Cours 9 Flashcards
1
Q
Quel est l’algorithme de syllabation dans le cadre de la théorie syllabique classique?
A
- D’après la théorie syllabique classique, l’algorithme de syllabation s’applique aux formes sous-jacentes lors de la dérivation (computation phonologique)
- Dans quel ordre procède-t-on à l’algorithme de syllabation?
a. Création des noyaux : assigner un noyau au sommet de syllabicité, c’est-à-dire aux voyelles ou, le cas échéant, aux consonnes syllabiques
b. Création des attaques : à gauche de chaque noyau, syllaber autant de consonnes que possible en attaque (maximation des attaques). La possibilité de syllaber plusieurs consonnes en attaque est régie par : au sein d’une attaque branchante bien formée, la sonorité croit.
c. Création des codas : assigner les consonnes restantes à une coda, puis, grouper les constituants en rimes et syllabes.
2
Q
Quel est le statut syllabique des groupes initiaux s + C?
A
- S + C : scandale, skier, spacieux, sport, station, stéréo
- S + TR : scléroser, scruter, splendide, sprint
- Autres solutions pour s + C :
o Attaque branchante :
–> La manière la plus facile : modifier la définition de l’attaque branchante : « Au sein d’une attaque branchante, la sonorité croit, sauf s’il s’agit de S + C »
–> Cette solution n’est pas envisagée sérieusement par les phonologues : la clef de voûte de la théorie syllabique tomberait puisqu’il pourra plaire à tout analyste d’ajouter, au gré des situations individuelles rencontrées dans telle ou telle langue, des groupes à la liste des exceptions.
o Segment complexe (« affriquée »)
–> Une autre solution consiste à interpréter les groupes s + C en tant que segment complexe
o Une autre solution : s est une consonne extrasyllabique - Exécution phonétique d’une structure autosegmentale
o Un objet mélodique a une existence phonétique si et seulement s’il est associé à un constituant syllabique. Si l’un des trois ingrédients manque, rien n’est prononcé.
o Absence de trace phonétique s’il manque : le constituant, la mélodie ou la ligne d’association - S + C : solution extrasyllabique
o Cette solution est critiquée : on peut se poser la question si les généralisations syllabiques qu’on vient de voir sont bien utiles si elles peuvent être ensuite mises hors service afin de s’adapter à tout ce qui se présente en surface - Une autre solution : le s est une coda dans les mots du type sport
o En français méridonial, la séquence s + c est précédée d’une voyelle mi-ouverte (rester, poster). À l’intérieur du mot, s + c est une séquence coda-attaque. Ce serait donc la même situation pour s + c en #_.
3
Q
Quelle difficulté ajoute les langues qui admettent des groupes initiaux non #TR (#RT, #RR, #TT)?
A
- Arabe marocain : toutes les combinaisons logiquement possibles de #CC existent
- On retrouve aussi des groupes initiaux non #TR en tchèque et en polonais
- La théorie syllabique doit rendre compte :
1. De l’existence, dans certaines langues, de la restriction aux seuls groupes #TR
2. De l’absence de cette restriction dans d’autres langues
3. De l’inexistence des groupes #RT, #RR et #TT en l’absence de #TR - Des analyses qui ont été proposées pour rendre compte des langues de type arabe marocain
o Extrasyllabicité : la différence est entre les langues de type français et de type arabe marocain est lexicale et non pas phonologique (l’algorithme de syllabation est le même partout) : l’arabe marocain comporte, dans son lexique, des items qui commencent par #RT, #RR, #TT, alors que le lexique français ne fournit pas de telles unités. La différence serait donc celle d’un simple accent lexical.
o Un paramètre autorise ou non les mots à commencer par une coda. Ici, la différence entre les langues est phonologique
–> Structure autorisée dans les langues à #RT, interdite dans les autres langues
o Deux attaques indépendantes enfermant un noyau vide. Ici, la différence entre les langues est aussi phonologique
–> On retrouve des mots comme « sport » en français car le français accepterait l’existence de noyaux vides
4
Q
Qu’arrive-t-il lorsque la consonne finale ne se comporte pas comme une coda?
A
- L’action de la coda peut se produire dans le contexte _C, à l’exclusion du contexte _#
- Ancien français : vocalisation de l en coda interne, mais maintien en tant que consonne finale
o Problème : le l final pourrait être syllabifié comme une coda, car ceci ne violerait aucune disposition de l’algorithme de syllabation. Pourquoi donc le l final ne se comporte pas comme une vraie coda?
o La consonne en _# est soumise à une variation paramétrique (ou typologique) : elle peut ou non se comporter comme la consonne en _.C - Une option d’analyse : extrasyllabicité
o Dérivation de cheval – cheva[w]-s en ancien français