashcards
Compréhension de soi : Fondements du concept de soi
• Les enfants d’âge préscolaire commencent à développer un concept de soi, comprenant les attributs, les capacités, les attitudes et les valeurs.
• Le concept de soi influe sur le sens de l’initiative des enfants.
o Initiative : l’empressement à s’attaquer à de nouvelles tâches, la capacité à participer à des activités avec leurs pairs et la volonté de découvrir ce qu’ils peuvent faire avec l’aide des adultes, selon la définition d’Erikson.
• Les relations parents-enfants chaleureuses et sensibles (attachement sécurisant) favorisent des concepts de soi plus positifs et cohérents.
• Les souvenirs élaborés qui se concentrent sur les états internes des jeunes enfants sont particulièrement importants.
o États internes : En mettant l’accent sur la signification personnelle des événements passés, les conversations sur les états internes facilitent le développement de la connaissance de soi.
- À l’âge de 4 ans, les enfants d’âge préscolaire en viennent progressivement à se considérer comme persistant dans le temps (anticipant leurs propres états et besoins futurs) à mesure qu’ils parlent d’événements personnellement significatifs et que leurs capacités cognitives s’améliorent.
- À l’âge de 5 ans, les enfants comprennent mieux que leurs préférences futures sont susceptibles de différer de leurs préférences actuelles.
- À la fin des années préscolaires, les enfants peuvent mettre de côté leur état d’esprit actuel et adopter une perspective future.
Conversations parent-enfant élaboratives
- Focaliser sur les états internes de l’enfant (pensées, émotions et expériences subjectives)
- Parler de leurs causes et conséquences (p. ex., qu’est-ce qui te fait pleurer?)
- Évoquer quand enfant a réussi à se remettre d’une émotion douloureuse
Variations culturelles des récits et le concept de soi
• Résultats d’une étude de deux ans comparant les pratiques de narration dans différentes cultures :
o Les parents chinois mettent l’accent sur la gravité de la mauvaise conduite des enfants et son impact sur les autres.
o Les parents irlando-américains minimisent la gravité, attribuant les transgressions à l’audace et à l’affirmation de soi.
• Les premiers récits lancent l’image de soi des enfants d’âge préscolaire :
o L’image de soi de l’enfant chinois met l’accent sur le sentiment d’appartenance et les obligations envers les autres.
o L’image de soi de l’enfant américain est plus autonome.
Compréhension de soi : Émergence de l’estime de soi
• Estime de soi : jugements que nous portons sur notre propre valeur et les sentiments associés à ces jugements.
• Les enfants d’âge préscolaire portent plusieurs jugements sur eux-mêmes :
o Apprendre des choses à l’école
o Se faire des amis
o S’entendre avec les parents
o Traiter les autres avec gentillesse
• Estime de soi fragmentée : Ils ne sont pas encore capables d’intégrer les jugements des autres et ne peuvent pas combiner les informations sur leurs compétences dans différents domaines.
Le développement affectif
• Le développement affectif est soutenu par des progrès en matière de représentation, de langage et de concept de soi.
• Les enfants d’âge préscolaire font des progrès en matière de compétences émotionnelles :
o Compréhension émotionnelle
o Autorégulation émotionnelle
o Émotions reliées à la conscience de soi et empathie
• La compétence émotionnelle est
o Fortement influencée par les parents
o Vitale pour les relations avec les pairs et la santé mentale
Développement affectif : Compréhension des émotions
• Les enfants de 3 à 5 ans ont une capacité impressionnante à interpréter, prédire et modifier les émotions des autres:
o Ils déduisent les émotions des autres à partir de leur comportement.
o Ils réalisent que la pensée et les émotions sont interconnectées
La pensée et les émotions sont interconnectés : se concentrer sur des pensées négatives risque d’aggraver la situation d’une personne, mais penser positivement peut l’aider à se sentir mieux et ils sont conscients que le fait de se souvenir d’une expérience passée ou d’anticiper une expérience future peut influencer leurs émotions actuelles, une compréhension qui se renforce avec l’âge.
o Ils trouvent des moyens de soulager les émotions négatives des autres (p. ex., câlins).
• Ils ont cependant du mal à interpréter les situations qui offrent des indices contradictoires sur les émotions d’une personne.
o Indices contradictoires : Lorsqu’on leur montrait la photo d’un enfant au visage heureux avec un vélo cassé, les enfants de 4 et 5 ans avaient tendance à se fier uniquement à l’expression émotionnelle : « Il est heureux parce qu’il aime faire du vélo. » Les enfants plus âgés conciliaient plus souvent les deux indices : « Il est heureux parce que son père a promis de l’aider à réparer son vélo cassé. » Les jeunes enfants se concentrent sur l’aspect le plus évident d’une situation émotionnelle complexe en négligeant les autres informations pertinentes.
• La compréhension émotionnelle des enfants est mieux développée lorsque les parents sont prompts à
o Nommer et expliquer les émotions
o Exprimer de la chaleur et de l’enthousiasme lors des conversations
o Discuter des expériences négatives et de celles qui impliquent des désaccords.
• La sécurité de l’attachement permet une communication parent-enfant plus ouverte sur les émotions.
o Ces dialogues semblent aider les enfants à réfléchir aux causes et aux conséquences de leurs émotions, tout en leur permettant d’acquérir des compétences en communication.
• La connaissance des émotions aide les enfants dans leurs efforts pour s’entendre avec les autres.
o Dès l’âge de 3 ans, la connaissance des émotions est liée à un comportement amical et prévenant (partage, aide), à des réponses constructives à des conflits avec des camarades et à la capacité de prendre du recul. Les enfants semblent reconnaître que reconnaître les émotions des autres et expliquer les leurs améliore la qualité des relations.
Développement affectif : Autorégulation émotionnelle
• Le langage contribue à améliorer la capacité des enfants d’âge préscolaire à gérer l’expérience et l’expression des émotions.
o L’amélioration des fonctions exécutives - en particulier l’inhibition et la flexibilité de l’attention - contribue grandement à la gestion des émotions négatives.
• Stratégies d’autorégulation émotionnelle (vers 3-4 ans) :
o Limiter l’apport sensoriel
L’apport sensoriel: se couvrir les yeux ou les oreilles pour bloquer une vue ou un son effrayant
o Se parler à soi-même
Se parler à soi-même: Maman a dit qu’elle reviendra bientôt
o Changer ses objectifs
Changer ses objectifs: décident qu’ils ne veulent pas jouer de toute façon après avoir été exclus d’un match
o Réparer une relation
Réparer une relation: arrêter de se battre et partager pour résoudre un conflit avec un pair
• Plusieurs cultures, dont la nôtre, encouragent les enfants à exprimer leurs émotions positives et à inhiber leurs émotions négatives afin de promouvoir de bonnes relations sociales.
• Le tempérament affecte l’autorégulation émotionnelle :
o Enfants émotionnellement réactifs: difficultés à inhiber leurs émotions et à détourner leur attention des événements perturbateurs.
o Plus susceptibles d’être anxieux et craintifs, de réagir avec irritation à la détresse des autres, de réagir avec colère ou agressivité lorsqu’ils sont frustrés et de mal s’entendre avec les enseignants et leurs pairs.
• Le parentage affecte aussi l’autorégulation émotionnelle :
o Gérer ses propres émotions, suggestions/explications de stratégies de régulation des émotions
o Risques si parents expriment peu d’émotions positives, nient les émotions de l’enfant, gèrent mal sa propre colère
o Les enfants apprennent à gérer leurs émotions en regardant comment font leurs modèles: leurs parents.
• L’imagination des enfants d’âge préscolaire et leur compréhension limitée de la distinction fantaisie-réalité font que les peurs sont courantes.
• Les phobies (peurs intenses) peuvent nécessiter une aide psychologique ; d’autres diminuent à mesure que l’autorégulation émotionnelle s’améliore.
Peurs courantes de la petite enfance :
o Monstres o Fantômes o Ténèbres o L'école maternelle ou la garderie o Animaux
Développement affectif : Émotions reliées à la conscience de soi
blessure ou une amélioration de la conscience de soi
• Les enfants d’âge préscolaire ont une sensibilité accrue aux éloges et aux reproches.
• Vers l’âge de 3 ans, les émotions reliées à la conscience de soi sont clairement liées à une auto-évaluation.
• Les parents peuvent favoriser des niveaux adaptés de fierté et de honte en se concentrant sur la manière d’améliorer les performances, et non sur la valeur de l’enfant.
o Comme les enfants d’âge préscolaire sont encore en train d’élaborer des normes d’excellence et de conduite, ils dépendent des messages des parents, des enseignants et des autres personnes qui comptent pour eux pour savoir quand ils doivent se sentir fiers, honteux ou coupables.
o Important pour le parent de mettre l’accent sur ce qui peut être amélioré, changé, plutôt que de critiquer en bloc. Un niveau adéquat de culpabilité peut amener l’enfant à vouloir réparer un mauvais comportement et à bien se comporter par la suite. Toutefois, lorsque la culpabilité est trop importante, cela peut amener des symptômes dépressifs chez l’enfant, dès l’âge de 3 ans.
- Chez les enfants occidentaux, une honte intense est associée à un sentiment d’inadéquation personnelle et à des difficultés d’adaptation (repli sur soi et dépression et colère et agressivité intenses envers ceux qui leur ont fait honte).
- La culpabilité, lorsqu’elle survient dans des circonstances appropriées et qu’elle n’est ni excessive ni accompagnée de honte, aide les enfants à résister aux impulsions nuisibles et, dès l’âge de 2 ½ ans, elle incite l’enfant qui s’est mal conduit à se confesser, à réparer les dégâts et à se comporter à l’avenir de manière gentille et utile envers les autres.
- Une culpabilité écrasante, impliquant une détresse émotionnelle telle que l’enfant ne peut pas se racheter, est liée à des symptômes dépressifs dès l’âge de 3 ans.
Développement affectif : Empathie
• En général, empathie cognitive (comprendre l’émotion de l’autre) mène à de l’altruisme (tenter de consoler)
• Empathie émotionnelle (ressentir l’émotion de l’autre) : risque de détresse personnelle (ne cherche pas à apaiser l’autre, mais soi) si piètre régulation émotionnelle
• Le développement de l’empathie est favorisé par
o Un tempérament sociable et affirmé
o Une relation d’attachement parent-enfant sécurisant
• Vs Sympathie et Compassion: seulement situations of perception de souffrance vécue; PAS ce Partage de l’experience affective de la personne souffrante
Formes de jeu dans la petite enfance
o Activité non sociale : comportement inoccupé, spectateur et jeu solitaire.
o Jeu parallèle : jouer près d’autres enfants avec des jouets similaires, sans essayer de les influencer.
o Jeu associatif : s’adonner à des activités distinctes, mais échanger des jouets et des commentaires.
o Jeu coopératif : orienté vers un objectif commun, comme dans les jeux symboliques.
o Jeu fonctionnel : mouvements moteurs simples et répétitifs, avec ou sans objets (fréquent pendant les 2 premières années).
o Jeu constructif : création ou construction de quelque chose (3-6 ans)
o Jeu à faire semblant : jouer des rôles quotidiens et imaginatifs (2-6 ans).
Types d’activités non sociales préoccupants
o Errance sans but
o Flâner près de pairs
o Jeu fonctionnel impliquant une action motrice immature et répétitive
Relations avec les pairs : Sociabilité
• Certains enfants préfèrent simplement jouer seuls et ne présentent pas d’anxiété sociale ou d’impulsivité. Leur activité solitaire est positive et constructive.
• Le jeu sociodramatique devient particulièrement courant au cours des années préscolaires
• Les garçons participent davantage aux jeux brutaux/de bagarre
• Les variations culturelles de la sociabilité entre pairs dépendent de la conception qu’ont les cultures de l’harmonie du groupe et de l’autonomie individuelle.
• Les croyances culturelles sur l’importance du jeu influencent également les premières associations de pairs:
o Cultures villageoises/tribales : jeu interprétatif, reflétant les rôles et les expériences de la vie quotidienne.
Dans les villages Maya, leur jeu « faire semblant » est plutôt interprétatif de la vie quotidienne.
o Cultures industrialisées/urbaines : jeu inventif, générant des scénarios fictifs non contraints par l’expérience.
Les enfants vivant en milieu urbain s’engagent plus souvent dans le jeu inventif; leurs scénarios n’ont pas de lien avec leur expérience de la vie quotidienne (grande imagination dans les thèmes).
• Hypothèse des chercheurs : peut-être que l’imagination chez les enfants est + importante dans les sociétés où le monde des enfants est distinct de celui des adultes, plutôt que dans les sociétés où les enfants et les adultes partagent les mêmes activités dès un très jeune âge.
Relations avec les pairs : Premiers amis
- Pour les enfants d’âge préscolaire, un ami est quelqu’un “qui vous aime bien” et avec qui vous passez beaucoup de temps à jouer.
- L’amitié n’a pas encore une qualité durable basée sur la confiance mutuelle.
- Les enfants d’âge préscolaire donnent plus de renforcement (salutations, éloges, respect) à ceux qu’ils désignent comme amis et en reçoivent plus d’eux.
- Les amitiés de la petite enfance offrent un soutien social.
Relations avec les pairs : Ajustement scolaire
- La facilité à se faire des amis prédit la participation coopérative en classe, la persévérance dans les tâches et les compétences scolaires des enfants de la maternelle.
- Les enfants d’âge préscolaire socialement compétents dépassent les moins socialement compétents dans les résultats scolaires au cours des premières années de scolarité.
Interactions positives avec les pairs sont influencées par
o Tempérament
Humeur négative, réactivité émotionnelle et faible contrôle volontaire
o Qualité de parentage
o Qualité des expériences en classe
o Éducatrices (pré-scolaire): Chaleur et sensibilié
Chaleur et sensibilité: Surtout pour les enfants timides et pour les enfants impulsifs, émotionnellement négatifs et agressifs.
Relations avec les pairs : Résolution de problèmes sociaux
- Conflit: occasion d’apprendre!
- Résolution de problème social : générer et mettre en pratique des stratégies pour prévenir ou résoudre des désaccords afin que les deux partis soient satisfaits.
- L’identification des déficits de traitement permet d’adapter l’intervention aux besoins individuels.
- La résolution de problèmes sociaux affecte profondément les relations avec les pairs.
- Stratégies alternatives : quand stratégie initiale ne fonctionne pas