Cours 4 Flashcards

1
Q

Qu’est-ce qu’une assimilation?

A
  • Définition :
    o Partage de propriétés mélodiques
    o Peut être progressive (de gauche à droite) ou régressive (de droite à gauche)
    o A souvent des conditions d’adjacence mais peut également se propager loin (dans ce cas, on parle d’harmonie)
    o Implique un déclencheur mélodique et une cible
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2
Q

Quelles sont les assimilations de lieux les plus fréquentes?

A
  • L’assimilation de lieu survient souvent dans des séquences nasale + plosive (de sorte que la nasale prenne le lieu de la plosive). On observe un biais typologique pour l’assimilation régressive
    o Angas (Nigéria) /n-ki/ –> [ŋ-ki] « à la poule », /n-po/ –> [m-po] « à la bouche »
  • Il n’est pas toujours le cas que toutes les nasales subissent un processus tel que l’assimilation de lieu. Auquel cas, les lieux non-marqués ont tendance de le subir plus souvent que les lieux marqués.
  • Les plosives peuvent aussi être ciblées pour une assimilation de lieu (p.ex., [pb] au lieu de [tb] dans la prononciation anglaise de football), mais les continuantes (comme les fricatives) ne le sont que très rarement.
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3
Q

Qu’est-ce que l’assimilation de voisement?

A
  • L’assimilation de voisement est très fréquente, et toute sorte de son peut la déclencher ou la subir :
    o Tlacoyalco Popoluca (Mexique) : /nta :/ –> [nda :]
    o Anglais : /plej/ –> [plej] (dévoisement du l avec le petit diacritique de dévoisement)
    o Chatino (Mexique) : /tihi/ –> [tihi] (dévoisement du t avec le diacritique de dévoisement)
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4
Q

Qu’est-ce que l’assimilation de nasalité?

A
  • L’assimilation de nasalité affecte souvent, mais pas uniquement, des voyelles
    o Culina (Brésil) : /nara/ –> [nãɾa]
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5
Q

Qu’est-ce qu’une assimilation de continuité?

A
  • L’assimilation de continuité transforme des continuantes en plosives dans l’environnement de nasales (une bonne évidence pour le trait [-cont] des nasales) :
    o Ejagham (Nigéria) /n-βən/ –> [m-bən]
  • Enfin, comme une autre assimilation de continuité, des plosives peuvent devenir des fricatives dans l’environnement de continuantes. Ceci s’appelle la spirantisation.
    o P.ex., Cashinahua (Brésil) /dasibi/ –> [dasiβi].
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6
Q

Quelles sont les caractéristiques des processus qui rendent les consonnes plus proches des voyelles?

A
  • Un processus qui rend une consonne plus proche à une voyelle (comme la spirantisation) est considérée comme une lénition ou un affaiblissement. Ceci a lieu souvent à l’intervocalique
  • L’assimilation de traits vocaliques (aperture, antériorité, arrondissement) peut arriver entre voyelles adjacentes ou séparées (auquel cas, il s’agit d’une harmonie vocalique). Dans des cas plus rares, la hauteur de consonnes postérieures peut influencer l’aperture d’une voyelle adjacente
    o Aguaruna (Pérou) : /hiŋkai/ à [hiŋkei]
    o Finnois : /ræj-ahta:/ à [ræj-æhtæ:]
  • Dans les systèmes d’harmonie vocalique, il peut souvent y avoir des voyelles neutres qui n’y participent pas. (En finnois, par exemple, c’est les voyelles [e, i].)
  • D’autres types d’harmonies sont attestées dans les langues du monde, dont :
    o De nasalité : Arabela (Pérou) /mjænuʔ/ à [mȷæ̃̃nũʔ]
    o De rétroflexion : sanscrit /pɻa-ɦi-no-g/ à [pɻa-ɦi-ɳo-g]
  • Ces types d’harmonie sont souvent sans borne, mais seront bloqués et arrêtés par certain segments. (En sanscrit, p.ex., par certaines consonnes coronales)
  • L’arrondissement d’une voyelle peut influencer les consonnes adjacentes, ceci s’appelle une labialisation : Nupe (Nigéria) /egu/ –> [eɡʷu]
  • La palatalisation est un processus commun par lequel des consonnes (souvent coronales et/ou vélaires) sont produites avec une articulation supplémentaire au niveau du palais dur en raison d’une voyelle antérieure adjacente. Le résultat est souvent transcrit à l’aide du diacritique [ʲ], p.ex., en russe /stol-e/ –> [stolʲ-e]
  • La palatalisation peut cependant être plus catégorique (p.ex., le passage de [k] à [tʃ] dans l’évolution du français devant certaines voyelles antérieures). Un autre terme pour ceci est antériosation
    o [k]entu (lat.) > [t͡s]ent(u) (afr.)
    o [k]orpus (lat.) > [k]orps ‘corps’ (fr.)
    o /k/ assimile la palatabilité de /e/ en émergeant comme [t͡s].
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7
Q

Qu’est-ce qu’une dissimilation?

A
  • En comparaison avec l’assimilation, la dissimilation est un processus par lequel deux choses (trop) similaires se différencient, pour un trait donné.
  • La dissimilation est plus rare que l’assimilation (10 fois moins fréquente dans une enquête du World Atlas of Language Structures) mais implique les mêmes traits
  • Bien que nous verrons des exemples de dissimilation locale dans des monomorphes apparents, la sagesse reçu est que la dissimilation est largement un phénomène…
    o Qui se déclenche entre morphèmes, souvent entre racines et affixes
    o Et, le cas échéant, qui affecte seulement des segments qui n’appartiennent pas aux racines
  • Dissimilation locale :
    o Mode en grec moderne : les séquences plosive + plosive sont variablement prononcées comme fricative + plosive, p.ex. /ptero/  [ftero]
    o Arrondissement en berber Tashlhiyt : les plosives arrondies deviennent simples après les consonnes bilabiales et les voyelles arrondies, p.ex. [r…r] devient [l…r] à travers des syllabes en soudanais
  • Dissimilation à distance : a tendance à impliquer le plus souvent la nasalité et les traits laryngaux
    o Bade : [gə-ktu] « 2sg-prendre », [kə-dəku] « 2sg-entendre »
    o Arabe : contraintes lexicales contre des consonnes homorganiques à l’intérieur d’une racine
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8
Q

Qu’est-ce qu’une élision? Donnez ses deux définitions telles que vu dans la littérature

A
  • Dans la littérature, l’élision est définie de deux façons.
  • L’une, plus générale, est celle présentée, entre autres, dans Brousseau et Nikiema. La voici :
    o Élision : effacement d’un segment dans une séquence segmentale.
  • L’autre, plus spécifique, est présentée, entre autres, dans Scheer. La voici :
    o Élision : processus de non-prononciation d’une voyelle finale en contexte de sandhi externe.
    o Plus précisément, l’élision est un processus de non-prononciation d’une voyelle finale d’un mot déclenchée par le fait que le mot suivant commence par une voyelle. Une séquence de deux voyelles est un hiatus, et l’élision est donc une manière spécifique de résoudre un hiatus lorsqu’il se présente en sandhi externe, c’est-à-dire entre deux mots.
    o En français, l’élision est obligatoire par exemple lorsque les articles le et la sont suivis d’un mot à initiale vocalique : /la armoire/ donne l’armoire, /le appel/ est prononcé l’appel (à comparer avec la chanson et le café)
    o Sandhi : terme de la grammaire traditionnelle indienne qui décrit les endroits dans la chaîne linéaire qui correspondent à des divisions morphologiques et syntaxiques. Une transition entre deux morphèmes (au sein d’un mot) est un sandhi interne, celle entre deux mots, un sandhi externe. On dit qu’un processus a lieu « en sandhi (interne ou externe) » : par exemple, l’élision se rencontre en sandhi externe.
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9
Q

Qu’est-ce qu’une épenthèse?

A
  • Insertion dans la chaîne linéaire d’un segment (voyelle ou consonne) absent de la forme lexicale (ou sous-jacente).
  • En français, par exemple, le [t] dans a-t-il bien regardé? Ne fait pas parti du verbe a ni du pronom il : son apparition est provoquée par la configuration syntaxique particulière (inversion sujet-verbe) et le fait qu’elle produise un hiatus.
  • Notez que les consonnes s’insèrent pour éviter des suites de voyelles adjacentes, alors que les voyelles s’insèrent pour ouvrir la syllabation (p.ex., dégager des groupes consonantiques)
  • Il n’y a d’habitude qu’un seul segment épenthétique par défaut, selon le type de segment à l’intérieur d’une langue.
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10
Q

Qu’est-ce qu’une métathèse?

A
  • Métathèse : réorganisation des segments
  • La métathèse implique une réorganisation (souvent une inversion) de segments et est beaucoup plus rare que les autres types d’opérations considérées jusqu’ici.
  • Pour quelque raison que ce soit, on voit des cas de métathèse plus souvent au plan diachronique (l’évolution dans le temps) qu’au plan synchronique (d’aujourd’hui)
  • La métathèse peut s’appliquer de façon locale ou à distance (plus rare)
  • Parmi les exemples de métathèse locale, les segments ciblés sont le plus souvent des séquences CC ou CV
    o CC : En féroïen [fɛsk-ʊr] ~ [feks-t] ‘frais-masc.’ ~ ‘frais-neutre’
    o CV: En rotuman [mofa] ~ [moaf] ‘ordure.complet’ ~ ‘ordure-incomplet’.
  • La métathèse diachronique à distance cible souvent les liquides (ex. latin periculum  espagnol peligro « danger »)
  • Les explications derrière la métathèse sont complexes et dépendent du type de métathèse. Parmi les diverses explications, on trouve la perception inexacte et la simplification de séquences difficiles.
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11
Q

Qu’est-ce qu’une coalescence?

A
  • Deux segments deviennent un seul segment qui garde des traits des deux segments d’origine.
  • Coalescence vocalique en xhosa (Afrique du Sud) : voyelle fermée + voyelle ouverte = voyelle mi-fermée
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