Cours 2 - Révision phonologie Flashcards

1
Q

Qu’est-ce que la phonologie?

A
  • L’étude des propriétés cognitives des sons porteurs de message linguistique.
    o La représentation abstraite (cognitive) des sons langagiers
    –> Comment le mot bouteille est emmagasiné dans notre cerveau? Comment les phonèmes et les morphèmes sont-ils emmagasinés dans notre cerveau? (Représentation abstraite des sons langagiers)
    o L’organisation structurelle des unités phonologiques
    –> L’organisation structurelles des unités phonologiques (comment les différents traits vont s’additionner/être représenter dans notre système cognitif pour donner la représentation cognitives des phonèmes)
    o Le système computationnel (grammatical) qui relie la forme sous-jacente à une forme de surface
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2
Q

Quelles sont les bases cognitives du langage?

A
  • Le langage est interne, inné et construit
  • Le triangle existe parce que l’on voit, mais il n’existe pas de manière physique, seulement de manière cognitive. Ainsi, il y des objets qui vont seulement exister dans notre système cognitif et non dans le monde physique, mais cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas ou moins pour autant.
  • Le phonème, comme le triangle, n’existe pas au niveau physique, il est abstrait. C’est la représentation abstraite/cognitive de la réalisation physique d’un son
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3
Q

Quel est l’effet du contexte sur les segments?

A
  • La prononciation des segments peut varier selon son contexte (ou environnement, si notre voix est plus grave ou aiguë, avec la fatigue, etc…)
  • Mais il y a des variations de prononciation qui vont survenir en fonction du contexte dans lequel le segment est produit
  • P.ex., en anglais :
    o La lettre « t » de tack est prononcée comme [th]
    o Par contre, la lettre « t » de stack est prononcée comme [t].
    o Ceci peut être généralisé à toutes les occurrences de la lettre « t » et bien à toutes les occurrences de tous les sons partageant leur mode d’articulation.
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4
Q

Qu’est-ce que le modèle dérivationnel?

A
  • Dans le modèle que nous utiliserons, la phonologie précède la phonétique. Les deux niveaux de représentation sont conçus comme distincts, chacun ayant ses propres types de représentations et caractéristiques.
  • Une dérivation est la production d’une forme prononçable à partir de sa forme lexicale.
  • La phonologie comprend les formes sous-jacents, qui sont le point de départ de n’importe quelle dérivation. Des règles s’y appliquent si leurs conditions sont remplies, auquel cas des transformations ont lieu.
  • Une forme phonétique sort de chaque dérivation, peu importe si des règles s’y sont appliquées ou non. La nature de cette forme est controversée et un peu vague, mais on peut généralement la concevoir comme la base de ce qui va être prononcé.
  • Dérivation = Même chose que computation phonologique, production d’une forme prononçable (phonétique) à partir de sa forme lexicale (même chose que forme sous-jacente)
  • Forme phonétique = même chose que forme de surface
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5
Q

Quelles sont les fondations de la phonologie, qu’est-ce qu’une forme sous-jacente et de surface?

A
  • On accepte qu’il existe un niveau cognitif abstrait du langage avec de représentations qui peuvent être différentes que les réalisations phonétiques et avec des processus qui les transforment.
  • Chaque morphème (unité de sens) doit n’avoir qu’une seule forme sous-jacente, sinon le modèle n’a pas de pouvoir prédicatif. Ces formes sont techniquement constituées de phonèmes, qui sont en soi non-prononçables (plutôt une séquence d’assemblage d’unités plus petites, comme les traits)
    o On assume que chaque morphème a une seule forme sous-jacente –> forme sous-jacente = phonèmes qui sont eux-mêmes formés d’unités plus petites comme les traits
  • La traduction vers des segments prononçables a lieu à la sortie (spell-out) du module phonologique.
  • On peut déduire ces formes en regardant les alternances (changement de son d’une forme à une autre) et/ou la distribution de sons.
  • Seuls les sons qui contribuent (ou pourraient contribuer) à différencier des mots dans une langue donnée peuvent entrer dans les FSJ. Autrement dit, on n’y met que des informations imprévisibles. Tout ce qui est prévisible doit être le résultat d’un processus.
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6
Q

Qu’est-ce que le contraste?

A
  • Par exemple, en français [p] et [b] peuvent tous les deux apparaître en début de mot. Cette différence distingue peau de beau. Quelqu’un qui acquiert le français doit apprendre par cœur que l’adjectif qui veut dire « agréable » (etc.) commence bien par [b], pas par [p].
  • Cela est un exemple du contraste : la capacité de deux (classes de) sons de se trouver dans un même contexte et qui peuvent donc servir à distinguer entre mots.
  • Par contre, en français québécois, l’affriquée [ts] n’apparait que devant certains sons comme [i, y], tandis qu’une plosive très proche [t] ne s’y trouve pas. Une fois qu’on maitrise cette généralisation, on peut prédire avec certitude que, même pour de nouveaux mots, on prononcera [tsi], etc. au lieu de *[ti].
  • On doit incorporer la distinction de voisement entre [p] et [b] aux FSJ du français, mais on doit en exclure l’opposition de [t] et [ts], car on peut l’expliquer par un processus (« t devient ts devant i, etc. ») et de plus, on peut réduire l’inventaire de sons de base du niveau cognitif.
  • Ces sons de base s’appellent des phonèmes. Une réalisation phonétique d’un phonème est un allophone, peu importe si c’est fidèle au phonème (c.-à-d., sans changement) ou non.
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7
Q

Qu’est-ce que le concept de règles et de formes phonétiques?

A
  • Une règle est comme une commande « rechercher et remplacer ». Elle va chercher une séquence de traits particulière et la transformer en une autre, qu’il s’agisse d’une modification de traits, de l’ajout ou de l’effacement d’un des éléments, ou de la réorganisation de ceux-ci.
  • La transformation décrite doit avoir lieu sans exception, et les formes phonétiques qui en résultent doivent correspondre aux formes du corpus. Si l’application de votre règle à une certaine FSJ donne lieu à une forme phonétique non-attestée (=incorrecte), vous devez soit revisiter certaines FSJ, soit réviser votre règle.
  • Les règles peuvent faire allusion aux traits (ou par extension, aux segments) et à la structure phonologique (comme « syllabe » ou « mot »).
  • Le terme règle a des variantes synonymiques comme les termes processus et opération.
  • Le système cognitif chercher pour le contexte d’application d’une règle et s’il peut le trouver, il va l’appliquer
  • N’ont pas d’exceptions, s’applique toujours dans le contexte donné
  • Les règles se trouvent dans la section de dérivation phonologique
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8
Q

Quelles sont les quatre situations distributionnelles?

A
  1. Opposition
  2. Variation libre
  3. Neutralisation
  4. Distribution complémentaire
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9
Q

Qu’est-ce que l’opposition (ou contraste)?

A
  • On dit que deux segments sont en opposition quand ils produisent des paires minimales
    o Tôt [to] vs dos [do]
  • La différence entre [t] et [d] est significative en français, car elle est capable de porter une différence de sens à elle seule.
    o /t/ et /d/ sont donc deux phonèmes du français.
  • Notez que la distribution de [t] et [d] est chevauchante. On ne peut pas prédire leur distribution.
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10
Q

Qu’est-ce que la variation libre?

A
  • Je vais à Pa[ʁ]is / Pa[r]is / Pa[ʀ]is
  • Même si les segments [ʁ], [r] et [ʀ] sont phonétiquement distincts, ils ne mènent pas à une différence de sens.
  • La variation dans la réalisation phonétique d’un phonème peut être conditionnée par des facteurs sociolinguistiques ou individuels.
  • On appelle la situation distributionnelle de [ʁ], [r] et [ʀ] la variation libre.
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11
Q

Qu’est-ce que la neutralisation?

A
  • Il s’agit d’un contraste qui existe dans une langue, mais qui est éliminée dans une certaine position.
  • En allemand, [t] et [d] sont en opposition partout sauf à la fin du mot
    o [t]ord « tourbe », [d]orf « village
    o Rä[t]e « conseils », Rä[d]er « roues »
    –> Deux phonèmes
    o Ra[t] « conseil » et « roue »
    –> Le contraste entre [t] et [d] cesse d’exister en fin de mot. Seul [t] est attesté en position finale.
  • On dit que l’opposition entre deux phonèmes est neutralisée dans un contexte donné au profit de l’un des deux phonèmes.
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12
Q

Qu’est-ce que la distribution complémentaire?

A

1) Paris [paʁis]
2) Rouge [ʁuᴣ]
3) Gris [gʁi]
4) Chargé [ʃaʁᴣe]
5) Mer [mƐʁ]
o [ʁ] se trouve
–> Entre voyelles
–> En début de mot
–> Après C voisée
–> Avant C voisée
–> En fin de mot
6) Cris [kχi]
7) Tarte [taχt]
o [χ] se trouve
–> Après C non voisée
–> Avant C non voisée
- Les segments [ʁ] et [χ] ne sont pas opposables.
- [ʁ] et [χ] ne se trouvent jamais dans le même contexte.
- [ʁ] et [χ] sont en distribution complémentaire en français.
- Par contre, [ʁ] et [χ] en arabe…
o Les segments [ʁ] et [χ] sont opposables (ils changent les sens d’un mot)
o [ʁ] et [χ] apparaissent dans le même contexte
o [ʁ] et [χ] représentent donc deux phonèmes distincts en arabe

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13
Q

Quelle est la différence entre une distribution complémentaire vs une opposition?

A
  • [ʁ] et [χ] ne changent pas le sens d’un mot
  • [ʁ] et [χ] sont très similaires l’un à l’autre
  • [ʁ] et [χ] apparaissent dans des contextes phonologiques différents
    o [ʁ] et [χ] sont en distribution complémentaire en français
  • [g] et [k] changent le sens d’un mot
  • [g] et [k] apparaissent dans des contextes phonologiques identiques
    o [g] et [k] sont en opposition en français
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14
Q

Quelle est la différence entre la réalité physique et la réalité cognitive?

A

Deux segments peuvent représenter un seul phonème ou deux phonèmes différents. Cela dépendra du statut cognitif que chaque langue attribue à ses segments

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15
Q

Quelle est la cohérence et logique derrière la neutralisation?

A
  • Toute analyse est nécessairement soumise à certains principes de logique. Sinon, encore, elle n’est qu’un résumé et taxonomique (une description des faits sans prédictions)
  • D’abord, grosso modo, nous pouvons généralement supposer que la FSJ de tout morphème dans un corpus n’ayant qu’une seule réalisation phonétique est identique à cette forme-ci. Par exemple, on assume que la FSJ des morphèmes [to] et [do] est bien /to/ et /do/
  • Lorsqu’un morphème a plusieurs variantes (allomorphes) dans un corpus, on doit normalement supposer que sa FSJ correspond à l’une de celles-ci.
  • Chaque possibilité entraine des conséquences analytiques. Typiquement, dans un exemple simple, il existe 2 scénarios :
    o Un processus A pour produire l’allomorphe X à partir d’une FSJ Y, ou
    o Un processus B pour produire l’allomorphe Y à partir d’une FSJ X
  • Pour valider ou invalider un scénario, il faut regarder d’autres formes du corpus, typiquement celles dans allomorphes. Tout scénario qui produit des formes inattestées doit être rejeté.
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16
Q

Quelles sont les tâches principales en présence d’une neutralisation?

A
  • Dans des cas de neutralisation, les principe de logique vous seront l’outil principal pour arriver à la conclusion. Et, généralement, les tâches principales sont de déterminer :
    1. Quelle est la FSJ appropriée pour les morphèmes avec plusieurs allomorphes et
    2. Quel processus a lieu dans quel(s) contexte(s)
  • Pour connaître la FSJ correcte de n’importe quel morphème dans un tel problème, il suffit de regarder sa réalisation dans le contexte (les contextes) où les deux segments apparaissent.
17
Q

Qu’est-ce que le manque de contraste dans l’allophonie?

A
  • Dans une langue donnée, il peut exister des sons qui n’apparaissent que dans un certain contexte très limité et qui ont des contreparties (ou des voisins phonétiques) très proches qui ont une distribution « antagoniste ».
  • Par exemple, nous avons accepté que l’affriqué [ts] n’est pas un phonème du français québécois. Alors même si nous avons une forme comme [tsizan] « tisane » sans aucune autre variante, le principe de l’exclusion d’informations prévisibles des FSJ passe en priorité, et la FSJ sera /tizan/.
  • On dit donc que [t] et [ts] sont en distribution complémentaire en français. Rappelons que dans cette situation distributionnelle, deux sons similaires ne se trouvent jamais dans un même contexte.
  • Les sons (ou les classes de sons) avec une telle distribution sont normalement des réalisations phonétiques différentes d’un même phonème, soit des allophones.
  • NB : Un allophone n’est forcément pas différent de la FSJ. Par exemple, [t] de même que [ts] est un allophone du phonème /t/ en français québécois.
  • Les allophones d’un même phonème sont souvent considérés par les locuteurs/trices de la langue comme étant plus ou moins le même son.
18
Q

Quels sont les trois outils à notre disposition pour déterminer quel est le phonème dans une distribution?

A
  • Trois outils sont à notre disposition pour répondre à la question de quel son est le phonème : la marque, la complexité de distribution et la naturalité.
  • Il est possible, selon le problème, que seulement quelques-uns de ces outils soient pertinents (au lieu de tous les trois)
  • Vous ne devriez pas rencontrer des problèmes où l’un des outils est en désaccord avec les autres.
19
Q

Qu’est-ce que la marque?

A
  • La définition exacte de cette notion dépend de la théorie et même de l’individu. Son existence même comme entité cognitive est controversée. Pour nos besoins, c’est un moyen utile pour faire un choix entre deux FSJ possibles.
  • Nous allons la concevoir comme équivalente à la complexité structurale (qui peut être similaire à la complexité ou la difficulté articulatoire, etc.)
  • Rien n’est marqué en isolation, mais toujours en rapport à quelque chose d’autre. On parle donc de rapports de marque, qui sont souvent binaires, mais parfois une échelle.
  • Si (et seulement si) deux membres dans un rapport de marque sont en distribution complémentaire, l’élément moins marqué sera le phonème, selon la marque.
  • Une excellente source pour les rapports de marque est la typologie : on peut identifier des cas où l’existence d’une chose semble dépendre d’une autre chose (B implique A, mais pas vice-versa)
20
Q

Quels sont les différents rapports de marque?

A
  • Obstruentes voisées > sourdes
  • Sonnantes sourdes > voisées
  • Voyelles postérieures > antérieures
  • Voyelles arrondies > non-arrondies
  • Voyelles nasales > orales
  • Catégories majeures de lieu : dorsal > labial > coronal > glottal
  • Distinctions vocaliques* : fermée > moyenne > ouverte
  • Articulations supplémentaires (ex. glottalisation) > simples Fricatives > plosives
  • Affriquées > fricatives
  • Syllabes fermées > ouvertes
  • Syllabes sans attaque > avec attaque
21
Q

Quelles sont les caractéristiques de la complexité d’une distribution?

A
  • Dans des cas de distribution complémentaire, les allophones dérivés (c.-à-d., qui ont subi un changement) se trouveront dans des contextes beaucoup plus restreints que ceux des allophones fidèles à leur phonème.
  • Il est souvent difficile de résumer les contextes dans lesquels apparaissent les allophones fidèles, en comparaison des allophones dérivés qui sont faciles de résumer.
  • Cette tendance donne souvent lieu à des cas de « contexte x vs ailleurs »
  • Pour une paire donnée, le son dont les contextes sont difficiles de résumer (« ailleurs ») sera le phonème, selon ce critère.
22
Q

Qu’est-ce que la naturalité?

A
  • Cet outil n’est pertinent que dans des cas d’assimilation, ou un partage de propriétés de prononciation. Il est lié à la complexité de distribution mais théoriquement indépendant.
  • Lorsque deux sons se trouvent en distribution complémentaire, il se peut que le contexte de l’un d’eux ait un lien direct avec la propriété concernée. Selon la naturalité, le son dont la propriété n’est pas attribuable à son contexte sera le phonème.
  • Par exemple, imaginons une paire de plosives sourdes et voisées, et ces dernières se trouvent entourées de consonnes voisées, tandis que les sourdes se trouvent en position initiale, p.ex. [tali] vs [ada].
  • La naturalité dira qu’il est plus logique que le voisement des plosives voisés soit dû à une assimilation (imaginez l’alternative – pourquoi /d/ deviendrait [t] entre rien et quelque chose de voisé, soit [a]?)
23
Q

Qu’est-ce que le vocabulaire phonologique?

A
  • A –> B / C_D : A devient B s’il est placé entre C et D (par action synchronique)
  • A > B / C_D : A devient B s’il est placé entre C et D (par action diachronique)
  • / : dans le contexte de
  • _ : trait contextuel –> indique l’emplacement de l’objet dont il est question
  • # _ : début de mot
  • _# : fin de mot
  • {X, Y} : alternativement X ou Y
  • / / : forme sous-jacente (ou lexicale)
  • [] : forme de surface (ou phonétique)
  • *X : X est mal formé (et non pas diachroniquement non attesté)