Cours 8 - Psychopathologie du vieillissement : Introduction aux démences Flashcards

1
Q

Quelles sont les caractéristiques générales des psychopathologies?

A
  • La maladie d’Alzheimer (MA) et les maladies apparentées sont marquées par une perte d’indépendance fonctionnelle et une perte d’autonomie cognitive
  • Ces maladies neurocognitives sont associées à un risque de chutes, de syndromes confusionnels, d’hospitalisation et d’institutionnalisation
  • En l’absence d’accompagnement adapté, le risque d’épuisement des aidants est majeur
  • Un repérage précoce et une anticipation médico-sociale permettent un accompagnement des troubles et favorise le maintien à domicile
  • Porte d’entrée dans la MA : changement dans la cognition
  • C’est vraiment quand on va voir cet impact dans la vie quotidienne qu’on va parler de démence. Plusieurs activités peuvent avoir une certaine protection après la retraite (et autre que pratiquer un métier intellectuel), faire ses finances, conduire, etc.
  • Pourquoi les chutes ? Lorsqu’une personne âgée tombe plusieurs fois ou souvent, il y a probablement une atteinte à quelque part et parfois une maladie neurodégénérative peut avoir cet effet car on ne peut plus allouer correctement ses ressources à plusieurs choses en même temps (p.ex. parler et marcher)
  • Proche aidant : membre de la famille, conjoint, enfant qui s’occupe de quelqu’un atteint de MA ou démence. Au début, est encore relativement simple mais avec l’évolution de la maladie, devient de plus en plus difficile. Puisqu’il n’y a pas de soins pour les gens avec démence, ce sont les proches aidants qui se ramasse avec la majorité du fardeau (s’ils tombent malades, ne peuvent plus s’en occuper). Les proches aidants sont très importants, mais organise offre soutien maintenant que la société de la MA
  • Plus on intervient tôt, plus on peut prévoir la suite des choses et s’adapter/se préparer à la maladie
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2
Q

Quelle est la définition des démences?

A
  • La démence désigne l’affaiblissement progressif et pathologique de l’ensemble des fonctions intellectuelles, mémoire, attention, jugement, capacité de raisonnement et les perturbations des conduites qui en résultent.
  • Pathologie : pas normal
  • Fait donc référence à l’impact fonctionnel significatif
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3
Q

Quelles sont les différences entre le vieillissement normal et les démences?

A
  • Normal :
    o Ralentissement
    o Mot sur le bout de la langue
     Manque du mot : PA  1 à 2 fois par jour (probablement la plainte la plus fréquente dans le vieillissement) tandis que 1 fois par semaine chez adulte jeune
    o Difficulté pour retrouver les noms propres
    o Difficulté doubles-tâches, tâches complexes, etc.
  • Démence :
    o Difficultés cognitives plus importantes, plus fréquentes
     Si on oublie ses clés, ou qu’on pose plusieurs fois la même question, etc. Est-ce que cela signifie la présence de démence ? La différence est au niveau de la fréquence (si ça arrive 20 fois dans la même journée, peut signifier la présence de pathologie) et aussi la nature des difficultés (quelqu’un avec MA ne va pas se souvenir du tout d’avoir vu un film la veille ou son contenu mais PA normal pourrait ne pas se souvenir de l’acteur principal ou quelques détails)
    o Troubles du comportement
     Manifestations comportementales : apathie, anxiété, dépression
    o Perte d’autonomie
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4
Q

Quand peut-on suspecter une démence?

A
  • Toute altération des fonctions cognitives doit amener à rechercher une maladie neurocognitive
  • Il n’existe pas de démence liée à l’âge, le terme de « démence sénile » ne recoupant aucune réalité doit être proscrit
  • Une maladie neurocognitive peut être suspectée à partir :
    o D’une plainte mnésique du patient ou de son entourage
    o De la survenue de troubles des autres fonctions cognitives ayant un impact significatif dans les activités de la vie quotidienne
  • Démence n’est pas une fatalité, on ne va pas inévitablement avoir une démence en vieillissant
  • Fonctions cognitives : pas seulement la mémoire, peut aussi être le langage (tant au niveau de la production ou de la compréhension). Oui dans la MA c’est essentiellement la mémoire qui est touchée mais on a différents types de maladies
  • Aphasie primaire progressive : maladie neurodégénérative qui est caractérisée au premier plan par des altérations au niveau du langage
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5
Q

Quels sont les critères de démence dans le DSM-IV? Quels sont les principaux problèmes liés à ces critères?

A

A. Déficits cognitifs multiples dont la mémoire
B. Déclin cognitif
o Déclin par rapport au fonctionnement antérieur
C. Début progressif et évolution unique
o S’installe très subtilement et une aggravation lente et progressive (changements se font très lentement, car si soudain on pense à d’autres maladies)
D. Absence autre trouble neurologique
o Présence de d’autres troubles neurologiques pouvant expliquer les symptômes
E. Absence confusion mentale
o Absence de délirium ici
- Limite des critères :
o Très larges
o Fallait absolument que ça touche la mémoire (aujourd’hui on sait qu’il y a d’autres maladies qui ne touchent pas principalement la mémoire). Donc critères peut-être plus adaptés pour la MA ?
o Pas de critères spécifiques pour le MCI, juste des critères de démence mais pas de critères de MCI (critères sont survenus plus tard dans le DSM-V)
o Critères ne permettent pas de distinguer différents types de démence

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6
Q

Quels sont les critères pour une démence dans le DSM-V?

A
  • Troubles neurocognitifs majeurs (démence) :
    o Atteinte d’au moins 2 fonctions cognitives parmi la mémoire, les fonctions gnosiques, langagières, praxiques et exécutives
     Gnosi : perception (visuelle ou auditive p.ex.)
     Praxi : représentation des gestes
    o Impact sur les aptitudes à la vie quotidienne
    o Trouble objectivé par une évaluation neurocognitive
     Trouble objectivé : ne faut pas seulement que la personne s’en plaigne, faut que des tests montrent que la performance est déficitaire par rapport à un groupe du même âge et même sexe
    o Évolution lente et insidieuse avec une rupture avec l’état antérieur
     Changement manifeste par rapport au fonctionnement antérieur
  • Troubles neurocognitifs mineurs (TCL ou MCI)
    o Formes transitoires caractérisées par une atteinte légère d’une ou de plusieurs fonctions cognitives
    o Objectivables par des tests neuropsychologiques mais sans retentissement sur les activités de la vie quotidienne
     Même chose mais n’a pas d’impact sur les activités quotidiennes et les atteintes ne vont pas être aussi grande (1,5 ÉT en-dessous de la moyenne pour la performance à des tests cognitifs) mais faut aussi que les plaintes soient confirmées par des tests
  • Déjà ici on fait la différence entre majeur et mineur
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7
Q

Quels sont les symptômes associés aux démences?

A
  • Les symptômes psycho-comportementaux dans la démence (SPCD) sont associés aux troubles neurocognitifs
  • Certains SPCD apparaissent avant le diagnostic et doivent le faire évoquer
  • Beaucoup de troubles neurocognitifs qui ont ces symptômes
  • Certains SPCD qui se présentent pendant ou après mais il y aussi des symptômes qui se manifestent très avant le diagnostic (anxiété, paranoïa)
  • SPCD avant le diagnostic : on ne sait pas si les symptômes sont une manifestation de la maladie et les changements cérébraux dus à la maladie ou parce que la personne commence à se rendre compte de ses difficultés
  • Par contre, on sait que ces manifestations sont très associées aux troubles cognitifs
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8
Q

Quells sont les différentes causes des TNC dans le DSM-V?

A
  • TNC dû à la maladie d’Alzheimer
  • TNC frontotemporal
  • TNC avec corps de Lewy
  • TNC vasculaire
  • TNC dû à une lésion cérébrale traumatique
  • TNC induit par une substance ou un médicament
  • TNC dû à une infection au HIV
  • TNC dû à une maladie à prion
  • TNC dû à la maladie de Parkinson
  • TNC dû à la maladie de Huntington
  • TNC dû à une autre condition médicale
  • TNC dû à de multiples étiologies
  • TNC non spécifié
  • On va spécifier quelle est la cause du TNC dans le DSM-V
  • Pas besoin d’apprendre tous les TNC, juste pour donner des exemples de différents TNC spécifié dans DSM-V contrairement au DSM-IV
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9
Q

Quelles sont les différentes étiologies possibles des démences?

A
  • Les pathologies neurodégénératives :
    o Maladie d’Alzheimer
    o Démence fronto-temporales
    o Maladies à corps de Lewy incluant l’atteinte cognitive de la maladie de Parkinson
    o Dégénérescence cortico-basale
    o Paralysie supra-nucléaire progressive
    o …
  • Les pathologies vasculaires :
    o Altérations secondaires à des accidents vasculaires cérébraux
    o Lésions de la substance blanche, responsables de formes évoluant en « marche d’escalier » et pouvant atteindre les fonctions de façon diffuse avec une prédominance pour les formes dysexécutives
  • On fait distinction entre ceux deux types aujourd’hui
  • Pathologies neurodégénératives : installation insidieuse et progression lente (p.ex., on a vu les plaques amyloides ou DNF pour MA)
  • Démence Parkinsonienne : peut se manifester 8 à 10 ans après le début de Parkinson car après ce temps, les lésions vont migrer vers le cerveau qui va donner une démence
  • PSP : très rare avec atteintes très fortes au niveau du contrôle oculaire (p.ex., patients sont incapables de descendre le regard vers le bas)
  • Vasculaire : soit secondaire à des AVC ou personnes qui ont des facteurs de risque vasculaire multiples qui vont créer des petites lésions dans la matière blanche et lorsqu’elles s’accumulent et qu’il y en a trop dans le cerveau, va finir par développer une démence. On dit qu’elle est en forme d’escalier, va avoir des périodes de stabilité suivi par un déclin brutal. On va sûrement observer un ralentissement psychomoteur, des fonctions exécutives de l’attention
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10
Q

Quelles sont les différentes classifications des démences?

A
  • Cortical : touche cortex cérébral qui se situe sur la surface externe du cerveau
  • Sous-cortical : vont toucher noyaux gris centraux (structures enfouies au milieu du cerveau) dans lesquels on retrouve le thalamus, cerveau, putamen, noyaux caudés
  • Il y a aussi des démences cortico-sous-corticale
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11
Q

Quelles sont les différentes caractéristiques des démences dégénératives?

A
  • Corticales
    o MA : maladie d’Alzheimer  vraiment une maladie du cortex qui va s’étendre progressivement l’ensemble du cortex (oui peut toucher un peu sous-cortical très tard dans la maladie mais pas beaucoup
    o DTF : démence fronto-temporale
    o Atrophies focales : aphasies primaires progressives, atrophie corticale postérieure  va toucher spécifiquement une région du cortex tout en conservant relativement le reste du cortex, p.ex. aphasie primaire progressive ou atrophie focale postérieure (régions occipitales touchées donc touche perception spatiale et visuelle, vont souvent commencer par mélanger les lignes en lecture et vont continuer par se cogner dans des cadres de porte ou des murs)
  • Sous-corticales
    o MP : maladie de Parkinson  lésions progressives dans les noyaux gris centraux, plus précisément dans la substance noire et vont finir par s’étendre ailleurs noyaux gris centraux
    o Maladie de Huntington
    o PSP : paralysie supranucléaire progressive, paralysie psychique du regard
  • Cortico-sous-corticales
    o DCL : démence à corps de Lewy
    o DCB : dégénérescence cortico-basale
    o Pathologies du motoneurone (ex. SLA)
     Donc vont soit commencer avec cortex et s’étendre à sous-corticale, p.ex. Lewy on commence vraiment par voir difficulté cognitive (donc atteinte cortex), suivi par difficulté motrice très semblable à Parkinson (atteinte sous-corticale).
     Démence Parkinsonienne commence dans structure sous-corticale et va finir par évoluer vers cortex
     SLA (sclérose latérale amyotrophique)
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12
Q

Quelles sont les caractéristiques non-dégénératives?

A
  • Démences vasculaires
  • Tumeurs
  • Démences toxiques : peut être causé par la prise d’un médicament au long terme ou interaction médicamenteuse chez PA fragile
  • Démences infectieuses : secondaire au sida ou à la syphilis
    o Peuvent être réversibles, p.ex. syphilis peut être traitée et démence peut se résorber par la suite
  • Démence à prions (maladie de Creutzfeldt-Jakob) : extrêmement agressive, évolue rapidement et souvent espérance de vie de 1 an
  • Démences inflammatoires : peut être dû à la sclérose en plaques, qui est une maladie inflammatoire
  • Démences métaboliques : peut être dû au diabète p.ex.
  • Démences nutritionnelles : peut être dû à un manque de B12
  • Démences séquellaires : séquelle de quelque chose, accident important avec trauma crânien grave, plusieurs AVC
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13
Q

Quelles sont quelques démences atypiques?

A
  • Démence pugilistique :
    o Démence du boxeur
     Boxeurs qui développaient des démences
  • Démence traumatique :
    o Coups répétés à la tête ou choc très important
    o Changements humeur, comportements, cognitifs, moteurs
    o Trouble de mémoire, aphasie, apraxie
     ETC  encéphalopathie traumatique chronique, a été observé dans plusieurs types de sport chez des athlètes de haut niveau, notamment football américain, hockey, arts martiaux mixtes. Environ 3% des athlètes qui vont développer la démence (qui est irréversible). Ont des symptômes dépressifs très importants et cognitifs très sévères. Ils ont trouvé des anomalies de la protéine tau dans les lobes frontaux.
     4 caractéristiques observés dans la ECT : changements de l’humeur (déprimés, désespérés, irritables et entrainent parfois des idées suicidaires), des comportements (deviennent impulsives ou agressives, vont s’emporter et se fâcher rapidement), cognitifs (deviennent distraits, difficultés à planifier et s’organiser, confus), moteurs et musculaires (bouger plus lentement, difficulté au niveau de la coordination motrice et vont aussi avoir des problèmes au niveau de l’élocution/expression verbale)
  • Démence infectieuse :
    o Démence neurosyphilitique : complications de la syphilis, peut être traitée avec tests sanguins
    o Encéphalite herpétique : inflammation du cerveau qui est dû à l’herpès, chez les personnes qui ont le virus, va monter au cerveau et s’attaque beaucoup aux lobes pariétaux (?)
    o SIDA
    o Maladie de Lyme
    o Maladie de prion
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14
Q

Quels sont quelques outils de dépistage?

A
  • Les tests de dépistage doivent couvrir les différents champs fonctions cognitives :
    o Ex. le Mini-Mental Status Examination de Folstein (MMSE), Montreal Cognitive Assesment (MoCA), évaluation des fonctions frontales (BREF)
  • La recherche d’un syndrome dépressif doit être menée en parallèle :
    o Utilisation de la Geriatric Depression Scale (GDS)
  • En cas d’anomalie, de ces tests de repérages, le patient doit être adressé en consultation spécialisée
  • Tests de dépistage : peut donner une idée et par la suite orienter vers des tests ou professionnels pour diagnostic
  • GDS : permet repérage, avoir une idée générale et orienter vers évaluation plus approfondie au besoin donc on ne peut faire de diagnostic
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15
Q

Quels sont quelques outils d’évaluation clinique?

A
  • Sur le plan neurologique :
    o La recherche d’un syndrome pyramidal (signe potentiel d’AVC)
     Affecte commande motrice volontaire
    o La recherche d’un syndrome extra-pyramidal (signe potentiel d’une atteinte vasculaire ou dégénérative des noyaux gris centraux, contre-indiquant les neuroleptiques)
     Extra-pyramidal : signe moteur mais plus similaire à ceux que l’on retrouve dans Parkinson
    o L’évaluation de l’oculomotricité
     P.ex., pour PSP, pour voir contrôle volontaire des yeux
    o L’évaluation des réflexes frontaux
     Grasping, voir si la personne est capable de tenir quelque chose dans leur main
  • Sur le plan général :
    o Un examen de la marche (vitesse de marche, TUG, test du lever de chaise)
     Plus par gériatre, peut être rapidité à se lever d’une chaise/rapidité à se lever et marcher jusqu’à une autre chaise, on sait que vitesse de marche reflète directement vitesse cognitive
    o Une évaluation du poids et/ou d’une perte de poids
    o Une évaluation de l’état d’hygiène : p.ex., frontotemporale on observe beaucoup de négligence corporelle et de négligence au niveau de l’hygiène
  • Sur le plan neuropsychologique :
    o Un examen approfondi des fonctions cognitives et du retentissement de difficultés dans la vie quotidienne
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16
Q

Qu’est-ce que le “Motoric Cognitive Risk Syndrome”?

A
  • Risque de troubles neurocognitifs sévères majorés si :
    o Altération de la vitesse de marche : ralentissement
    o Plainte cognitive objectivée
    o AVQ préservés
    o Pas de critères de troubles neurocognitifs majeurs
     Personne qui n’ont pas de démence, mais qui ont un ralentissement de la marche et qui ont plaintes cognitives objectivées
     Lorsque ralentissement de marche et plainte cognitive objective, augmente significativement le risque de développer une démence plus tard
17
Q

Quelles sont des techniques d’évaluation en imagerie ou en biologie médicale?

A
  • Imagerie : un bilan en imagerie, idéalement une IRM cérébrale, permet de faciliter l’orientation étiologique et d’écarter une partie des diagnostics différentiels
    o Coûteuse et peu accessible, en région p.ex. Donc souvent on doit se baser sur l’évaluation clinique ou test sanguin
    o Orientation étiologique : orientation de la maladie
    o Écarter autres diagnostics : si on voit une atrophie hippocampique, va nous permettre d’affiner ou faire un diagnostic MA p.ex.
  • Biologie : afin d’écarter un syndrome confusionnel, un bilan médical relativement large doit être réalisé incluant un dosage (on le fait avec des tests de sang)
    o De la TSH : niveau endocrinologique et si on voit un déficit, peut mener à une démence
    o Des vitamines B9 et B12 : déficit peut mener à une démence nutritionnelle
    o Selon les situations, une sérologie syphilitique
18
Q

Quels sont quelques éléments de diagnostic différentiel neuropsychologique sur la base des domaines cognitifs touchés?

A
  • Troubles progressifs dans la mémoire épisodique : MA, va avoir difficulté avec la mémoire récente de ce qu’on a vécu (donc épisodique)
  • Troubles progressifs de la mémoire sémantique : APPvs, aphasie primaire progressive de variante sémantique, patients qui présentent une altération générale de connaissances sur le monde (ne vont plus reconnaître des animaux, objets, fruits, légumes, etc.)
  • Troubles progressifs des fonctions exécutives : DCL (démence à corps de Lewy) et DFT (démence fronto-temporale)
  • Troubles comportementaux progressifs : DFT
  • Troubles gestuels progressifs (praxi) : DCB (dégénérescence cortico-basal)
  • Troubles progressifs du langage : APPnf (aphasie primaire progressive non fluente) et APPl (aphasie primaire progressive logopénique (MA atypique, difficulté importante au niveau de la répétition et MDT verbale)
  • Troubles visuels progressifs : DCL et ACP (aphasie corticale progressive, MA atypique)
19
Q

Qu’est-ce que la définition de prévalence et d’incidence?

A
  • Fréquence phénomènes de santé dans populations
  • Indices :
    o Prévalence : nombre total de personnes atteintes d’une maladie ou d’une condition de santé particulière qui vivent dans une population à un moment donné (peut aussi être un %) (nombre total de cas)
    o Incidence : nombre ou taux de nouveaux cas d’une maladie ou d’une condition de santé particulière qui surviennent dans une population pendant une période donnée (nombre de nouveaux cas, souvent exprimée sur 1 an)
    o On voit globalement que d’habitude les deux sont associés mais pas toujours le cas : p.ex., dans la MA dans les dernières années, on a vu une légère augmentation de la prévalence mais diminution de l’incidence
20
Q

Quelles sont les statistiques de la prévalence et de l’incidence de la MA au niveau mondial?

A
  • 36 millions de personnes
  • 7,7 millions de nouveaux cas/an
  • Double tous les 20 ans (statistiques qu’on voit dans beaucoup de pays)
  • 115 millions en 2050
    o Largement sous-estimé, doit être beaucoup plus grand que ça
    o On peut voir dans les prédictions qu’il y a une plus grande augmentation dans les pays à faible revenus. Pourquoi ? Peut-être niveau de scolarisation, présence de soins médicaux, augmentation du vieillissement (dans les pays à haut revenu, espérance de vie plafonne depuis plusieurs années mais dans les pays à faible revenu, on voit encore une augmentation de l’espérance de vie donc avec ça augmentation MA car un des plus grands risques)
21
Q

Quelles sont les statistiques de la MA au Canada?

A

Prévalence au Canada
- MA est surreprésentée chez les femmes, 2/3 de femmes pour 1/3 d’hommes

Prévalence démence au Canada (2010-2012)
- On voit qu’à 80 ans et plus, il y a plus de femmes que d’hommes qui ont la MA.
- Mais encore plus en CHSLD, on voit que le chiffre est triplé par rapport aux hommes

Prévalence et incidence au Canada
- Courbe de prévalence pour les hommes de la démence à travers les années (environ sur 10 ans) en vert et pour les femmes en mauve
- On voit donc que la prévalence de la démence augmente au fil des années
- Pour l’incidence (en pointillée), on voit une légère diminution de l’incidence dans cette décennie. Pourrait refléter les mécanismes de prévention qui ont été mis en place au niveau du système de santé pour diminuer les facteurs de risque

22
Q

Quelles les statistiques de décès liés à la MA?

A

Importance démences/décès
- Chiffres qui comparent les causes de décès : montre que globalement, réduction dans les 4 premières maladies mais on voit une forte augmentation pour la MA
- Cependant, on ne meurt pas de la MA mais des complications liées à la MA (étouffement à cause d’un problème de déglutition lié à la MA, ou système immunitaire affaibli)

Importance démences/décès H/F
- Comparaison des causes de décès liés aux maladies cardiovasculaires vs les causes de décès liés à la démence
- Chez les hommes, même si diminution pour les maladies cardiovasculaires et augmentation de la démence, les maladies cardiovasculaires dépassent encore les démences
- Contraire pour les femmes, plus de décès liés aux démences que maladies cardiovasculaires à cause des progrès médicaux dans le domaine de la cardiologie p.ex.

23
Q

Quelles sont les statistiques liés à la prévalence des différents types de démences liés à l’âge?

A
  • En haut de 65 ans : on voit que la MA est la 1ère cause de démence suivi par démence vasculaire
  • En bas de 65 ans : MA est encore la 1ère cause de démence mais la 2e est la maladie de Huntington
  • Avant 65 ans : on parle de MA à début précoce (« Early Onset Alzheimer’s Disease »)
  • Mais en gros on doit voir que dans les deux cas, MA est le 1er type de démence
24
Q

Quelles sont les conclusions des études portant sur la prévention de la démence?

A
  • Conclusion de l’étude : il y a quand même 65% de risques de développer une démence qui sont d’origine génétique qui sont dits non modifiables selon cette étude et il y aurait 35% de facteurs de risque modifiables (facteurs de protection)
  • Facteur de protection commençant le plus tôt dans la vie : éducation
  • Autre facteur : perte auditive car on sait que porter un appareil auditif permet de réduire significativement le risque de développer une démence (car privation sensorielle peut nous mettre moins en phase avec notre environnement)
  • Il y a également l’hypertension et l’obésité qui sont des facteurs de risque modifiables
  • Autres facteurs sur lesquels nous pouvons avoir un impact : tabagisme, inactivité physique, isolement social, dépression, diabète
  • Donc différentes sphères qui représentent un risque de développer une démence
  • Les programmes de santé publique visent à réduire les facteurs modifiables :
    o Contrôle de l’IMC et lutte contre l’obésité
    o Maintien d’une activité physique
    o Lutte contre les déficits hormonaux
    o Lutte contre le stress oxydatif
    o Limitation de la glycation des protéines (essayer d’éviter de manger des aliments trop gras)
25
Q

Quelle est la définition médicale du délirium?

A
  • C’est une : altération brutale, transitoire (aigue voire persistante) et fluctuante de l’état de conscience et de vigilance
  • Secondaire à une affection médicale (peut aller d’une infection urinaire à une fracture de la hanche, donc causes peuvent être variées) ou toxique
  • Responsable d’une diminution des capacités attentionnelles, mnésiques, cognitives et d’une altération du cours de la pensée
26
Q

Quelle est la durée du délirium?

A
  • Il est dit aigu (courte durée), évoluant depuis quelques heures ou quelques jours
  • Il peut être persistant s’il évolue depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois (environ 20% des cas, selon les études, y compris 6 mois et au-delà)
  • PA extrêmement confus, confusion intense
  • Dans certains cas, on ne peut pas identifier la cause sous-jacente
27
Q

Quelles sont les caractéristiques du délirium sur le plan clinique?

A
  • L’apparition brutale (caractérisée, notamment, en cas de troubles neurocognitifs sous-jacents, par une acutisation des symptômes)
    o Contraire à la démence, qui s’installe lentement et insidieusement
  • Une fluctuation des symptômes sur une période de 24 heures avec des moments de lucidité
  • Des troubles attentionnels : incapacité à réaliser des tests cognitifs ou même à répondre à des questions assez simples
  • Une pensée désorganisée (discours incohérent, coq-à-l’âne, fuite des idées)
  • Une altération du niveau de conscience avec phases hypovigilantes (états de conscience très altérés avec des retours assez rapide à la normale et par la suite retour à l’état confus)
  • L’exacerbation de troubles cognitifs (peuvent déjà avoir des démences ou troubles cognitifs, pas toujours le cas mais peut arriver)
  • Des troubles des perceptions avec hallucinations ou interprétations
  • Des troubles psychomoteurs, soit hyperactif (agitation) soit hypoactifs (léthargie, réduction de l’activité motrice), soit mixtes avec une alternance de l’un et de l’autre
  • Une perturbation du cycle sommeil-veille (phase d’activité intense pendant la nuit et somnolence pendant le jour)
  • Labilité émotionnelle (humeur très changeante et émotions excessives)
28
Q

Quelles sont les particularités du diagnostic du délirium?

A
  • La complexité diagnostique repose sur la pluralité des signes, mais aussi sur leur fluctuation et alternance
  • D’où l’importance de l’anamnèse pour rechercher une rupture dans l’état cognitif et psycho-comportemental
  • Aspect brutal est très important aussi dans le diagnostic
  • Un dépistage systématique peut être réalisé
    o Par une évaluation du risque confusionnel par la Confusion Assessment Method (CAM)
    o Et par un test de dépistage tel que le Mini-Mental Status Examination de Folstein (MMSE) qui, sans être le reflet du statut du patient, permet d’objectiver les troubles cognitifs
29
Q

Quelles sont les caractéristiques du délirium sur le plan épidémiologique?

A
  • Un diagnostic très fréquent :
    o 10 à 20% des aînés à l’hôpital
    o 25-60% en cours d’hospitalisation
    o En CHSLD : prévalence de 16 à 57% et incidence 4 à 40% par semaine (donc 16 à 57% vont manifester un délirium à un certain point)
  • Un diagnostic sous-évalué, ex. dans sa forme hypoactive
  • Le taux de survenu est directement corrélé à l’âge (plus on est âgé, plus on a de chances de le développer)
  • Les conséquences des syndromes confusionnels sont :
    o Une augmentation de la mortalité, des durées de séjours, et une institutionnalisation plus fréquence à 12 mois
    o Sur l’augmentation importante des dépenses de santé, impact en termes de santé publique
30
Q

Quelles sont les caractéristiques du délirium sur le plan physiopathologique?

A
  • Les mécanismes restent incertains à ce jour
  • Mais consensus quant à :
    o La responsabilité de l’altération des capacités de réserve
    o La responsabilité de la perte de plasticité
  • D’autres phénomènes semblent contribuer :
    o Le déficit cholinergique, l’excès dopaminergique
    o L’altération de la neurotransmission par modification de la perméabilité de la barrière hémato-méningée sous l’effet des facteurs de l’inflammation
  • On connait les facteurs qui peuvent les déclencher mais on ne sait pas par quels processus ils peuvent arriver
  • Plus grande réserve cognitive et plasticité cérébrale seraient des facteurs de protection contre le délirium et permettraient de mieux récupérer
31
Q

Quels sont les facteurs prédisposants du délirium?

A
  • Prédisposants = facteurs de risque
  • L’âge supérieur à 65 ans
  • Les troubles cognitifs préexistants
  • La perte d’indépendance fonctionnelle
  • Un historique de chutes récentes (car délirium va souvent survenir suite à une fracture)
  • Une désaffération sensitive (visuelle, auditive) : peut survenir car troubles sensoriels diminuent la capacité d’interagir avec le monde
32
Q

Quels sont les facteurs précipitants du délirium?

A
  • Précipitants : vont causer le délirium en tant que tel
  • Tout élément somatique peut être à l’origine d’un syndrome confusionnel
  • Les principales étiologies sont :
    o Infections (pulmonaires et urinaires)
    o Troubles hydro-électrolytiques (déshydratation et hypoNa+)
    o Thérapeutiques psychoactives (benzodiazépines ++)
    o Défaillances neurologiques aigues
    o Rétentions d’urines (boire trop d’eau), la douleur (chronique), etc.
    o Conditions environnementales (contentions = retenir physiquement +++)
  • L’étiologie n’est pas toujours retrouvée (souvent n’est pas retrouvée et peut allonger le délirium)
33
Q

Quelles sont les conséquences du délirium?

A
  • Majoration des complications en cours d’hospitalisation (post-opératoire +++)
  • Majoration des durées de séjour
  • Majoration du risque d’institutionnalisation
  • Majoration de la mortalité
    o Présenter un délirium constitue quand même un facteur de risque)
34
Q

Qu’est-ce que le “Confusion Assessment Method”?

A
  • Peut aider à faire le diagnostic de délirium
  • 4 critères pour le diagnostic
    1. Début soudain et fluctuation des symptômes : Ce critères est habituellement obtenu par un membre de la famille ou d’une infirmière et est illustré par une réponse positive aux questions suivantes : Y a-t-il évidence d’un changement soudain de l’état mental du patient de son état habituel ? Est-ce que ce comportement (anormal) a fluctué durant la journée, c’est-à-dire, qu’il a eu tendance à être présent ou absent ou à augmenter et diminuer en intensité ?
    2. Inattention : Ce critère est illustré par une réponse positive à la question suivante : Est-ce que le patient avait de la difficulté à focaliser son attention, par exemple être facilement distrait ou avoir de la difficulté à retenir ce qui a été dit ?
    3. Désorganisation de la pensée : Ce critère est illustré par une réponse positive à la question suivante : Est-ce que la pensée du patient était désorganisée ou incohérente, telle qu’une conversation décousue ou non pertinente, ou une suite vague ou illogique des idées, ou passer d’un sujet à un autre de façon imprévisible ?
    4. Altération de l’état de conscience : Ce critère est illustré par n’importe quelle réponse autre que « alerte » à la question suivante : En général, comment évalueriez-vous l’état de conscience de ce patient ? (alerte = normal, vigilant = hyper alerte, léthargique = somnolent, se réveille facilement, stupeur = difficile à réveiller ou coma = impossible à réveiller)
  • Il faut avoir les critères 1 et 2 ainsi que soit les critères 3 ou 4 pour avoir le diagnostic
35
Q

Quelles sont les caractéristiques de la prise en charge pour un délirium?

A
  • Elle repose d’abord sur l’éviction du facteur étiologique (importance de déterminer l’étiologie)
  • La prise en charge symptomatique repose :
    o En 1er lieu sur les mesures non-médicamenteuses
    o En 2e lieu, en cas de nécessité seulement, sur des mesures médicamenteuses symptomatiques (p.ex., si la personne est très agitée, on peut lui donner un médicament. Mais ne va pas traiter le délirium en tant que tel)
  • Comment on élimine le délirium ? On va d’abord essayer de trouver et éliminer le facteur étiologique (p.ex., si infection urinaire, on veut la traiter)
36
Q

Quelles sont les mesures non-médicamenteuses pour un délirium?

A
  • Un travail environnemental et ergonomique (on veut éviter trop de stimuli dans l’environnement qui pourrait alimenter le délirium, donc environnement simple)
  • Une attitude bienveillante (tenter de rassurer, calmer le patient)
  • Un maintien des appareillages sensoriels (corriger vue ou audition)
  • Le non-recours aux contentions physiques (pire chose à faire, va empirer les symptômes)
  • L’évaluation de la balance bénéfices/risques de chaque thérapeutique (on doit voir si traitement médicamenteux en vaut la peine avec la présentation globale du patient)
37
Q

Quelles sont les mesures médicamenteuses pour un délirium?

A
  • Intervention médicamenteuse symptomatique par le médecin qu’en complément de ces mesures
  • Aucun médicament pour « Confusion Aigu de la personne âgée)
  • Mais, au niveau symptomatique :
    o Les benzodiazépines en cas de troubles anxieux prédominants
    o Ou les neuroleptiques en cas de troubles productifs (antipsychotiques qui sont souvent donnés pour calmer des symptômes comportementaux comme hallucinations)
  • Aucun médicament en tant que tel qui va traiter le délirium