Cours 2 - Révision phonologie Flashcards
Qu’est-ce que la phonologie?
- L’étude des propriétés cognitives des sons porteurs de message linguistique.
o La représentation abstraite (cognitive) des sons langagiers
–> Comment le mot bouteille est emmagasiné dans notre cerveau? Comment les phonèmes et les morphèmes sont-ils emmagasinés dans notre cerveau? (Représentation abstraite des sons langagiers)
o L’organisation structurelle des unités phonologiques
–> L’organisation structurelles des unités phonologiques (comment les différents traits vont s’additionner/être représenter dans notre système cognitif pour donner la représentation cognitives des phonèmes)
o Le système computationnel (grammatical) qui relie la forme sous-jacente à une forme de surface
Quelles sont les bases cognitives du langage?
- Le langage est interne, inné et construit
- Le triangle existe parce que l’on voit, mais il n’existe pas de manière physique, seulement de manière cognitive. Ainsi, il y des objets qui vont seulement exister dans notre système cognitif et non dans le monde physique, mais cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas ou moins pour autant.
- Le phonème, comme le triangle, n’existe pas au niveau physique, il est abstrait. C’est la représentation abstraite/cognitive de la réalisation physique d’un son
Quel est l’effet du contexte sur les segments?
- La prononciation des segments peut varier selon son contexte (ou environnement, si notre voix est plus grave ou aiguë, avec la fatigue, etc…)
- Mais il y a des variations de prononciation qui vont survenir en fonction du contexte dans lequel le segment est produit
- P.ex., en anglais :
o La lettre « t » de tack est prononcée comme [th]
o Par contre, la lettre « t » de stack est prononcée comme [t].
o Ceci peut être généralisé à toutes les occurrences de la lettre « t » et bien à toutes les occurrences de tous les sons partageant leur mode d’articulation.
Qu’est-ce que le modèle dérivationnel?
- Dans le modèle que nous utiliserons, la phonologie précède la phonétique. Les deux niveaux de représentation sont conçus comme distincts, chacun ayant ses propres types de représentations et caractéristiques.
- Une dérivation est la production d’une forme prononçable à partir de sa forme lexicale.
- La phonologie comprend les formes sous-jacents, qui sont le point de départ de n’importe quelle dérivation. Des règles s’y appliquent si leurs conditions sont remplies, auquel cas des transformations ont lieu.
- Une forme phonétique sort de chaque dérivation, peu importe si des règles s’y sont appliquées ou non. La nature de cette forme est controversée et un peu vague, mais on peut généralement la concevoir comme la base de ce qui va être prononcé.
- Dérivation = Même chose que computation phonologique, production d’une forme prononçable (phonétique) à partir de sa forme lexicale (même chose que forme sous-jacente)
- Forme phonétique = même chose que forme de surface
Quelles sont les fondations de la phonologie, qu’est-ce qu’une forme sous-jacente et de surface?
- On accepte qu’il existe un niveau cognitif abstrait du langage avec de représentations qui peuvent être différentes que les réalisations phonétiques et avec des processus qui les transforment.
- Chaque morphème (unité de sens) doit n’avoir qu’une seule forme sous-jacente, sinon le modèle n’a pas de pouvoir prédicatif. Ces formes sont techniquement constituées de phonèmes, qui sont en soi non-prononçables (plutôt une séquence d’assemblage d’unités plus petites, comme les traits)
o On assume que chaque morphème a une seule forme sous-jacente –> forme sous-jacente = phonèmes qui sont eux-mêmes formés d’unités plus petites comme les traits - La traduction vers des segments prononçables a lieu à la sortie (spell-out) du module phonologique.
- On peut déduire ces formes en regardant les alternances (changement de son d’une forme à une autre) et/ou la distribution de sons.
- Seuls les sons qui contribuent (ou pourraient contribuer) à différencier des mots dans une langue donnée peuvent entrer dans les FSJ. Autrement dit, on n’y met que des informations imprévisibles. Tout ce qui est prévisible doit être le résultat d’un processus.
Qu’est-ce que le contraste?
- Par exemple, en français [p] et [b] peuvent tous les deux apparaître en début de mot. Cette différence distingue peau de beau. Quelqu’un qui acquiert le français doit apprendre par cœur que l’adjectif qui veut dire « agréable » (etc.) commence bien par [b], pas par [p].
- Cela est un exemple du contraste : la capacité de deux (classes de) sons de se trouver dans un même contexte et qui peuvent donc servir à distinguer entre mots.
- Par contre, en français québécois, l’affriquée [ts] n’apparait que devant certains sons comme [i, y], tandis qu’une plosive très proche [t] ne s’y trouve pas. Une fois qu’on maitrise cette généralisation, on peut prédire avec certitude que, même pour de nouveaux mots, on prononcera [tsi], etc. au lieu de *[ti].
- On doit incorporer la distinction de voisement entre [p] et [b] aux FSJ du français, mais on doit en exclure l’opposition de [t] et [ts], car on peut l’expliquer par un processus (« t devient ts devant i, etc. ») et de plus, on peut réduire l’inventaire de sons de base du niveau cognitif.
- Ces sons de base s’appellent des phonèmes. Une réalisation phonétique d’un phonème est un allophone, peu importe si c’est fidèle au phonème (c.-à-d., sans changement) ou non.
Qu’est-ce que le concept de règles et de formes phonétiques?
- Une règle est comme une commande « rechercher et remplacer ». Elle va chercher une séquence de traits particulière et la transformer en une autre, qu’il s’agisse d’une modification de traits, de l’ajout ou de l’effacement d’un des éléments, ou de la réorganisation de ceux-ci.
- La transformation décrite doit avoir lieu sans exception, et les formes phonétiques qui en résultent doivent correspondre aux formes du corpus. Si l’application de votre règle à une certaine FSJ donne lieu à une forme phonétique non-attestée (=incorrecte), vous devez soit revisiter certaines FSJ, soit réviser votre règle.
- Les règles peuvent faire allusion aux traits (ou par extension, aux segments) et à la structure phonologique (comme « syllabe » ou « mot »).
- Le terme règle a des variantes synonymiques comme les termes processus et opération.
- Le système cognitif chercher pour le contexte d’application d’une règle et s’il peut le trouver, il va l’appliquer
- N’ont pas d’exceptions, s’applique toujours dans le contexte donné
- Les règles se trouvent dans la section de dérivation phonologique
Quelles sont les quatre situations distributionnelles?
- Opposition
- Variation libre
- Neutralisation
- Distribution complémentaire
Qu’est-ce que l’opposition (ou contraste)?
- On dit que deux segments sont en opposition quand ils produisent des paires minimales
o Tôt [to] vs dos [do] - La différence entre [t] et [d] est significative en français, car elle est capable de porter une différence de sens à elle seule.
o /t/ et /d/ sont donc deux phonèmes du français. - Notez que la distribution de [t] et [d] est chevauchante. On ne peut pas prédire leur distribution.
Qu’est-ce que la variation libre?
- Je vais à Pa[ʁ]is / Pa[r]is / Pa[ʀ]is
- Même si les segments [ʁ], [r] et [ʀ] sont phonétiquement distincts, ils ne mènent pas à une différence de sens.
- La variation dans la réalisation phonétique d’un phonème peut être conditionnée par des facteurs sociolinguistiques ou individuels.
- On appelle la situation distributionnelle de [ʁ], [r] et [ʀ] la variation libre.
Qu’est-ce que la neutralisation?
- Il s’agit d’un contraste qui existe dans une langue, mais qui est éliminée dans une certaine position.
- En allemand, [t] et [d] sont en opposition partout sauf à la fin du mot
o [t]ord « tourbe », [d]orf « village
o Rä[t]e « conseils », Rä[d]er « roues »
–> Deux phonèmes
o Ra[t] « conseil » et « roue »
–> Le contraste entre [t] et [d] cesse d’exister en fin de mot. Seul [t] est attesté en position finale. - On dit que l’opposition entre deux phonèmes est neutralisée dans un contexte donné au profit de l’un des deux phonèmes.
Qu’est-ce que la distribution complémentaire?
1) Paris [paʁis]
2) Rouge [ʁuᴣ]
3) Gris [gʁi]
4) Chargé [ʃaʁᴣe]
5) Mer [mƐʁ]
o [ʁ] se trouve
–> Entre voyelles
–> En début de mot
–> Après C voisée
–> Avant C voisée
–> En fin de mot
6) Cris [kχi]
7) Tarte [taχt]
o [χ] se trouve
–> Après C non voisée
–> Avant C non voisée
- Les segments [ʁ] et [χ] ne sont pas opposables.
- [ʁ] et [χ] ne se trouvent jamais dans le même contexte.
- [ʁ] et [χ] sont en distribution complémentaire en français.
- Par contre, [ʁ] et [χ] en arabe…
o Les segments [ʁ] et [χ] sont opposables (ils changent les sens d’un mot)
o [ʁ] et [χ] apparaissent dans le même contexte
o [ʁ] et [χ] représentent donc deux phonèmes distincts en arabe
Quelle est la différence entre une distribution complémentaire vs une opposition?
- [ʁ] et [χ] ne changent pas le sens d’un mot
- [ʁ] et [χ] sont très similaires l’un à l’autre
- [ʁ] et [χ] apparaissent dans des contextes phonologiques différents
o [ʁ] et [χ] sont en distribution complémentaire en français - [g] et [k] changent le sens d’un mot
- [g] et [k] apparaissent dans des contextes phonologiques identiques
o [g] et [k] sont en opposition en français
Quelle est la différence entre la réalité physique et la réalité cognitive?
Deux segments peuvent représenter un seul phonème ou deux phonèmes différents. Cela dépendra du statut cognitif que chaque langue attribue à ses segments
Quelle est la cohérence et logique derrière la neutralisation?
- Toute analyse est nécessairement soumise à certains principes de logique. Sinon, encore, elle n’est qu’un résumé et taxonomique (une description des faits sans prédictions)
- D’abord, grosso modo, nous pouvons généralement supposer que la FSJ de tout morphème dans un corpus n’ayant qu’une seule réalisation phonétique est identique à cette forme-ci. Par exemple, on assume que la FSJ des morphèmes [to] et [do] est bien /to/ et /do/
- Lorsqu’un morphème a plusieurs variantes (allomorphes) dans un corpus, on doit normalement supposer que sa FSJ correspond à l’une de celles-ci.
- Chaque possibilité entraine des conséquences analytiques. Typiquement, dans un exemple simple, il existe 2 scénarios :
o Un processus A pour produire l’allomorphe X à partir d’une FSJ Y, ou
o Un processus B pour produire l’allomorphe Y à partir d’une FSJ X - Pour valider ou invalider un scénario, il faut regarder d’autres formes du corpus, typiquement celles dans allomorphes. Tout scénario qui produit des formes inattestées doit être rejeté.